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EAN : 9782380890921
246 pages
Imago (20/09/2023)
4/5   4 notes
Résumé :
Les écrits d'extrême droite, voire favorables à l'Allemagne nazie, du Cioran des années 30 ne laissent pas de nourrir la stupéfaction chez le lecteur admiratif de son oeuvre française. Julien Santa Cruz établit ici les faits et les dires en analysant une centaine d'articles - publiés avant la guerre - et les premiers ouvrages du philosophe.
L'orientation fascisante du jeune Cioran ne saurait être réduite à l'immaturité ou aux circonstances, et relève d'un goû... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai lu cet essai dans le cadre de l'opération Masse Critique Non fiction et je remercie Babelio ainsi que la maison d'édition Imago qui m'ont ainsi donné l'occasion de découvrir une facette de Cioran que je ne connaissais pas .
Essai assez ardu à lire mais passionnant .
Ardu en ce sens qu'écrit par Julien Santa Cruz, diplômé en Sciences humaines et sociales et professeur d'histoire, les mots utilisés et le sens des phrases demandent une attention soutenue et l'aide d'un bon dictionnaire.
Passionnant parce que cet essai dévoile non pas une adhésion idéologique au nazisme de la part de Cioran mais établit un parallèle entre la violence et les doutes qui habitent Cioran à l'époque et la violence qui caractérise le nazisme.
Pour ce faire l'auteur analyse les premiers écrits (une petite centaine) de Cioran , les remettant dans leur contexte et les comparant aux écrits futurs du philosophe.
Une lecture nécessaire pour mieux comprendre le parcours de Cioran .
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique. le sujet m'avait interpellé. Pourquoi un jeune homme développe une vision nihiliste du Monde et de la civilisation et va adhérer aux idées les plus extrémistes ? L'auteur nous livre un témoignage en se basant sur des écrits du jeune Cioran. Comment celui-ci a été happé lors de son séjour dans l'Allemagne hitlérienne par la doctrine nazie. Cioran, né en 1911 dans un village de montagne passe une enfance relativement heureuse. C'est avec le départ pour le lycée que ces repères commencent à se brouiller. Dès lors la naissance d'une pensée fascisante va poindre. Une immaturité, un environnement politique déliquescent, une instabilité, un besoin de révolte, tout semble entrainer le jeune Cioran vers une hostilité à la démocratie, responsable selon lui de la décadence de la Roumanie. Ses écrits révèlent chez lui toute cette violence envers la société et ses vues très noires de l'Homme. Son séjour en Allemagne Hitlérienne au début des années 30 va lui procurer un espoir face au sentiment de vide et d'abandon identitaire qu'il ressent. Julien santa Cruz nous donne dans cet essai, des réponses et peut-être la clé du Nihilisme qui envahit Cioran. Un écrivain passionné mais seul face à ses souffrances intérieures. Bien plus tard, dans sa période française, Cioran sera assez critique quant à ses écrits de jeunesse mais il continuera à mettre à nu son Moi, sa vie intérieure, toujours en quête d'une vérité. Merci à Babelio et aux éditions Imago de m'avoir permis de découvrir cet essai utile pour découvrir et comprendre Ciorans.
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Je remercie la masse critique de Babelio et les Éditions Imago pour cet essai sur Cioran ou la tentation du nazisme.
Une tentation qui l'emmènera au bord du vide, dans les bras de la violence du verbe, jusqu'au dégoût de lui-même. Son curieux penchant morbide pour le nazisme donnerait presque des clés pour comprendre comment un intellectuel, en pleine conscience de l'actualité, de l'histoire des peuples, des rouages qui les animent, peut tomber d'une façon si effroyable, même si ce n'est que par le verbe, car le verbe est une arme redoutable, dans les griffes du nazisme des années 30, dans les griffes de tout totalitarisme niant l'humanité, la recouvrant d'ombres.
C'est assez déroutant. On ne peut pas s'empêcher de penser que la jeunesse de l'auteur confrontée à son époque tourmentée, son égocentrisme, son mal être identitaire, sa quête de démesure, son rejet de la démocratie, son nihilisme, ne peuvent être des raisons suffisantes pour tomber en admiration, ne serait-ce que par le verbe, devant les gesticulations d'Hitler et les horreurs de son discours.
Un essai ardu et troublant, enrichi d'articles et d'extraits des premiers ouvrages de l'auteur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"La théorie des races ne semble créée que pour exprimer le sentiment de séparation abyssale qui distingue tout non-juif d'un juif. Un goufre creusé non par l'antisémitisme ou par quelque autre conception, mais par l'antagonisme manifeste ou secret qui caractérise deux êtres d'essences différentes. Le juif n'est pas notre semblable, notre prochain, et nous aurons beau nous laisser aller à l'intimité avec lui, un abîme nous séparera, que nous le voulions ou non. On dirait que les juifs descendent d'une autre espèce de singes que nous, qu'ils ont été condamnés 'ab initio' à une tragédie stérile, à des espoirs éternellement déçus. Nous ne pouvons pas nous rapprocher d'eux 'humainement' car le juif est d'abord un 'juif' et ensuite un 'homme'. Phénomène qui se produit autant dans leur conscience que dans la nôtre." (ibid.)

p.112
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"L'acte ne naît et n'est jamais né que de la passion. Le calcul, l'équilibre, la prudence ont toujours été distants, objectifs et paralysants. Les pensées sont un poison, une entrave pour l'élan, un obstacle pour la décision. On ne peut passer aux actes sans une résolution fanatique, une ardeur bestiale, un minimum d'inconscience. Si l'on réfléchit longtemps, on se rend compte qu'on ne peut rien faire, qu'il n'y a rien à faire, que tous les actes sont honteux." (SD., octobre 1935.)

P.135
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Pour lui, la brumeuse question philosophique - "pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ," (Leibnitz) - était nulle et non avenue, et à celle-ci était substituée la suivante : pourquoi croire en quelque chose quand il n'y a rien ?

p.200
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"L'ambition est une drogue qui fait de celui qui s'y adonne un dément en puissance ", (HU., 1960).

P.40
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Un jour le monde, cette vieille baraque, finira bien par s'effondrer. De quelle manière nul ne le sait et cela n'a d'ailleurs aucune importance. Car du moment que tout manque de substance, et la vie n'étant qu'une pirouette dans le vide, ni le commencement ni la fin ne prouvent rien.
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