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J'ai bien aimé son allégorie (voulue ou pas de la part de l'auteur?):

Des enfants (la jeunesse) se concertent afin de réussir à mettre une pirogue à l'eau. ils finissent par y arriver en la faisant glisser, rondin par rondin jusqu'à l'eau;

Un jour, à l'aide de cette jeunesse, les sénégalais arriveront à se libérer des interdits provenant de l'ancien colonisateur, qu'ils croient (par erreur) venir d'eux.

« Ce qui se passe autour de l'homosexualité dans ce pays actuellement, est effarant. Cette violence, cette crispation. Ce n'était pas le cas, dans le temps… »
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Un court roman (190 p.) poignant.

Doit-il être lu comme un témoignage? Les persécutions que subissent les gays en Afrique sont de notoriété publique. Mais comment imaginer qu'une foule hargneuse s'acharne sur le cadavre d'un jeune homme et le déterre du cimetière. Comment imaginer que le futur imam soit déchu seulement parce qu'il invite à prier pour ce jeune homme. Que Verlaine soit banni des cours de lettres l'université.

Ndéné, le narrateur est professeur de littérature. Parfaitement hétéro, c'est justement sa copine, Rama, qui lui montre la vidéo du cadavre déterré. Choqué? Pas tant que cela! A la réflexion, Rama lui fait changer de point de vue. Ndéné s'implique dans son enquête et sera à son tour victime de la rumeur.

Un roman qui se lit d'un souffle.



Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Tirée d'un fait réel, l'intrigue de ce court roman de 190 pages est située de nos jours à Dakar au Sénégal, dans une société aux pesanteurs religieuses, conservatrices, où le poids des traditions (réinventées, fantasmées) peut tuer, en tous cas ostraciser de façon épouvantable les "éros minoritaires" ainsi que les appelait Françoise d'Eaubonne. le vocabulaire et la langue française y sont servis de façon éblouissante par un grand écrivain francophone ; décidément l'Afrique continue à nous donner de grands auteurs. J'avais calé au trois-quarts, totalement perdue dans l'intrigue de la plus secrète mémoire des hommes, mais j'ai terminé de purs hommes en deux ou trois heures. Un beau roman qui pose la question existentielle : faut-il trahir sa famille et les valeurs familiales pour être et rester soi-même ?
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Une histoire qui va peu à peu se complexifier et qui traite d'un sujet très sensible notamment dans un pays de confession musulmane et traditionnel comme le Sénégal. L'auteur nous confronte à l'opposition entre tradition et modernité, tolérance et ignorance, tabou et croyances ancestrales. Beaucoup de thèmes émergent à travers l'homophobie dont il est question tout au long de ce roman dramatique. Beaucoup de références sociologiques de part la formation de l'auteur.
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Mohamed Mbougar Sarr traite avec beaucoup d'intelligence la question de l'homosexualité en Afrique, à l'heure où certains veulent croire que ce « fléau » n'existait pas dans la société africaine précoloniale, et qu'il fut apporté par les Européens. S'il prône évidemment une plus grande tolérance de l'homosexualité en Afrique, il expose avec habileté les arguments des homophobes, sans les humilier ou les caricaturer, et montre comment l'environnement social et culturel dans lequel ils sont immergés favorise cette homophobie. Mohamed Mbougar Sarr met devant nos yeux les scènes de lynchage, les profanations de sépulture, et l'aveuglement des foules. Ce roman a d'une certaine manière un côté documentaire très intéressant pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas grand-chose aux sociétés africaines contemporaines. D'un point de vue littéraire, j'ai été très sensible au style de l'auteur. J'ai en revanche un avis plus mitigé sur l'évolution psychologique du personnage de Ndéné, qui passe d'une quasi-intolérance de l'homophobie à une situation où il est prêt à se sacrifier pour une cause qui devient soudain sienne.
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Ce livre recouvre plis d'aspects, de points de vue,différents sur la question de l'homosexualité (plus tôt masculine )au Sénégal. Cette réflexion prend la forme d'une histoire ou d'une enquête déclenchée par un fait divers assez sordide : l'exhumation d'un cadavre la verge en l'air.
Et on l'exhume pour le sortir du carré musulman où , selon la foule, il n'avait pas sa place.Et c'est Ndéné Guey qui va mener l'enquête avec dans son esprit une question qui était cet homme ? Au long de ce livre l'auteur à une préoccupation :
que le Sénégal accepte dans toute les strates de sa société les homosexuels . Cependant il n'est pas dupe. Il nous montre les difficultés d'une société traditionnelle où l'ostracisme,l'opprobre tombe ceux qui ne sont pas dans le moule et sur leur famille. . C'est un peu court mais c'est réussi.
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Ndéné Gueye, le narrateur est fasciné par une vidéo virale sur internet d'une foule déterrant un cadavre auquel on refuse le droit d'être enterré dans un cimetière musulman : c'est un goor-jigéen, comme on désigne les homosexuels au Sénégal. Ndéné est un universitaire désabusé qui vit une relation tumultueuse et non exclusive avec Rama, jeune femme très libre fréquentant aussi bien des hommes que des femmes. Ndéné, en mâle sénégalais ordinaire, partage la condamnation des homosexuels sans y avoir réfléchit plus que cela. Mais la vidéo et les commentaires de Rama le pousse à s'interroger.

