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Promenons nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, je le mangerai…
Ivy Winthorpe est une héroïne comme je les aime. Non à subir sa destinée mais à déployer toute son énergie pour déjouer la trame qui lui est imposée.

Début du 20è siècle. Seule héritière d'une famille d'aristocrates anglais, Ivy refuse de plier à la tradition qui lui interdit de se promener dans la forêt de Savernake, située sur sa propriété, dans le Wiltshire en Angleterre. A dos de cheval ou en compagnie de son chien, elle transgresse régulièrement l'interdit et se découvre une affinité avec la nature environnante. Au coeur de son petit paradis, elle rencontre un jeune homme solitaire dont le destin semble lui aussi avoir été décidé par les villageois.

Sous le Lierre est un roman tiroir, qui aborde le féminisme, le poids de la tradition, la nature et le tournant d'un siècle.
L'auteure a créé une galerie de personnages très intéressants, tantôt sombres, tantôt lumineux. Certains étaient un peu trop manichéens pour moi et, par moment, l'assurance de l'héroïne m'a un peu gonflée, mais dans l'ensemble, les portraits sont assez diversifiés et participent à l'atmosphère un poil angoissant de cet univers.
Sous le Lierre est une fantaisie où la mythologie celte se révèle au détour d'une grille ou en franchissant le mur qui séparent les bois de la propriété. J'ai apprécié le parallèle avec l'univers de Vertigen, le vertige d'Ivy lors de ses chevauchées et de ses incursions dans la forêt, sous l'ombre du mystérieux Homme-vert.

Le style de l'auteure, toujours exaltant, a rapidement gommé l'impression de déjà-vu. Les secrets du village sont en effet assez rapidement identifiables mais une fois encore, Dame Silhol sait raconter une histoire comme nul autre.
J'ai tourné la dernière page avec tristesse à l'idée de quitter tous ces protagonistes, ces enfants des bois et des rêves, et cette belle aventure extravagante.
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Je lis toujours mes propres livres, forcément, au fur et à mesure qu'ils se bâtissent. ;-)
Mais je n'ai pas d'avis à donner sur eux, sinon le montant de plaisir qu'ils me donnèrent, ou pas. Ici : écrit en cinq semaines, non stop, dans un grand élan presque "végétal". Je n'ai jamais autant *ri* en écrivant une histoire (non non, pas même en concoctant le terrible "Winter Wonderland inc.") Si ma personnage est, par certains aspects, à des encablures de ma propre personnalité, la façon dont elle brocarde son milieu fortuné, normé, timoré, et étriqué (entre autres noms en "é") est assez typique de mes propres saltos verbaux, lorsque je me trouve avec les membres de mon clan.
Dans la mesure où les "lecteurs tests" ne cessaient, en cours de lecture, de venir me demander (d'un air à la fois anxieux et menaçant) "comment Ivy allait bien pouvoir s'en sortir"... ne vous inquiétez pas ;-) Selon mes petits codes moraux les créatures élémentaires, les tempêtes et les félins gagnent *toujours* à la fin. Et la Liberté (Liberté chérie) ? Aussi. Et Heathcliff, évidemment. Et l'amour ? Toujours. Il se doit de triompher lorsqu'il est assez féroce, acharné, franc et vital pour aspirer à soulever des montagnes.
Et donc, en ce qui me concerne très personnellement : merci à "Sous le Lierre" de m'avoir offert cet espace vers le "Grand Vert", l'oxygène, l'élan tenace de l'adolescence et le cuir des cavaliers, tandis que je ciselais par ailleurs le très complexe et machiavélique duo de "Sacra" ! Et de m'avoir tout autant donné ce grand délassement des rires grinçants que l'on ne s'autorise (nous autres de la Girl-Nation) que lorsque nous nous montrons particulièrement... bitch. ;-)
Que la chevauchée vous mène, à votre tour, par-delà landes et barrières, vers l'espace immense des paysages insoumis. Ride on !
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Ce roman m'attendait sur mes étagères depuis quelque temps, et Léa Silhol faisant partie de mes autrices favorites, je savais, en me plongeant dans sa lecture, que j'en savourerais chaque page.

Ce que je n'avais pas prévu, c'est que je serais tellement happée par le roman que je le dévorerais en 3 jours seulement, alors qu'il s'agit d'un pavé !

