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3,8

sur 2960 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est un fresque où se succèdent les personnages, les lieux, les époques avec peut-être une volonté délibérée d'y perdre son lecteur.
L'intrigue y est pourtant relativement simple : un jeune écrivain noir découvre par hasard un exemplaire du Labyrinthe de l'inhumain, écrit par un auteur sénégalais en 1938 et dont ne subsiste plus aucune trace, du livre comme de l'auteur. le narrateur se met alors en quête d'informations sur ce récit, sur son auteur, retrouve les critiques parues alors dans la presse, tente de savoir ce que sont devenus leurs auteurs et si le mystérieux TC Elimane a bel et bien existé
Le style ampoulé du début donne une impression de bon élève qui veut montrer ce qu'il sait faire et tisse un lien fort entre l'auteur et le narrateur, à tel point que certains passages semblent des mises en abyme du roman lui-même. Cette volonté (réelle ou supposée ?) de perdre le lecteur se trouve aussi dans les débuts de parties où il est parfois difficile de savoir qui parle, de qui, où et quand. Ce jeu de cache-cache atteint parfois trop bien son but et le lecteur risque parfois de sombrer lui-même tant la dilution des repères a porté ses fruits.
Une fois surmontés ces troubles et accepté de cheminer dans ce labyrinthe aux limites de l'inhumain, la lecture peut se faire plus limpide et mieux permettre d'appréhender la richesse des personnages et des situations sur lesquelles plane toujours un esprit comme celui d'Elimane qui se voulait exister comme le vent, un courant d'air, un esprit empreint de mystique et de chamanisme.
Le style, la construction, la narration peuvent rendre ce livre déroutant, à chacun de voir où il place le curseur entre "Illuminations" et "Saison en enfer" et jusqu'où il est prêt à suivre la fiction de ce "Rimbaud nègre", obscur voyant de la fin des années 1930.
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Enième critique, je sais. Et pas originale en plus.
J'ai dû m'accrocher pour cette lecture. Ce n'est pas un livre qu'on prend 10 mn, qu'on repose, qu'on reprend plus tard 10 mn encore, etc... Pour moi c'est une lecture dans laquelle il faut s'installer. le temps est nécessaire à l'adhésion à cette écriture, à l'imprégnation de l'atmosphère, à la reconnaissance dans le temps et l'espace, à l'ouverture aux réflexions. Une fois que cela est fait, oui, un prix comme le Goncourt est une évidence. C'est intelligent mais pas pédant. L'auteur a une vraie plume, manie les styles, guide son lecteur dans les méandres d'une quête tangible mais aussi presque philosophique.
Je comprends qu'on puisse passer à côté (cela m'arrive suffisamment souvent), mais là j'ai l'impression de l'avoir appréhendé comme il faut, tout en y prenant un plaisir évident en faisant percuter mes neurones, sans trop d'effort.
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Page 0 : Allez, à nous deux Prix Goncourt !
Page 40 : Est-il bien nécessaire de mettre autant de mots inusités ? Encore un cliché du Prix ?
Page 120 : Je suis intriguée, envoûtée. Je crois que, sans y prendre garde, j'ai moi aussi été prise dans les filets de l'Araignée-mère. C'est une des femmes que Faye, un jeu écrivain sénégalais, rencontre dans sa quête d'un auteur à l'origine d'un livre mythique, mais qui a disparu peu de temps après la parution de son texte. 
Page 245 : Déjà ? Je ne suis plus en train de lire, non, je suis au coin d'un feu et j'écoute un conte. Car oui, la magie perce çà et là, et pourtant, on parle aussi de Seconde Guerre mondiale. Les temporalités se multiplient. Mais tout fait sens. Essayer de l'expliquer serait vain.
Page 566 : Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris ce que voulais dire l'auteur, car son récit est prolifique, il y a tant à lire entre chaque ligne.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais ce que j'ai compris m'a fait m'arrêter, souvent, au détour d'une phrase.
 
📕 Ce n'est pas un livre que je recommande, non.
Pas parce qu'il ne m'a pas plu.
Mais parce qu'il faut décider de le lire par soi-même.
Ne rien en attendre.
Oublier tout ce qu'on a pu lire dessus.
Et alors, seulement, quand on aura baissé la garde, on pourra tomber dans ses filets.
 
“- Tu penses ?
- Penser ? Quelle horreur ! Non, je ne pense pas : je sens.”
 
