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EAN : 9782380820409
173 pages
Anne Carrière (06/03/2020)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Nous sommes à l'âge de la colère. La formule vient de l'intellectuel indien Pankaj Mishra et beaucoup de nos contemporains partagent ses idées : nous serions au bord d'une « guerre civile mondiale » parce qu'on se rendrait compte que la modernité n'a pas tenu ses promesses. Je partage le constat de Mishra sur le caractère pour le moins tendu de notre époque, mais mon diagnostic est aux antipodes : si nous sommes aujourd'hui aussi à cran, ce n'est pas parce que not... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
-Tu fais quoi dans la vie?
-Oh moi je suis en colère, et toi?

Mon cadeau d'anniversaire est arrivé et je souhaite le recommander, en particulier aux féministes. Celles qui sont en colère ou bien celles, comme moi, qui sont moins vindicatives.

Elles y apprendront pourquoi nous avons le conflit facile et la haine jubilatoire. Elles comprendront ce qui nous pousse à focaliser notre attention et notre rancoeur sur des ennemis fantasmés. Peut-être, verront-elles que l'engouement pour une noble cause, ici celle de l'égalité des sexes, est parfois motivé par la vanité et l'imposture, plus généralement par des mécanismes qu'explique la psychologie évolutionnaire. Particulièrement en ces temps modernes et dans nos contrées où le féminisme a déjà en partie obtenu gain de cause. Par ailleurs, elles apprendront que nous sommes tous dupés par nos perceptions et avons l'impression que les épreuves se répètent et même s'aggravent alors que c'est tout le contraire. Comme l'explique Peggy Sastre, "C'est surtout parce que nous ne cessons d'élargir la définition du périlleux et transformons en catastrophique ce qui était anodin voici encore peu."
Evidemment ces gens-là détestent Sastre. Ce qui prête toutefois à rire, c'est que leur comportement ne font que confirmer ses théories, qui prédisent que les gens voient de l'oppression partout et se fabriquent des prétextes pour justifier leur colère et leur haine. L'attrait pour la violence et la rébellion de ces belliqueuses aux airs de justicières - qui ne sont en fait que des alouates agitées et bruyantes – est très répandu chez les humains. Il résulte d'une recherche de stimulation, de sensations fortes et du goût de la transgression. La vue de la violence active notre amygdale, située dans notre cerveau archaïque, siège de la peur. Les mécanismes biochimiques mis en action par cette dernière impliquent la sécrétion d'adrénaline (qui met le corps en alerte), mais aussi de dopamine, neurotransmetteur associé au plaisir et au système de récompense. Des mécanismes qui résultent de l'évolution. Face à la menace, nos ancêtres devaient réagir rapidement : fuir ou combattre. L'état d'excitation que procurent la peur et la vue de la violence peut expliquer l'engouement des amateurs de Corrida et du hooliganisme.


Quand la peur ne nous fait pas fuir, elle nous pousse à combattre la menace. Mais pour combattre, encore faut-il être en colère et pouvoir justifier cet état. Or, en voyant de l'oppression partout et fort d'un sentiment de persécution (commun à tous mais variable en degré), on anoblit nos ires en les mettant au service de la lutte contre l'injustice. Malheureusement, comme dit plus haut, nos intuitions et nos jugements sont parfois trompés et il arrive que l'on voie beaucoup d'injustice et d'oppression là où il y en a peu ou pas du tout. Il arrive que l'on voie de l'intention de nuire là où il n'y a qu'une rémissible maladresse.


Mais ces sempiternelles courroucées vomissent en réalité l'idée dégradante d'être, à l'instar de tous les animaux, des produits de la sélection naturelle avec toute l'héritabilité génétique, biologique et psychologique que cela implique. Est-il si insupportable d'entendre qu'on ne nait pas "pur"? Que les oppressions trouvent aussi leurs origines dans nos cerveaux? Que nos colères sont également le fruit de l'évolution et sont par conséquent parfois injustifiées? Faudrait-il faire taire ceux qui le pensent? Faudrait-il punir les apostats du féminisme radical comme les Chrétiens punissaient les hérétiques sous l'Inquisition?


