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3,9

sur 1302 notes
J'adore les oeuvres d'Eric Emmanuel Schmitt et c'est toujours un plaisir unique de se plonger dans ses écrits.
Dans ce roman, nous suivons Saad, un jeune irakien qui doit quitter l'Irak en plein chaos après la chute de Saddam pour gagner l'Europe afin d'espérer une vie meilleure et plus décente que celle à laquelle il es promis s'il reste à Bagdad après les décès tragiques de son père, ses beaux frères et sa nièce. Un voyage unique vers la liberté en compagnie du fantôme de son tendre papa qui apaise un peu les violences de cet exode.
Un magnifique roman captivant, passionnant et très émouvant dans lequel le membre de l'académie Goncourt s'interroge sur la condition humaine et la place de l'identité de l'homme dans notre société.
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Je vous le dit d'entrée de jeu, ce livre est loin d'être mon EES préféré ! Mais il reste un EES quand même.

Comme toujours, EES essaie de nous faire réfléchir une question philosophique ou un problème sociologique, qu'il illustre à travers une histoire. La question à laquelle il nous renvoie ici porte les conditions de notre naissance.

Comme le disait la chanson, « on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille ».. on ne choisit pas non plus le lieu ou la période à laquelle on va naitre. Pour ma part, j'ai toujours rêvé de vivre dans les années 1970 et d'user mes plateforme shoes à force de danser le disco.. Mais bon, passons..

C'est donc sur le thème des conditions de vie des réfugiés et des populations migrantes que nous amène EES. Alors que nous sommes tous préoccupés par notre confort personnel, il est parfois difficile de s'interroger sur le sort des populations qui sont nées au mauvais endroit, au mauvais moment..

Ces réfugiés sont parfois traités « comme des chiens », considérés comme des sous-hommes et exploités par des « marchands de rêves » alors qu'ils font ce que la plupart d'entre nous feraient : fuir la misère de son pays. le tout dans l'indifférence la plus totale, pire même le rejet entre êtres humains..

Même si Saad a réussi à atteindre son rêve, je m'interroge tout de même sur le fait de savoir si la vie en Occident lui réellement apportera ce qu'il recherchait et si la sécurité matérielle compensera le fait de se couper de ses racines. Mais là, c'est un autre débat..

Saad est un jeune homme très astucieux et très malin qui sait toujours retomber sur ses pattes. Mais je dois dire que j'ai adoré le personnage du père qui a apporté une touche de poésie à ce roman.

En résumé, même si ce n'est pas mon roman préféré d'EES, on en ressort grandi comme à chaque fois et c'est ce qui fait toute la qualité de l'auteur. Bravo Monsieur Schmitt !

Lien : http://mademoisellechristell..
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Il s'appelle Saad. Si en Anglais cela veut dire "triste", en Arabe cela veut dire "espoir" et de l'espoir, ce jeune irakien en a à revendre. C'est pour cela qu'il fuit la violence de son pays après la mort de son père et d'autres êtres chers. Son souhait :se construire un foyer, un avenir, en Angleterre.Alors,comme des milliers d'autres clandestins, il entreprend le difficile voyage pour le lieu de ses rêves;un périple semé d'écueils, de misères,de rencontres,qui rappelle la périlleuse odyssée d'Ulysse.
Liberté, Egalité, Fraternité, c'est à cela que nous aurions envie de croire après la lecture de cette jolie histoire contée avec beaucoup d'humanité et de générosité par l'auteur chaleureux qu'est E.E Schmitt. Périple d'un émigré clandestin en quête d'une terre où il ferait bon vivre, cette odyssée moderne -jamais larmoyante- d'un Ulysse irakien fuyant le chaos de son pays, est un hymne à l'espérance, à la foi en ses rêves, malgré les frontières que les hommes dressent entre eux. Touchant.
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Je suis très mitigée sur cette lecture. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, ni ennuyée mais je trouve qu'il y a des longueurs.
Saad est Irakien à l'époque du régime de Saddam Hussein. On se retrouve en pleine guerre d'Irak et des bombardements américains.
Saad quitte son pays et veut rejoindre l'Angleterre de façon clandestine avec toutes les difficultés que l'on peut imaginer.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est que ce livre sorti en 2008 est ô combien toujours d'actualité! Les migrants ne viennent peut être plus d'Irak mais le circuit est le même, les risques sont les mêmes, ...
En fait c'est peut être cela qui m'a finalement dérangé dans cette lecture, avoir une impression de déjà vu, parce que malheureusement l'actualité nous en fait l'écho presque chaque jour...
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Saad Saad est né à Bagdad en Irak sous Sadam Hussein.
Par son prénom autant que par sa personnalité il porte l'espoir de sa famille, de son pays, de toute une génération d'irakiens mais aussi celui de tous les réfugiés.

