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sur 1302 notes
« Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l'Europe, la liberté, un avenir »…ces quelques mots sur la quatrième de couverture m'ont accroché..il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un livre d'Eric-Emmanuel Schmitt..peut-être parce qu'il est trop médiatisé, trop sur le devant de la scène..Mais une amie m'avait déposé un sac de livres…elle connaît ma passion pour la lecture…Alors pourquoi pas.
Belle re-découverte d'E-E.S.
Long voyage de cet ado pour quitter l'Irak. Il souhaite gagner le paradis sur terre, l'Europe, alors que d'autres font, par leurs crimes et leur « sacrifice » tout pour gagner le paradis de Mahomet. Saad a connu l'Irak de Saddam Hussein, sa violence, les exécutions en place publique, la torture, les disparitions. Puis la souffrance, la faim, le manque de l'essentiel pour vivre, à la suite de l'embargo décidé par les Américain. Qui en souffrit ? le peuple irakien, des innocents. Saddam quant à lui avait encore a manger….
Les attentats ont tué des membres de la famille de Saad, son père a été tué par des balles américaines …
La description de ces violences infernales, des conditions de vie du peuple irakien, des atermoiements du monde occidental, de l'Europe, ces coups de gueule d'E-E. Schmitt m'ont réconcilié avec lui…je retrouvais un auteur capable de s'indigner, capable de partager cette indignation avec ses lecteurs.
Et surtout un auteur qui permet au lecteur de considérer les réfugiés qui tentent de gagner notre monde de paix et d'abondance, avec un autre regard.
Est-ce que le monde occidental, est-ce que l'Europe coloniale, qui a bâti des frontières artificielles, (voir pour ceci l'ouvrage « L'invention tragique du Moyen-Orient » que j'ai commenté par ailleurs) ne porte pas une part importante de responsabilité dans la situation actuelle…Et cette question plusieurs fois évoquée par E-E.S m'a hanté au fur et à mesure que Saad avançait vers cette terre promise où nous vivons (et où nous nous plaignons !), vers cette Angleterre, île paradisiaque à leurs yeux.
Tout est bon pour avancer, et gagner de quoi passer une frontière, même s'il faut devenir gigolo, ou tenter d'être reconnu comme réfugié par le personnel des Nations-Unies, emprunter des camions surchargés de réfugiés qui font la fortune des passeurs/ Et pourquoi pas se coucher sur les essieux d'un camion.Page après page, mois après mois Saad avance. Saad que je n'ai pu s'empêcher d'aimer, de soutenir dans sa volonté…
Le long et difficile voyage semé de morts, de noyades de ces Ulysse du XXIème siècle.
J'avoue bien sincèrement que ce livre m'a ému par la description des épreuves que surmonte Saad, par son déterminisme. Et surtout, il m'a permis de m'interroger, ce que nous devrions tous faire…: « Que ferais-je pour moi-même et ma famille si nous étions dans la même situation que lui, si nous vivions dans un monde aussi violent que le sien? »
« À la loterie de la naissance, on tire de bons, de mauvais numéros. Quand on atterrit en Amérique, en Europe, au Japon, on se pose et c'est fini : on naît une fois pour toutes, nul besoin de recommencer. tandis que lorsqu'on voit le jour en Afrique ou au Moyen-Orient… » (P. 9)
Alors je vais lire prochainement « La lie de la terre » d'Arthur Koestler…qui lui aussi fut réfugié et connu les camps d'accueil infamants de la France.
« Oui, mais lui n'était pas.. » « Ce n'était pas pareil…. »
Autres temps, autres moeurs.
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Mon avis:
Aujourd'hui, je vous présente une critique sur le livre d'Eric-Emmanuel Schmitt. J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture personnelle. Depuis le temps que la découverte de cet auteur me titillait ...

