Il y a des témoignages qui m'émeuvent et des témoignages qui me font rire. Celui-ci m'a profondément énervé. Énervé contre notre système et contre ces gens qui se croient continuellement au-dessus de tout le monde sous prétexte d'avoir fait de longues études. Un métier ne définit pas l'intelligence d'une personne. Non, loin de là ! Et ce témoignage en est la preuve. Malheureusement, Yannick, du haut de ses douze ans, a du faire face à ces êtres abjectement inhumains.
Comment ne pas éprouver un tel sentiment de colère lorsque vous constatez les dérives du monde médical. Monde en lequel on a habituellement confiance. Monde qui est, quelque part, notre dernier rempart. Comment faire confiance à ces aide-soignants, infirmiers, et médecins quand ceux-ci vous rabâchent que votre maladie est d'ordre psychiatrique : « Tu n'as pas mal ! » - Mais qui sont-ils pour en juger ? Ces gens, sous prétexte de pouvoir parfois contrer la mort, se prennent-ils pour Dieu ? Malheureusement, ce récit est le triste constat de ce que devient nos hôpitaux. Les aide-soignants et infirmiers sont de moins en moins attentionnés et emphatiques ; Les médecins n'exercent plus par passion de l'Homme, mais par passion du Capital ; Et les victimes souffrent de leur maladie et de désillusions. Certains viendront avec leurs phrases toute faîte : « C'est pas parce qu'un médecin a fait ça, qu'on fait tous pareil ! » - C'est vrai, mais force est de constater que plusieurs médecins et auxiliaires médicaux ont sillonné la vie de Yannick, pourtant, UN SEUL d'entre eux a fait preuve d'humanité. UN SEUL d'entre eux a été un médecin « normal ». Alors oui, vous n'êtes pas tous pareil (Dieu merci), mais ceux-ci (de plus en plus nombreux) s'attèlent à démolir la réputation des bons médecins. Et ils y arrivent. C'est la même chose avec les infections au Staphylocoques dorés … Les hôpitaux se protègent entre eux et refusent de diagnostiquer la vraie maladie et donc son origine. En réalité, un hôpital n'est rien de plus qu'une entreprise capitaliste. Les gens ne sont que des chiffres … Triste constat ! On a l'impression d'être dans le scénario d'une série télévisée tant c'est tiré par les cheveux. Et pourtant, c'est réel. Peut-être vous faut-il vous souvenir, qu'un jour ou l'autre, l'un de vos proches devra également se faire soigner dans un de ces hôpitaux … Peut-être qu'il subira ce que Yannick a subit … Qu'en penserez-vous ?
Évidemment, dans ce récit, il s'agit de l'histoire de Yannick. Pré-ado plein de vie, curieux, dynamique … Jusqu'à la maladie de Lyme. Maladie qui, il en prendra conscience à treize ans, est en train de le tuer. Comment peut-on s'imaginer mourir alors qu'on vient tout juste de naître ? Comment peut-on s'imaginer mourir alors qu'on aime tant la vie ? Lui, qui s'est fait hospitalisé pour être soigné, s'est fait détruire par la connivence de différents centres hospitaliers … Centres hospitaliers qui, pour faire pression sur ses parents afin de l'interner, vont aller jusqu'à les accuser de maltraitance … Mais où va-t-on ? Pourquoi ces médecins ne sont-ils pas retirés de l'ordre des médecins ? Pourquoi ont-ils le droit de mettre la vie d'autrui en si grand danger ? Désolé, mais je ne décolère pas. Je ne vois pas comment je pourrais …
Yannick a eu de la chance d'être entouré de sa famille qui jamais n'a baissé les bras pour le sauver. Ils se sont battus jusqu'au bout. de vrais parents ! Ils peuvent être fiers d'eux. Quant à Yannick, il est l'incarnation même du courage et de la volonté. Bravo à cette famille-courage à laquelle je souhaite des lendemains toujours ensoleillés après cet épisode cyclonique. Merci aux médecins, qui comme le Pr. Perronne, donnent encore un sens à la médecine et au mot « vocation ».
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Quel témoignage ! le parcours médical, un combat de tous les jours.
11 mois pour Yannick, une souffrance abominable et aucune psychologie du milieu médical...c'est sidérant. Vraiment je compatie à ce qui lui est arrivé, vraiment.
Moi aussi, je pourrai écrire un livre sur mon parcours médical.
Victime d'un grave accident de la route, 14 mois plus tard, je suis toujours dans ce dédale.
Je rejoins le témoignage de Yannick sur la maltraitance psychologique des personnels du monde médical. Pour ma part 4 mois d'hospitalisation et je me suis fait un grand plaisir de remplir le questionnaire de satisfaction de l'hôpital, j'y ai mis 14 points : 13 points négatifs et un seul positif.
Enfin, Yannick, si par hasard tu lisais cette critique, je voudrais t'apporter une note positive. Toute épreuve quelqu'elle soit apporte une grande force. Certes, ce fut un cauchemar, mais tu as dû mûrir de plusieurs années en 11 mois. Toute épreuve qui se passe pendant l'enfance est d'autant plus marquante. Je te souhaite le meilleur maintenant. Continue ta traversée sur l'océan de la vie.
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Dans cette vague de désordre, mon corps déformé et atrophié laisse apparaître le visage de la grande faucheuse qui m’arrache à la vie, le vaisseau dépravé qu’est mon corps sombre dans l’océan ténébreux, après avoir, depuis presque un an, affronté de monstrueuses tempêtes qui auront eu raison de lui.
Le vide se fait donc indubitablement autour de nous, car nous ne rentrons pas dans la case bien précise d’une maladie nommée, reconnue et soignée.
La suspicion gagne alors les esprits de nos proches avec lesquels nous avons, pour certains, grandi. La difficulté de notre situation fait fuir.
On se croirait dans le décor sombre d’une pièce de théâtre où tout le monde, entre espoir et peur, se cache derrière un masque.
Une tragédie où tout est inévitable et où rien n’est de notre ressort.
Parfois, lorsque Yannick réussit à s’endormir, un peu soulagé, je le regarde et je me dis que c’est le seul moment où il ne souffre pas, où la vie lui est plus douce.
Enfin, moi qui avais une raison d’être, je n’ai plus la force d’exister…
Rencontre avec Yannick Schraen et sa mère