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Je crois que c'est le premier roman de Simenon que je lis.
J'ai beaucoup aimé cette ambiance : un village dans les années 30 du siècle dernier ; rien que le contexte propose une histoire à lui tout seul.
L'intrigue m'a un peu fait penser à mes lectures d'Agatha Christie : on découvre chaque personnage, on a une foule de petits indices sur chacun.
Par contre j'ai été un peu déçu par la fin : j'ai justement l'impression que ce n'est pas une fin.
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Le coeur de la comtesse de Saint-Fiacre lâche pendant la première messe du Jour des morts après qu'elle ait parcouru une coupure de journal placée dans son Missel.

Georges Simenon guide les pas hésitants d'un Maigret effarouché dans la petite bourgade où ce crime avait été mystérieusement anticipé par un avis anonyme. Effarouché car Saint-Fiacre c'est le Combray de l'homme à la pipe et le profil pointu de la comtesse n'est pas très éloignée de celui aviaire d'Oriane de Guermantes. Interdit par ce temps retrouvé, le commissaire assiste effaré aux passes d'armes entre trois hommes qui comptaient aux yeux de la dame : son fils unique -un flambeur minable-, son jeune amant et son régisseur.

Dans ce roman où son héros n'est qu'un spectateur stupéfié par ses bouffées d'enfance, Simenon abuse de l'imparfait qu'il applique comme un arrêt sur image, multiplie ellipses et fondus enchaînés, et aboute les actions de ses protagonistes tels des papiers collés. le style, sec et heurté, s'accorde parfaitement aux tumultes intérieurs d'un Maigret ectoplasmique, englué dans ses souvenirs comme un insecte dans l'ambre.

La fin brutale surprend réellement avec son orgie de dialogues cathartiques et son pied de nez désenchanté.

Du bistre avec quelques griffes de craie blanche.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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On lit un bon Maigret comme on regarde un bon film. Assis dans un bon fauteuil, il y en a pour deux heures environ. D'avance, on a une idée de ce qu'on va vivre : une atmosphère reconstituée avec brio, un regard pénétrant sur quelques personnages, une espèce de huis-clos psychologique, même si le décor est vaste, le tout pimenté par une intrigue plus ou moins tenante. Cela laisse cependant au lecteur une large place pour la surprise.
En matière de surprise, l'Affaire Saint-Fiacre en est une bonne, une excellente même. C'est un Maigret, qui nous plonge dans l'univers très personnel de Maigret, et où il ne jour pourtant qu'un second rôle, tant il est dépassé par les autres personnages. Nous sommes à Moulins, avec une dizaine d'acteurs sur scène, mais on pourrait transposer assez facilement l'histoire dans d'autres lieux et d'autres milieux. Car dans l'Affaire Saint-Fiacre, la scène prime sur le décor. Simenon nous emmène souvent dans des ambiances de cinéma, mais ici nous sommes au théâtre!
Et on nous joue une pièce originale, avec des personnages forts et une intrigue qui s'ouvre et se ferme sur des idées (des coups de théâtre) hors du commun.
En bref, Simenon nous a livré là un grand travail d'artiste.
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L'affaire Saint-Fiacre, c'est le retour de Maigret sur les lieux de son enfance, dans le château où son père était le régisseur du comte. Et de régisseur, il en sera beaucoup question, comme de secrétaire tournant au gigolo ou d'un certain enfant de coeur. L'intrigue est originale, comment tuer avec un simple article de journal, et le dénouement un peu compliqué. Car n'y aurait-il qu'un seul coupable ? L'occasion pour Simenon de dresser une belle panoplie de personnages composant la société du village : médecin, curé, régisseur, aubergiste… et pour le commissaire de retrouver ses souvenirs. Mais est-ce ce retour à Saint-Fiacre qui met Maigret mal à l'aise, au point de l'empêcher de réfléchir : « La journée devait être marquée jusqu'au bout par le signe du désordre, de l'indécision, sans doute parce que personne ne se sentait qualifié pour prendre la direction des événements ». Ce sera donc au jeune comte de Saint-Fiacre de révéler la vérité lors d'une scène finale surprenante.
Parmi les nombreuses adaptations des romans au cinéma (ou en feuilleton), L'affaire Saint-Fiacre reste pour moi une des meilleures avec un Jean Gabin très crédible en Maigret. Un très bon film et l'un des tous meilleurs Simenon.
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Je ne répète pas les informations fournies par les autres lecteurs (donc pas de résumé).