Quand à la suite de l'embargo des nations unis, les États Unis viennent en sauveur libérer l'Irak, le pays est dévasté, la pauvreté ronge les individus et voyant ses proches mourir, par les baas, les islamistes, les américains, la maladie, Saad entreprend de trouver un pays où le hasard aura créé des conditions de vie plus propices afin de permettre à sa famille restée en Irak de survivre.

Lors de son voyage il fait la rencontre de personne qu'il pourra appeler amis, il voyage également avec son père dont la sagesse saura porter ses pas.

Le livre apporte une une vision fraîche des frontières, du hasard de nos conditions, il fait mal de voir que la bêtise humaine sépare les hommes, qu'on crée des frontières physiques entre des humains aux mêmes rêves quand les seules frontières devraient se situer entre des idéologies oppressantes et d'autres libres.
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Dans ce roman publié en 2008, l'auteur conjugue, comme il aime le faire, mythe, fiction et réalité.

Ici, le jeune bagdadien Saad est le héros d'une Odyssée qui le conduira comme son modèle chez les Lotophages, chez Circé, chez Nausicaa ou chez les Sirènes même si son parcours consiste à quitter son pays d'origine L'Irak de Saddam pour gagner l'Angleterre ... d'Agatha Christie, à l'inverse d'Ulysse qui rentrait vers son île, Ithaque. Derrière ce chassé-croisé, on perçoit l'enjeu didactique du roman qui se confirme lors des interventions du fantôme du père de Saad pour guider et conseiller son fils (je trouve vraiment très lourdes ces interventions du fantôme) et dans les multiples références au réel : la dictature de Saddam, l'embargo, les guerres du Golfe, la guerre civile en Irak, la montée de l'islamisme, les mafias de tous pays qui s'alimentent de la misère, la bureaucratie absurde des Nations Unies, les centres de rétention, le pitoyable accueil des migrants en Angleterre. En somme, la fiction se fait support d'une vaste observation critique de la réalité.

Certains personnages pourtant se détachent et parmi eux Léopold, ce jeune homme rencontré à Palerme : il vient de Cotes d'Ivoire et veut rejoindre Paris mais n'a pas du tout envie de devenir français, les Européens, à ses yeux sont avides de guerres et de malheurs. Boubakar aussi est un personnage intéressant : Il a fui le Libéria de Charles Taylor et doit supporter au Caire le racisme contre les noirs mais il a une maturité qui lui permet de mettre Saad en garde : les Nations Unies ont besoin du spectacle de la misère mais la pauvreté ne les intéresse pas. Quelques invraisemblances ou faits improbables nous ramènent aussi à la fiction : Leila, donnée comme morte suite aux bombardements de Bagdad en fin de chapitre 2 réapparait chapitre 13 avant d'être rapatriée à Bagdad, Saad rêve de s'évader du centre de rétention de Malte mais se réveille en réalisant qu'il rêvait dans le chapitre 9 or dans le chapitre 10 on la retrouve sur un bateau faisant cap sur la Sicile, un officier italien entreprend de développer devant Saad une théorie de l'élargissement des frontières avant d'aider Saad à s'enfuir.
Ces personnages, ces coïncidences surprenantes donnent du relief à ce récit qui pêche trop souvent par l'excès de didactique à mon goût.
Lien : http://www.lirelire.net/2022..
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Jeune irakien au sein d'une famille malmenée par les guerres, la dictature, l'embargo, Saad tente de partir ailleurs pour mieux vivre. Nous suivons ses péripéties de clandestin tentant de gagner l'Angleterre qui le fait tant rêver au fil de multiples escales.