Mes ressentis:
Me voilà lancée dans un roman complètement à l'opposer de mes lectures habituelles, sur un sujet fort, qui pourtant, est loin de me passionner dans mon quotidien. J'ai aimé ce roman , même si, je vous avoue avoir eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, en grande partie à cause du sujet. Nous suivons Saad Saad, un clandestin, dans son voyage, sa quête. Il est à la recherche d'une autre vie, une vie meilleure dans un autre pays que le sien. Il va laisser derrière lui sa famille pour atteindre son but.
C'est un roman qui donne à réfléchir, on ne peut être insensible aux épreuves que subit Saad Saad, à ses souffrances et à son combat. C'est un livre qui donne à réfléchir, on est tous plus ou moins tournés vers notre propre confort, notre petite vie. Se mettre à la place d'une personne qui n'a pas choisi de naître dans un pays tel que l'Irak est plutôt difficile, mais pas impossible. EES nous emporte dans son roman et nous ouvre les portes de la connaissance et de l'indulgence, alors que son personnage principal ne demande qu'une chose, qu'on lui ouvre les portes de la liberté. À la fin de ma lecture, je me suis surprise à devenir plus curieuse sur l'Irak et plus particulièrement Bagdad, maintenant, dès que je vois des images à la télévision, je prends le temps de regarder et de comprendre.
J'ai choisi ce livre pour découvrir le style et la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt, cet auteur attise ma curiosité et m'intrigue depuis plusieurs mois maintenant, je ne regrette pas mon choix. Ulysse from Bagdad est un roman riche, vivant et intelligent, j'ai vraiment beaucoup appris à travers les mots d'Éric-Emmanuel Schmitt. On ressent qu'il s'est très bien documenté et qu'il sait de quoi il parle, car le sujet est super bien exploité. Aucun mot n'est choisi au hasard, chaque phrase est à sa place, chaque élément apporte quelque chose de précis à l'histoire. Les personnages sont passionnants, j'ai tout particulièrement apprécié le père de Saad Saad. La fin est surprenante, je ne m'attendais pas à cela, ça m'a beaucoup plu.
En quelques mots: Une belle leçon de tolérance !

Pour conclure:
Une très belle lecture. Je relirai certainement ce roman dans le futur. En attendant, je suis très contente d'avoir découvert la plume d'Eric Emmanuel Schmitt. Je ne suis pas déçue par la qualité de ses écrits et je vais très vite lire un autre de ses livres. Lequel ? Je ne sais pas encore, si vous avez des suggestions, je suis preneuse.
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J'ai bien aimé cette odyssée de Saad Saad échappé de Bagdad pour fuir la dictature et l'embargo, la misère, le manque d'argent avec l'espoir de rejoindre Londres et une vie meilleure mais son parcours d'immigré clandestin est semé d'embûches de rencontres, de joies et de tristesse.
Cette aventure se laisse lire mais que c'est triste !
Et la fin, oh la la la fin.....
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L'Antiquité grecque, avec ses mythes et ses personnages légendaires, revient à la mode depuis quelques temps chez nos auteurs contemporains : Laurent Gaudé revisite le mythe d'Orphée avec « La porte des Enfers », Vincent Delecroix consacre un ouvrage au plus grand héros de la guerre de Troie avec son « Tombeau d'Achille » et – jusque dans le domaine de la science-fiction – Dan Simmons réinterprète l'Iliade avec sa décevante dilogie « Ilium - Olympos ».

Et voici qu'Eric-Emmanuel Schmitt se prend lui aussi au jeu en remettant au goût du jour « l'Odyssée », nous faisant ainsi partager le destin et les aventures d'un Ulysse du XXIe siècle.
Le personnage qu'il met en scène, pourtant, n'est pas grec et n'est pas natif de la petite île d'Ithaque. Non, ce moderne Ulysse est irakien et a grandi à Bagdad. Il s'appelle Saad Saad, est âgé d'une vingtaine d'années, et n'a connu jusqu'ici que le régime de terreur instauré par Saddam Hussein.
Chez les Saad, une famille de la classe moyenne, on s'accomode tant bien que mal du régime dictatorial en faisant en sorte de ne pas trop se faire remarquer des autorités. le père, bibliothécaire, féru de littérature, cache dans sa cave des ouvrages proscrits par le régime et qu'il préserve ainsi de la destruction.
