Serpieri fait partie de cette mouvance de la BD italienne au dessin très minutieux, où le noir et blanc sont travaillés en contrastes, où les nuances sont révélées par des hachures, telles des gravures anciennes. Les illustrations sont très belles, on navigue dans les grands espaces de l'ouest américain, parmi les indiens, les bisons, les trappeurs... un beau voyage, servi par 4 courtes histoires, 4 nouvelles, un peu anecdotiques cependant, qui semblent n'être là que pour nous faire apprécier les coups de pinceau de Serpieri, un livre plus à feuilleter, à laisser le regard se promener à travers les lignes et les courbes, où l'exotisme n'est pas tant dans l'histoire que dans chaque tache d'encre.
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Je suis moins enthousiaste sur cette compilation de récits de Serpieri que sur d'autres. Certes, on a encore les amérindiens, les graphismes superbes, les propositions d'histoires variées aux fins pas toujours déductibles, mais je pense que je dois un peu me lasser de ce qu'il fait parce que j'étais plus déçu des différentes histoires.
La dernière histoire est une simple représentation des bisons, c'est beau mais franchement il n'y a même pas d'histoire. La première a quelques petites idées mais pareil je trouve qu'elle ne vole pas très haut et manque de corps. La seule que j'ai vraiment appréciée est la troisième, sur des chasseurs de castors qui a le mérite de m'entrainer rapidement dans un récit qui prend plusieurs détours jusqu'à un final plein d'ironie. C'est la seule qui m'a vraiment accroché et qui m'a donné envie de la relire.
Je pense qu'il y a à la fois une accumulation des histoires de Serpieri dans l'ouest qui me font sentir que c'est un peu trop. Mais c'est aussi quelques histoires qui me semblent parfois trop facile et ça n'aide pas à s'y intéresser. A mon sens, je dirais que c'est l'un des recueils les moins intéressants parmi tout ceux que Mosquito a sorti.
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On ne présente plus Serpieri qui, pour moi, s'est souvent égaré dans les aventures érotiques de Druuna. Ici, ces histoires courtes en noir et blanc nous laissent voir tout son talent de graphiste et c'est un plaisir pour les yeux ! Les histoires ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable parce que je crois m'être perdu, moi aussi, dans la contemplation des dessins de ce maître italien.
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Le style graphique de Serpieri, son noir et blanc, peut aujourd’hui paraître un peu dépassé. Il fait "d’époque". Il est néanmoins d’une très grande qualité, d’une très grande précision, d’un grand réalisme. Un peu comme celui d’un René Follet ; le genre d’œuvre qu’on se plaît à redécouvrir et qui nous fait reconnaître que – punaise ! – malgré l'âge qu'ont ces BD, quels talents !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Comme je descendais des Fleuves impassibles
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs;
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Paolo Serpieri en interview pour PlaneteBD.com