J'adore les écrits d'Eric-Emmanuel SCHMITT d'habitude, mais cette fois-ci la magie n'a pas opéré. L'auteur use d'un parallélisme entre le récit de cet Ulysse et celui de l'Odyssée, illustrant ainsi l'éternel destin de ces hommes obligés de parcourir le monde pour y trouver bonheur. Mais avec trop d'emphase, à mon goût, sur la problématique de l'immigration qu'il justifie de manière globalisée alors que le sujet est particulièrement complexe dans l'appréhension de l'ensemble des dimensions qui en résultent.

Si Eric-Emmanuel Schmitt a résolu d'écrire dans la langue naïve du conteur oriental, cela peut être séduisant. Ce qui l'est moins, en revanche, c'est qu'il exploite le filon si usé du dialogue entre vivant (Saad) et mort (son père). Pas crédible du tout dans une histoire aussi dramatique.

En outre, un coup de théâtre un peu trop miraculeux fera se retrouver sur une plage de France le héros et son premier amour Leila, prétendument disparue quelques années plus tôt sous une roquette américaine à Bagdad !

Cette lecture demeure agréable malgré les travers précités mais reste loin de s'avérer indispensable.
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« Ulysse from Badgad » est le 12ème ouvrage que je lis d'Eric Emmanuel Schmitt. Il ne faut nier l'évidence, c'est l'un de mes écrivains préférés de ces deux dernières années. La barre est haute pour qu'il en soit détrôné. Tous les dix livres, je reviens vers lui. Une véritable addiction. La difficulté, quand on apprécie autant un auteur, c'est que l'on peut se permettre de faire preuve d'une certaine exigence envers lui, un peu comme s'il avait des comptes à nous rendre ! Je ne peux le prendre à défaut sur son écriture, précise, juste, détaillée. Elle est enivrante quel que soit l'ouvrage et « Ulysse from Badgad » ne fait pas exception à la règle.

« Au terme de ce voyage, au début d'un nouveau, j'écris ces pages pour me disculper. Né quelque part où il ne fallait pas, j'ai voulu en partir ; réclamant le statut de réfugié, j'ai dégringolé d'identité en identité, migrant, mendiant, illégal, sans-papiers, sans-droits, sans-travail ; le seul vocable qui me définit désormais est clandestin. Parasite m'épargnerait. Profiteur aussi. Escroc encore plus. Non, clandestin. Je n'appartiens à aucune nation, ni au pays que j'ai fui ni au pays que je dédire rejoindre, encore moins aux pays que je traverse. Clandestin. Juste clandestin. Bienvenu nulle part. Etranger partout.
Certains jours, j'ai l'impression de devenir étranger à l'espèce humaine… »

Au bout de 3 pages d'une sorte d'introduction-résumé de son livre, EES nous happe, sans aucune chance de faire marche arrière ou de fuir. Tout est dit (ou presque). le ton est donné. Les mots sont puissants. La thématique est tracée. La seule possibilité, la seule chance pour nous, pauvre lecteur, est de tourner la page et de suivre le périple d'Ulysse alias Saad Saad de Bagdag jusqu'à Londres.

Dans la première partie du roman, EES nous décrit l'horreur de la dictature de Saddam Hussein. La terreur, l'injustice, la torture pour l'exemple, les privations, la peur de vivre simplement. Saad Saad retiendra sa colère grâce à « sa bibliothèque clandestine » sa « Babel de poche » qui lui permettra d'attraper le virus et le goût de la lecture et par procuration, celui de la liberté. Viendront ensuite pour Saad Saad et sa famille, l'embargo américain, la guerre et l'invasion des troupes américaines. La joie de la guerre, de l'anéantissement du régime pour le Saad Saad étudiant sera de courte durée. L'anti-américanisme s'imposera. Les 3 remèdes seront pires que le mal. EES n'épargne personne, en aucun cas le dictateur irakien, ni les pseudos sauveurs américains.