Il va chercher à savoir qui était cet homme, entamant une quête qui l'oblige à regarder en face l'hypocrisie de la société dans laquelle il vit. Alors que les responsables de l'université où il enseigne lui recommande de ne pas parler de Verlaine pour cause d'homosexualité et que son père imam la condamne violemment.

Un beau et intéressant roman, même si le style de l'auteur m'a parfois déplu car il m'est apparu un peu "forcé". En revanche, son regard empathique et sa capacité à comprendre la crainte de se couper de la société des hommes comme fondement de beaucoup d'actions humaines m'ont touchée.
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Bien que n'ayant que peu aimé le Goncourt 2021, je me suis laissée emporter par ce court roman du même auteur. L'écriture est magnifique, puissante, prenante. Elle sert admirablement bien son sujet, l'homosexualité au Sénégal ou plutôt l'impossibilité de l'homosexualité dans ce pays d'Afrique.
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Quelle écriture !!! Vraiment, c'est virtuose…
On entre assez vite dans le vif du sujet, encore que, j'y ai vu plusieurs sujets.
D'abord, les vidéos virales et totalement malsaines sur internet, qui en un temps record sont vues des milliers de fois. Ensuite, mais en même temps, la place faite aux homosexuels dans les sociétés. le comportement de ceux qui pensent qu'ils sont "comme il faut" et que par conséquent les homosexuels sont des dépravés qu'on doit châtier, souiller, et humilier parfois jusque dans la mort.

Ndéné Gueye, prof de lettres, nous raconte la société dans laquelle il vit, le Sénégal musulman, et son rapport à l'homosexualité. Dans tous les cas elle est honnie, que l'on pense qui s'agit d'une maladie ou d'un libre choix purement pervers. En aucun cas ça ne peut être l'oeuvre de Dieu... pourtant, Dieu n'a t'il pas créé tout ce qui existe ??
En tout cas, là-bas on déterre les homosexuels pour profaner et déshonorer leur dépouille mais aussi parce qu'ils n'ont pas le droit d'être inhumés en terre sacrée musulmane.

Sans doute que l'homophobie répandue de par le monde est avant tout liée au fait que, comme le dit le narrateur "La plupart des gens pondaient des opinions extérieures à eux, sur des objets qui ne les engageaient à rien et en rien. Ils parlaient sans conséquence. Ce qui leur permettait de dire toutes les stupidités possibles impunément, sans même s'en rendre compte." (Page 54-55)
Le narrateur en vient à s'emporter contre ses étudiants qui lui font remarquer que Verlaine est interdit car il était un homosexuel, un góor-jigéen. Et là on retrouve le débat très actuel - faut-il séparer l'homme de son oeuvre ? -.

Une intolérance terrible règne au Sénégal envers l'homosexualité, mais comme dans nombre d'autres pays, par ignorance, bêtise, avec le support de la religion, sorte d'inquisition sociale qui se cache derrière sa culture.
L'auteur nous dresse un panorama des pratiques cruelles de son pays envers les gays, puis nous emmène à la découverte de l'homme déterré, à la recherche de son identité et lui rend la réalité de son être.

J'ai aimé cette superbe prose qui nous parle d'humanité, d'obscurantisme, de haine, d'intolérance, du poison de la rumeur, du deuil et de sa douleur insurmontable, de rédemption.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Je voulais connaître Mohamed Mbougar Sarr mais à partir d'un de ses livres moins connus... éviter le raccourci simpliste du Goncourt.

"De purs Hommes" ne m'a pas déçue. Au contraire.

La fascination des vidéos sordides, des faits divers glauques sur internet, les réseaux sociaux ce n'est pas nouveau. C'est même le fond de commerce de ces plateformes, ces forums.

En plus de la dénonciation de ce voyeurisme, à travers son personnage d'enseignant Ndéne, l'écrivain nous fait part de ses réflexions sur l'homosexualité et l'islam.

Un roman, quasi essai totalement réussi et une vraie rencontre littéraire.
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