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Rachel Silvera (Autre)Nathalie Lapeyre (Autre)Séverine Lemière (Autre)Sophie Pochic (Autre)
EAN : 9782849508541
341 pages
Syllepse (18/02/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
29,6 millions de personnes actives en France, dont plus de 14 millions sont des femmes. Elles n'ont jamais été autant diplômées et autant présentes dans toutes les catégories professionnelles. Et pourtant, les inégalités de genre sur le marché du travail persistent et se renouvellent. L'enjeu de cet ouvrage est de faire dialoguer la recherche sur le genre au travail et les mouvements revendicatifs de femmes, notamment féministes et syndicalistes. La décennie 2010 a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les mutations de la division sexuelle du travail et le refus de l'égalité

« Si la rédaction de cet ouvrage est bien antérieure à la crise du covid-19, il nous est néanmoins apparu essentiel en préface d'évoquer cette pandémie tant la crise sanitaire et le confinement ont été des miroirs grossissants des inégalités de genre. Au niveau mondial, l'épidémie a fortement touché les femmes : leur exposition au virus a été plus forte, leur niveau de vie a baissé et leur quantité de travail domestique a augmenté, tout comme les violences conjugales dont elles sont victimes. Elles ont donc été plus que jamais en première ligne, tant sur le front du travail que sur le plan de la vie familiale ».

Dans leur avant-propos « Les femmes en première ligne face au covid-19 », Nathalie Lapeyre, Jacqueline Laufer, Séverine Lemière, Sophie Pochic, Rachel Silvera abordent, entre autres, les métiers féminisés en première ligne, des métiers à l'utilité sociale incontestable, des professions souvent invisibles et dévalorisées, les conventions collectives et les classifications pensées par et pour les métiers occupés par des hommes, la détérioration des conditions de travail, les impacts du télétravail, la double journée de travail des femmes salariées, « Cette double journée s'est encore renforcée avec le confinement », les inégalités de genre et leurs imbrications avec les inégalités de classes et de « race », les replis sur le foyer, la vie avec les agresseurs, car faut-il encore le rappeler le foyer est loin d'être toujours un refuge…

De l'introduction générale, je souligne, l'activité salariée des femmes, leurs diplômes, le renouveau des luttes de femmes salariées, l'enjeu d'une analyse genrée du travail et de ses mutations, le dialogue intergénérationnel et international (voir la liste des intervenantes syndicalistes et chercheuses dans cet ouvrage), la croissance des inégalités professionnelles parmi les femmes elles-même…

« La première partie est consacrée au constat de la croissance des inégalités professionnelles parmi les femmes elles-mêmes, une évolution qui met à mal l'homogénéité même de la catégorie des femmes. D'une part des femmes, diplômées et cadres, peuvent apparaître comme les gagnantes des engagements sur l'égalité professionnelle, et d'autre part, des travailleuses restent cantonnées à des emplois très féminisés dont les compétences sont mal reconnues, peu rémunérées, avec des conditions de travail particulièrement difficiles et invisibilisées. Cette première partie se décline en trois thématiques : tout d'abord, les enjeux des luttes de femmes des années 1970, ici et ailleurs, dans leur lien avec la seconde vague du féminisme ; puis les défis contemporains et les luttes d'employées des métiers de services, publics comme privés ; enfin, la question : « À qui profite l'égalité professionnelle ? » est discutée, notamment à propos des femmes cadres et des politiques et réseaux développés par les grandes entreprises.

La seconde partie ouvre la question du genre au travail à de nouveaux enjeux féministes et à de nouveaux risques pour l'égalité. Elle se décline également autour de trois thèmes : d'abord l'espace numérique comme nouveau marché du travail où les femmes restent bien trop peu nombreuses ; cet espace numérique est ensuite interrogé à l'aune des potentialités et des risques pour les luttes féministes. Enfin, thème récent d'engagement des acteurs et actrices de l'emploi et des entreprises, les violences conjugales et intrafamiliales seront analysées du point de vue de leurs conséquences sur la vie professionnelle des femmes.