Il ressort des discours des féministes haineuses - les wokes -, toute la rhétorique complotiste. Ainsi, les hommes viseraient à maintenir un système social et économique, initialement non planifié, dans le but de poursuivre leur domination sur les femmes. Il y aurait une sorte de concertation masculine mondialisée pour nous empêcher de nous exprimer et nous discréditer en falsifiant des chiffres officiels sur la violence conjugale. Chez les complotistes, toute réfutabilité est vaine ; aucune crédibilité ne sera accordée aux études menées sous le régime patriarcal, à moins bien sûr qu'elles n'aillent dans leur sens. Je fais allusion notamment à ces données sur la symétrie dans les mesures des violences conjugales, de surcroît légèrement en défaveur des femmes. Pour les platistes, les scientifiques sont toujours de mèche avec ceux qui nous gouvernent.
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Non mais qu'est-ce que je suis venue faire dans cette galère ? Qu'est-ce qui m'a pris de me lancer dans la lecture de la Haine orpheline ? Moi dont le niveau en SVT n'a jamais dépassé le score de Jean Lassalle aux Présidentielles, comment ai-je pu imaginer une seule seconde arriver au bout d'un essai de sciences comportementales darwiniennes ?

Tout simplement parce qu'en plus d'être nulle en bio, je ne sais visiblement pas lire ! La 4e de couverture annonce pourtant la couleur puisqu'il s'agit de prendre "du recul sur notre espèce et de la hauteur sur son évolution" grâce au regard aiguisé de Peggy Sastre, docteur en philosophie des sciences, spécialiste de Nietzsche et de Darwin. Il était donc assez évident qu'on n'allait pas lire Martine va à la plage (et se prend une amende de 135 € pour non respect du confinement) !

Deuxième indice, et non des moindres : sur 200 pages que compte cet ouvrage, 50 sont réservées aux notes de l'auteure, soit des listes et des listes de références à des études, thèses, antithèses, synthèses (oups je m'égare !)

Non, vraiment, ce livre n'était pas fait pour moi. J'ai beaucoup aimé le ton de l'auteure dans son Introduction, on sent que l'on a affaire à quelqu'un de jeune et de bien ancré dans son temps mais dès qu'elle est entrée dans le dur, j'ai été larguée en deux temps trois références.

Pour tout vous dire, j'avais tellement été enthousiasmée par les essais et documents lus dans le cadre du Prix Elle que j'avais envie de rempiler. le thème de cet essai m'intriguait : "Comprendre la nature de nos conflits pour rester serein dans un monde de colère" mais je ne sais pourquoi, je me suis imaginé un essai sociologique du genre de ceux de Jean-Claude Kaufmann. Que nenni ! Peggy, elle, ne fait pas dans l'interprétation de la répartition des tâches ménagères dans le couple mais dans les formules mathématiques du genre [rB > C] où [B] indique les bénéfices (benefits) du comportement altruiste, [C] (cost) leur coût et [r] la corrélation génétique (relatedness) entre l'acteur et le bénéficiaire de son comportement. Comprenne qui pourra…

J'ai été troublée par le positionnement de cet essai qui alterne un ton connivent en usant au maximum d'exemples du quotidien pour illustrer le propos et un penchant pour une démonstration pointue à grands coups de références universitaires. Comme si l'auteure se battait contre elle-même afin de conserver un discours intelligible pour le plus grand nombre alors qu'elle rêve de pousser plus loin la démonstration. A chaque détour de phrase compréhensible par la ménagère de moins de 50 ans que je suis, l'espoir renaissait, avant de sombrer à nouveau dans des explications dont je ne comprenais pas un traître mot.

Je présente mes excuses aux éditions Anne Carrière et à l'auteure pour ne pas m'être aperçue plus tôt que je n'étais pas assez bien outillée pour comprendre cet essai de haute volée et je cours me replonger dans Martine au pays du confinement, bien plus à ma portée.
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Amis du « tout culturel », passez votre chemin. Nous sommes des animaux et Madame Sastre nous l'explique très bien. On apprend plein de choses, certaines qui paraissent logique à-priori d'autres qui nous laissent dubitatifs mais qu'on est bien content de connaître à posteriori car « le savoir c'est le pouvoir »… Et savoir comment on fonctionne (nous mammifères humains) est fort utile en période de crises…
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Vidéo de Peggy Sastre
Peggy Sastre - La domination masculine n'existe pas .Peggy Sastre vous présente son ouvrage "La domination masculine n'existe pas" aux éditions Anne Carrière. Rentrée Sciences Humaines 2015. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/sastre-peggy-domination-masculine-existe-pas-9782843377815.html Notes de Musique : Nordöstliches Gefühl: Moebius & Plank. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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