Ce Maigret reprend les thèmes habituels de l'auteur comme cela a été dit, alors où est la nouveauté ?
Elle tient dans le fait que le commissaire se retrouve sur les lieux de son enfance, et cela semble lui brouiller les esprits ! Elle tient dans le fait qu'il "assiste" impuissant au meurtre puisqu'il était présent à la première messe, parmi les rares personnes présentes, et n'a rien vu de la mort de la comtesse de Saint Fiacre.
Pour une fois, ce n'est pas Maigret qui a les cartes en main, il observe les événements et les autres personnages, pour laisser l'un d'entre eux tirer les conclusions à sa place. S'il se montre toujours aussi observateur, il ne semble pas capable, cette fois, d'associer les idées afin d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Tout occupé à remâcher les souvenirs d'enfance, il peine à trouver la piste dans le morne domaine, pourtant si plein d'éclats dans sa jeunesse.
Simenon fouille la conscience humaine, sans manichéisme, et sans jamais juger.
Plus Cluedo que jamais, cette enquête est un régal.
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Voilà bien un Maigret atypique, appelé pour un meurtre qui aura lieu dans l'église de son enfance, le jour des morts.

Un retour au château dans lequel son père était régisseur, un voyage tout en déceptions devant cette noblesse déchue, la fortune évaporée et les rapaces convoitant les maigres miettes de la comtesse qui, comme prévu, sera assassinée devant les yeux du commissaire.

Un déroutant commissaire nostalgique et impuissant se contentant de rester spectateur d'un drame qui semble inéluctable
Lien : https://www.noid.ch/laffaire..
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« L'affaire Saint-Fiacre » est une classique enquête policière se déroulant dans le climat pesant d'un village perdu dans lequel le passé des notables ainsi que celui du commissaire Maigret, se trouvent mis à nu.

Le fameux commissaire se montre dans cette affaire bien passif et laisse l'initiative au fils de la victime, personnage haut en couleurs qui parvient à faire éclater la vérité, quitte à bousculer les évidences…

Avec son rythme lent et son contexte un peu poussiéreux sur fond de petite noblesse décadente de province, « L'affaire Saint-Fiacre » parait aujourd'hui un tantinet dépassée…
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Comme toujours chez Simenon, les enquêtes du commissaire Maigret reposent moins sur la recherche d'indices que sur la plongée dans un milieu, une atmosphère particulière.
Réalisme quotidien, banalité des lieux, solitude des êtres, quelques-uns des thèmes qui reviennent...
Entre le quai des Orfèvres et son appartement du Boulevard Richard-Lenoir, Maigret s'installe dans une enquête comme on s'installe dans un fauteuil.
Rythme volontairement lent, simplicité du style, importance des gestes quotidiens, tout cela fait que l'on s'installe dans la lecture de ces enquêtes avec confort malgré le malaise lent et continu qui se déploie dans chacun de ses livres...
Ici l'histoire se passe dans un village de l'Allier, près de Moulins. La comtesse de Saint-Fiacre a succombé à une crise cardiaque due à une émotion violente. Maigret, averti qu'il s'agit d'un meurtre, mène l'enquête. Celle-ci va le ramener sur les lieux de son enfance, son père ayant été régisseur du château.
Une des enquêtes les plus connues, et les plus réussies du célèbre inspecteur, une des plus adaptées à la télévision aussi...
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C'est un message anonyme (« Un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des morts. » ) qui conduit Maigret sur les lieux de son enfance. Il y retrouve certains personnages, en découvre d'autres et suit les événements qui se déroulent autour du château où travaillait son père. Dans ce récit, le commissaire est plus observateur que véritablement acteur. J'ai aimé me plonger pour un moment dans l'atmosphère plantée par Simenon et surtout la scène finale du dîner, toute en tensions et très habilement menée.
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Lire un Maigret c'est l'assurance pour moi de passer un bon moment, avant tout pour la maîtrise de l'imparfait de Simenon, qui donne ce ton et cette atmosphère si particulière a ses romans.

Celui ci m'a frappée car il résonne comme un écho a Agatha Christie. Un crime sera commis le ...et un crime a bien le jour j devant témoins, sans violence ni sang. On soupçonne chaque personnage et la scène finale les regroupe tous au château, où chacun a tour de rôle verra s'effondrer son alibi.

C'est cependant très noir, bien loin d'un cosy mystery et Maigret n'est pas Hercule Poirot.

Cela reste un roman un peu différent des autres tomes, avec un Maigret plus timide, presque manipulé dans le village de son enfance.
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