Après
portrait d'un inconnu, et
Martereau,
le Planétarium reprend le principe des
tropismes, ces mouvements souterrains presques inconscients qui régissent finalement tous nos rapports, rapports de soi à soi, de soi à l'autre, de l'autre à soi, de l'autre à l'autre.
Ici, les
tropismes ne dépendent plus d'un Je subjectif, qui les ressent, les interprète, mais d'un Il, plus général. Nous passons d'une subjectivité à une autre, là où les précédents ouvrages se limitaient à une subjectivité fixe, qui suivait, imaginait ce qu'elle ne pouvait voir. Il y a une volonté d'objectiver finalement ces
tropismes, de ne plus les rendre simplement dépendant d'un individu hypersensible,de les sortir de l'ordre du pathologique. Les rapports entre les individus sont donc vus sous tous les angles, ce qui permet de mesurer l'écart qui parfois existe entre ce qu'un personnage croit percevoir de l'autre, et ce que l'autre perçoit réellement. Puisqu'il n'y a plus de fusion possible entre les personnages, qu'ils sont en quelque sorte, dans leur solitude intérieur, les
tropismes prennent un caractère incertain, ils ne sont plus là manifestation objective d'une réalité cachée, mais le fruit de la confrontation entre les différentes subjectivités. Pourtant, les
tropismes du Planétarium sont moins profonds, parfois proche de la ratiocination, que ceux des autres ouvrages. Parfois, ils apparaissent comme plaqués artif
iciellement sur le récit, qui a malgré tout une structure plus classique que les précédents livres.