AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 72 notes
5
6 avis
4
13 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvent, je lis mes bouquins des lustres après les avoir achetés, énorme pal oblige...
Ce qui fait que je ne sais plus "pourquoi" je les ai achetés. Et comme je les lis, la plupart du temps, sans lire le quatrième de couverture, il m'arrive d'être fort surprise par le contenu.

Cela a été le cas ici. Je dois dire que j'ai été un peu déçue au départ, car je ne m'attendais pas à tomber sur un dragon qui roupille depuis des millénaires. Ce qui fait que je n'ai que très moyennement apprécié les trois premières "nouvelles", puisque, de fait, on n'a pas là un roman mais bien un recueil de nouvelles, toutes axées sur Griaule, et dans l'ordre chronologique des événements autour de "sa mort"...

Les premières nouvelles sont assez lentes, il n'y a pas vraiment d'action, et comme j'attendais autre chose, je me suis un peu ennuyée, surtout dans "Le père des pierres", qui ne devient intéressante que dans son dernier tiers... Mais c'est formidablement bien écrit et traduit, ce qui fait que je n'ai pas abandonné en cours.

J'ai bien fait, car les événements se précipitent quand on avance dans les nouvelles, et l'action se réveille, enfin, dans les trois dernières ! Par conséquent, j'ai fini sur une excellente impression, qui rattrape ma déception des débuts !

Il y a quelques questions existentielles abordées dans le bouquin, mais ça demeure superficiel, de mon point de vue trop pour en faire un argument suffisant pour son intérêt. L'intérêt de ce livre réside dans les histoires, encore faut-il apprécier les histoires plus contemplatives que réellement "actives", ce qui n'est guère mon cas. C'est donc quand même un tour de force de l'auteur que d'être arrivé à me faire apprécier son livre, et, pour finir, son dragon Griaule ! (Ma note : 3,5/5, 4 sur Babelio)
Commenter  J’apprécie          360
Pétrifié.

XIXème siècle dans un monde alternatif. Dans une vallée d'Amérique du Sud, un dragon gît. Il est pétrifié depuis des millénaires. Son influence maléfique impacte toute la vallée.

Je me suis enfin attaquée au grand oeuvre de Lucius Sheppard. Après avoir lu indépendamment la nouvelle "L'Homme qui peignit le dragon Griaule", j'ai découvert les autres nouvelles gravitant autour de Griaule. J'ai globalement apprécié ce recueil.

L'Homme qui peignit le dragon Griaule: voir ma critique de "Le chasseur de jaguar". La traduction est bien meilleure dans le présent recueil, la lecture est plus agréable et fluide.

La Fille du chasseur d'écaille: Une jeune femme est contrainte de se réfugier dans les entrailles de Griaule. C'est ma deuxième nouvelle préférée du recueil. L'auteur nous immerge à l'intérieur de Griaule et nous décrit son fonctionnement interne. L'ensemble est non seulement immersif, mais est également émouvant lors de certains passages.

Le Père des pierres: Un procès à lieu dans une vallée lointaine de Griaule. L'objectif est de savoir si son influence a causé un meurtre. C'est la nouvelle que j'ai le moins aimée du recueil. Je l'ai trouvée bien trop longue à démarrer, sans compter que l'intrigue est peu intéressante.

La Maison du Menteur: La rencontre entre un homme et une dragonne. J'ai trouvé que cette nouvelle était très touchante. Deux êtres différents apprennent à vivre ensemble pour servir les desseins de Griaule.

L'Écaille de Taborin: Cette nouvelle décrit les événements après la mort de Griaule. Elle se laisse lire, mais je l'ai également trouvée un peu longue.

Le Crâne: une centaine d'années après la mort de Griaule, son corps a été disséminé dans le monde entier. Nouvelle intéressante qui mêle fantasy et métaphore politique. En quoi l'influence néfaste du dragon impacte t-elle la politique d'un petit État d'Amérique du Sud ?

Bref, un recueil de nouvelles sympathiques, bien qu'inégales.
Commenter  J’apprécie          180
Suite à l'avant-dernière Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance et l'immense honneur de recevoir ce recueil de nouvelles de l'auteur Lucius Shepard. Un grand merci aux éditions J'ai lu et à Babelio pour ce plaisir de lecture.