Sur les 29,6 millions de personnes actives en France (Insee, données 2017), plus de 14 millions sont des femmes, soumises aux réformes du marché du travail et des retraites, soumises aussi à des conditions de travail spécifiques, souvent éloignées des conceptions industrielles et ouvrières de la pénibilité. Ces femmes, de plus en plus diplômées, parviennent à articuler travail et vie familiale mais elles peuvent aussi connaître des problèmes de pensions alimentaires non versées ou des violences conjugales. D'autres femmes sont travailleuses pauvres, et cheffes de familles monoparentales. D'autres encore sont des cadres et cadres supérieures, appartenant à des réseaux de femmes d'entreprise pour faire progresser la mixité dans les hautes responsabilités et elles-mêmes employeuses-particulières d'une aide à domicile ou d'une assistante maternelle. Enfin, ces femmes sont aussi immigrées, handicapées ou lesbiennes, pouvant subir des discriminations multiples et intersectionnelles. Pour construire une société de l'égalité entre femmes et hommes au travail, pour pallier ces inégalités croissantes entre les femmes, les recherches féministes, les associations et les syndicats se doivent d'explorer toutes ces réalités complexes, ces croisements en mouvement qui font du genre au travail un objet à la fois d'actualité et en mutation permanente. Cet ouvrage participe pleinement de cette ambition… »

Les femmes sont les premières concernées par la « pauvreté laborieuse », les effets des politiques d'austérité et de destruction des services publics. La premier chapitre traite des histoires de luttes de femmes ici et ailleurs. Dans une courte introduction Sophie Pochic indique : « Ce chapitre vise justement à rendre visible les luttes de femmes, en France et ailleurs, en lien avec les questions de travail, de pouvoir d'achat et pouvoir agir, depuis les années 1968 jusqu'à la période actuelle, marquée par une conflictualité sociale renouvelée ».

La grève aux chèques postaux en 1968, « taisez-vous mesdames », l'occupation et ces choses impensables deux mois avant ; les inégalités de rémunérations dans l'industrie, la division sexuée du travail « impliquant hiérarchisation et séparation », la déqualification des ouvrières dans les conventions de branche, l'ordre du genre qui régit la valeur travail ; les groupes de femmes d'entreprises ; le syndicalisme et le féminisme en Italie dans les années 1970, « l'approche syndicale faussement neutre et centrée, en réalité, sur les intérêts des hommes », l'organisation sexuée des pratiques et des hiérarchies, le lien entre le lieu de travail et le territoire urbain, la frontière artificielle entre la sphère publique et la sphère privée, les questions de reproduction et de contraception ; les ouvrières dans les syndicats tunisiens, la discrimination sexiste au sein de leur propre organisation syndicale ; des expériences de femmes gilets jaunes…

Je souligne notamment l'entretien avec Annick Coupé « de 1995 à aujourd'hui : la place des femmes dans les mobilisations contre les réformes des retraites ».

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sur les 29,6 millions de personnes actives en France (Insee, données 2017), plus de 14 millions sont des femmes, soumises aux réformes du marché du travail et des retraites, soumises aussi à des conditions de travail spécifiques, souvent éloignées des conceptions industrielles et ouvrières de la pénibilité. Ces femmes, de plus en plus diplômées, parviennent à articuler travail et vie familiale mais elles peuvent aussi connaître des problèmes de pensions alimentaires non versées ou des violences conjugales. D’autres femmes sont travailleuses pauvres, et cheffes de familles monoparentales. D’autres encore sont des cadres et cadres supérieures, appartenant à des réseaux de femmes d’entreprise pour faire progresser la mixité dans les hautes responsabilités et elles-mêmes employeuses-particulières d’une aide à domicile ou d’une assistante maternelle. Enfin, ces femmes sont aussi immigrées, handicapées ou lesbiennes, pouvant subir des discriminations multiples et intersectionnelles. Pour construire une société de l’égalité entre femmes et hommes au travail, pour pallier ces inégalités croissantes entre les femmes, les recherches féministes, les associations et les syndicats se doivent d’explorer toutes ces réalités complexes, ces croisements en mouvement qui font du genre au travail un objet à la fois d’actualité et en mutation permanente. Cet ouvrage participe pleinement de cette ambition…
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Si la rédaction de cet ouvrage est bien antérieure à la crise du covid-19, il nous est néanmoins apparu essentiel en préface d’évoquer cette pandémie tant la crise sanitaire et le confinement ont été des miroirs grossissants des inégalités de genre. Au niveau mondial, l’épidémie a fortement touché les femmes : leur exposition au virus a été plus forte, leur niveau de vie a baissé et leur quantité de travail domestique a augmenté, tout comme les violences conjugales dont elles sont victimes. Elles ont donc été plus que jamais en première ligne, tant sur le front du travail que sur le plan de la vie familiale
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Ce chapitre vise justement à rendre visible les luttes de femmes, en France et ailleurs, en lien avec les questions de travail, de pouvoir d’achat et pouvoir agir, depuis les années 1968 jusqu’à la période actuelle, marquée par une conflictualité sociale renouvelée
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Vidéo de Rachel Silvera
Inégalités hommes-femmes : Rachel Silvera. Paris, le 31 janvier 2012.
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