Ouvrez vos sens, et laissez-vous emporter !
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« J'avais détesté sa nature, son silence, son passé de brume et ses secrets. » T.C. Elimane, la figure centrale de cet étrange roman, suscite bien des questionnements et son lot de rumeurs pour tous les personnages et a fortiori pour le lecteur. Insaisissable, nimbé d'une aura de mysticisme, l'écrivain africain fictif agit comme symbole du colonisé affranchi, ayant intégré la culture de l'oppresseur, ici représenté par la France.
Un roman à la structure complexe que j'ai pris du temps à apprécier, mais dont la quête principale, cette recherche minutieuse d'un homme soi-disant volatilisé, a fini par m'accrocher. Et c'est surtout dû à l'écriture ondoyante de Mohamed Mbougar Sarr. Sur un parcours alliant différents registres littéraires, celle-ci se déploie avec une telle facilité et une telle souplesse qu'on la dirait sortie tout droit de la bouche d'un conteur susurrant à notre oreille. Les voix des protagonistes s'imbriquent entre elles, s'entremêlent pour tisser une toile autour de cet homme dont la « tête pleine » attire tous ceux qui l'ont connu vers des abîmes existentielles.
Une lecture envoûtante qui exalte et perturbe à la fois.
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Toutes les critiques sur La Plus secrète mémoire des hommes sont justes:
- C'est un livre magnifique qui mérite amplement le Goncourt. L'écriture est splendide et on est véritablement embarqué dans cet enchâssement d'histoires. Celle des jumeaux m'a subjuguée. J'ai également adoré la période parisienne des années 30, la relation d'Elimane avec ses éditeurs, les accusations de plagiat. Car en fait c'est l'histoire de plusieurs auteurs francophones africains qui enquêtent sur un livre maudit et sur son auteur, un Sénégalais ayant vécu à Paris. C'est l'histoire de ces auteurs africains tiraillés entre le besoin, l'envie, la nécessité d'être des auteurs noirs ou le besoin, l'envie, la nécessité d'être des auteurs tout court. de cette relation coloniale et post coloniale de la France avec l'Afrique et de l'Afrique avec la France.
- Mais c'est un livre assez vain aussi, qui n'a pas vraiment d'histoire ou alors une histoire qui part dans tous les sens et finalement n'aboutit à rien. Un roman boursouflé d'érudition gratuite qui transpire le complexe d'infériorité. Un auteur à qui ont aurait concédé le Goncourt (ce qui serait pire que tout). Un roman où je me suis souvent ennuyée, surtout durant la période argentine.
Je ne sais vraiment pas quoi en penser.
Le Voyant d'Etampes d'Abel Quentin raconte lui aussi l'histoire d'un auteur noir maudit mais le Voyant d'Etampes est, de mon point de vue, beaucoup mieux. Pourtant c'est son "concurrent" qui a eu le Goncourt. Est-ce que parce que Mohammed Mbougar Sarr écrit mieux ? (c'est vrai que ça fait du bien !) Ou est-ce parce qu'en ces temps de politiquement correct le couronnement de Mohammed Mbougar Sarr est un choix politique ?
Allez savoir.
Je ne relirai sans doute pas le Voyant d'Etampes que j'ai pourtant adoré mais je relirai certainement des passages de la Plus secrète mémoire des hommes, ceux que j'ai cornés (sacrilège !)
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Un style et un vocabulaire riches, une construction originale et beaucoup de réflexions très intéressantes. A l'exception d'une introduction un peu fumeuse à mon goût, le livre est très agréable à lire. L'ambiguïté entre le réel et l'imaginaire, le récit à plusieurs voix, une bonne dose de poésie et de culture africaine sont les ingrédients de ce texte attachant, suffisamment plébiscité pour que je n'ai pas besoin d'en rajouter. J'ai beaucoup aimé.
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Tout en vaquant à ma célébration du quotidien , plumeau en mains , la radio en sourdine pour unique compagne ,la ménagère quinqua que je suis s'arrête quelques secondes , happée par quelques paroles réveillant en moi une fibre plus intérieure : le coeur presque en chamade , je bâcle cette célébration transformée à l'instantanée en corvée triviale et absurde me détournant de l'essence de la vie . Fébrilement une recherche rapide sur Dieu internet me permet de mettre un nom à cet intervenant si percutant , illustre inconnu pour moi ...il s'agit d'un jeune écrivain Mohamed Mbouar Sarr . Derechef , séduite par l'acuité de son regard alors qu'il s'exprime sur le sens de la littérature , je m'empresse d'acheter son ouvrage récemment paru et en lice pour le prix GONCOURT paraît-il, balançant allègrement mes principes de réserve concernant l'actualité littéraire .
Dès les premières pages ,j'ai la conviction que mon intuition de départ me réserve un grand moment de jouissance intellectuelle .Et je me me laisse embarquer avec le narrateur écrivain , l'alter-ego de Mohamed Mbouar Sarr, à la recherche non pas du temps perdu , mais d'un livre paru en 1938 et mystérieusement disparu ainsi que son auteur, après que celui-ci fut mis au ban de l'intelligentsia de l'époque accusé de plagiaire éhonté .
Une enquête donc policière presque avec un schéma narratif en accord avec le genre , dont je n'ai pas forcément d'appétence . Mais on comprend très rapidement qu'il ne s'agit là que d'un fil d'Ariane ludique à travers lequel l'auteur , en remontant le temps et multipliant les temporalités , souhaite bousculer son lecteur , le sortir de sa zone de confort pour explorer le très-fond de celui-ci dans son adhérence avec la littérature .Alors , fidèle à mon habitude , je ne vous résumerai pas l'histoire qui importe peu , vous l'aurez compris et puis je trahirais la pensée de l'auteur :
" Je vais te donner un conseil : n'essaie jamais de dire de quoi parle un grand livre . Ou , si tu le fais , voici la seule réponse possible : rien .Un grand livre ne parle que de rien , et pourtant, tout y est. Ne retombe plus dans le piège de vouloir dire de quoi parle un livre dont tu sens qu'il est grand. Ce piège est celui que l'opinion te tend. Les gens veulent qu'un livre parle nécessairement de quelque chose. Un grand livre n'a pas de sujet et ne parle de rien, il cherche seulement à dire ou à découvrir quelque chose, mais ce seulement est déjà tout, et ce quelque chose qui est déjà tout. "
