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EAN : 9782917751800
44 pages
Isabelle Sauvag (01/03/2017)
3.5/5   9 notes
Résumé :
Titre original : Teaching my mother how to give birth
Traduit par Sika Fakambi

Nii Ayikwei Parkes, fondateur de flipped eye publishing, présentait ainsi Où j’apprends à ma mère à donner naissance : « La grandeur de ce recueil, ce qui donne aux poèmes leur troublante splendeur, c’est l’habileté de Warsan Shire à évoquer, avec une éloquence simple et bouleversante, ce monde voilé dans lequel se déploie le sensuel, à revers du récit dominant de l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mêlant poèmes en vers et en prose, ce recueil très bref nous mène dans des contrées tant autobiographiques qu'imaginaires, dans une langue tantôt douce, tantôt brutale, et nous invite à réfléchir au monde qui nous entoure, et à notre propre condition, notamment féminine.

Autant j'ai été plus que convaincue par les poèmes en prose que j'ai trouvé rythmés, recherchés poétiquement, percutants ; autant j'ai été, paradoxalement, beaucoup moins convaincue par ceux en vers, pour les raisons inverses. Une découverte en demi-teinte en somme.
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Nii Ayikwei Parkes, fondateur de flipped eye publishing, présentait ainsi Où j'apprends à ma mère à donner naissance : « La grandeur de ce recueil, ce qui donne aux poèmes leur troublante splendeur, c'est l'habileté de Warsan Shire à évoquer, avec une éloquence simple et bouleversante, ce monde voilé dans lequel se déploie le sensuel, à revers du récit dominant de l'Islam ; faisant sienne les vérités autrement plus nuancées des temps anciens. »

Comment ne pas se pencher en premier lieu sur le titre « Où j'apprends à ma mère à donner naissance ». Un temps.

Il ne pas facile d'évoquer la sensualité ou la violence discrète des mots, des situations ou les rythmes impulsés par la sonorité des phrases lues à haute voix. Sensualité et violence…

« Elle se mouillait un doigt pour dessiner l'océan
là sur son poignet, et l'embrassait,
donnait à cet océan son nom à elle. »

Juste des bribes comme sensation ou résonance, entre les mots…

Des mains, une bouche, le sang du pigeon, le sexe, l'exilée de sa peau, le visage de la nostalgie, le souvenir des cendres, ces oncles, les hommes entre les jambes, « naguère j'étais pareille à toi », les épices, pour visage « une petite émeute » et pour mains « une guerre civile », un camp de réfugiés derrière chaque oreille,

Je souligne « Feu », ce lit partagé, les paillettes et le sang, cette femme aspergée d'un liquide inflammable et qui dans une étreinte craque une allumette, et un autre disant :

« Les chambres dans cet hôtel sont torrides.
La nuit dernière au lit je t'assure
mon corps était en feu »

Un récent recueil dans une nouvelle collection qui deviendra rapidement, je l'espère, une amie pour les lecteurs et les lectrices curieuses de ces mots agencés par des poètes si proches et si lointain-e-s.

« A ma fille je dirai,
« quand viendront les hommes, tu t'incendieras » »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ton grand-père avait les mains brunes.
Ta grand-mère en embrassait chaque jointure,

encerclait une île au creux de sa parure
et lui indiquait quel territoire ils habiteraient
quel territoire ils délaisseraient.

Elle se mouillait un doigt pour dessiner l’océan
là sur son poignet, et l’embrassait,
donnait à cet océan son nom à elle.
(Les mains de grand-père)
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Je les entends dire rentre chez toi, je les entends dire putains de migrants, putain de réfugiés. Sont-ils vraiment si arrogants ? Ne savent-ils pas que la stabilité est pareille à cet amant à la bouche pleine de douceur se coulant sur ton corps un instant ; et l’instant d’après te voici tremblement gisant sous les décombres et les devises anciennes, attendant son retour. Tout ce que je peux dire, c’est que naguère j’étais pareille à toi, cette apathie, cette pitié, cet accueil à contrecœur et maintenant chez moi c’est la gueule d’un requin, maintenant chez toi c’est le canon d’un fusil. On se verra de l’autre côté.
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Elle se mouillait un doigt pour dessiner l’océan
là sur son poignet, et l’embrassait,
donnait à cet océan son nom à elle.
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Ta fille a pour visage une petite émeute / ses mains sont une guerre civile / un camp de réfugiés derrière chaque oreille / un corps jonché de choses laides. / Mais Dieu, /Vois-tu comme elle porte bien le monde ?
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Video de Warsan Shire (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Warsan Shire
Extrait de « Bénie soit cette enfant qu'une voix dans sa tête a fait grandir » de Warsan Shire. Traduit par Sika Fakambi.
Warsan Shire est de celles qui ouvrent la voix, et sa voix est une fulgurance. Elle dit la poésie d'une enfant qui, les yeux grands ouverts dans le chaos du monde et des voix qui l'habitent, va, vit, et devient. Une odyssée intime au coeur de la féminité, signée Warsan Shire, la poétesse qui inspire Beyoncé.
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