Je remercie la masse critique de Babelio et les Éditions Imago pour cet essai sur
Cioran ou la tentation du nazisme.
Une tentation qui l'emmènera au bord du vide, dans les bras de la violence du verbe, jusqu'au dégoût de lui-même. Son curieux penchant morbide pour le nazisme donnerait presque des clés pour comprendre comment un intellectuel, en pleine conscience de l'actualité, de l'histoire des peuples, des rouages qui les animent, peut tomber d'une façon si effroyable, même si ce n'est que par le verbe, car le verbe est une arme redoutable, dans les griffes du nazisme des années 30, dans les griffes de tout totalitarisme niant l'humanité, la recouvrant d'ombres.
C'est assez déroutant. On ne peut pas s'empêcher de penser que la jeunesse de l'auteur confrontée à son époque tourmentée, son égocentrisme, son mal être identitaire, sa quête de démesure, son rejet de la démocratie, son nihilisme, ne peuvent être des raisons suffisantes pour tomber en admiration, ne serait-ce que par le verbe, devant les gesticulations d'Hitler et les horreurs de son discours.
Un essai ardu et troublant, enrichi d'articles et d'extraits des premiers ouvrages de l'auteur.