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3,86

sur 451 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Robert Silverberg nous offre ici une magnifique métaphore sur l'acceptation de soi.
Richard Muller, l'homme qui rêvait depuis son adolescence de devenir un Dieu, est frappé d'une étrange malédiction. Il suinte un mal insupportable pour toute personne qui l'approche. Il devient tel un miroir de l'âme de chaque être humain. Du coup, se sentant rejeté, il va trouver l'exil dans un mystérieux labyrinthe dont nul ne connait l'origine.

Au cours du roman, on découvre ce qu'il faut savoir sur ce héros, à travers des flashbacks et des réflexions personnelles. Il a pris du recul sur son ancienne soif aveugle de gloire et de notoriété, et à défaut d'avoir sombré dans la folie il a acquis une certaine sagesse. Sagesse qu'il perfectionnera au contact du second protagoniste de l'histoire, en la personne du jeune Ned Rawlins, en qui il se voit un peu lorsqu'il était encore jeune et naïf.
Il est difficile d'en dire davantage sur la morale de ce roman sans dévoiler, au moins partiellement, le dénouement final. Pour cette raison, ma critique est donc extrêmement courte, mais je conseille vivement ce titre de Silverberg.

En effet, ce livre se lit très bien. C'est un savant mélange d'aventure et d'introspection que ce soit de l'ermite ou du jeune "apprenti", avec en toile de fond cette grande question : "Est-ce que l'humanité vaut-elle vraiment le coup d'être sauvée?" ou encore "A quel moment doit-on faire passer l'intérêt collectif avant l'intérêt individuel?".

L'auteur offre de l'espoir, tout en maintenant le voile sombre de l'esprit humain face à la menace provenant de l'intérieur (l'égocentrisme humain) comme de l'extérieur (l'incompréhension de l'étranger).
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Sans être le chef d'oeuvre décrit par les autres lecteurs dans leur critique, un livre qui se lit sans désintérêt.
On sent dans la lecture que le roman a été écrit en 1969. Sans avoir mal vieilli, on peut dire qu'il a pris un petit coup de vieux.

J'ai bien aimé le fonctionnement du labyrinthe qui m'a immédiatement fait penser au Cube
Parfois un peu lent, on suit malgré tout avec plaisir la progression de l'équipe dans le labyrinthe et tous ses pièges.

Les manoeuvres pour convaincre Muller de revenir à la civilisation et le motif de sa retraite à découvrir ajoutent une touche de suspense au livre.
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Ce roman de SF écrit en 1968 garde toute son actualité, et ne vieillit pas car la trame reste toujours dans une possibilité future.
Envoyé par Charles Boardmann pour entrer en contact avec la première race extraterrestre connue, les créatures qui peuplent Bêta Hydri IV, Richard Muller essuie un refus définitif de communiquer. Non seulement sa mission est un échec total, mais lui-même en revient modifié à son insu. Une inexplicable aura nauséabonde l'entoure dorénavant et a pour effet de le couper définitivement des hommes. Fuyant dans l'espace, Richard Muller s'exile volontairement dans le terrifiant labyrinthe de la planète Lemnos, bâti un million d'années auparavant par des extraterrestres inconnus. Tous ceux qui ont tenté d'y pénétrer avant lui sont morts d'une façon atroce.

Mais neuf ans plus tard, Muller est toujours en vie et bien portant. Il s'est familiarisé avec les pièges, les méandres, les embranchements trompeurs, les innombrables trappes mortelles de cet édifice aux dimensions d'une ville.
Jusqu'à ce qu'un astronef commandé par Charles Boardmann se pose sur Lemnos, à quelque distance du labyrinthe. Grâce à l'utilisation de robots, une équipe d'hommes réussissent à pénétrer dans le labyrinthe. Ned Rawlins, auquel Charles Boardmann a ordonné de tout tenter pour persuader Muller de quitter le labyrinthe et de revenir avec eux sur la Terre, rencontrera celui-ci en se faisant passer pour un archéologue.
Il ne peut pas lui avouer que sa planète natale, depuis peu sous la menace d'une invasion extraterrestre, a désespérément besoin des talents très particuliers que possède le reclus...