J'ai beaucoup aimé ce recueil. Ne serait-ce que parce qu'il nous offre une vision totalement différente de ce monstre de légende qu'est le dragon, trop souvent relégué à un simple monstre couvant son trésor, ou à un être supérieur à l'homme. Il est bon d'explorer cette face sinistre, mauvaise, complexe, qui pèse de tout son poids sur nous et nous oppresse. L'auteur arrive à nous faire ressentir la masse énorme de la bête, tant dans l'atmosphère générale de la plupart des histoires, qu'à travers l'angoisse que suscite Griaule auprès des différents protagonistes qui peuplent ce recueil. Plus qu'un rassemblement de différentes histoires sur un même thème, les nouvelles répondent chacune à une question sur Griaule, qu'il s'agisse de l'époque où il a été pétrifié, de celle d'avant sa pétrification, ou encore de son influence jusqu'à son état de démantèlement. Sa puissance paraît sans limite, et nous frappe dans toute son horreur. Lucius Shepard atteint le tour de force de nous faire peur avec une bête si légendaire, si fantastique, si populaire, qu'elle en avait justement perdu de sa superbe. Et si vous cherchez à retrouver cette puissance écrasante, incommensurable, difficilement envisageable tant qu'elle n'est pas vécue, alors plongez-vous dans ce recueil sans plus tarder, ne serait-ce que pour rencontrer Griaule. Plus jamais vous ne regarderez les dragons comme avant…
Je ne mettrai pas la note maximum à ce recueil, car il reste, tout comme n'importe quelle épopée, un poil lourd en fin de compte, au fil de toutes ces nouvelles que l'on enquille sans pause. Mais il n'empêche que chaque histoire apporte un univers différent dans un monde commun, un autre tour de force réussi par l'auteur. Pour ceux qui veulent lire une histoire au long cours, n'hésitez pas. Pour ceux qui veulent de l'action rapide, efficace et sans réflexion, passez votre chemin (mais revenez-y dès que vous vous sentirez d'en attaquer sa lecture quand même).
Lien : http://ylgana.blogspot.fr/20..
Commenter  J’apprécie          120
Une colline reculée avec quelques villages de-ci, de-là, un dragon échoué là, allez savoir pourquoi. Terrassé pas un charme, mais toujours l'esprit vivant, le dragon Griaule hante les habitants.
Et moi, simple lecteur, je dois désormais chanter ses louanges.

Quelques lieux, en France ou dans le monde, sont rattachés à une légende autour d'un dragon : le puits du dragon de Cordes-sur-ciel; la Fosse au Dragon, à Mézières; le lac de Sameura au Japon; ou encore le Rio Sao Francisco au Brésil, photographié vu du ciel par notre astronaute national. Ces contes locaux enjolivent la réalité historique, nous savons tous que les dragons n'existent pas, n'ont jamais existé. Tous sauf un, dont Lucius Shepard va nous narrer quelques épisodes. Ce dragon véritable est située dans une réalité parallèle à la notre, dans une Amérique du Sud. Il se nomme Griaule. Voici son histoire.

Sous forme de nouvelles et de novellas, l'influence maléfique du dragon Griaule nous est conté durant ces deux derniers siècles. La force de ce recueil de fantaisie est de ne pas offrir la sempiternelle histoire de dragon, mais d'emprunter le chemin des légendes anciennes. Y a toujours il réellement un dragon ou n'est ce que la forme de la montagne qui a nommé le lieu, une lointaine rumeur ridicule ? Pas de chevaliers, de trésors, de combats épiques. Juste la réalité. Jouant sur différents genres, du roman noir à l'enquête judiciaire, du conte à la réalité la plus sordide, chaque texte apporte un éclairage différent sur la banalité du mal. Car Griaule est mauvais, foncièrement. Et de son aura maléfique, il influence l'humanité, son jouet. Ou bien est-ce les hommes qui se cherchent une excuse face à leurs bassesses ?

Le style de l'auteur est tout en poésie, mais qui se permet des notes de familiarité, de crudité. L'écriture toute en finesse qui m'avait déjà plu dans Les attracteurs de Rose Street est ici toujours présente. Dans la novella, nous avions quelques éléments politiques, ce recueil enfonce le clou. L'auteur était un bourlingueur qui s'est un peu attardé en Amérique du Sud, ce qu'il y a vu, le totalitarisme, les juntes militaires, le pouvoir, les relations riches/pauvres, les relations Amérique du Nord / Sud, transparaissent dans les textes, dont le dernier, le crane, éminemment politique et sûrement biographique.

Ce recueil ce clôt sur une petite postface en forme de notes sur chaque texte, de quoi comparé son ressenti à celui de l'auteur. Une impressionnante bibliographie termine l'ensemble.

L'Homme qui peignit le Dragon Griaule
Une courte nouvelle dont le titre résume parfaitement le propos. Premier texte de cet univers, je pensais y trouver un texte bluffant, ce qui n'a pas été le cas. Juste un récit plaisant. Une mise en bouche pour connaitre un peu mieux la légende et le paysage où dort le dragon. C'est aussi l'un des textes politiques du recueil.

