La trame des jours est le deuxième volume du Murmure du Monde, le journal fragmentaire de
Lambert Schlechter. On découvre, avec ces « choses du jour » ou ces « choses qui », à la manière de
Sei Shonagon, le portrait d'un homme glaneur de jouissances, vibrant du plaisir intense d'être vivant, égrenant sous nos yeux amis ses jours et ses découvertes.
S'il procède par éclats, c'est conscient que l'être n'est jamais qu'un patchwork de petits riens, un grand assemblage disparate, la somme des traces qu'il laisse. Rapiéçant la spirale de ses jours et de ses fascinations, rebrodant des pages volantes de carnets oubliés, ravaudant le passé et le présent, le diariste voluptueux nous donne à lire la matrice de son être, de sa langue, et de son oeuvre.
Avec lui, on rejette les églises et leurs intolérances (« à la base de tout monothéisme il y a une violence inouïe- la violence de l'Un »), on condamne et méprise les pulsions guerrières, on cherche dans la brutalité du contemporain des restes d'humanisme, on abouche, à l'histoire qui se fait, la grande Histoire qui s'est faite, on cherche, dans la rumeur du monde, dans les méandres de la science, la complexité du monde et de ce que sera le savoir (« un des sujets qui m'intéressent le plus, et sur lequel je n'arrête pas de me documenter, c'est la constitution du savoir, de notre savoir »). Toutes ces données sauront-elles être à la hauteur de la beauté gratuite, grâce offerte, presque inutile, de la nature, du cycle des saisons, du « maintenant immémorial des immobiles cyprès au pied desquels gambadent des fourmis » et du pourprier lent à éclore ?
Apparaît en pointillés discrets, au fil des proseries, l'histoire intime du chroniqueur (l'insaisissable enfance, ses relations familiales & amoureuses, sa carrière finissante d'enseignant, ses allers et venues en Toscane, ses deuils, ses joies & plénitudes), et, surtout, ses instants d'érotisme ébloui....
La suite par ici : http://www.delitteris.com/au-fil-des-pages/la-trame-des-jours/
Lien :
http://www.delitteris.com/au..