Des livres parlant d'émigration de personnes en mer au péril de leur vie, je n'ai pas le souvenir d'en avoir lu. Cependant, j'y ai songé en pensant à « Eldorado » de Laurent Godé ; «
Patricia » de
Geneviève Damas.
« Un billet Bagdad-Londres, c'est inenvisageable : d'abord ça n'existe plus ; ensuite je n'obtiendrai pas de visa ― Je n'ai déjà pas de passeport ; enfin, je n'ai pas réuni la somme, ni pour le voyage, ni pour m'installer à Londres. L'argent, le point noir réside là d'ailleurs ! Si je n'en manquais pas je contacterais des passeurs. »
Saad est le narrateur de l'histoire. Son père est mort à la guerre ainsi que ses quatre beaux-frères. Compte tenu du climat dictatorial sous
Saddam Hussein, il veut s'expatrier à Londres ce qui ne sera pas facile puisqu'il n'a pas d'argent pour payer les passeurs. Il lui restera donc pour parvenir à Londres d'être inventif.
Pour se rendre de Bagdad au Caire, Saad va gagner la confiance de faussaires qu'il accompagnera pour une livraison. Les faussaires seront deux escrocs qui livreront au Caire des oeuvres volées dans des musées mais aussi de l'opium.
Au bout de quatre jours au Caire, Saad dépensera son dernier dollar pour un taxi qui le conduit au « Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés » où il rencontrera Boubacar, un africain, qui lui expliquât un moyen de gagner sa vie et ainsi avoir de quoi payer un passeur.
Saad retourna au Haut-Commissariat pour les réfugiés et se soumit à l'interrogatoire d'une dame. Il vit sur son cartable qu'elle s'appelait Docteur Circé. Il lui tendit les papiers qu'il avait apporté.
Boubacar avait observé le manège d'un passeur. Lui et son compagnon avaient gagnés l'argent à remettre au passeur qui embarquât trente émigrants dans une barque conçue pour dix. A Lampedusa, le trafiquant d'êtres humains face à des garde-côtes décida de mettre le cap sur Malte.
A l'accostage Saad et son ami risquaient d'être renvoyé dans le pays d'où ils venaient. Pour éviter la chose, ils décidèrent de jeter leurs papiers à la mer.
Aux interrogatoires, qui êtes-vous ? D'où venez-vous ? Saad répondait, je m'appelle Personne. Je parle l'anglais. Je ne me souviens plus d'où je viens.
Saad et son ami Boubacar regagne la mer.
Vient un moment ou la barque est prise dans la tempête.
« Quand la dernière lame s'écoula, elle avait nettoyé les bordages : nous étions plus qu'une vingtaine. Désormais la barque gigotait comme un morceau de liège. La mer montrait toujours ses dents, le vent nous poussait sur les rochers qui gardaient la côte. Soudain un craquement insupportable de violence. Une masse nous avait heurté. Sous moi, le planché se déroba. Je commençais à nager et Boubacar se noya. »
« Au matin, la mer semblait une grande bête endormie, épuisée. Quelqu'un me caressait les joues. J'entendis la voix, douce, féminine.
― Que vous est-il arrivé ?
― Comment vous sentez-vous ? »
Saad avait à faire à Vittoria, qui lui dit, je vous appellerai Ulysse.
Telle Nausicaa, qui vient au secours d'Ulysse, Vittoria vient au secours de Saad.
Je me garderai bien de poursuivre l'histoire. Aux lecteurs d'apprendre par quelles autres péripéties va passer Saad et si ses projets pourront se réaliser.
Il y a un autre protagoniste dont, je n'ai pas parler. le père de Saad mort, qui lui apparait régulièrement, lui parle et cherche bon an mal an à le conseiller.
Il n'est pas étonnant de E.E. Schmitt, qui a été professeur de philosophie de mêler à cette histoire d'un émigré irakiens l'Odyssée d'
Homère.
C'est le premier livre que je lis
D E.E. Schmitt et cela ne sera pas le dernier. C'est une certitude !
Cette belle découverte, je la tiens d'avoir découvert le livre dans une boîte à livres.
Lecture agréable au cours de laquelle, je me suis efforcé de situer : Lampedusa, Chypre, la Sicile et Palerme.