Nii Ayikwei Parkes, fondateur de flipped eye publishing, présentait ainsi
Où j'apprends à ma mère à donner naissance : « La grandeur de ce recueil, ce qui donne aux poèmes leur troublante splendeur, c'est l'habileté de
Warsan Shire à évoquer, avec une éloquence simple et bouleversante, ce monde voilé dans lequel se déploie le sensuel, à revers du récit dominant de l'Islam ; faisant sienne les vérités autrement plus nuancées des temps anciens. »
Comment ne pas se pencher en premier lieu sur le titre «
Où j'apprends à ma mère à donner naissance ». Un temps.
Il ne pas facile d'évoquer la sensualité ou la violence discrète des mots, des situations ou les rythmes impulsés par la sonorité des phrases lues à haute voix. Sensualité et violence…
« Elle se mouillait un doigt pour dessiner l'océan
là sur son poignet, et l'embrassait,
donnait à cet océan son nom à elle. »
Juste des bribes comme sensation ou résonance, entre les mots…
Des mains, une bouche, le sang du pigeon, le sexe, l'exilée de sa peau, le visage de la nostalgie, le souvenir des cendres, ces oncles, les hommes entre les jambes, « naguère j'étais pareille à toi », les épices, pour visage « une petite émeute » et pour mains « une guerre civile », un camp de réfugiés derrière chaque oreille,
Je souligne « Feu », ce lit partagé, les paillettes et le sang, cette femme aspergée d'un liquide inflammable et qui dans une étreinte craque une allumette, et un autre disant :
« Les chambres dans cet hôtel sont torrides.
La nuit dernière au lit je t'assure
mon corps était en feu »
Un récent recueil dans une nouvelle collection qui deviendra rapidement, je l'espère, une amie pour les lecteurs et les lectrices curieuses de ces mots agencés par des poètes si proches et si lointain-e-s.
« A ma fille je dirai,
« quand viendront les hommes, tu t'incendieras » »
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