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Robert Macfarlane (Autre)Marc Cholodenko (Traducteur)
EAN : 9782267048810
208 pages
Christian Bourgois Editeur (02/05/2024)
3.89/5   33 notes
Résumé :
Plus tard, le soir, le ciel est devenu d’un profond bleu ardoise, identique à celui qui baigne maintenant la base des montagnes, et leurs sommets enneigés, avec leurs tentacules pendants, flottent dans l’espace.Toute sa vie durant, Nan Shepherd (1893-1981) a arpenté les montagnes écossaises de Cairngorm. Là-bas, les hivers sont extrêmement rudes, les conditions de vie précaires. La Montagne vivante raconte ses pérégrinations, ses méditations, ses « choses vues » : l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Autrice et poétesse (1893 – 1981), Anna Shepherd a marqué la littérature écossaise de son empreinte naturaliste et son statut de pionnière du nature writing au féminin n'est certes pas usurpé si on se réfère à cet ouvrage écrit en 1940 mais publié seulement en 1977.
Son terrain de randonnées préféré reste les montagnes du Cairngorm en Ecosse, une chaîne de montagnes située dans les Highlands, soumises à un rude climat mais qui a inspiré les plus belles pages de Nan Shepherd.
Le lecteur français qui n'a jamais mis les pieds dans cette région doit faire abstraction des précisions géographiques (nombreuses et difficiles à imaginer) pour se concentrer sur le ressenti très personnel de la romancière qui sait mieux que personne nous faire aimer des choses aussi simples que l'eau, la neige, les plantes ou les animaux.
Dans sa formidable introduction/essai, Robert Macfarlane donne des clés essentielles pour mieux comprendre et donc mieux apprécier la prose si poétique de Nan Shepherd. Au fil des pages, on apprend à regarder différemment un paysage en changeant d'angle, on découvre la magie d'un nuage d'altitude qu'on traverse, l'odeur d'un bouleau après la pluie, le vol magnifique d'un aigle royal, le vert de l'eau des lochs qui varie selon la lumière, l'interaction homme – nature omniprésente.
150 pages étonnantes pour changer notre regard sur la nature.
Réédition de mai 2024 au format poche (9.50 €)
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Est-ce qu'il vous arrive de sortir des sentiers battus, se risque à une nouvelle approche littéraire ? Avec la montagne vivante de Nan Shepherd aux @editions_bourgois OUI ! Une expérience visuelle.

Un texte envoûtant sur les beautés que peut nous offrir la nature. Un roman court , parfait pour découvrir le genre du Nature writing. Pourtant écrit en 1940, ce texte est très moderne, contemporain.

Une plume ensorcelante qui a su me transporter au coeur des paysages somptueux, d'une nature sauvage et indomptable. Parce que Nan Shepherd est une fine observatrice et arrive à travers ses mots nous transmettre de magnifiques images de ses randonnées dans les Cairngorms. Gravir cette montagne non pas pour l'effort physique, mais pour contempler la faune, la flore. Chaque balade est une découverte, une redécouverte des sensations, de ses habitants, des odeurs de ce paysage qui change au fil des saisons.

Avec ce roman, je me suis offert une parenthèse poétique. Pour ceux qui ne seraient toujours pas convaincus, je vous laisse avec un passage de ce roman intemporelle.

"[...] Battre un record est de peu d'importance. Ce qui compte, c'est de faire une chose qui, en exigeant de lui tout ce qu'il a et tout ce qui l'est, l'absorbe et ainsi le libère totalement."
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Ce livre sort tout à fait de mes lectures habituelles. J'y suis toutefois entrée sans a priori et j'ai eu bien raison car il s'agit d'une véritable parenthèse de tranquillité.

Nan Shepherd nous convie dans les montagnes écossaises de Cairngorms, un lieu auquel elle voue une véritable passion.