Saad grandit dans un appartement, seul garçon au milieu de ses quatre soeurs, chéri par ses parents.
Les années passent, sous le regard omniprésent du dictateur dont les portraits s'étalent dans toutes les rues, toutes les boutiques, toutes les administrations.
Vient l'année 1990 et l'invasion du Koweït, puis la riposte occidentale et les années d'embargo. Ce blocus, destiné à faire plier le tyran ne sera en fait une punition que pour la population de ce pays, population qui verra s'amenuiser la nourriture, les médicaments et toutes les commodités permettant de vivre décemment.
Au cours de ces années, devenu étudiant, Saad – ulcéré par la déliquescence de son pays, la corruption galopante, la cruauté et l'indifférence de Saddam Hussein envers son peuple – va intégrer un petit groupe d'amis – étudiants eux aussi – qui s'opposent – de manière bien inoffensive et bien naïve – à la politique du chef de l'État Irakien. C'est au sein de ce petit groupe qu'il va rencontrer celle dont il va sans tarder tomber éperdument amoureux: Leila.
Puis arrive le 11 septembre 2001, immédiatement suivi par la guerre en Afghanistan d'abord, puis l'invasion de l'Irak par les forces américaines.
Pauvres irakiens ! Eux qui pensaient être délivrés du joug du tyran et connaître enfin la paix, se trouvent plongés dans le chaos de cette après-guerre qui a laissé place au terrorisme et aux exactions de toutes sortes. Saad et sa famille vont connaître l'horreur lorsque leur père mourra sous les balles américaines suite à un dramatique malentendu. Puis le jeune homme touchera le fond du gouffre lorsqu'il découvrira que l'immeuble dans lequel vit Leila a été pulvérisé.
Que faire ? Voici Saad devenu responsable de sa mère et de ses quatre soeurs devenues veuves au cours des années, et des enfants de celles-ci qui n'ont plus de pères.
L'Irak n'est plus que ruines. Comment vivre dans cette géhenne ? Comment assurer la subsistance de sa famille ?
Une seule solution s'impose : Partir. Gagner l'étranger afin d'y décrocher un travail susceptible d'apporter suffisamment d'argent à envoyer au pays. Ce sera l'Angleterre, cette contrée lointaine et exotique qui faisait tant rêver Leila, grande amatrice des romans d'Agatha Christie.
Saad va prendre la route mais son long périple vers la liberté sera semé d'embûches. Il devra, comme Ulysse, vivre parmi les Lotophages, déjouer les pièges de Circé, résister aux charmes de Calypso et affronter le cyclope Polyphème.
Au bout de la route, peut-être trouvera-t-il la paix, l'oubli et la liberté. Aidé par l'esprit de son père, il devra devenir, comme le héros d'Homère, « l'homme aux mille ruses », afin de franchir les nombreux obstacles qui vont se dresser sur sa route.
Avec ce dernier roman, Éric-Emmanuel Schmitt se penche sur deux douloureux sujets de notre actualité immédiate : le quotidien du peuple irakien pendant et après la dictature de Saddam Hussein, ainsi que le sort dramatique de ceux que les médias nomment « les clandestins », ces hommes, ces femmes et ces enfants qui bravent tous les périls pour fuir la misère et la guerre et atteindre l'Europe, cet Eldorado factice qui s'évertue à les rejeter hors de ses frontières.
J'avoue avoir été captivé par la première partie de ce roman, celle qui se déroule dans cet Irak où plane l'ombre d'un dictateur sanguinaire et paranoïaque, avant que la chute de celui-ci n'entraîne un désordre indescriptible d'où émergeront divisions, violences et terrorisme. L'auteur réussit à nous faire ressentir la chape de plomb qui s'est étendue sur ce pays du fait de la dictature d'une part mais aussi du fait de l'embargo déclaré par les Nations-Unies suite à l'agression du Koweït et de la première guerre du Golfe. L'arrivée des troupes américaines et la chute du tyran est également très bien rendue et rend bien compte de l'atmosphère de confusion qui peut régner dans les esprits lorsqu'un peuple se trouve devant cet étrange sentiment qui est celui de la haine éprouvée contre ses libérateurs.
