La société occidentale a tué Dieu et les médias, qui sont ses bras armés, se délectent des scandales des coups qu'ils peuvent asséner aux sacerdoces qui structurent l'Eglise catholique. Monseigneur
Robert SARAH, pour sa part, reconnaît le caractère odieux de certains actes commis par des représentant du Clergé : abus sexuels, recherche de la gloire mondaine, du pouvoir, des honneurs, des plaisirs terrestres et de l'argent s'est infiltrée dans le coeur de prêtres, d'évêques et de cardinaux.
A travers le présent ouvrage, il nous invite à participer à ses méditations sur la base de textes d'Augustin, de
Jean Chrysostome, de Grégoire le Grand, de Bernard de Clairvaux, de Catherine de Sienne, de
John Henry Newman, de
Pie XII, de
Georges Bernanos, de Jean-Marie Lustiger, de
Jean-Paul II, de
Benoît XVI et du
Pape François. Il accompagne le lecteur en ce sens à travers le partage de son analyse et des solutions qui pourraient être apportées à une situation qui n'entache que l'Eglise visible. L'Eglise invisible conservant sa pureté originelle et souffrant des crimes commis par des hommes sensés La représenter, sensés représenter le Christ, sensé être le Christ au-delà de la chair et du temps.
Il mets en avant l'impératif d'une réforme en rappelant que « On ne réforme l'Église qu'en souffrant pour elle, on ne réforme l'Église visible qu'en souffrant pour l'Église invisible. On ne réforme les vices de l'Église qu'en prodiguant l'exemple de ses vertus les plus héroïques. ».
Il insiste sur le fait que les représentants sacerdotaux doivent rechercher une unité de vie entre vie sacerdotale et vie privée. Rappelant que le « danger de dissociation entre vie sacerdotale et vie privée est comme un précipice qui s'ouvre à chaque instant sous les pas des prêtres. Ils doivent sans cesse se répéter qu'ils n'ont pas d'un côté leur vie de prêtre, leur « vie professionnelle » et de l'autre leur vie privée. Être prêtre n'est pas une profession, c'est une identité qui doit devenir identification. ».
Il souligne par ailleurs que « En nos temps où, sur les réseaux sociaux, on compte sans cesse le nombre de personnes qui s'abonnent ou apprécient nos publications, le danger est grand de chercher le succès plus que la Croix. ». Y compris pour les représentants du Clergé.
Qu'il est doux pour l'âme et le coeur que Monseigneur SARAH nous rappelle la sentence de Saint Norbert et que chaque séminariste devrait méditer en profondeur avant de prononcer ses voeux afin de faire un choix déterminant non seulement pour lui mais surtout pour ses fidèles « Ô prêtre, qui es-tu ? Tu n'es pas par toi, puisque tu n'es de rien. Tu n'es pas pour toi, puisque tu es médiateur des hommes. Tu n'es pas à toi, puisque tu es l'époux de l'Église. Tu n'es pas tien, puisque tu es le serviteur de tous. Tu n'es pas toi, puisque tu es Dieu. Qui es-tu donc ? Rien et tout. ». Concept fondamental car le prêtre est un homme qui prend la place de Dieu, un homme revêtu de tous les pouvoirs de Dieu.
Une réforme libératrice du Monde est donc nécessaire à l'instar de la réforme grégorienne qui visait à libérer l'Eglise de l'emprise des autorités séculaires. Et à ce titre, il est important de garder présents à l'esprit les propos de Saint Bernard de Clairvaux lorsque celui-ci écrivait : « Mais, prêtre du Très-Haut, à qui voulez-vous plaire ? Est-ce au monde, est-ce à Dieu ? Si c'est au monde, pourquoi vous êtes-vous fait prêtre ? […] Si vous voulez plaire au monde, je vous demande pourquoi vous avez reçu le sacerdoce ; vous savez bien qu'on ne peut servir deux maîtres à la fois. ». Et personnellement j'ajouterais cette question : Est-ce au monde et à votre propre chair que vous voulez plaire ou à Dieu ?
Cet ouvrage me semble être un écrit essentiel que chaque séminariste devrait étudier et approfondir sur les bases bibliographiques utilisées par Monseigneur SARAH. Il me parait également essentiel que chaque Chrétien engage le même travail afin d'éviter toute confusion entre Eglise visible et Eglise invisible car les crimes des uns ne sauraient être imputables à tous. L'idée de « pas d'amalgame » sans cesse brandie par des minorités agissantes ne doit en aucun cas être réservée à ces dernières. Elle est applicable à tous au nom de la Vérité. Et en ce sens, l'ouvrage « Pour l'éternité » me semble être une lecture salvatrice.