Aigles, lagopèdes, cerfs, bouleaux, fougères, rivière... c'est un inventaire précieux et magnifique qui défile sous nos yeux, une faune et une flore encore à peu près préservées au moment où l'auteure rédige son texte, au milieu des années 40. C'est aussi un recueil de réflexions autour de la nature, de l'homme face à la grandeur des éléments, de la succession des saisons, de l'impact de l'humain sur la nature.

Cet hymne à la nature est une halte bienfaisante au coeur de nos vies de citadins du XXIème siècle, une invitation à la contemplation et un récit captivant plein de poésie.

Il faut se laisser happer par les images qui surgissent des mots de Nan Shepherd pour plonger dans ces montagnes écossaises à la fois rudes et captivantes.
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En publiant pour la première fois en Français » La montagne vivante « , les Éditions Christian Bourgeois nous offre l'occasion de faire connaissance avec Nan Shepherd, véritable pionnière du Nature writing, un univers jusqu'à présent plutôt masculin, comme l'ont prouvé les textes, à l'époque, de Bruce Chatwin (En Pantagonie), John McPhee (En Alaska), Peter Matthiessen (Léopard des neiges), mais aussi J.A. Baker (Le Pélerin).

Nan Shepherd connaît bien sa montagne, et en est même amoureuse, de ce fait elle entre en communion parfaite avec elle et nous livre une véritable déclaration d'amour, un bel hommage à cette montagne qui lui a tant donné.

Son regard féminin, posé sur cette faune et cette flore mais également sur les paysages qui changent selon le temps et les saisons, l'entraîne vers de profondes méditations et nous offre un spectacle touchant et un bien-être extraordinaire.

Ce livre apaise telle une balade, il aspire au dépaysement, il nous fait voyager au coeur d'un endroit sauvage en compagnie d'une femme tantôt exploratrice et tantôt poétesse.

Elle nous ensorcelle, nous captive, et nous fait aimer cette montagne, si belle et pourtant si rude.

Tel un peintre qui nous laisserait une toile en souvenir, Nan Shepherd nous laisse un récit magnifique et inoubliable sur la nature et les paysages de Grande Bretagne.

Elle rejoint les écrivains qui grâce à leurs romans préservent à leurs manières toutes les richesses de notre planète, et nous offrent des voyages exceptionnels.

Amoureux de la nature, la montagne vivante vous attend pour une balade inoubliable.
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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C'est "une image dans une boule de verre."
Immobile. Immuable. Inébranlable.
Un tableau. Une nature morte.
Une touche de vert. Une ombre bleue. Un reflet violet.
La montagne.

Une ombre blanche avale tout quand on retourne la boule.
Brouillard. Nuage. Un blanc effroyable qui efface tout.
Beauté fragile d'un monde aveuglé.
Fantomatique.
"Un blanc de non-vie"

Pour qui l'observe de près brille un éclat dans le brouillard.
Des paillettes tombent sur la montagne.
Envahissent la boule.
Le scintillement discret d'une goutte d'eau.
Une goutte. Deux. Plusieurs.
Une bruine, pluie fine, qui devient averse.
Volutes, formes fantastiques, mouvements.
Source de vie qui anime l'image.
Rompt l'enfermement.
Brise le verre.
S'ouvre au spectateur.
S'offre à lui.

Par ses sens, celui-ci peut y pénétrer.
S'y enfermer.
S'ouvrir à une autre réalité.
Secrète.
Libre. Indomptable. Mystérieuse.
Mythologique. Mystique. Divine.

