AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213705637
234 pages
Fayard (31/01/2018)
4.3/5   25 notes
Résumé :
Comment mourir ? Comment répondre à nos peurs ? Derrière les murs des monastères, les hommes de Dieu passent leur existence à préparer le grand passage. Peuvent-ils nous aider à comprendre la souffrance, la maladie, la peine et la solitude des derniers instants ?
De Cîteaux à Lagrasse, de la Grande-Chartreuse à Solesmes, Nicolas Diat a recueilli les confidences de moines sur la fin de leurs vies.
Au fil d’entretiens exceptionnels menés dans huit monast... >Voir plus
Que lire après Un temps pour mourirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Mourir peut attendre » proclame James Bond sur les écrans … évidence qui n'occulte pas une autre certitude qui nous attend … il arrivera « un temps pour mourir ».

Nicolas Diat, dont j'avais apprécié « le grand bonheur », l'hiver dernier, est allé dans huit monastères rencontrer des moines pour les écouter parler de la mort. Décès de confrères partis avant eux, mémoires des fondateurs de leurs ordres, deuils familiaux nourrissent une grande partie de l'ouvrage. Certaines de ces morts ont été brutales (suicide), d'autres ont été l'aboutissement de longues agonies, plusieurs ont été heureuses, voire joyeuses et fêtées au champagne. Mais l'auteur a aussi interrogé ses interlocuteurs sur leurs approches personnelles de la mort, ce qui offre des regards décalés et différents sur une même réalité et une espérance chrétienne partagée d'une vie éternelle. Ces témoignages offrent de belles réflexions et nourrissent l'âme.

Cette lecture m'a remis en mémoire, le remarquable « Vivre avec nos morts » de Delphine Horvilleur, témoignage d'une femme rabbin que sa vocation et sa vie quotidienne confrontent aux morts et à leurs proches, croyants ou non croyants. Deux livres, différents par leurs approches, concordants dans leur façon de poser le problème que nous vivons tous quand nous côtoyons un mort et sa famille et que nous devrons résoudre quand nous serons face au mystère de notre propre mort.

« Ce qu'on appelle raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir. » rappelait Albert Camus