Sous le Lierre nous entraîne dans l'Angleterre rurale du début du XXe siècle. L'héroïne et narratrice, Ivy, a toujours été attirée par les bois sauvages du domaine familial, en dépit de l'interdiction formelle de s'y rendre. Une interdiction dont elle n'a cure : Ivy a beau être élevée comme une jeune fille de classe sociale aisée, elle possède un caractère fort, intraitable, et surtout observe son entourage comme la société d'un oeil incisif. Un jour, elle rencontre Fern, fils bâtard d'une duchesse et élevé par le forgeron local. Fern, qui aime aussi à se promener dans les bois interdits.

Sous le Lierre marie différents genres – c'est à la fois une romance impétueuse et sauvage et un roman de réalisme magique, infusé de folklore féerique.

La romance entre Ivy et Fern est superbe, honnêtement, tous deux sont magnétiques, j'ai littéralement été suspendue, le souffle coupé, par la force des sentiments qui les lient comme par la tension créée par les obstacles qui s'abattent entre eux, et la crainte d'une fatale destinée.

Léa Silhol aborde, dans ce roman, plusieurs thématiques qui m'ont complètement transportée. Les anciennes croyances païennes, le folklore féerique et sa survivance, le dévoiement de certaines traditions, la rigidité des codes sociaux qui étouffent et enferment les individus, la place de la femme dans la société – aussi peu désirable qu'elle soit de l'aristocratie ou du commun – la lutte des classes, et bien d'autres, apparaissent au fil des pages, sous la voix acerbe et lucide d'Ivy, qui ne s'en laisse pas compter.

Sous le Lierre est quasiment un huis-clos, à ciel ouvert, certes, mais la majorité du récit se situe dans le comté du Wiltshire. Un lieu qui vit en vase clos, renforçant la sensation d'étouffer d'Ivy, qui se débat comme un cheval trop plein de vie pour rester au sein d'une stalle étriquée.

Pour mon plus grand bonheur, l'ouvrage fait ouvertement référence aux soeurs Brontë (notamment le roman Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë), aux poètes Yeats, Whitman et Wordsworth – Fern déclame même, vers le début, l'un de mes vers préférés de Yeats :

"Marche doucement, parce que tu marches sur mes rêves."

Tread softly because you tread on my dreams.

Des vers qui capturent le coeur d'Ivy – et qui ont achevé de conquérir le mien, déjà bien harponné par la mention d'Ivy qui annonce avoir préféré les oeuvres des soeurs Brontë à celle de Jane Austen (je suis une inconditionnelle de Jane Eyre). Ce n'était alors que les premières pages, et j'étais plus que conquise ! Je le suis restée jusqu'au bout !

Je regrette juste que nulle part, dans les avis que j'ai trouvés ou la présentation de ce très beau roman, le mot « romance » ne soit prononcé – alors qu'il peut tout à fait être classé aussi dans ce genre, du fait de la relation passionnée et interdite entre Ivy et Fern, qui a une place centrale, Ivy et Fern que tout le monde s'échine à vouloir séparer. Cela n'a rien d'un gros mot, et c'est bien dommage car Sous le Lierre est bien une preuve supplémentaire que la romance a ses chefs-d'oeuvres littéraires !

Car oui, pour moi, Sous le Lierre est un chef-d'oeuvre. Profondément ancré dans le folklore féerique des bois, j'y ai retrouvé avec plaisir, même si sa présence n'était que fugace, l'un de mes personnages préférés de Vertigen (mais le roman est tout à fait indépendant de la saga Vertigen). La plume de Léa Silhol est toujours aussi poétique, pleine de références, notamment à Shakespeare, dont les tragédies influencent l'atmosphère de l'histoire.

En résumé, Sous le Lierre est un roman impétueux et sauvage, comme les bois millénaires, et ancré dans le folklore féerique forestier ; un roman dont on peine à quitter les pages, happés par l'étreinte aussi passionnée que végétale de la plume de l'autrice comme par la relation forte qui se tissé entre les personnages. Un énorme coup de coeur absolu !
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Chacune des oeuvres de Léa Silhol est un moment d'émerveillement que je tente de faire durer au maximum. Sous le lierre n'a pas fait exception, et l'autrice me surprend toujours.

Angleterre, comté du Wiltshire, 1912.
Ivy Winthorpe est l'unique héritière du domaine de Hornswood.
Une aristocratie sur le déclin, qui tente de sauver les apparences. Jeune fille à marier qui doit parader aux bals et courber l'échine, Ivy est au fond d'elle-même une jeune femme fière, battante, sauvage. Son coeur et ses pas la portent dans les bois de Savernake qui lui sont interdits. Pour d'obscures raisons. Dont elle n'a que faire. Ces terres de légendes n'auront pas de secret pour elle… ni ce Fern, étrange créature sauvage aussi, qui hante les bois.

