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3,9

sur 1302 notes
Des livres parlant d'émigration de personnes en mer au péril de leur vie, je n'ai pas le souvenir d'en avoir lu. Cependant, j'y ai songé en pensant à « Eldorado » de Laurent Godé ; « Patricia » de Geneviève Damas.

« Un billet Bagdad-Londres, c'est inenvisageable : d'abord ça n'existe plus ; ensuite je n'obtiendrai pas de visa ― Je n'ai déjà pas de passeport ; enfin, je n'ai pas réuni la somme, ni pour le voyage, ni pour m'installer à Londres. L'argent, le point noir réside là d'ailleurs ! Si je n'en manquais pas je contacterais des passeurs. »

Saad est le narrateur de l'histoire. Son père est mort à la guerre ainsi que ses quatre beaux-frères. Compte tenu du climat dictatorial sous Saddam Hussein, il veut s'expatrier à Londres ce qui ne sera pas facile puisqu'il n'a pas d'argent pour payer les passeurs. Il lui restera donc pour parvenir à Londres d'être inventif.

Pour se rendre de Bagdad au Caire, Saad va gagner la confiance de faussaires qu'il accompagnera pour une livraison. Les faussaires seront deux escrocs qui livreront au Caire des oeuvres volées dans des musées mais aussi de l'opium.

Au bout de quatre jours au Caire, Saad dépensera son dernier dollar pour un taxi qui le conduit au « Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés » où il rencontrera Boubacar, un africain, qui lui expliquât un moyen de gagner sa vie et ainsi avoir de quoi payer un passeur.

Saad retourna au Haut-Commissariat pour les réfugiés et se soumit à l'interrogatoire d'une dame. Il vit sur son cartable qu'elle s'appelait Docteur Circé. Il lui tendit les papiers qu'il avait apporté.

Boubacar avait observé le manège d'un passeur. Lui et son compagnon avaient gagnés l'argent à remettre au passeur qui embarquât trente émigrants dans une barque conçue pour dix. A Lampedusa, le trafiquant d'êtres humains face à des garde-côtes décida de mettre le cap sur Malte.

A l'accostage Saad et son ami risquaient d'être renvoyé dans le pays d'où ils venaient. Pour éviter la chose, ils décidèrent de jeter leurs papiers à la mer.

Aux interrogatoires, qui êtes-vous ? D'où venez-vous ? Saad répondait, je m'appelle Personne. Je parle l'anglais. Je ne me souviens plus d'où je viens.

Saad et son ami Boubacar regagne la mer.
Vient un moment ou la barque est prise dans la tempête.
« Quand la dernière lame s'écoula, elle avait nettoyé les bordages : nous étions plus qu'une vingtaine. Désormais la barque gigotait comme un morceau de liège. La mer montrait toujours ses dents, le vent nous poussait sur les rochers qui gardaient la côte. Soudain un craquement insupportable de violence. Une masse nous avait heurté. Sous moi, le planché se déroba. Je commençais à nager et Boubacar se noya. »

« Au matin, la mer semblait une grande bête endormie, épuisée. Quelqu'un me caressait les joues. J'entendis la voix, douce, féminine.
― Que vous est-il arrivé ?
― Comment vous sentez-vous ? »

Saad avait à faire à Vittoria, qui lui dit, je vous appellerai Ulysse.

Telle Nausicaa, qui vient au secours d'Ulysse, Vittoria vient au secours de Saad.

Je me garderai bien de poursuivre l'histoire. Aux lecteurs d'apprendre par quelles autres péripéties va passer Saad et si ses projets pourront se réaliser.

Il y a un autre protagoniste dont, je n'ai pas parler. le père de Saad mort, qui lui apparait régulièrement, lui parle et cherche bon an mal an à le conseiller.

Il n'est pas étonnant de E.E. Schmitt, qui a été professeur de philosophie de mêler à cette histoire d'un émigré irakiens l'Odyssée d'Homère.

C'est le premier livre que je lis D E.E. Schmitt et cela ne sera pas le dernier. C'est une certitude !

Cette belle découverte, je la tiens d'avoir découvert le livre dans une boîte à livres.

Lecture agréable au cours de laquelle, je me suis efforcé de situer : Lampedusa, Chypre, la Sicile et Palerme.