PS : mon regard sur "Vivre avec nos morts"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          820
A travers ce magnifique ouvrage Nicolas DIAT nous présente la relation des moines avec la mort. Relation que l'on appréhende avec bonheur à travers leur lieu de vie, abbayes et monastères, mais également à travers celui de leur relation avec Dieu. Il s'agit là d'une grande leçon de vie, brève période offerte aux hommes et femmes, pour pénétrer le sens du mot Espérance. Terme transcendant les mots Foi et Charité.Mots guides dans la Chrétienté.
J'ai énormément aimé la relation de ces hommes avec les scientifiques, médecins en particulier. Car derrière des mots analogues existent des sens différents impactant ces hommes d'exception que sont les moines de manière parfois inattendue sur les plans physique et psychologique.
Passage obligé pour tout un chacun, la mort n'est pas présentée comme la grande faucheuse aveugle mais comme un "passeur" d'un monde où la valeur de l'instant prédomine à celui d'un monde d'Éternité.
Ecrit avec grâce et sensibilité, cet ouvrage nous ouvre une porte vers la Lumière. Je ne puis donc qu'en recommander la lecture dans un univers où prédomine la matérialité car il s'agit de transmettre un message en mesure de transformer l'existence de tous.
Commenter  J’apprécie          90
Nicolas Diat a rencontré les moines de 8 monastères pour explorer leur rapport à la mort.
Il a tiré de ces rencontres un livre assez bouleversant, qui nous montre à la fois comment ces hommes sont marqués, comme nous tous, par la mort précoce, la maladie, la souffrance; mais aussi comment ces hommes mènent une vie contemplative qui leur permet une approche différente de la mort, plus sereine, appuyée sur leur espérance chrétienne. Au contraire de notre monde moderne qui cherche à repousser, taire ou cacher la mort, ces hommes ont apprivoisé notre soeur la mort et vivent avec elle.
Le dernier chapitre, relatif aux chartreux, est particulièrement étonnant, voire bouleversant.
Ce livre parle de la mort. Il n'est pas joyeux -ni triste d'ailleurs, encore moins sensationnel. Il n'apporte aucune réponse philosophique ou théologique au mystère, mais donne le témoignage d'une autre manière d'appréhender la mort, bâtie sur un rapport au temps qu'il est difficile de conserver dans notre monde moderne. En ce sens, il touchera probablement plus ceux qui, chrétiens ou non, ont déjà entamé une démarche d'apprivoisement de la mort, ou ceux qui cherchent à entamer cette démarche.
Commenter  J’apprécie          80
Nicolas Diat, que je ne connaissais pas du tout avant cette lecture, est allé à la rencontre de moines, pour parler de leurs relations avec la mort, la leur mais aussi celle des autres.
Ces moines lui ont livré sans aucune retenue, ce qu'ils pensaient du grand passage, l'angoisse, l'apaisement, l'attente, la confiance, les souffrances (physiques mais aussi morales)...
Si il y a bien un sujet sur lequel, nous sommes tous un peu près d'accord, c'est sur le fait que nous sommes tous égaux au moment du passage de la vie vers la mort, ce qui change, c'est notre façon d'appréhender "la chose".
Quand la mort est attendue, à cause d"une maladie ou d'un grand âge, chaque personne va réagir différemment, Nicolas Diat a mis en avant, ces moments que les moines ont pu partager ensemble, car dans leurs communautés, rare sont ceux qui vont mourir seuls, ils seront quasiment tous veillés par leurs frères, ce qui leur apportera pour beaucoup une certaine sérénité.
Ce livre, sur un sujet aussi fort que la mort, se lit très bien, il interroge mais à aucun moment n'angoisse, la mort, cette grande inconnue, reste tout de même un grand mystère.
Commenter  J’apprécie          70
Le sujet peut être intéressant: les moines, religieux catholiques, ont-ils une vision de la mort qui leur est propre? L'auteur, pour comprendre cela, a visité plusieurs monastères en France, et a abordé la question avec un certain nombre d'interlocuteurs cloitrés.
On relève que, sur ce sujet, les moines restent, comme tout un chacun, pleins de doutes et de contradictions. On ne craint pas la mort, car elle nous mettra aux coté de Dieu....mais, au moment où elle approche, on peut en avoir peur, et s'accrocher à tout espoir de vie, contre la marche de la nature. On est opposé à une médecine qui s'acharne à maintenir en vie un corps qui ne répond plus, mais on regrette que tel médecin ait pu abréger les souffrances d'un frère perdu. Comme tout homme, le moine accepte les règles de la vie, et la disparition normale au grand âge. Mais comme tout homme, il comprend mal pourquoi certaines vies sont trop courtes...
L'auteur (qui sait écrire) ne nous cache aucune souffrance, il parle de la maladie, de la souffrance, de la mort, des cérémonies mortuaires, sans précaution.
Les catholiques trouveront incontestablement dans ce livre matière à réflexion. Mais, avant de se lancer dans cette lecture, il faut avoir bien compris ceci: on va parler de la mort, et seulement de cela. Autrement dit, il s'agira d'un parcours difficile, auquel il faut être préparé.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
Liberation
05 avril 2018
Nicolas Diat s’est rendu dans plusieurs monastères pour étudier la façon dont les religieux abordent la mort, entre angoisse et stoïcisme.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
L'espérance des chartreux est si grande, ils placent une telle confiance en Dieu, qu'ils reçoivent souvent leur médecin avec un détachement enjoué. Ainsi, un jour, un vieux moine à l'article de la mort rencontra le médecin du monastère. Le praticien lui dit : « Comment allez-vous ? » La réponse ne fut guère précise : « Beaucoup mieux que je ne le mérite. » Et le médecin de rétorquer : «Avec ça, un médecin ne peut rien savoir ! »

Les chartreux se souviennent de nombre d'anecdotes aussi étonnantes. Dom Guigues avait des douleurs préoccupantes. Le médecin était venu en urgence. Après quelques instants, il lui dit : « C est grave, vous pourriez en mourir ! » Et le religieux de répondre tout à trac : « Si ce n'est que ça.. . »

Dom Robert consultait aussi un médecin. Ce dernier le questionnait : « Comment allez-vous ? » Sa réponse était assez équivoque : « Moi, je vais très bien. C est ma santé qui va plutôt mal. »

Dom Ferdinand Vidai, prédécesseur de dom André Poisson, recevant un infirmier, répondait à sa manière : « Révérend Père, comment va votre santé ? » Dom Ferdinand expliqua que tout allait parfaitement bien. Puis il fît la liste de quinze infirmités qui le frappaient et qui auraient conduit un autre homme aux urgences.