Silverberg est un auteur au style puissant et inconfondable qui fait partie de ces auteurs qui restent dans vos mémoires à long terme.

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Lecture très prenante parce qu'il y a de l'action fondée sur une tension psychologique, et non l'inverse.
Lecture très dépaysante parce qu'elle se passe dans un monde invraisemblable. Silverberg l'a écrit en 1969. de nos jour il pourrait être scénariste de jeux vidéos (en l'occurrence jeux d'arcades).
Lecture enracinée car basée sur une tragédie de Sophocle, "Philoctète" (merci pour l'indication de Thimiroi). Avec des questions fondamentales comme dans toute tragédie. Et aussi deux différences importantes. Chez Sophocle la cause de la mise à l'isolement du héros est différente de son arme qui doit permettre de vaincre les Troyens; chez Silverberg, il s'agit d'une seule et même chose : la cause du bannissement est aussi ce qui va servir d'arme contre les ...."Biiiip !!" (il faut lire le roman). Chez Sophocle le héros et son arme sont convoités pour attaquer, se venger et conquérir (les manipulateurs ne sont pas sympas). Chez Siverberg les manipulateurs manipulent pour la bonne cause (Silverberg n'est pas américain pour rien); il s'agit de se défendre contre les ...."Biiip!!. (ferait pas un peu penser à Bush et les armes de destruction massive ?).
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L'HOMME DANS LE LABYRINTHE, Robert Silverberg 🌀

Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un roman S-F et j'ai choisi avec plaisir pour ce retour, une oeuvre de Silverberg !

Je suis vraiment rentrée dans ce roman au bout de la 50ème pages, à partir de là c'était happant et très curieux...on a envie d'avoir clairement les réponses à plusieurs questions !!

🌀Comment un homme en vient à s'exiler dans un labyrinthe mystérieux, et dangereux à des années-lumières de la Terre? Pourquoi tient-il tant à y rester?
Comment Ned Rawlings, envoyé pour une obscure raison, va tenter de le ramener et de convaincre Dick Muller de sortir du labyrinthe?

🌀C'est bien plus qu'une oeuvre de science-fiction, avec des vaisseaux, des planètes et des civilisations extra-terrestre ...le style de Silverberg me plaît beaucoup, car la profondeur des personnages en devient déchirante et apporte quelque chose de plus à son oeuvre S-F.

🌀En résumé ce que j'ai apprécié :

-Le mystère autour du labyrinthe, sa construction, son ou ses buts, qui l'a construit...?

- Les raisons de l'exil de Dick Muller ( et ce qui m'a un peu fait penser, dans un sens à « l'Oreille interne ») Beaucoup de beaux et terribles passages sur la considération de l'homme sur son alter ego et sur lui-même.
« Un homme faible aurait choisi le suicide : Muller a choisi l'exil »

- le cheminement de Ned et Boardman pour tenter d'accéder au labyrinthe et la plaidoirie pour « convaincre » Dick de revenir sur Terre.

J'avais déja lu un livre de Silververg, L'oreille interne, on m'avait dit que ce dernier était unique en son genre dans toute son oeuvre ...mais j'ai quand même pu y voir certaines ressemblances, dans la façon de traiter les personnages et sur un autre point que je garderais mystérieux et c'est un point que j'ai adoré.

Lien : https://www.instagram.com/kh..
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" Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge. " Mais un jour, un vaisseau se pose sur Lemnos, planète qui abrite ce terrible et mystérieux labyrinthe où il a trouvé refuge. Ils viennent pour lui, ils viennent pour le ramener chez les humains. Pourquoi ? Peu importe, Müller ne se laissera pas faire.