Mohamed Mbougar Sarr déploie audacieusement une palette d'outils très éclectiques empruntés à la tradition littéraire qu'il tricote habilement pour garder une forme cohérente et maîtrisée au service d'une réflexion aux multiples ramifications sur des sujets qui nourrissent les grands débats intellectuels depuis la nuit des temps .
Alors oui , laissons nous emporter par la prose de ce jeune écrivain ,en navigation spatio-temporelle déconstruite ,multipliant les mises en abîme vertigineuses , perdons nos repères de lecteurs du XXI ième siècle sécurisés par les hashtags et les classifications ...
En jouant avec la forme, alternant allègrement et dans un mouvement musical rapide et entraînant, l'écrivain n'a de cesse de déstabiliser le lecteur : du réalisme magique il en sera ( et on "copinera "avec Ernesto Sabato et d'autres ), de longues phrases Proustiennes faisant mouche aussi, basculant vers un semblant de fantastique , en appelant à la tradition orale africaine avec une pointe de magie ensorceleuse mais aussi aux grands romantiques avec quelques belles envolées de lyrisme d'un grand classicisme !
Mais loin d'être un pur exercice de style brillant et novateur , Mohamed MbougarSarr interpelle son lecteur sur des thèmes certes intemporels mais particulièrement brûlant d'actualité : L'identité et la littérature ( On pense évidemment à ce mouvement woke effrayant qui alimente les débats sur la toile ou dans les salons mondains , divise les intellectuels ...phénomène de mode ou pas , l'histoire nous le dira )...
La place de l'écrivain comme un simple maillon unique et irremplaçable dans l'histoire de la littérature ,héritier de ses pères et géniteur potentiel pour la postérité ( révision de la notion de "plagiat") .
L'écrivain "nègre" appréhendé comme pure forme d'exotisme à l'époque du colonialisme ...
Il serait vain et sans intérêt d'établir une liste de chaque interrogation que suscite cet ouvrage roboratif et galvanisant .
A condition de te délester de tout bagage culturel codifié , normalisé , étiqueté , prêt à embrasser un univers déployé dans toutes les ouvertures possibles , ami lecteur joueur , tu seras conquis .
Prix Goncourt assurément mérité mais qui risque hélas de ne pas trouver son lectorat , celui-ci plus enclin à dévorer des nourritures prédigérés de calories vides assouvissant le seul plaisir facile de l'instant .
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Très enthousiaste dans la première moitié, je sors finalement assez déçu de ma lecture. À la virtuosité des débuts, aux réflexions très intéressantes sur la littérature, à l'atmosphère vaporeuse à la Corto Maltese (le personnage de l'Araignée-Mère, les scènes "hallucinées", la quête centrale du livre et de son auteur, un but insaisissable...) succèdent une écriture plus lourde et plus artificielle, qui se regarde écrire par moments, des incohérences dans la psychologie des personnages (une Brigitte Bollème, auteure d'une horreur d'article raciste en 1938, presque devenue la femme la plus tolérante du monde dix ans plus tard). Je n'ai pas toujours compris où Mohamed Mbougar Sarr voulait en venir. Et puis le tout, à mon avis, malgré la matière et les opportunités, manque cruellement d'émotion.
Cela reste impressionnant dans la langue et dans la maîtrise de cette construction labyrinthique en récits emboîtés.
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Eh Ariane, passe-moi le fil, je vais m'aventurer dans le labyrinthe de l'inhumain et dans celui de la plus secrète mémoire des hommes et j'ai peur de me perdre dans les dédales de ce roman hors normes et dans les couloirs du temps. Prendre des notes ou ne pas en prendre ? J'ai opté pour la liseuse : en surlignant quelques passages, je pourrai aisément retrouver mes impressions comme on sème des petits cailloux pour retrouver son chemin.
Dans le cadre d'une lecture commune intégrée challenge multi-défis, nous avons donc attaqué à 6 simultanément ce roman et les premières impressions de lecture, partagées sur un forum dédié montraient les premières difficultés : Mais qui parle là ? Il faut dire que les personnages sont nombreux entre la famille de Diégane Latyr Faye, celle d'Elimane, les rencontres à Paris, à Amsterdam, en Amérique Latine, les écrivains comme Gombrowicz ou Sabato, les journalistes qui ont enquêté sur ce plagiat, les éditeurs de ce roman maudit. Bref, on a tendance à s'y perdre et je m'y suis perdu avec délectation. On y abordera tous les grands thèmes d'un grand roman “qui ne parle jamais de rien, et pourtant, tout y est” : la solitude, l'exil, la quête, la famille, l'amitié, le sexe, la guerre, la politique, la francophonie, la colonisation… Et surtout, ce roman parle de littérature. La lecture et l'écriture sont partout. Qui était Elimane ? Un génie, un mystère, on ne le saura pas vraiment et comme nous le dit Mohamed Mbougar Sarr, cela n'a pas vraiment d'importance : “On ne devrait jamais approcher de trop près les artistes qu'on aime. Admirer de loin, en silence : c'est l'élégance qu'il faudrait avoir”.
“D'un écrivain et de son oeuvre, on peut au moins savoir ceci : l'un et l'autre marchent ensemble dans le labyrinthe le plus parfait qu'on puisse imaginer, une longue route circulaire, où leur destination se confond avec leur origine : la solitude”.
Quelques points m'ont cependant dérangé comme par exemple l'usage d'un vocabulaire d'érudit, cela m'a amené à attribuer à l'auteur une forme d'excès de zèle tout en me demandant si j'aurais dit la même chose d'un auteur bien français d'origine, en d'autres termes s'il n'y avait pas chez moi et malgré moi quelques réminiscences du colonialisme ??
Bon, j'avoue que j'ai un peu plagié pour réaliser ma chronique, voilà, c'est dit, cependant, j'ai mis les guillemets, pas de scandale donc siouplé. Mais reconnaissez avec moi qu'écrire sur un écrivain qui écrit sur un écrivain n'est pas chose aisée, surtout lorsqu'on n'en est pas un ! Je reste lecteur, pour mon plus grand plaisir.
Un petit salut amical à mes partenaires de cette lecture commune.