La deuxième partie, celle de l'exil et du long voyage jusqu'en Europe m'a, par contre, un peu déçu, justement à cause du parti-pris de l'auteur de faire de son personnage principal un nouvel Ulysse.
Les péripéties de Saad confronté à Circé, au cyclope et autres personnages et situations inspirées de l'oeuvre d'Homère, m'ont semblé un peu artificielles, pas toujours nécessaires, et parfois caricaturales. Fallait-il tenter de coller à ce point à l'Odyssée, au risque de se fourvoyer dans des clichés simplistes qui n'apportent rien à une histoire qui s'en serait, en fait, très bien passée.
J'ai par contre éprouvé beaucoup de plaisir à suivre les dialogues qu'entretiennent Saad et son père défunt qui, de l'au-delà, lui prodigue conseils et mises en garde, dialogues tour à tour truculents, drôles et émouvants qui incitent le jeune homme à comprendre le monde et le sens de la vie.
Malgré donc cette petite gêne due à quelques invraisemblances ainsi qu'à une volonté de calquer ostensiblement le périple de Saad sur celui du héros de l'Odyssée, « Ulysse from Bagdad » reste cependant un roman qui se lit avec beaucoup d'intérêt et dont on ne peut se détacher avant de l'avoir terminé. En cela, Éric-Emmanuel Schmitt, cet auteur touche-à-tout, prouve une fois encore qu'il fait partie intégrante du paysage littéraire français, que son oeuvre, parfois inégale, ne peut pas laisser indifférent et que, s'il passionne certains et en irrite d'autres, son talent d'écrivain et de conteur est indéniable.
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Excellent roman très humain qui narre de façon très réaliste le vécu, les ressentis, les sensations d'un migrant. L'auteur se met dans la peau d'un Irakien fuyant son pays et fait le parallèle avec le voyage d'Ulysse d'Homère. Notre personnage né en Irak est très intéressant : il casse avec les codes clichés que nous montre les médias : les migrants sont des masses, des étrangers, des parasites qui se retrouvent rejetés de tous les pays et qui perdent leur identité et même leur humanité dans les yeux du monde.
Grande réussite que ce roman, il ouvre les yeux, sans jugement politique ni religieux : objectif, réaliste, mais surtout humain. On dirait presqu'une autobiographie ou un témoignage.

Eric-Emmanuel Schmitt m'a convaincu de son talent littéraire et de son humanité, je relirai de ses romans !
Je vous recommande vraiment ce beau roman, à mettre aussi entre les mains des certaines personnes qui jugent un peu trop vite les migrants comme des indésirables qui "gagneraient trop", "voleraient la place des français", vous savez, ce genre de réflexions qui se propagent et qui sont très irréalistes et ignorantes ? ;) (désolée, fallait que je le dise, ;) )
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Rares sont les écrits sur le sujet de l'exode et du déracinement que subissent les populations dans les zones en guerre du Proche et Moyen Orient. Une fuite de la violence et de la misère qui contraint Saad, comme beaucoup d'autres, à braver les passeurs, la Méditerranée et le mépris des européens. Sans être moralisateur, ni larmoyant, ce roman a le ton juste et décrit sous couvert de fiction une situation très réelle.
Il ne s'agit pas simplement d'immigration, de migrants ou de clandestins, car derrière ces mots il y a ces personnages qui comme Ulysse vont entreprendre ce vaste voyage en quête de justice et de liberté.
