Des nouvelles coquines en BD, l'idée me plaisait bien. Avec une femme aux pinceaux, italienne de surcroît, ça sentait vraiment bon avant le coup, surtout quand on connaît la grande tradition d'auteurs érotiques talentueux venus de la péninsule. Rien à dire pour ce qui est de la sensibilité toute féminine émanant de chaque histoire. Entre suggestion et scènes on ne peut plus explicites, on ne tombe jamais dans le porno gratuitement vulgaire ni dans l'eau de rose mollassonne. Il y aussi une grande diversité de thématiques, de décors et de situations. le réalisme est de mise et chacun pourra se retrouver à un moment où l'autre dans une histoire.
Sexe par téléphone, sexe en plein air ou dans des lieux incongrus, femmes infidèles, coup d'un soir, voyeurisme, premières fois, vie de couple perturbée par l'arrivée de bébé…
Laura Scarpa sait varier les plaisirs. Mais dix-sept nouvelles en 80 pages, c'est trop. Ou trop peu. Trop de nouvelles et trop peu de développement dans chaque. Formatées à la base pour être publiées dans une revue, ces coquineries souffrent à l'évidence d'un manque d'ampleur. La pagination réduite donne l'impression que chaque récit est ramassé sur lui-même, qu'ellipses et raccourcis nuisent à la fois à la profondeur du propos mais aussi à sa fluidité, voire parfois à sa compréhension. Dommage, vraiment dommage.
Niveau graphisme, la différence est criante entre les dessins de 1998 et ceux de 2006. Au moins on constate que l'auteure a sacrément progressé mais ses productions les plus anciennes ont du mal à soutenir la comparaison. Après il faut aimer ce trait tout sauf classique, assez undergound, assez typique de la BD indépendante. Personnellement, j'y ai trouvé mon compte sur la forme mais pour ce qui est du fond, on est trop dans le saupoudrage pour me satisfaire pleinement. Sympa sans plus quoi.
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