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Intéressante façon de parler des migrations, des frontières et de ces êtres humains qui risquent tout pour quitter le pays où ils ont eu la malchance de naître. J'aime l'idée de ce père fantôme qui accompagne son fils tout au long de son périple et qui adoucit quelque peu le propos. Ce livre nous met aussi face à nos hypocrisies ou nos aveuglements d'"Occidentaux"...

Un détail tout de même, et alors même que nous parlons de repousser les frontières... : je ne peux m'empêcher de préciser, étant née lorraine, que Charny-sur-Meuse est en Lorraine et non en Alsace... En tout cas, ça l'était en 2008, puisque nous sommes aujourd'hui rassemblés dans le Grand Est ! ;)
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voyage abominable d'un Africain qui veut vivre en Europe.
éprouvant. les dialogues entre le père et le fils sont un peu lassants mais demeure le thème et le problème posé : comment certains étrangers peuvent-ils se rendre en Europe sans craindre de mourir à chaque pas, tout en se faisant escroquer ? l'auteur conserve un ton humoristique pour que nous avalions l'histoire plus facilement ; son style habituel qui est apprécié : l'humour seul nous sauve (?)
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Beau et enrichissant periple de Saad Saad qui veut quitter Bagdad pour l'Angleterre.Encore une fois EES exploite un sujet difficile,toujours avec finesse et sensibilite.C'est déjà une joie de retrouver son humour et sa finesse,surtout lorsqu'il les met au service de sujets graves et peu avenants.Il a ce don!!!
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Saad est né à Bagdad mais après la mort de sa fiancée, de son père et de ses deux beaux-frères, il décide de partir en Angleterre pour travailler et envoyer de l'argent à sa mère et ses soeurs restées en Irak. Nous le suivons dans son périple, accompagné de son père décédé avec lequel il discute régulièrement. Tous les moyens sont explorés pour atteindre son but ce qui nous permet de croiser quelques islamistes, des trafiquants, des douaniers et des policiers plus ou moins à leur avantage, des passeurs, le HCR, la mafia, des associations humanitaires, … Un livre agréable à lire parsemé de quelques miracles peu crédibles et de quelques pensées échangées entre Saad et son père parfois un peu simplistes mais souvent amusantes.
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« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »
Oui mais notre héros ne s'appelle pas Ulysse, mais Saad.
Saad comme « espoir » en arabe, Saad comme « triste » en anglais.
Et voilà, tout est dit.
En fait tout dépend du ticket qu'on a pioché à la grande loterie de la naissance.
Et Saad lui a pioché un mauvais ticket, il est tombé sur le Saad Espoir, mais il est né à Bagdad.
Bagdad sous l'embargo des Nations Unis qui verra mourir ses petits neveux et nièces faute de soins médicaux, Bagdad de l'invasion par les Etats-Unis qui verra mourir sa fiancée et toute sa famille pulvérisée par la bombe qui est tombée sur l'immeuble dans lequel elle vivait, Bagdad qui verra mourir son père sous les balles des soldats américains pour qui si vous n'êtes pas des leurs vous êtes forcément un ennemi, Bagdad qui verra mourir ses beaux-frères tués dans un attentat suicide sur un marché
Bagdad que sa mère lui implore de fuir.
Alors Saad tel Ulysse va entreprendre un long, très long, périlleux, très périlleux voyage vers cet Occident rêvé.
Et c'est à Londres qu'il a décidé de se rendre pour rejoindre le pays d'Agatha Christie l'auteure préférée de sa fiancée qui a pu lire son oeuvre même si cette dernière était officiellement interdite par Saddam Hussein comme tous les livres des écrivains anglais dont le seul tort était d'appartenir au peuple des anciens colonisateurs de l'Irak.
Beau et triste, merveilleux et terrible, livre dont nous ne pouvons pas refermer la dernière page sans nous poser de questions, nous les occidentaux qui avons pioché un bon ticket lors de la grande loterie de la naissance.
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J'ai attrapé plus que choisi ce livre, à l'aéroport de Roissy. Mon avion avait déjà commencé à embarquer et il me fallait absolument un livre, autant pour faire passer le temps du vol que pour m'échapper de la triste réalité: celle qui me faisait repartir loin de ceux, de celui et de celle que j'aimais. L'un que je ne reverrais plus jamais l'autre qui avait terriblement besoin de moi, de mon soutien, de ma présence.