Pour un chartreux, la maladie est aussi simple que la mort. Un ermite désire-t-il la mort ? Dom Innocent répond simplement : « Dieu décide. La société moderne présente la mort d'une manière peu avenante. Il faut se détacher de cette vision. Il faut accepter la nuit de la terre et attendre impatiemment le ciel. »
Commenter  J’apprécie          360
Le soir, coucher le père Andry demande plus de vingt minutes. La tentation existe de faire les soins rapidement. Quand nous répétons des tâches si difficiles pendant tant d'années, comment éviter une forme de routine déshumanisée? En cherchant à gagner du temps, on transforme le malade en un pauvre objet. Je dois être attentif à ne pas bâcler mon travail pour fuir vers d'autres occupations plus gratifiantes. Si vous veillez au coucher d'un malade deux cents fois par an, il est difficile de garder l'attention des premiers jours. Nous ne cherchons pas à nous voiler la face. Les moines de l'infirmerie doivent être vigilants à ne pas transformer un frère en une chose dont ils s'occupent machinalement, et le plus vite possible. Le risque d'une réification du malade existe. Je dois prier pour garder en éveil la force de mon désir de servir. Le père Andry, c'est le Christ. Quand nous paraîtrons devant Dieu, nous serons comptables de notre charité envers les plus faibles. Je dois savoir perdre mon temps pour les malades. Dans la vie, la gratuité est fondamentale.
Commenter  J’apprécie          290
Dom Patrick pense souvent aux paroles du cardinal Pierre Veuillot sur son lit de mort, après qu'il a livré un long combat contre une leucémie douloureuse : "Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même j'en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n'en rien dire : nous ignorons ce qu'elle est, et j'en ai pleuré." Devant un homme qui souffre, les beaux discours ne servent à rien. Ils peuvent uniquement satisfaire les bien portants.
Commenter  J’apprécie          291
Sainte Thérèse d’Avila comparait la vie à une nuit dans une mauvaise auberge. Dom Innocent imagine quant à lui l’existence comme une nuit dans un train. : « L’important n’est pas le voyage mais le lieu de l’arrivée. Je passe la moitié de ma vie à penser à la vie éternelle. Elle est la toile de fond constante qui tapisse toute mon existence. Je n’ai pas peur de la Grande Faucheuse. Elle me rend curieux. L’éternité passe par la mort. Il faut aimer cette porte qui nous fera connaitre le Père. Nous sommes nés pour le ciel. La vie terrestre et la vie éternelle sont intimement liées. Pourquoi craindre le point de jonction entre ces réalités ? Les chrétiens ne croient plus vraiment à la résurrection des corps. Le paradis est assimilé à un vide où les âmes sont flottantes. Mais les hommes sont à l’image de Dieu. Il ne sera pas nécessaire de quitter notre humanité pour être unis à Dieu. L’éternité sera beaucoup plus humaine que nous ne pouvons l’imaginer. Nous devrions cultiver un imaginaire de la vie éternelle.
Commenter  J’apprécie          50
J’ai beaucoup aimé la lecture du livre du philosophe Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme. Il parle du décalage prométhéen qui marque le monde postmoderne. L’homme a créé un monde technologique qui l’humilie et le rend honteux. Les machines sont plus parfaites que l’être humain. Dans ce système, l’erreur est forcément l’homme. La technologie ne peut plus être fautive. Au contraire, dans l’anthropologie classique, l’homme était le sommet du règne animal. Depuis cinquante ans l’homme est devenu le point bas d’un monde dominé par les idoles technologiques. Nous sommes réduits au rôle du maillon faible d’un système que nous avons librement créé. Dans un hôpital, la guérison obéit à la même logique. Le malade est une machine. Les chirurgiens réparent un foie, un rein, un cœur, un estomac, jusqu'au moment où la machine est tellement usée qu’il faut la jeter à la poubelle. Ce phénomène atteint les sociétés occidentales, et les moines ne font pas exception. Contre cette vision, je crois beaucoup à l’approche biblique du dynamisme de l’âme. Il faut rester en lien avec Dieu, dont nous tenons notre souffle. Ce trait d’union ne peut pas être rompu. Le médecin soigne mais c’est le malade qui guérit. Le rétablissement du corps reste toujours en lien avec Celui qui donne la vie.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Nicolas Diat (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Diat
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Roland Perez aux éditions Les Escales https://www.lagriffenoire.com/1094110-romans-ma-mere--dieu-et-sylvie-vartan.html • Mon Roi déchu: Juan Carlos d'Espagne de Laurence Debray aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/1094202-romans-mon-roi-dechu---juan-carlos-d-espagne.html • le Duc du Maine de Pierre-Louis Lensel aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/1094202-romans-mon-roi-dechu---juan-carlos-d-espagne.html • Les aveux de John Wainwright et Laurence Romance aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/1099166-article_recherche-les-aveux.html • Ce qui manque à un clochard de Nicolas Diat aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/1089767-romans-ce-qui-manque-a-un-clochard.html • Jeux de dupes de Maud Tabachnik aux éditions City Poche https://www.lagriffenoire.com/1097235-romans-jeux-de-dupes.html • le Cinquième jour de Maud Tabachnik aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=15281&id_rubrique=20 • La paix des sexes de Tristane Banon aux éditions de l'Observatoire https://www.lagriffenoire.com/1096495-essais-d-actualites-la-paix-des-sexes.html • Un monde de cochons - la Totale de Mario Ramos aux éditions Ecole des loisirs https://www.lagriffenoire.com/1097777-divers-histoire-monde-de-cochons---la-totale-un.html • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionslesescales #editionsstock #editionsperrin #editions1018 #editionsrobertlaffont #editionscitypoche #editionslivredepoche #editionsdelobservatoire #editionsecoledesloisirs
+ Lire la suite
autres livres classés : Vie religieuse et monastiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}