La Fille du chasseur d'écailles
Après avoir parcouru les environs géographiques du dragon, une petite incursion dans ses entrailles est nécessaire. Une expédition assez cauchemardesque qui m'a fait penser à certaines chimères du film Annihilation avec cette symbiose organique et végétale.
Prix Locus, novella / Court roman, 1989

Le Père des pierres
Un culte voué à la grandeur de Griaule, teinté d'occultisme, de magie noire et de luxure. le prêtre est tué par le père d'une de ses ouailles. A t-il agit par vengeance ou sur la volonté de Griaule ? Nous suivons les pas d'un avocat aux dents jadis longues et qui se fait une raison sur comment fonctionne la société. Les pauvres restent pauvres les riches restent riches. Une enquête judiciaire en forme de lutte des classes.
Prix Locus, novella / Court roman, 1990

La Maison du menteur
Petit cour de biologie ici : comment naissent les enfants dragons ? de bien belle manière en tout cas. L'occasion d'en découvrir un peu plus aussi sur l'Amour chez les dragons.

L'Ecaille de Taborin
Les dragons controlent-ils l'espace temps ? Un texte qui permet d'en apprendre beaucoup sur la mythologie de notre dragon.

Le Crâne
Alors que les autres textes nous contaient des temps anciens, le crâne nous transporte aujourd'hui au Temalagua (toute ressemblance avec des pays existants ou ayant existé....) le texte le plus politique du recueil, le plus dur, le plus cynique, mais aussi l'un des meilleurs pour moi. Une sorte de conclusion de tous les sujets que l'auteur voulait parlé à travers son dragon : origine du mal, junte militaire et libre arbitre. Bien que très ancré dans la réalité, le récit n'oublie pas cependant que cela reste une histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Les hommes sont intrigants et attirés par le profit, au point d'aller vivre sur un dragon presque mort de la taille d'un pays, afin d'en retirer de temps en temps des écailles, malgré l'influence néfaste reconnue de ce dragon.
On suit alors la lente évolution, -très lente mais quand on est un dragon qui vit au rythme d'un battement de coeur tout les 100 ans, le temps, ce n'est pas la même chose- des plans de domination de Griaule.
Ces plans ne sont pas dévoilés par eux même, mais par les actions des hommes dans ce monde vicié
Commenter  J’apprécie          50
Le dragon Griaule de Lucius Shepard est un recueil de 6 nouvelles qui forment un tout, les nouvelles se situant dans le même univers et avec une chronologie définie. Lucius Shepard a commencé par publier en 1984 la nouvelle « L'Homme qui peignit le dragon Griaule » qui a remporté un tel succès que son auteur a décidé de développer l'univers du dragon Griaule. Cinq autres récits ont suivi, écrits entre 1984 et 2010, tous quasiment aussi long qu'une novella chacun. L'objet livre produit par le Bélial est de très belle qualité avec quelques illustrations avant chaque texte signées Nicolas Fructus. À noter également la traduction soignée de Jean-Daniel Brèque.
Griaule est ainsi un dragon, mais pas n'importe quel dragons. Il a plusieurs caractéristiques qui le rendent particulier : Sa taille tout d'abord, six mille pieds d'un bout à l'autre. On peut d'ailleurs s'apercevoir de son gigantisme sur l'illustration de couverture. Deuxième signe particulier, Griaule a été pétrifié par un puissant sorcier voilà plusieurs millénaires. Depuis, le dragon dort et semble mort à tel point qu'il fait partie du décor depuis cette époque. Depuis, la région a changé et des villes et villages se sont développés autour du dragon pétrifié. Ainsi des forêts se sont formées sur son dos, le dragon formant des reliefs dignes des montagnes. Un paysage unique s'est formé à partir de Griaule. Cependant, Griaule n'est pas mort, il ne peut plus bouger mais son esprit reste actif, même très actif, et son influence est partout. On la ressent dans la nature mais également sur ses habitants plus ou moins corrompus par le dragon. Même si ils vivent pratiquement normalement, l'influence du dragon est clairement visible tout au long des différents récits.
Lucius Shepard propose ainsi avec ce recueil un livre vraiment particulier où il est question d'un animal univers, d'un univers tournant autour d'un gigantesque dragon. Griaule étend son influence en tissant sa toile autour de personnages variés et aux personnalités affirmées. Mais surtout, ce qui rend ce livre exceptionnel, c'est la patte de son auteur qu'on reconnait aisément et qui arrive à nous dépeindre un monde totalement à part.
Chronique beaucoup plus détaillée sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          40
Je remercie d'abord mon ami Hardkey pour avoir profité de l'une de mes incursions parisiennes pour me prêter ce livre (et alourdir ainsi une valise déjà bien pesante). Bonne découverte pour moi que ce « Dragon Griaule ».



