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L'Affaire Saint-Fiacre occupe une place à part dans la série des Maigret : Maigret est encore jeune, on le sent encore relativement peu aguerri, il se retrouve dans le village de son enfance, et ce n'est pas vraiment lui qui mène l'enquête... Pourtant, il se dégage de ce roman un charme et une force incroyables. Maigret est bien là, il en impose, pourtant des choses lui échappent, et toute la galerie de personnages (le Comte, l'amant, le docteur, le curé, etc...) forment un instantané de la vie de Province de cette époque, sur fond de meurtre un peu glauque. le texte est court mais efficace, c'est un magistral roman d'ambiance, et l'un de mes Maigret préférés.
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Alors qu'il prend son petit déjeuné dans l'auberge de son village natal, Maigret relit un message lui indiquant qu'un crime sera commis lors de la première messe du jour de la fête des morts.
La chose semble à priori peu probable, mais Maigret se rend tout de même à cet office.
Une dame décède bien lors de cette messe, il s'agit de la Comtesse de Saint Fiacre.
Alors que le médecin déclare le décès par embolie, le Commissaire est septique et décide de mener sa petite enquête.

En mode nostalgie notre Commissaire Maigret dans cette enquête qui le ramène sur les traces de son enfance. La réalité qu'il découvre aujourd'hui ternit ses souvenirs d'enfance : le château a perdu de sa superbe, la Comtesse a pris de l'âge et les villageois ne le reconnaissent même pas.
L'enquête aboutira, mais selon une méthode peu classique.
Toujours un plaisir de se plonger dans l'univers de Simenon.

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Un des premiers romans de Simenon, et pourtant un des plus connus. Il met en scène le commissaire Maigret pour un retour aux sources dans son village natal de Saint-Fiacre.

"Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts". c'est par ces mots que le commissaire est prévenu la veille. Il se rend donc sur place pour assister au meurtre de la comtesse de Saint-Fiacre.

Lire Simenon aujourd'hui, c'est se retrouver dans une atmosphère désuète, dans un village du Bourbonnais à proximité de Moulins, dans cette France paysanne où la fracture sociale est évidente entre les châtelains, propriétaires, riches et oisifs, et les métayers, travailleurs, respectueux mais envieux. Tout se passe lentement, comme dans un univers immuable et ordonné à tout jamais, entre messes, petits commerces, soleil gris dans la brume de Toussaint et cette auberge où cuit et recuit un éternel café.