Alors, à la volée, presqu'en courant, j'ai aperçu le titre, l'auteur, attrapé le livre et tous ensemble le livre, le titre, l'auteur, mon chagrin et moi nous nous sommes envolés.

C'est assez drôle au demeurant, j'ai fait vivre au livre le voyage inverse de celui de son héros. Enfin presque.

Je n'ai pas regretté mon choix.

D'abord parce que j'ai été prise par la lecture. Arrivée à Ankara. Il me restait à peine à quart du livre à terminer. Mon système de note étant essentiellement placé sur le plaisir que me procure la lecture, 300 pages avalées aussi facilement, c'est plutôt un bon signe.

Ensuite le thème du bouquin: le voyage. Ou plutôt l'émigration. Est un thème qui m'intéresse particulièrement et qui revient dans nombreuses de mes lectures. Surtout quand il s'accompagne d'une interrogation sur les identités et l'interculturalité (un vieux reste d'un mémoire de maitrise dont le titre tournait autour de ces mots)

Je retrouve dans Ulysse from Bagdad un goût de l'Eldorado de Laurent Gaudé, en moins bon, en moins suave, moins poétique, moins humain. Et pourtant.

Ce n'est pas un mystère, depuis que j'ai découvert Eric Emmanuel Schmitt, je n'ai jamais rechigner à en découvrir une nouvelle oeuvre.
Le ton est ici, comme toujours, fantaisiste et juste. Sans lourdeur inutile.

Pourtant je m'interroge sur la possibilité pour un auteur de faire durer son style, unique, sans du coup le banaliser.
Vous savez comme Manu Chao. Un super premier album, détonnant, tellement différent de ce qu'on l'habitude d'entendre. Et puis un deuxième album, vague copie du style du premier.
Je ne dis pas que je n'ai pas aimé Ulysse from Bagdad. AU contraire je l'ai beaucoup aimé. Mais je pense préférer Schmitt dans ses nouvelles. Ou alors commence-je à me lasser de son style. Et j'ai peur un jour de lui trouver un jour, au détour d'une ligne, un mauvais arrière goût d'un Coelho. J'ai besoin d'être surprise et malgré la qualité de ce livre c'est une certaine lassitude, une certaine planplantitude que je regrette.

Un bon livre malgré tout, un Ulysse moderne, philosophe malgré lui qui entretient des dialogues savoureux avec son père aussi mort que facétieux. Un Ulysse de nos jours, et ils sont nombreux ces clandestins à chercher à abattre les frontières. Il est bon de se rappeler régulièrement leur existence, leurs espoirs, leur quotidien, leur survie.
N'y a-t-il pas eu une époque où nous étions appelée "Terre d'Exil"? Que s'est-il passé...

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Je m'appelle Saad, Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste ….
Saad Saad est né en Irak, sous la dictature de Saddam Hussein. Dictature ou la peur, l'arbitraire et les privations forment le quotidien. Dictature ou les sanctions internationales affament et assassinent le peuple. Dictature qui engendre la purge libératrice exercée par un occident interessé.
Saad Saad verra la chute des Saddam de bronze. Il verra le pays se déchirer, les factions s'opposer, son père mourir par mégarde sous les balles américaines, sa famille endeuillée par des attentats meurtriers, son amour disparaître, et parce que les armes ne suffisent pas, la maladie emporter les siens faute de moyens suffisants pour les soigner.
Alors Saad Saad doit fuir, parce qu'il sera plus utile à sa famille dans un autre pays, fuir à Londres, parce que ses lectures interdites sont d'Agatha Christie. Fuir à travers l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe.
Il jette son identité à la mer, Ulysse rejoint la triste errance des migrants, mâne pour certain, peste pour d'autres. Guidé par le fantôme de son père, il noue de profondes amitiés avec des camarades d'infortunes. Parti misérable, il embrassera une autre misère teintée d'espoir.