Le roman se compose en réalité de plusieurs nouvelles assez longues (l'homme qui peignit le dragon Griaule, la fille du chasseur d'écailles, le père des pierres, la maison du menteur, l'écaille de Taborin, et le crâne). Chacun de ces récits traite de personnages différents, mais garde en toile de fond le dragon Griaule, et surtout, son influence sur les êtres humains qui vivent à ses côtés.



C'est là pour moi la première originalité de ce livre : renouveler la figure du dragon. On les connaissait monstres cracheurs de feu, gardiens de trésor, voici donc le dragon pétrifié, devenu part du paysage, mais dont l'esprit n'est pas mort et continue de manipuler les humains.



Ce parti pris donne une tonalité unique aux textes, certes, il est question d'un dragon (et donc de fantastique), mais les nouvelles se concentrent surtout sur les personnages, leurs motivations, leurs vies… L'existence est décrite de manière très réaliste, presque sociale par certains moments. Au final, ça donne un curieux mélange, entre magie et réalisme, qui m'a rappelé certains auteurs sud-américains (comme Garcia Lorca ou Silvina Occampo). Ce livre sort définitivement des sentiers battus et se révèle très prenant à lire.



Si je devais choisir une nouvelle favorite dans ce recueil, ce serait « le père des pierres » ou « la maison du menteur », pour l'intrigue pleine de rebondissements et les personnages à la fois pleins de fêlures, mais tellement humains.



En résumé : Une bonne découverte, une livre de fantasy qui sort vraiment de l'ordinaire. Je pense me pencher sur « le calice du dragon », du coup.
Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
Commenter  J’apprécie          40
La quatrième de couverture de cette édition compare Lucius Shepard à Hemingway et à Garcia Marquez. Pas moins. Je n'irais pas jusque là mais il faut avouer que l'auteur de ce pavé mérite une comparaison flatteuse.

A mi-chemin entre le roman et le recueil de nouvelles, composé de six histoires liées par une thématique commune, le dragon Griaule décrit un univers assez fascinant. Un dragon géant et maléfique est endormi depuis une éternité suite au sortilège d'un magicien et, le temps ayant passé, son corps est maintenant mêlé à la montagne, recouvert de forêt, parsemé de villages. Les gens y vivent et mettent sur le compte de ses émanations et de son influence tous les évènements qu'ils n'expliquent pas. Ainsi, si dragon Griaule est au centre du livre, il s'agit finalement plus d'une histoire de villageois, de superstition, de tradition, de croyance et le dragon est autant une allégorie qu'un prétexte pour classer ce livre en fantasy. Au final, nul besoin d'être amateur de ce type de littérature pour apprécier la lecture de celui-ci et je me demande même si les puristes ne pourraient pas être déçus.

S'il y a souvent de bonnes idées en fantasy, si le registre se prête au foisonnement et au romanesque, le fond est souvent rédigé au détriment de la forme. Disons que, dans cette veine, stylistiquement, je ne m'y retrouve pas souvent. Ici, au contraire, la plume est élégante, soignée, le traducteur a fait du beau boulot et la prose est remarquable. C'est un bon livre. On pourrait presque comparer son auteur à Hemingway ou à Garcia Marquez. Presque.
Lien : http://touchezmonblogmonseig..
Commenter  J’apprécie          30
Des nouvelles inégales, mais ce livre vaut pour son postulat de départ qui renverse les clichés habituels : le dragon a été vaincu, que faire après ? Comment continuer à vivre, alors que son influence s'étend toujours ? Les nouvelles présentent une atmosphère, un cadre assez poétique.
Commenter  J’apprécie          20
L'idée de base est assez folle (un dragon énorme, paralysé mais bien vivant) qui étend son influence néfaste sur tout et tous à des kilomètres à la ronde mais les nouvelles qui composent le recueil sont inégales. J'ai eu un peu de mal à adhérer à l'écriture, malgré le talent incontestable de Lucius Shepard. Des thématiques propres aux années 80 se retrouvent fortement dans certaines des nouvelles (sexe, drogue...). J'ai personnellement aimé davantage la première nouvelle (l'homme qui peignit le dragon Griaule), un petit chef-d'oeuvre et un concentré du reste du recueil ; et la dernière et plus longue (le Crâne), inspirée des souvenirs de l'auteur de sa vie au Guatemala : un récit moite, assez charnel, dans une ambiance de réalisme magique à la Horacio Quiroga.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (193) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2488 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}