Pour Maigret il s'agit d'un retour dans le village de son enfance, et les souvenirs qui reviennent à la moindre occasion influent sur l'enquête qu'il mène. Personnellement atteint par le drame, les souvenirs perturbent même le commissaire au point qu'il en arrive à une certaine passivité. Un lâcher prise qui n'empêche pas un final de haute volée, à la Walter Scott.
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Dès les premières pages, on est intrigué, où est Maigret, quel est cet endroit où le personnel est discret, laisse le plateau derrière la porte, avec des portes qui ferment avec des ficelles enroulées autour de clou, où l'on se lave pas à l'eau courante, et où l'on vous réveille discrètement aux aurores pour aller à la messe ? Même l'adaptation excellente avec Jean Gabin ne vous baigne pas totalement dans le début du roman... le lecteur se dit, même connaissant l'histoire, où est le commissaire Maigret ? C'est le 7 e livre de Simenon ( j'ai 6 Maigret, et un livre sur l'inquiète ambiance de l'URSS : les gens d'en Face, avec le journaliste Gareth Jones, ce dernier par le biais d'article, Simenon est un écrivain précoce pour mettre dans un roman l'inquiétante ambiance derrière le Rideau de fer, le Belge qui décrit si bien la France, et qui écrit les aventures du plus français des détective : le très populaire Maigret!) que je possède que j'ouvre enfin, l'Affaire Saint Fiacre, une histoire qui l'amène loin de Paris, à l'endroit de sa jeunesse et on a beau le savoir... on se dit mais ou est-il ?
Alors oui, si le Noël de Maigret nous parle d'une enquête chez lui, nous expliquant comment il passe Noël, si Maigret se fâche nous parle de sa retraite, et d'une enquête qui s'impose à lui... par le biais d'une vieille dame, ici ce sont les fantômes de son enfance, (rappelé aussi dans Maigret se fâche par le biais de l'impopulaire de la classe!) l'enfance se rappelle à lui... de façon brutale! Et Simenon n'est pas le seul auteur à faire cela, Conan Doyle nous parle de la première enquête de Sherlock Holmes, bien avant l'arrivée du Dr Watson! et une autre enquête se passe pendant sa retraite au loin, sans Watson, Agatha Christie utilise les croyances des campagnes souvent, plus particulièrement dans le Cheval Pale, mais aussi Halloween et Noël ( le Noël de Poirot ou le gâteau de Noël... le titre n'est pas le même suivant adaptations et traductions!) ainsi que la vieillesse de Poirot dans une maison de retraite sinistre... avec SImenon et Conan Doyle, on ne traite pas de la fin de vie, de la retraite où l'on a encore de l'énergie... Chez Agatha Christie, c'est à Sainte Mary Mead, avec Miss Marple qu'il faut trouver cette ambiance, et pourtant, on fait à un moment donné dans une des histoires, une allusion à l'amour perdu de Miss Marple qui ne s'est jamais mariée par sacrifice utile pas par sacrifice à sa carrière comme Sherlock Holmes, et donc si Sherlock Holmes est l'enquêteur parfait ( mais pas l'humain parfait, il a besoin de substitut pour améliorer la performance de son cerveau!) et bien il serait dommage de ne se limiter qu'à un seul personnage, car le détective, héro des temps moderne, a tant de facette! Et il nous montre une vision plus juste de la société, et ne traite pas que de criminel, mais aussi des bons citoyens, des mauvais, un cliché de la société qu'on a tord de négliger, et qui ne passe pas forcément par des excès de violence.... mais révèle ce qu'est en profondeur chaque individu derrière parfois une apparence lisse, cachant bien des défauts... des fantômes... Alors lisons les grands classiques des romans policiers, sans se laisser culpabiliser, ils ont aussi leurs grands écrivains... n'en doutons plus!
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Fin octobre 1932. Maigret reçoit au Quai des Orfèvres la lettre anonyme suivante, transmise à toutes fins utiles par la Police municipale de Moulins (Allier). « Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du jour des morts ». Saint-Fiacre : là où il est né, le pays de son enfance heureuse, où son père, régisseur du Domaine des Saint-Fiacre, est enterré, où la Comtesse l'a financièrement aidé à faire des études. Un petit bourg, son église, son château, son auberge (Le commissaire y couche ; humble, il se refuse aux chambres du Domaine), une Comtesse (dont enfant il fut secrètement amoureux) aux bords de la ruine, ses habitants, son curé, son médecin ...

… et la Comtesse, le Jour de la Toussaint, décède de mort naturelle sur son prie-Dieu, son missel entre ses mains. Maigret, sur place, est perplexe jusqu'à ce qu'il découvre, entre les pages, une coupure de journal qui annonce le suicide de son fils. C'est une fausse nouvelle. On la savait malade du coeur… un crime quoi qu'on en pense.

La suite appartient au récit …

Maigret erre, nostalgique, sur les traces de son passé. Mais, de ce qu'il se souvient, rien n'est vraiment conforme à ses souvenirs, d'autant que le drame en cours perturbe ses perceptions. Saint-Fiacre, un microcosme social renouvelé, un huis-clos, recroquevillé sur lui-même au coeur d'un hiver précoce. Repli des choses et des êtres au coeur d'un froid à pierre fendre, chacun dans sa propre solitude.

Le fils, Maurice de Saint-Fiacre, un impécunieux arrogant, qui porte haut et beau mais a le cul bien sale ; qui, là-bas à Paris, dit t'on, mène grand train aux frais de sa mère ; qui, de temps à autre, dette d'importance aux trousses, revient pour racler ce qui reste de tableaux de prix, de livres rares, de mobiliers précieux, de bijoux de valeur ... Une voiture de sport, de gros cigares, de bons vins, des petites pépées grand luxe ; et, avec çà, pas un sou en poche et sa main dans celle des autres. Bref, un salopiot d'une espèce profondément détestable, aux pourboires généreux d'un argent qui n'est pas le sien. Un « fin de règne » grand teint, fieffé menteur, embobineur, m'as-tu-vu et fanfaron… mais qui, acculé, reprendra peut-être de dignes couleurs aristocratiques ? … de quoi se racheter une conduite ?