L'histoire se déroule en plusieurs étapes. Celle où l'équipe de recherche menée par Charles Boardman et le jeune diplomate Ned Rawlins vont partir à la recherche de Dick Müller dans le labyrinthe. La rencontre. Puis une dernière partie où la manipulation psychologique fait son oeuvre. Durant le livre on suivra alternativement Müller, Rawlins et Boardman. Ce sont les 3 personnes principaux, et tout le livre tournera autour d'eux, de leurs histoires personnels, et de leurs relations mutuelles. le tout est entre-coupé de flash back sur le passé de Müller, pour mieux comprendre comment et pourquoi il a décidé de venir dans ce labyrinthe si dangereux, et se couper définitivement des hommes. Cette histoire est aussi une relecture assumée du mythe de Philoctète, à la sauce Science Fiction.

L'oeuvre est vraiment captivante, avec peu Silverberg nous embarque dans son huis clos en milieu hostile, l'immersion est totale, dur de décrocher une fois entamé. La psychologie des 3 différents personnages principaux est bien approfondi, évitant le manichéisme, sauf peut être pour Ned Rawlins dont les actes et prises de positions deviennent vite devinables. Il y a une réflexion sur la solitude et l'abandon, la fin justifie t-elle toujours les moyens ? Malgré tout le déroulement du récit reste prévisible, et j'aurais aimé une tension encore plus palpable à certains moment clé. Niveau style c'est simple et efficace, il ne s'embarrasse pas de détails inutiles ce qui donne une lecture rythmée. Mais l'écriture n'est pas aussi chiadé et agréable que dans Les Monades Urbaines, une autre de mes lectures du même auteur. On peut aussi parler du fait que sur certains points de "l'histoire" (le labyrinthe et ses créateurs, ce qui se passe et se passera dans l'univers suite à cette histoire, etc..) Silverberg ne donne pas de réponse. Il laisse une place au mystère et force notre imagination. Ça ne m'a pas gêné du tout, le livre est centré sur les 3 protagonistes, sur l'humain, et le reste sert surtout de décorum. Mais je sais que certains aiment que tout soit expliqué dans ses moindres détails, à ce niveau là ils seront déçu.

En bref un livre de SF très intéressant, prenant, pas parfait mais qui vaut le coup qu'on s'y intéresse, surtout si on aime les huis clos tendus.
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Bon parlons un peu de l'oeuvre de ce cher monsieur Robert Silverberg. Un auteur qui fut fort prolifique, et qui inévitablement a pu écrire des textes meilleurs que d'autres. Cela dit "L'homme dans le labyrinthe" est classé dans ses meilleures oeuvres, ou du moins de celles qui l'ont fait connaître. Il est également connu pour un livre excellent qui est "Les Monades urbaines" et que je vous recommande chaudement. Il semble que "La tour de verre" soit peut-être l'un de ses chefs-d'oeuvres. Comme le "Livre des morts". Il ne me reste donc plus qu'à me trouver ces livres et à les lire. Oh, et n'oublions pas "Les ailes de la nuit" qui reste un titre très connu également, mais dont je ne me souviens plus trop hélas...

"L'homme dans le labyrinthe" est finalement construit sur une histoire assez simple. Muller est un homme hors du commun. Un homme qui a réalisé de grandes choses et atteints des sommets que personne ne peut atteindre. Un homme qui pour sauver l'humanité a perdu sa propre humanité. Malheur touchant son intégrité pour toucher sa vanité.

Mais voilà qu'un jour l'humanité a de nouveau besoin de lui : il faut à nouveau sauver les hommes! Cependant Muller a décidé de s'isoler au fin fond du labyrinthe de Lemnos. Son infirmité le poussant à la misanthropie extrème le poussa à s'exhiler là ou personne ne le trouverait plus. Hélas, c'était sans compter sur le savoir-faire quasi machiavélique de son ex-ami Boardman. Celui-ci accompagné du jeune Rawlins décide de traverser la labyrinthe pour convaincre noutre sauveur de venir à la rescousse de l'humanité une fois de plus.