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Avec ce livre, E.-E. Schmitt a démontré une fois de plus sa grande maîtrise de romancier. Il a choisi un sujet qui parle à tout le monde et qui a des connotations éthiques (les migrations vers les pays développés, qui se sont encore développées depuis la parution du livre en 2008); il a inventé un personnage très attachant (Saad Saad); il a trouvé un procédé narratif original (un récit en miroir avec "l'Odyssée" d'Homère). Il est clair que le phénomène actuel des migrations vers l'Europe est - pour beaucoup d'entre nous - comme de la poussière qu'on a envie de balayer sous le tapis, pour ne plus la voir. Mais les faits sont têtus et l'écrivain a su nous en donner une illustration habilement dépeinte.
L'auteur oblige le lecteur français à se mettre dans la peau d'un Irakien fuyant son pays livré à la guerre. Tout y passe: les horreurs qui l'amènent à quitter le pays où il a eu le malheur de naitre, sa volonté d'affronter tous les obstacles sur sa route, ses rencontres (dont certaines font référence aux aventures de l'Ulysse antique), ses incroyables tribulations à travers le Proche-Orient, puis l'Afrique, enfin l'Italie. Finalement il arrive au but, pays "mirage" où il rejoint la population des immigrés en Angleterre, et non pas la population anglaise elle-même (comme c'est souligné dans les dernières pages). L'histoire n'est peut-être pas tout à fait représentative du vécu de tous les migrants, et il y a quelques invraisemblances; mais l'auteur a su mettre le lecteur dans le bain.
Dans une postface particulièrement intéressante, E.-E. Schmitt explique la genèse et l'écriture de ce roman, assorti de nombreuses réflexions personnelles. Notons qu'il a l'honnêteté de ne pas proposer lui-même une solution aux problèmes très complexes liés aux migrations. Toutefois, il insiste beaucoup sur l'aspect moral de ces questions. Pour lui, les migrants - qui sont des citoyens du monde - doivent se voir reconnaître exactement les mêmes droits que vous et moi. Mais certains citoyens français jugent ce point de vue trop idéaliste, voire dangereux pour la cohésion de notre nation. De fait, la question de la coexistence pacifique de cultures très différentes en France aurait mérité d'être discutée plus sérieusement dans la postface; cette critique n'enlève rien à l'intérêt de ce roman.
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Ulysse from Bagdad raconte une épopée moderne, très émouvante, un voyage pour quitter un pays, ne plus y revenir. C'est le voyage de Saad Saad, jeune homme qui fuit son Irak natale, la guerre, l'embargo, la misère... espérant atteindre sa terre promise.
Dans un style toujours très juste et avec humour, Eric-Emmanuel Schmitt nous raconte la gravité de la condition de son clandestin. On ressent dans son texte l'affection que l'auteur porte à son personnage et fondamentalement sa foi en l'homme, inébranlable. Il y a beaucoup d'empathie, d'humanité dans ce livre.
Le personnage du défunt père est génialissime en philosophe-poète qui continue à veiller sur son fils tout au long du périple. Les dialogues entre eux sont particulièrement savoureux, drôles, émouvants.
Bref, avec sa verve habituelle, Eric-Emmanuel Schmitt signe un roman délicieux, que je n'oublierai pas. Pour moi, l'un de ses plus beaux romans. Chapeau !
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"Ulysse from Bagdad" est le premier livre que je n'ai pas lu mais écouté. Sur mon MP3, pendant plusieurs jours, la calme voix de Saad Saad m'a donc accompagnée et m'a conté ses aventures pendant que je continuais de vivre les miennes. Si je n'ai pas été captivée par son histoire au point de ne pas pouvoir reposer mes écouteurs, je dois dire qu'elle ne m'a pas ennuyée un instant et que des mois après mon écoute, la force de certaines de ses phrases et la puissance de quelques unes de ses expériences restent extrêmement fraiches dans ma mémoire.