Le régisseur et son fils. Ce dernier est en quelque sorte l'alter-ego de Maigret (ce qu'il serait devenu s'il n'avait pas quitté la région). En ville, c'est un caissier de banque, derrière son comptoir, à jouer au Monsieur-cravate, bien propre sur lui, poli, disponible et obséquieux. Et qui, dit t'on, fut un brin opportuniste en étant, un temps, au mieux avec la comtesse …

Un curé d'antan, taiseux, engoncé dans sa foi, coincé par le secret lié à la confession, les péchés de chair de la Comtesse d'une part, la dilapidation de ses biens par les gigolos successifs de l'autre.

Un toubib de famille entre incompétence professionnelle, imprévoyance et parties de chasse.

L'amant de coeur de Madame la Comtesse. Celui en cours, escorté par son avocat ; n'est t'il pas le coupable idéal ? Critique d'art à défaut d'autre chose. Un être falot qui n'a que l'avantage de la jeunesse.

La Comtesse. Une veuve plus en mal d'affection qu'en désir de chair ; une bigote sur le tard, malheureuse et indifférente à tout (si ce n'est à son fils et ses problèmes d'argent). Une fortune qui ne lui est plus rien depuis que le comte n'est plus. Elle a couché sur testament, par devant notaire, le premier gigolo d'occasion venu ; dépit que tout cela.

L'affaire Saint-Fiacre est l'un des Maigret les plus connus (3 adaptations ciné recensées : avec Gabin, Jean Richard, Bruno Cremer). L'un des plus atypiques, aussi. Maigret, nostalgique d'un temps enfui, ballotté par les évènements en cours, n'est pas en prise avec la réalité, son passé interfère avec le présent. Il délègue, sans s'en rendre vraiment compte, l'enquête officieuse à un suspect sur lequel semblent peser beaucoup d'indices.

L'épilogue se rapproche de la résolution d'une énigme de Cluedo : la bibliothèque, le revolver chargé sur la table à égale distance de six suspects tour à tour sur la sellette (l'un deux devra se suicider). Chacun lance ses dés, qui pour se disculper, qui pour accuser. Trois cartes dans la pochette noire attendent : l'église, l'article de presse et le meurtrier. Une autre façon de voir le roman est de considérer le roman comme policier façon Agatha Christie.

Les dialogues du film de Jean Delannoy (1959, avec Gabin) sont signés Michel Audiard. Son empreinte linguistique particulière est palpable et reconnaissable. Gabin surtout, dans le rôle de Maigret, y trouve des propos ronds, chantants, alertes et percutants, métaphoriques. L'effet Simenon s'efface. Perturbant.

L'impact de l'acteur sur le film est plus important que le personnage de papier sur le roman, il y prend plus de place. Gabin, lors de l'épilogue Cluedo, ne s'efface plus à l'arrière-plan, n'est plus le figurant dans l'attente mais le commissaire qui lève le voile et accuse, pousse une beuglante homérique à l'encontre du coupable ; lui qui ne jugeait jamais règle ses comptes, avec férocité. L'intention première de Delannoy fut, sans doute, d'offrir à Gabin un écrin idéal à son jeu d'acteur, un bouquet final éblouissant, un feu d'artifice qui libère dans la colère les tensions retenues face à l'ignominie d'un acte qui, à y réfléchir, est pleinement criminel.

Les deux fins sont différentes quant au sort réservé au meurtrier ; la Justice passera dans le film tandis que le roman renvoie aux seules consciences, offre une fin ouverte qui mortifie le Commissaire (mais que faire d'autre ?).

