Une intrigue palpitante et glaciale
Saussay nous offre ici une histoire de serial-killer à la française absolument terrifiante. Il suffit de lire le premier chapitre
: une femme rentre de vacances avec son petit garçon et embarque dans le train Hendaye-Paris. Un homme particulièrement séduisant l'aide avec ses bagages et c'est le coup de foudre d'autant qu'elle se prépare à l'avoir comme compagnon de voyage pendant plusieurs heures. Cependant, quelques minutes avant le départ, l'inconnu réalise qu'il a oublié sa carte dans le distributeur et ressort en vitesse, abandonnant son sac sur place. Quelques instants plus tard, alors que le train sort à peine de la gare, c'est l'explosion sous le regard ravi de l'inconnu aux premières loges…
Croyez-moi, après la lecture de cet unique chapitre, vous ne décollerez plus de votre siège, de votre canapé ou de votre lit avant d'arriver à la dernière page car l'intrigue ne cesse de gagner en intensité. On assiste, en effet, à une véritable course contre la montre
car Damian, le serial killer, n'envisage pas d'en rester là et se met à semer la mort partout où il passe. Et de qui va-t-il croiser le chemin à votre avis ? Ben oui, Magne et Heslin qui vont devoir payer de leurs personnes pour l'empêcher de nuire et connaître les pires rebondissements possibles dans leurs enquêtes respectives .
Une technique de narration plus qu'efficace
Le talent de l'auteur, ici, outre son sujet, c'est la technique narrative qu'il adopte. Nous assistons à une narration à trois voix puisque Saussay mène trois récits en parallèle :
l'histoire de Magne qui, enlevé et séquestré par Damian, réussit à s'enfuir après moult sévices et tentatives d'évasion, l'histoire d'Heslin, à la recherche de son homme et qui finira par devenir une proie de Damian et enfin, le récit de ce dernier qui nous est livré petit à petit à travers ses propres mots et qui nous fait comprendre pourquoi il hait autant les hommes et surtout les femmes. L'intéressant réside dans le fait que ces trois récits convergent inévitablement comme trois destins scellés et unis vers le « feu d'artifice » final.
Des scènes à couper le souffle
On retiendra les scènes de séquestration
de Magne chez Damian qui ne vont pas sans rappeler le sort du héros des "Noeuds d'acier" de
Sandrine Collette (excellent polar que je recommande par ailleurs). Un truc de dingue, il n'y a pas d'autres mots.
Autre moment à ne pas louper (et là vous serez définitivement perdu pour aller faire autre chose que terminer votre roman), celui où Damian commence à courser Heslin afin de l'éliminer. C'est haletant jusqu'à la dernière page et digne des meilleurs polars jamais écrits pour moi.
Mon chouchou
J'adore le personne de Magne depuis que j'ai lu "
Quatre racines blanches", il y a quelques années, mais là mon chouchou, c'est Midart, le meneur d'hommes basque, avec son béret. Je suis totalement sous le charme (peut-être aussi parce que j'aimerais finir ma vie dans cette région). Ah ! J'oubliais, il y a aussi le séduisant et grisonnant Denis Pelletier qui ne laisse pas les femmes insensibles (et moi, non plus, je confirme).
J'en profite pour préciser que le roman aide à comprendre de manière très claire et très simple la sombre période où les mouvements indépendantistes faisaient régner la terreur au pays Basque. Même moi, j'ai tout compris.
Ce roman restera sans aucun doute une de mes meilleures expériences de lecture policière de l'année ! J'en veux encore !!!!!! Il va donc falloir choisir entre Magne et Yeruldelgger car entre eux deux, mon coeur balance.
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