Bon, lu comme ça. Rien de bien intéressant, je l'avoue. L'histoire du sauveur de l'humanité, c'est du déjà vu. On nous la fait assez souvent au cinéma US. Sauf que Silverberg ne fait pas juste une chistoire pour nous divertir. Il a décidé à travers cette oeuvre de nous donner sa version du mythe de Philoctète. Thème également présenté et défendu ici dans le forum d'actuSF. Cependant, d'après Jacques Goimard et son célèbre "Critique de la Science-Fiction", Silverberg ne se limiterait pas à juste nous une version space-opera du mythe. Mais une adaptation avec quelques petites retouches où transparaîtraient les avis de l'auteur. Il semble assez connu, actuellement, que le bonhomme avait de manière générale beaucoup d'intérêt pour les mythes et légendes.

La trame narrative est bien construite. Il cultive également une certaine légèreté d'écriture, évitant de tomber dans des descriptions inutiles. On a par exemple pas de détails sur les voyages spatiaux, rien de technique sur l'utilisation des robots, etc. Silverberg aime également à jouer de la pédale de frein laissant l'histoire trainer pour mieux captiver le lecteur, jouant sur la tension et le suspens en distillant lentement et judicieusement les détails et informations relatives aux personnages clés de l'histoire. Il joue certes bien de ce frein, mais peut-être à excès. Il arrive un moment ou l'on se dit qu'il aurait pu raccourcir certains chapitres, voir les inclurent en raccourcis dans d'autres. Chapitres que l'on compte d'ailleurs au nombre de 13, symbole supplémentaire de la malchance touchant l'orgueil de Muller? Hybris es-tu là?

J'ai également aimé la fin du livre, qui certes termine un peu vite, mais laisse une certaine liberté d'interprétation. Encore que si a fin semble heureuse elle ne me semble pas moins teintée d'ironie. (Je ne dirai rien de plus pour ne pas vous gacher le livre hein!)

...
Lien : http://naufragesvolontaires...
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Un homme s'est réfugié au coeur d'un artefact extraterrestre qui tue tous ceux qui veulent y pénétrer .Misanthrope,exilé volontaire ,Muller fut jadis douloureusement trahi par les terriens.Or ceux-ci ont un besoin vital de lui.Une expédition est montée pour tenter de vaincre les pièges mortels du labyrinthe et le joindre afin de le convaincre . Double histoire ,l'affrontement contre une technologie létale et l'opposition psychologique entre hommes.Sur fond de mythes (le minotaure et Dante car le labyrinthe a 9 cercles) une histoire passionnante et profondément humaniste.
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Qui suis-je ?
Se mettre à l'écart du monde pour éviter de souffrir, voilà la résolution de Muller quand il décide de rentrer dans ce Labyrinthe. Se couper de l'humanité qui l'a méprisé, voilà son choix. Comment doit-il réagir lorsque cette humanité vient lui demander de l'aide ? R. Sylverberg utilise l'univers de la science fiction pour développer plusieurs thèmes philosophiques. Doit-on pardonner ? L'homme est-il fait pour vivre seul ? le choix de mourir et le passage à l'acte. La compassion. Énormément de réflexions dans ce roman par contre coté SF c'est peu développé.
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La brute, le bon, le truand, un labyrinthe, une mission.

L'histoire de trois hommes et de leur rapport à l'autre, aux autres. La mission est le mobile de leur interaction, le labyrinthe le terrain.
L'un est réfugié, l'autre est novice, le dernier est stratège. le labyrinthe impénétrable isole le premier de tout contact extérieur, la mission des derniers est cruciale et exige le délogement du misanthrope.

Très bon roman de SF, limpide. Space opéra qui rime avec réalisme scientifique et évocations extraterrestres (extragalactiques en l'occurrence). L'intrigue, confinée essentiellement dans un dédale énigmatique, embrasse les frontières explorées de l'univers. Lu d'une traite en deux jours, je me cherche déjà un nouveau Silverberg.
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