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C'est la couverture sublime de ce roman qui m'a finalement poussé vers lui alors qu'il ne faisait initialement pas partie de mes sélections de la rentrée littéraire, ne l'ayant croisé nulle part sur les réseaux sociaux. Bonne nouvelle, l'histoire est aussi belle que sa couverture !

Diégane est un jeune auteur sénégalais vivant et écrivant à Paris, un peu verbeux mais particulièrement curieux d'en apprendre plus sur un roman mythique mais introuvable de l'entre-deux-guerres, La labyrinthe de l'inhumain de son compatriote T.C. Ellimane.

Il mènera une enquête déterminée auprès d'auteurs et d'autrices africains afin d'éventuellement retrouver la trace de l'auteur qui semble avoir disparu avec le scandale ayant accompagné la parution de son unique livre. Il faut dire qu'à l'époque, on l'avait tout à la fois qualifié de "Rimbaud nègre" et accusé de plagiat !

Sa quête mènera le lecteur dans le Sénégal du début du siècle, dans un voyage aussi passionnant que mystique. L'écriture est superbe et ce récit m'a transporté, même si j'ai eu parfois du mal à suivre la distribution des rôles dans les chapitres contemporains, les voix des narrateurs se mélangeant un peu sans vraiment prévenir. Un beau roman, la découverte d'un auteur à la plume exigeante mais excquise qui va rapidement me pousser à lire l'un de ses précédents romans.
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