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La comtesse de St Fiacre meurt d'une crise cardiaque. Peut-on vraiment qualifier ce décès de meurtre et qui a pu provoquer cet "accident" ? Maigret, fils de l'ancien régisseur du domaine, replonge dans son enfance et enquête.
Rendu célèbre par le film avec Jean Gabin, ce roman n'est peut-être pas la meilleure enquête du commissaire Maigret mais illustre la vie dans un village au début du siècle précédent. L'atmosphère est peut-être encore plus essentielle que dans les autres romans.
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J'ai fait l'erreur il y a longtemps, de sacraliser ce qui serai ma première lecture de l'une des enquêtes du commissaire Maigret. C'est forcément une erreur puisque cette espèce d'attente déraisonnable m'a conduit à une déception et pour être honnête, je me sens un peu bête...
Maigret, pour moi, c'est Jean Gabin et surtout Bruno Crémer. Mon père, féru de policiers old school, n'en ratait pas un épisode lorsque cela passait sur France 2 dans les années 90 et, bien que petite fille, je regardais avec lui. Je me souviens du générique avec netteté, de la fumée et d'une atmosphère pluvieuse. Je me souviens plus vaguement des enquêtes -étrangeté de la mémoire, je me rappelle que l'une d'elle se terminait parce qu'une victime portait une robe bleue- quoique au fil des ans, je sois parvenue à les suivre moi aussi. Mon père m'aidait à récapituler les indices et me parlait de Simenon, de l'ambiance de ses romans, du Paris gouailleur des années 50... Les enquêtes du commissaire Maigret, c'était mon père au même titre que Hitchcock, Agatha Christie et Henry-Georges Clouzot...
Alors forcément, quand je lirai enfin Simenon, ce serait aussi bien que les films, aussi bien que mes souvenirs et quelque part, c'est peut-être pour ça aussi que j'ai mis du temps à y venir.
Or donc, cela n'a pas été aussi bien du tout que dans mes souvenirs et je dois avouer m'être ennuyée dans cette "Affaire Saint-Fiacre" dont la lenteur m'a exaspéré… Pourtant, les longueurs, les contemplations, j'aime ça moi d'habitude… Mais là...! Non vraiment, c'était trop...
Alors peut-être ai-je mal choisi mon enquête, j'aurai sûrement dû en choisir une plus parisienne pour entrer dans l'oeuvre de l'homme de Liège… Mais j'étais un peu perdue au milieu de tous les titres possibles (allez chercher un roman qui se résout avec une robe bleue quand vous n'avez pas plus d'éléments…) et j'ai donc jeté mon dévolu sur le seul titre qui me restait, "L'Affaire Saint Fiacre", parce qu'en quatrième, notre professeur nous en avait fait étudier l'incipit.
Pourtant, cette peinture de la France rurale des années cinquante me semblait prometteuse en terme d'ambiance et l'idée de départ était des plus séduisante...
Le commissaire Maigret est de retour en Auvergne sur les terres de son enfance et chaque pas fait ressurgir en lui des souvenirs oubliés: le regard de sa logeuse, le froid mordant du petit matin, la silhouette du château qui se découpe sur le ciel blanc. Il faut dire que son père était le régisseur du château et que le petit garçon a grandi entre les frondaisons du parc et les pavés de la place principale du village... Son retour au pays pour émouvant qu'il soit n'a pas été provoqué par un désir de retour aux sources cependant mais par un courrier anonyme adressé au quai des orfèvres prédisant un meurtre dans le paisible bourg auvergnat et plus surprenant encore, le message se targue même de connaître par avance le lieu et le moment du décès... le commissaire était un peu dubitatif, il s'est pourtant rendu sur place pour se rendre compte -mais trop tard- que le corbeau disait vrai: lors de la première messe des morts, la comtesse de Saint-Fiacre s'effondre, victime d'un malaise cardiaque.
L'homme de l'art dès lors n'a plus le choix: officieusement mais sûrement, il va enquêter pour tenter de résoudre une affaire plus délicate que prévu, observant inlassablement ses semblables lesquels dissimulent bien des non-dits et des secrets en même temps qu'il se remémore un passé enfui depuis longtemps.
Il y avait tout pour me plaire dans ce court roman: une atmosphère délicieusement désuète, un monde récréé qui doit ressembler à ce que fut celui de mes grands voire arrières grands-parents, une intrigue tortueuse mais bien ficelé... Oui mais voilà, j'ai trouvé qu'il résultait du tout une impression de langueur, de longueur même qui m'a ennuyée au point de me faire parfois perdre le fil de l'enquête... C'est d'autant plus dommage que tout concordait pourtant à faire de cette lecture une réussite... Trop longue à venir la réussite!
Alors oui, je suis déçue et un peu triste, mais surtout déçue. Je ne renoncerai pas pourtant: j'en lirai un autre au moins que je veillerai à choisir avec plus de soin. Qui sait?
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1932 : date de parution de ce 8ème ? Maigret.
Pour les fidèles, c'est une référence. Je l'ai lu dans une version scolaire: les classiques Nathan. Série college : dès la 5 ème. Les enseignants ne se sont pas trompé en proposant ce texte.
C'est un roman quasi autobiographique : le commissaire revient dans son village natal où son père était régisseur du comte. Hormi Marie l'hoteliere, personne ne le reconnait.!
Il fait le déplacement depuis le quai des orfèvres car il a appris par courrier anonyme qu'un crime allait y être commis, sur la personne de la comtesse !
S'en suit une étude de caractères des différents personnages impliqués. Chacun ayant d'excellents motifs pour avoir commis ce crime. Etonnant, car il s'agit d'une défaillance cardiaque sur un coeur fragile !
La scène finale reunit les protagonistes dans la grande salle du chateau _ plus haute que large _" façon Walter Scott"....
Je dirais plutot "façon Walter Scotch " compte tenues des boissons ingurgitées !