Sortir de son corps pour entrer dans la montagne.
Entrer dans la montagne pour entrer en soi.
Vivre à l'intérieur de ses sens.
Connaître l'autre pour se connaitre.
Être.
🏔️
Nan Sheperd offre une description poétique de Cairngorm, la chaîne de montagnes écossaise qu'elle a arpenté toute sa vie comme un don de soi.
Un roman contemplatif autant qu'introspectif.
Lire sa prose c'est pénétrer dans ces montagnes. Pénétrer dans ces montagnes c'est pénétrer dans son âme. Ouverte à mesure que la montagne se referme.
Sereine. Lyrique.
Mystique parfois.
Éclairée toujours.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (4)
LesInrocks
06 décembre 2023
Entre beauté et âpreté, Shepherd, qui enseignait par ailleurs la littérature anglaise, fait un récit sensuel, quasi mystique, de ses multiples randonnées dans le massif.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaLibreBelgique
12 décembre 2019
Il y a quelque chose de miraculeux dans le fait de tenir en ses mains La montagne vivante de Nan Shepherd. Écrit au cours des dernières années de la Seconde Guerre mondiale et de celles qui ont suivi, laissé dans un tiroir pendant plus de trente ans, ce texte n’a été publié qu’en août 1977. Il aurait pu ne jamais être traduit en français.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
11 décembre 2019
Enfin accessible en français dans une magnifique traduction de Marc Cholodenko, voilà un chef-d’oeuvre auréolé, pour les amoureux de la nature, d’un pouvoir presque sacré.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
06 décembre 2019
Ce roman inédit de la pionnière du «nature writing», écrit dans les années 1940, exalte la beauté de la montagne.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Me voici donc allongée sur le plateau, sous le cœur central de feu depuis lequel a été lancée cette masse grommelante et grinçante de roc plutonique, au-dessus de moi l’air bleu, et entre le feu du rocher et le feu du soleil, les éboulis, le sol et l’eau, la mousse, l’herbe, la fleur et l’arbre, les insectes, les oiseaux et les bêtes, le vent, la pluie et la neige – là montagne au complet. Lentement j’ai trouvé mon chemin à l’intérieur.
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Il faut regarder de manière créative pour voir en cette masse de rochers autre chose que des saillies et des sommets – la beauté. Sinon pourquoi depuis tant de siècles les hommes se sentent-ils rebutés par la montagne ? C’est un certain genre de conscience qui interagit avec les formes de la montagne pour créer ce sens de la beauté. Pourtant les formes doivent être là pour que l’œil les voie. Et des formes d’une certaine distinction : de simples mottes ne feraient pas l’affaire. Il s’agit, comme pour toute création, de matière imprégnée d’esprit.
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L’eau des Cairngorms est parfaitement claire. Issue du granit, sans tourbe pour l’assombrir, elle n’a jamais cette couleur d’ambre doré, le « brun croupe-de-cheval » pour lequel les cours d’eau des Highlands sont si souvent célébrés. Si elle possède une couleur, c’est le vert, comme dans la Quoich près de sa petite chute. C’est un vert comme celui des ciels d’hiver, vif de l’eau des glaciers. Parfois dans les chutes de la Quoich, le violet joue à travers le vert et l’eau jaillit et bouillonne dans une écume violette.
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Par une opération aussi simple que le fait de bouger la tête, on peut faire apparaître un monde différent. Baissez la tête, ou mieux encore, détournez-la de ce que vous regardiez et baissez-vous, jambes écartées, jusqu’à ce que vous voyiez ce monde à l’envers. Comme il est devenu nouveau ! […] Les détails ne font pas partie de l’ensemble d’un tableau dont je suis le foyer, le foyer est partout. Rien ne se réfère à moi, la spectatrice. C’est ainsi que la terre doit se voir elle-même.
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Toutes les fragrances aromatiques et entêtantes – pin et bouleau, myrte des marais, bruyère et orchis à la douceur de miel, et l’odeur propre du thym sauvage – ne signifient rien en mots. Elles sont là pour être senties. Je suis pareille aux chiens – l’odeur m’excite. Par un jour chaud et humide du milieu de l’été, j’ai humé un parfum riche et fruité qui montait du matelas d’herbes, de mousse et de buissons de baies sauvages qui couvre une grande partie du plateau.
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