MA NOTE : 5/5
Titre : The Project Butterfly
Auteur :
Emma Scott
Paru le : 28 février 2017 (VO)
Comme vous le savez,
Emma Scott est mon auteur révélation 2016, avec sa série Full Tilt (Full Tilt puis All In).
À mes yeux, il s'agit de l'un de ces auteurs qui s'obstinent à ne
pas « entrer » dans votre barème de notes…
Donc, lorsqu'elle annonce la sortie d'un nouveau livre (le septième, en l'occurrence), je n'ai qu'une hâte, et c'est de mettre la main dessus.
Et ce qui est en jeu à chaque fois, c'est de savoir si le dernier roman sera à la hauteur du précédent…
Et avec la série Full Tilt, la barre était très, très haut placée…
Résumé :
À l'âge de 14 ans, Zelda Rossi est le témoin impuissant de l'enlèvement de sa petite soeur. Elle a donc
passé ces dix dernières années à endurcir son coeur à force de culpabilité et de deuil. Elle canalise sa peine à travers son art : une dystopie en BD où les « gardiens » voyagent à travers le
passé juste avant la commission de crimes horribles – comme le kidnapping d'enfants – avant qu'ils ne se produisent.
Zelda se rend à New York, où elle soumet son manuscrit à différentes grandes fîmes de BD, mais ses espoirs s'effondrent bien vite cruellement. On lui dit que sa BD manque de coeur… Elle ne comprend
pas… Cette BD est un hommage à sa petite soeur, comment donner du coeur à une histoire de vengeance, où l'héroïne poursuit et achève sans pitié les criminels ? Elle se retrouve donc dans une ville inconnue, et dans un moment de faiblesse embarrassant, elle fait la rencontre d'un jeune homme qui ferait, lui aussi, n'importe quoi pour pouvoir changer son
passé….
Beckett Copeland a
passé deux ans en prison pour vol à main armée qui a mal tourné, et il lutte désormais chaque jour pour joindre les deux bouts. Il cumule un petit boulot précaire de messager, défiant chaque jour les dangers de la circulation newyorkaise sur son vélo, pédalant à toute vitesse mais tournant en rond, finalement, à cause des limitations que lui imposent son casier judiciaire et sa période de probation. Mais c'est surtout cet immense sentiment culpabilité qu'il refuse de laisser partir qui l'enferme continuellement dans le
passé. Il travaille aussi dans un petit restaurant italien, et c'est là qu'il rencontre Zelda, le soir où tous ses espoirs sont piétinés par les éditeurs de BD.
C'est donc assis sur une marche, dans une allée à l'arrière de ce petit restaurant italien que Zelda et
Beckett vont, sans le savoir, entamer une succession de petits gestes de d'entraide et de générosité qui déboucheront sur le dénouement de ce livre…
Chacun, à leur façon, à travers son
passé personnel, se refuse le pardon, se refuse le droit d'être heureux, et persiste à expier sa faute.
À partir de ce soir-là, ils forgent une petite alliance dans un petit appartement miteux en plein coeur de l'hiver new-yorkais, et jour après jour, une petite touche de couleur et d'espoir vient apporter un peu de baume à leur coeur.
Mais auront-ils enfin la force de faire face, chacun, à leur
passé, à leurs démons, pourront-ils enfin laisser partir la culpabilité et cette tristesse si profondément ancrée en eux, pour se tourner vers un avenir et s'autoriser à être heureux ?
***
Zelda et
Beckett sont les deux principaux personnages d'un petit monde où chaque geste infime compte, chaque acte de bonté déclenche une succession d'autres petits « riens » qui font pourtant la différence, en fin de compte.
Les autres personnages sont également très attachants, et l'on retrouve même un caméo de Théo (Full Tilt et All In), l'ami de Zelda. Eh oui, Zelda faisait déjà son apparition dans cette série.
The Butterfly Project est particulièrement important dans notre monde actuel, qui semble avoir perdu une immense part de son humanité.
Face à la montée de la xénophobie, de tous les « ultra » haineux, en somme, ce livre est une grosse bouffée d'humanisme.
The Butterfly Project est un roman sur le pardon, la rédemption, l'amitié et l'amour.
Il est la preuve que si chacun d'entre nous, dans notre quotidien, dans notre petite communauté, faisons chaque jour un petit geste pour autrui, l'effet domino finit par se faire ressentir à une bien plus grande échelle.
En d'autres termes, tant qu'il y aura de l'humanité en nous, il y aura de la place pour l'ESPOIR.