Un récit raconté par Ivy, 10 ans plus tard, à la manière de mémoires. Son regard sarcastique sur le déclin de ce monde est cinglant. Ivy oscille entre les héroïnes d'Austen et des soeurs Brontë, penchant nettement vers la fougue et la violence sauvage d'Heathcliff.

Un récit passionnant raconté par une narratrice de talent, avec une plume poétique sans égale. Léa Silhol manie la langue avec brio : images, rythmes, échos, phrasé mélodique… Elle cite Yeats et Whitman mais offre véritablement ici une poésie en prose magnifique, bien à elle.

Surtout, c'est un roman au coeur de l'oeuvre de l'autrice, La Trame : de nombreux échos à ses autres romans et nouvelles permettent de tisser des liens et c'est absolument génial.

Ajoutons à cela une forêt légendaire qui se dévoile sous des touches de réalisme magique, des personnages sublimes dignes de ceux de Faërie, une histoire qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout : vous avez là une merveille littéraire comme il y en a peu.

Alors oui, on pourrait reprocher à Ivy d'être trop parfaite. Mais non, en fait, on ne lui reproche pas, car elle n'a rien à se faire pardonner. Elle est forte, vive, passionnée, pleine de caractère, sait ce qu'elle veut. Elle m'a inspirée, sa liberté et son envie de casser les murs m'ont inspirée, son entêtement m'a inspirée, sa manière d'envoyer balader son entourage et de pointer la misère de leur petite vie, de leurs pensées étriquées… m'a inspirée. Ivy est parfaite, oui. Et bien vous savez quoi ? C'est chouette, aussi, d'avoir des personnages comme ça. Et Ivy touche du doigt la faërie, elle n'allait quand même pas paraître torturée, petite chose fragile, sautillant d'un pied à un autre toute hésitante.

Que dire de plus ? Sous le lierre est d'une beauté puissante, et m'a envoûtée.
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Le récit d'Ivy Winthorpe parle de vibrante manière à la part la plus sauvage et asociale, la plus élémentale, qui brûle en moi. A ces élans qui m'envoient chercher l'unité avec l'univers en courant en forêt aux côtés de ma chienne. A l'ado que j'étais, qui quêtait dans le noeud des écorces le visage du gardien mythique de ses forêts lorraines, que j'imaginais résilient et marqué, comme ses bois, des cicatrices des guerres du XXe siècle. Chez moi, les panneaux militaires interdisant l'accès à la forêt (bardés de sinistres « danger de mort ») sont rouillés, abattus à terre, supports de jeunes pousses tendres qui témoignent de la résilience des lieux ; pour l'héroïne de Sous le Lierre, dans le Wiltshire, les interdits sont bien réels, martelés à coup d'ordres parentaux et de bienséance sociale, et matérialisés par le mur qui enserre la forêt de Savernake.

Face à ces lancinants interdits, au centre des tensions entre schémas sociaux sclérosés et industrialisation, la voix d'Ivy s'élève, haute, claire, puissante comme une force de la nature — et c'est exactement ce qu'elle est, cette jeune lady au coeur féroce, à l'esprit lucide, à la langue irrésistiblement épineuse, splendide d'hybris et d'assurance, à l'instar et à l'égal de son frère équin Aljabbar : une force de la nature, une énergie pulsant, poussant dans un corps qui se veut non humain mais animal. Et une volonté comme une avalanche, capable de tout emporter sur son passage (à commencer par le coeur du lecteur, conquis et complice).

La beauté enivrante de l'hybris, les lecteurs de Léa Silhol la connaissent bien, et ne s'en lassent pas. Avec Ivy, voilà que l'on rencontre, dans l'extase, le focus, et l'élan, l'incarnation d'un Moi qui se perçoit centaure, s'envole en Pégase… et se tend entièrement vers la part de Soi découverte dans le coeur (et le corps) d'un Autre.

// Impression de lecture développée sur :
Lien : https://psycheinhell.wordpre..
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Souvent quand je lis un bouquin de cette auteure, je suis obligée de le reposer par moments, et de revenir dessus plus tard. Malgré cela, j'ai réussi à lire celui-là en 3 jours. Cela veut dire qu'il m'a passionné, et que, tout en reconnaissant certains personnages et ficelles utilisées, je n'avais aucune idée de comment il allait se terminer.