J'ai aimé, donc, mais je l'écris avec une certaine hésitation et sans enthousiasme car dans mon souvenir de ce roman, il y a une certaine langueur, une mollesse, qui tranchent avec l'ardeur habituelle avec laquelle j'aime les livres. Je pense que pour une part, ce manque d'élan est dû au type de média, en effet, si j'ai pris plaisir à écouter ce roman, je crois que j'aurais préféré mille fois tenir le livre entre mes mains. Et si je l'avais fait, je pense que ça aurait donné à l'histoire un petit quelque chose de concret, de réel, de fort, qui m'a manqué à l'écoute. C'est un peu comme si pour moi "Ulysse from Bagdad" était resté virtuel, léger comme l'air, entré par une oreille et sorti par l'autre... J'ai par ailleurs été troublée car quand on lit un livre, on voit bien le nombre de pages qui restent avant la fin, on en sent l'épaisseur, or ici, je n'ai pas fait attention et j'ai été surprise, presque choquée, en entendant le mot "fin", car l'histoire ne s'arrête pas avec un arrêt tranché, on sent bien que le voyage de Saad n'est pas terminé et qu'il a encore du chemin à faire, et moi, habituée à le suivre dans son parcours, je ne m'attendais pas à devoir le laisser là... Abstraitement, je crois que je pensais que cet odyssée durerait toujours et cette fin inattendue m'a un peu coupé l'herbe sous le pied!

Enfin, mettant de coté mes impressions d'écoute, je dois dire que sans pouvoir le qualifier de chef d'oeuvre, "Ulysse from Bagdad" est un roman qui vaut le détour, car beaucoup de choses sont à retenir de cette terrible mais jolie histoire d'exil...
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Ce livre d'Eric Emmanuel Schmitt relate le parcours d'un jeune homme Saad qui va fuir l'Irak. Après dix années d'embargo puis une guerre qui a entraîné la chute de Saddam Hussein, l'arrivée des américains à Bagdad et les décès consécutifs de sa fiancée, de son pères et autres membres de sa famille, Saad décide de fuir l'Irak pour l'Europe, l'Angleterre et la liberté ! Il va réussir à rejoindre le Caire en compagnie de deux sbires qui transfèrent en Egypte des objets d'art volés mais aussi de la drogue dont ils abusent copieusement. Au Caire, il rencontre Boubacar le libérien qui le pousse à faire le gigolo pour gagner quelques billets auprès de vieilles belles dans un dancing hideux!! Ils partiront ensemble vers la Lybie puis Malte puis l'Italie. Fin du voyage pour Boub qui périra à l'approche des côtes siciliennes. Saad sera recueilli pat Vittoria un ange blond et évanescent avec qui il partagera la vie pendant un an. Mais son espoir c'est l'Angleterre! il repart, traverse l'Italie avec d'autres réfugiés dans une camionnette. Ils seront arrêtés à la douane. Il est interrogé par un fonctionnaire des douanes qui disserte sur les frontières et qui le laisse s'échapper. Arrivée en France, il croise Max qui défend la cause des réfugiés et qui va l'héberger avant de la conduire chez un docteur qui se chargera de l'amener au bord de la mer du nord pour trouver un moyen de passer en Angleterre. Il la voit, elle est là, il rêve, pas possible elle est morte...je suis mort c'est cela.....je m'approche d'elle, je m'approche... Leila, celle qu'il avait cru disparue. Désormais ils partiront ensemble en Angleterre. Avec le concours d'une infirmière, ils arrivent à contacter un homme qui pourra les faire passer outre-manche. Une descente de police un matin dans le squat, il court, Leila! viens, suis-moi....Mais Leila est arrêtée, dans trois jours elle sera renvoyée en Irak......Saad est à Soho, il est en Angleterre, il partage un taudis avec deux afghans.....Il sort au petit matin dans ce quartier poisseux, il s'assoit, trempe ses pieds dans la fontaine, son père est là, oui c'est vrai son père décédé l'a suivi pendant tout son périple...Que vas-tu faire Saad ? Survivre, construire, finir mon droit et ensuite j'épouserai Leila. Tu as vu papa, j'ai une nouvelle verrue sous le pied ! Un nouveau tourment... Es-tu bien sûr Fils ? Non exact c'est la plus ancienne..! Fils, elle persiste parce que tu n'as pas découvert son vrai nom..
Saad regarda sa verrue est prononça son nom "Saad"... Espoir.
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