Le révolver de maigret
Dans une couverture de carton qui avait été arrachée à un cahier d'écolier, se trouvaient des coupures de journaux, certaines illustrées de photographies.
Maigret, sourcils froncés, lisait les titres, parcourait les textes, cependant que Janvier le regardait d'un drole d'air.
Tous les articles, sans exception, parlaient du commissaire, et certains dataient de sept ans. C'étaient des comptes rendus d'enquêtes, parus au jour le jour, avec, souvent, le résumé de la séance des Assises.
—Vous ne remarquez rien, patron? En vous attendant j'ai pris la peine de les lire de bout en bout.
Maigret remarquait quelque chose dont il préférait ne pas parler.
—On jurerait, n'est-ce pas, qu'on a choisi les affaires où vous avez eu plus ou moins l'air de défendre le coupable.
Un des articles s'intitulait même : "Le commissaire est bon enfant».
Un autre était consacré à une déposition de Maigret, aux Assises, déposition au cours de laquelle toutes ses réponses montraient sa sympathie pour le jeune homme qu'on jugeait.
Plus clair encore était un autre article, paru un an auparavant dans un hebdomadaire, qui ne traitait pas d'un cas particulier, mais de la culpabilité en général, et qui s'intitulait: «L'humanité de Maigret».
—Qu'est-ce que vous en pensez? Ce dossier prouve que le bonhomme vous suit depuis longtemps, s'intéresse à vos faits et gestes, à votre caractère.
Des mots étaient soulignés au crayon bleu, entre autres les mots «indulgence» et «compréhension».
Enfin un passage était entièrement encadré, celui où un journaliste racontait le dernier matin d'un condamné à mort et révélait qu'après avoir refusé le prêtre, le condamné avait demandé la faveur d'un dernier entretien avec le commissaire Maigret.
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon.
Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.