D'ailleurs, j'ai aimé la fin plus que tout le reste. Certaines explications sont arrivées, des fils se sont dénoués. Malgré certaines longueurs (quelques dialogues et monologues de l'héroïne), j'ai trouvé la construction parfaite, et je n'aurais pas aimé que l'auteur "coupe", même dans les passages "équestres" avec l'étalon un peu Disney qui m'ont (un tout petit peu) gonflés. Mais ça, c'est complètement personnel, et je sais qu'il y en a d'autres qui au contraire vont adorer.



Quand je dis que je mets du temps à lire un bouquin ou une nouvelle de Léa Silhol, ce n'est pas parce que je l'histoire m'ennuie ou m'insupporte. Bien au contraire. C'est parce que je veux prendre tout mon temps pour savourer ces perles rares. Et parce que ce sont des perles dans du vinaigre, et que l'auteur a les qualités de ses défauts (ou le contraire) : l'intensité des sentiments, la sensualité suave jamais vulgaire ou facile, le fracas byronien de l'intrigue, le côté tellement "over the top" de tout ça me prennent tellement aux tripes que je suis obligée de faire des pauses pour respirer (en plus il fait chaud là où j'habite) Comme beaucoup de ses héroïnes phares, celle-ci m'a dérangé. Je me suis dit, "ah, encore un protagoniste masculin parfait et une héroïne parfaite qui envoie chier tout le monde" (souvent, le type est plus sympa) Je me suis même dit que ça allait être le seul vrai défaut de ce livre.

Je ne compte pas l'écriture un peu lacunaire et manichéenne des persos secondaires et des "méchants", forcément maltraités



De toute façon on s'en fout, c'est efficace, et puis, ce qui nous intéresse, c'est l'intrigue entre les deux héros et les personnages "surnaturels", on ne va pas se mentir ! Si je voulais lire un roman de moeurs avec des vrais gens, j'irais piocher ailleurs.

Puis les révélations finales sont arrivées. Les côtés "mary-suesques" de l'héroïne ont été justifiés (trope adverted) Pareil pour les plot-holes éventuelles. Et c'est dans le tout dernier chapitre, l'épilogue, que la mayonnaise monte vraiment, que tout prend sa place comme lorsqu'on pose la dernière pièce du puzzle

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En bref : Léa Silhol a bâti un texte foisonnant comme une forêt, la narratrice étant tel l'arbre qui ouvre sur la forêt. Dans cet univers empreint de folklore, la Forêt prend vie, palpite, fascine. Ici, le réalisme magique apparaît comme une prolongation de croyances autour de la nature. La nature doit être comprise, protégée, quitte à ce que ses secrets ne soient pas révélés, peut-être juste effleurés par certain.e.s. Un coup de coeur pour ce roman, qui donne furieusement envie de courir pieds nus à la suite d'Ivy !

Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Gros roman (488 pages) de Léa Silhol, Sous le lierre est un roman se déroulant au début du XXe siècle dans la région rural du Wiltshire en Angleterre.
Suivant la vie de Ivy Winthorpe, la narratrice de l'histoire, le roman retrace comment cette jeune fille (16 ans au moment du roman) de la noblesse du lieu va découvrir son histoire, tombée amoureuse, défié les conventions de son milieux et les traditions ancestrales de sa région afin de changer son destin.
Le roman se centre sur la forêt de Savernake, domaine familiale pourtant interdit à la jeune fille et aux villageois vivant à proximité. Ivy ne manque pourtant pas de s'y rendre, en cachette, souvent et de l'explorer en détail. C'est là qu'elle fait la connaissance de l'amour se sa vie qui semble destiné à un bien sombre rituel.
Mêlant une touche de fantastique (qui pour ceux qui parcoure la Trame tissée par l'auteure donne un aperçu du destin des puissances moindres des cours féeriques), pas mal de pathos, du féminisme et des traditions rurales (l'ombre du "Green Man" et du "petit peuple" n'est jamais loin). En dépit d'une héroïne auquel il est, je trouve, difficile de s'identifier et peut-être quelques longueurs, Sous le lierre est un très bon roman marqué par les relations entre la banalité du monde des hommes et la cruauté et la magie du monde féerique; il m'a d'ailleurs rappelé à plusieurs reprises certains des textes de l'écrivain Charles de Lint.
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