Un vol long courrier m'avait offert l'occasion de voir le film le labyrinthe. Et comme j'accroche bien à ce genre de film, j'ai pris deux initiatives au
retour de mon long courrier : 1/ lire la trilogie du labyrinthe qui au fond m'a bien plu 2/ voir le 2ème film en attendant le 3ème. Ma deuxième initiative n'a pas été bonne, étant donné que le deuxième film n'a pas grand chose à voir avec le deuxième livre, mais venons en au fait.
Le fait, c'est que parler de labyrinthe, en-dehors des récits mythologiques que nous avons bien évidemment tous en tête depuis Minos, Thésée et leur bande de potes, eh bien çà m'a juste remis en mémoire un roman que j'ai lu quand j'étais jeune ado ne doutant de rien, et que j'avais bien aimé à l'époque. En clair çà m'a donné envie de le relire. Je ne dirais pas que lors de cette relecture j'ai bien aimé, non, je dirais que j'ai adoré.
Car sans mésestimer les qualités heroïc fantasy réminiscence hunger games et autres de la trilogie du Labyrinthe, il faut être honnête et reconnaître qu'avec
Robert Silverberg, on ne joue pas dans la même cour.
Il y a une construction délirante, monumentale, à coté de laquelle la pyramide de Keops est un trou de souris : le Labyrinthe qu'une civilisation très, très ancienne et totalement disparue a créé de ses mains et de son esprit sur une planète très, très éloignée de notre système solaire. Et je peux vous garantir qu'à coté de ce Labyrinthe, celui de
James Dashner multiplié par les
légendes crétoises auxquelles vous rajoutez une exponentielle de film d'horreur du genre La Pyramide, çà reste les Bisounours à coté de ce que nos extraterrestres d'antan ont inventé pour anéantir sans merci tous ceux qui tenteraient de s'introduire dans leur création.
Il y a plein de monstres et de très très méchantes créatures dans le Labyrinthe mais çà vous vous en doutiez.
Il y a un homme, Richard Muller, au passé sulfureux et torride, enfermé dans ce Labyrinthe a priori par l'effet de sa propre volonté, que poursuit une tragique et horrible malédiction genre drame antique à coté duquel je vous jure qu'Antigone, çà reste les Bisounours en plus nunuche.
Il y a un gamin, un dénommé Ned qui prétend venir à bout de la mauvaise volonté, des inouïes capacités de résistance de Muller et de sa fameuse malédiction, et je vous assure que le Ned devant Muller s'y prend autrement mieux que Luke Skywalker devant une armée d'émules de Dark Vador.
Il y a les méchants de l'affaire, des extraterrestres que je vous dis pas comment ils sont moches et méchants.
Et au-delà de tout çà, revenons-y, même si je l'ai déjà dit, il y a cet homme, Muller, le misanthrope, le réprouvé, le banni, mâtiné de Robinson et de Monte-Cristo. Il y a des sentiments humains, trop humains, qui se bousculent et qui dérangent tous ceux qui ne veulent pas se confronter à la réalité de ce qu'est un homme, avec ses attentes, ses passions, ses petites lâchetés et son désespoir de n'être que ce qu'il est. En bref, il y a vous, moi, le voisin d'à coté, et la sauce à laquelle sont mises, tout simplement, nos capacités d'ouverture, d'empathie, de tolérance, d'acceptation de l'autre, d'acceptation de soi.
Attention, chef d'oeuvre, jetez vous dessus avant qu'on n'oublie ce magistral auteur qui au-delà de cette réflexion sur l'humain, démontre aussi au passage des capacités d'anticipation dont bien des auteurs d'aujourd'hui devraient prendre de la graine.