L'amour pour Leila, comme la littérature anglaise et les romans d'Agatha Christie (« Quoi de plus apaisant qu'un monde où il n'y a que des crimes domestiques, raffinés, artistiquement mis en scène, exécutés par des criminels intelligents usant de poisons sophistiqués. Pour nous, ici, qui vivons dans un univers de brutes où la force domine, c'est délicieux, d'un exotisme enchanteur ») agiront comme une échappatoire, un rempart contre la barbarie, les bombardements, l'indifférence, la bêtise des soldats, la cruauté et la mort.
Ils seront, malheureusement, de courte durée. Les pertes familiales se succèderont à un rythme effréné. La réalité explosera en pleine figure.

Nous avons atteint, à ce stade, le premier quart du roman et là, enfin, commence le périple d'Ulysse.
Autant, la première partie m'a ravi, m'a tenu en haleine, m'a fait réfléchir, m'a bouleversé. L'identification à Saad Saad est forte. On partage sa peine, ses illusions, ses rêves futiles. le reste du roman, beaucoup moins.
Ulysse traversera l'Egypte, Malte, l'Italie, la France pour espérer arriver jusqu'en Angleterre. Les descriptions de la vie d'un migrant, d'un clandestin sont toujours justes. Les traversées en bateaux ou en camion font froid dans le dos. La mort plane et fauche par vagues répétées et insouciantes la vie de ceux qui espèrent trouver une vie meilleure. Les rencontres de Saad Saad avec Boub, Vittoria et le docteur Schoelcher parsèment ici et là quelques notes d'espoir.
La conscience de Saad Saad sous les traits de son père a néanmoins fini par me lasser. La fin du livre… une petite déception !

Mon exigence rend, il est vrai, ma critique un peu sévère et j'avoue que je suis resté un peu sur ma faim.
« Ulysse from Bagdad » est un très bon roman, n'en doutez point. L'écriture d'EES est toujours aussi plaisante et le thème abordé loin de laisser quiconque indifférent. EES ne se sépare jamais de ce second degré, de cette humanité littéraire, de ce recul nécessaire et de cet humour léger si caractéristique de son style. L'épisode et la rencontre de Saad Saad avec les douaniers italiens en est le plus bel exemple : « Je veux porter plainte. Pardon ? Je porte plainte contre les douaniers qui ont suspendu mon voyage. Hier soir, on m'a privé de chauffeur, on m'a volé mon argent, on a anéanti mon travail de plusieurs mois, on a dilapidé les efforts de trois années pour arriver jusque-là. ».
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J'ai lu ce livre parce que mon fils devait le lire pour l'école. Ca m'a plu et même bien plu. A lui aussi d'ailleurs.
Je n'ai pu m'empecher de faire le rapprochement avec Entre deux mondes, d'Olivier Norek.
Saad veut échapper à sa condition et fuit son pays. L'exode, la clandestinité, la violence, la peur, voilà le quotidien des migrants. Eric-Emmanuel Shmitt aborde tout cela au travers d'une belle épopée, un récit riche de sentiments.
un livre tellement ancré dans la réalité que ça remue, ça pose question, ça interpelle ; pourtant il a été écrit en 2008. Rien n'a changé.
Je vous invite à le lire...

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Voici un autre roman que je découvre de Schmitt et franchement pas déçue.
A travers les péripétie de Saad Saad (Ulysse), on voyage entre l'orient et l'occident. L'auteur nous montre avec simplicité dans le texte, le parcours de cet homme qui fuit son pays en guerre pour rejoindre l'Angleterre afin d'y trouver du travail pour nourrir sa famille.
On est en plein dans l'actualité, Schmitt s'attaque ici à un sujet sensible qu'est l'ouverture ou non des frontières, la clandestinité... et il le fait remarquablement bien. Son roman est emprunt d'un bel humanisme.
Ce texte est une merveille, il nous fait réfléchir sur nos conditions de vie en tant qu'occidentaux comparé à ce qu'endure ces peuples victime de la guerre. Voilà de quoi remettre "les pendules à l'heure". La vie de ce clandestin comme beaucoup d'autres aujourd'hui est rythmée par un grand nombre d'épreuves et il leur faut beaucoup de courage pour endurer ce qu'ils endurent.
Merci M. Schmitt, ne changé rien de la personne que vous êtes.
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