Le temps passe, mais ce livre ne prend pas une ride. Laissons nous porter par l'atmosphère villageoise de l'entre deux guerres , puis par cette reunion, non plus dirigée par notre policier, mais par l'un des suspects.. Même si....

J'ai d'autant plus apprécié, que je vient d'ingurgiter un roman_ court heureusement _ d'une auteure a chapeau noir et rouge à lèvres flamboyant, où les personnages relèvent plus d'une B. D. binaire : bons-méchants, beaux-laids, que d'une étude psychologique réelle d'un bon roman.

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On ne présente plus Georges Simenon... Si ? Alors si vous insistez, mais juste parce que c'est vous.. Georges Simenon (1903-1989), est, bien sûr, la personnalité belge la plus connue au monde avec Hercule Poirot et Alex Vizorek. En littérature c'est un géant, autant par sa productivité phénoménale, que par la qualité littéraire de ses écrits. Rendez-vous compte : près de 400 romans, et 155 nouvelles, 25 écrits à caractère autobiographique et des milliers d'articles et reportages divers... Voilà qui donne le vertige !
Dans le seul domaine policier, 193 romans (dont 103 "Maigret")
Dans le seul domaine "Maigret", 75 romans et 28 nouvelles
Dans les romans "Maigret", beaucoup de chefs-d'oeuvre, la plupart adaptés au cinéma ou à la télévision (dans deux séries mythiques, l'une avec Jean Richard entre 1967 et 1990, l'autre avec Bruno Cremer de 1991 à 2005)
L'Affaire Saint-Fiacre, paru en 1932, est un de mes préférés. Sans doute parce que Maigret, retournant sur les lieux de son enfance, livre une part de sa personnalité rarement divulguée : la nostalgie de cette époque, où fils du régisseur du château, il était enfant de choeur à l'église du village. Une lettre anonyme, annonçant un crime au cours de la messe, le plonge des années en arrière, et le pousse à venir enquêter sur les lieux-mêmes de son enfance.
Le crime est insolite, puisque l'arme du forfait est une coupure de presse indiquant une fausse nouvelle, glissée non pas dans l'album mais dans le livre de messe de la comtesse (la même que le petit Jules - Maigret - vénérait dans sa jeunesse)
Je ne divulgacherai point, n'insistez pas, sachez seulement que le coupable, c'est le meurtrier (comme ça je ne m'avance pas trop). D'ailleurs dans cette histoire, Maigret, tout à ses souvenirs, laisse l'enquête se dérouler toute seule.
C'est sans doute ce qui donne à ce roman un caractère particulier : il y flotte un air de nostalgie, doublé de désillusion aussi, car Maigret, comme c'est souvent le cas, retrouve un monde assez différent de ce qu'il avait connu, le monde ancien de ses souvenirs se heurtant au monde présent de la réalité.
On ne boude jamais son plaisir en lisant Simenon. Que ce soit dans les enquêtes de Maigret ou dans les romans "durs", le génie de l'auteur est toujours manifeste, aussi bien dans le déroulement de l'intrigue que dans l'exploration psychologique des personnages, ce qui nous prouve que Simenon est certes un grand auteur, mais également un subtil analyste de l'âme humaine...
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Simenon, c'est vraiment la grande classe…c'est si bien écrit , un hiver lugubre dans la région de Moulins , il y à vraiment plus sexy comme lieu pour une enquête policière…. on se retrouve plongé dans la France rurale ses années 50… ça vaut le détour! le décorum est absolument nécessaire à cette ambiance unique da s laquelle Simenon nous plonge … une fois bien en place on a droit à une apothéose exceptionnelle des 50 dernières pages : magistral!
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