j’efface
j’efface
sur la buée du jour ils disparaissent
de ma main disparaissant je ne sais pourquoi
j’essaie
de me souvenir de ça être et rester l’enfant du désir
infini
l’ombre à la lumière grandit l’air redevient froid
ce n’est qu’un
vertige de soi vertige de sang je n’ai plus jamais peur
ou toujours peut-être je sais qu’il y a
non je ne sais pas
je ne meurs pas
je ne meurs pas
de la maladie d’être seul
je marche
je marche
arbres et moi sommes les mêmes
la solitude n’est d’aucun poids
je dors
je dors
mon sommeil difficile
dans la nuit la terre est noire
mon silence (ou ma respiration)
des formes floues
dans leur habit de verre
montrent çà et là
le sang que je leur fais
les planches
vieillissent contre le mur.
(…)
Est-ce que c’est toujours
Est-ce que c’est toujours
Aussi vert et noir (je reste ici près de l’étang )
Seul et sans éclat y étouffer sa peine
Ça vient en moi je ne sais pas je ne
L’affronte pas
Je ne sais pas comment le dire je voudrais
Mais je sens qu’une fois encore non je ne sais pas
je ne sais pas
je ne sais pas
je crois qu’une fois encore je descends regarde
c’est bien ça je descends
c’est comme si des fleurs
posées là
sur l’eau de l’étang
inattendues
et mourir