Cela pourrait s'intituler « ça se passe près de chez vous ». Une histoire somme toute banale d'un migrant, parmi tant d'autres, décrite avec pudeur, sans artifice. Eric Emmanuel SCHMITT, dans un style impeccable, évite le mélodrame et nous livre une oeuvre profonde et dérangeante.
J'ai pris une claque à la lecture de ce roman, j'en sors groggy. Je me prends en pleine face mon indifférence, moi qui suis viscéralement humaniste. Cette indifférence distillée par nos médias, nos politiques, notre société. La misère fait peur ! le migrant fait peur ! Pour apaiser nos angoisses nous la tenons éloignée de nos pensées comme pour éviter qu'elle s'insinue en nous, qu'elle nous happe, qu'elle nous gangrène.
J'ai rencontré de belles âmes, qui sont venues en aide à une famille de réfugiés qui avait par bonheur croisé leur chemin. J'ai été sensible à leurs actions bienveillantes et désintéressées. Les vrais sentiments qui m'habitent sont admiration et reconnaissance. Elles ont su apporter espoir et réconfort, une vraie leçon d'humanité.
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Devenue une adepte de la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt, c'est avec grand plaisir que je me suis inscrite à la Lecture Commune organisée par Unchocolatdansmonroman.

Conquise par l'écriture poétique et philosophique de l'auteur, je me suis embarquée dans cette odyssée auprès de Saad Saad, jeune irakien désabusé par un pays qu'il ne comprend plus. Décidé à fuir le chaos de Bagdad, il tente la voyage vers l'Europe afin de s'offrir un avenir plus serein et apporter plus de quiétude à sa famille.
A la mort tragique de son père, Saad prend le chemin de la clandestinité. le seul moyen de rejoindre Londres est de passer par les filières parallèles. Sans un sou en poche mais encore empli d'espoir, Saad veut croire à sa bonne étoile.
Tel Ulysse, il entreprend le voyage de sa vie. Accompagné de l'esprit de son père, homme plein de sagesse et amoureux de la littérature, Saad va découvrir la triste réalité de la condition des clandestins. Pourtant il n'abandonnera jamais son but, pour Leïla sa jeune fiancée morte sous les bombes, il rejoindra l'Angleterre pour devenir quelqu'un.
J'avoue que malgré un sujet très intéressant, je ne suis pas tout à fait emballée par ce roman. J'ai survolé beaucoup de passages et je me suis parfois ennuyée.
Trop souvent, j'ai eu l'impression de facilité dans les moments qui me paraissaient importants et inversement de la lourdeur dans les instants plus légers. Franchement, seuls les dialogues entre Saad et son défunt père m'ont conquise. Ces échanges verbaux sont drôles et émouvants à la fois. Tout en gardant une certaine légèreté, ils sont très pertinents et prêtent à la réflexion sur la condition humaine.

Bref, j'ai apprécié cette lecture grâce à la plume magnifique d'Eric-Emmanuel Schmitt, mais il m'a manqué de la profondeur. Et peut-être un peu plus de dynamisme chez le personnage principal. Souvent j'aurais aimé secouer ce jeune homme encore trop immature et utopiste....

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Ce roman raconte l'odyssée d'un jeune Irakien. On le connaît d'abord dans sa famille à Bagdad avec ses parents et ses soeurs. Puis après que la guerre d'Irak ait éclatée, on continue à la suivre sur les routes pour l'Angleterre. L'auteur signe ici un beau roman mêlant le drame et l'humour, l'insouciance et la gravité. La gravité de part le sort de ses clandestins qui fuient leur pays pour tenter de gagner l'Angleterre ou encore l'insouciance apportée par les conversations entre Saad Saad (notre héros) et son père.

Au final, ce roman m'a laissé une impression mitigée. Très bien écrit, prenant, l'auteur sait vous emmener au bout et vous attacher aux pas de son personnage principal. Mais au bout justement, j'ai été un peu déçue car finalement il n'y a pas réellement de fin ni de conclusion, un peu comme la vie en somme ... Pour moi il y manquait quelque chose... Bref j'ai vraiment bien aimé et je vous conseille de lire mais peut-être serez-vous comme moi, un peu déçus, restant sur votre faim ;)
Lien : http://nekobus.wasabout.net/..
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