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EAN : 9782262034658
276 pages
Perrin (31/05/2012)
4.33/5   3 notes
Résumé :
A travers l'histoire "critique" de la monnaie, une analyse inédite et iconoclaste des causes de la crise économique et financière actuelle.

Pour Philippe Simonnot et Charles Le Lien, la crise économique actuelle ne trouve pas son origine dans les
excès du marché ou la dérégulation de la finance, mais dans l'interventionnisme extrême d'Etats irrespectueux de la vraie nature de la monnaie.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
UN OUVRAGE PASSIONNANT ET INSTRUCTIF, QUI MERITERAIT D'EN ETRE A SA N-IEME REEDITION….
L'ambition des auteurs, Philippe Simonnot et Charles le Lien : que ce livre permette l'ouverture d'un grand débat sur la monnaie. L'ouvrage, qui se lit presque d'une traite, est, à cet effet, destiné aux non spécialistes. A tous ceux qui veulent connaître les VRAIS rouages de cet instrument qui fait partie de notre quotidien. A tous ceux qui veulent comprendre pourquoi ils sont de moins en moins « riches » en travaillant plus.

Comme l'explique le Pr. Jacques Garello (économiste) à propos d'un autre ouvrage : « Nos concitoyens ont été formatés par le système d'enseignement et la classe politique pour NE PAS REAGIR contre la spoliation fiscale « nouvelle cleptocratie d'État » qui s'est développée depuis 1945».
Et LES MANIPULATIONS MONETAIRES, si clairement décrites par les auteurs, représentent justement LA PLUS RADICALE des spoliations. La plus subtile aussi, car il faut un minimum de culture économique pour en comprendre les ressorts. Une des raisons pour laquelle, le système d'enseignement français, monopole d'Etat, est chargé de veiller au grain. Particulièrement en économie, où L'ENDOCTRINEMENT EST ENTIEREMENT SUBSTITUE A LA TRANSMISSION DE LA CONNAISSANCE. Et c'est mission accomplie : au sein des pays développés, les Français sont classés premiers au hit parade de l'analphabétisme économique.


ANTIDOTE A CET ESSORAGE DE CERVEAU, l'ouvrage nous dévoile dans une perspective historique tous les abus des hommes de l'Etat. Et comment ils sont arrivés à leurs fins : réussir à faire entièrement main basse sur la monnaie. C'est-à-dire potentiellement sur le fruit de nos efforts : nos revenus et notre épargne (de plus en plus difficile à constituer, il est vrai). Les auteurs insistent aussi sur le méfait le moins connu, mais le plus dévastateur de la fausse monnaie publique : l'excès d'investissements, créateur de bulles puis de crises. Effets attribués bien évidemment au marché par les responsables, c'est-à-dire les hommes de l'Etat et leurs complices.
On en apprend beaucoup aussi sur les dessous des mécanismes bancaires. Et les auteurs nous donnent l'occasion de « rentrer de manière accessible dans la boîte noire de la réglementation bancaire internationale ».
Sont démasqués aussi les pseudo-économistes falsificateurs de l'analyse économique, car au service des hommes de l'Etat.


Je mets cinq étoiles, bien que ne partageant pas l'engouement des auteurs pour l'étalon-or. Ce système ayant la faiblesse de rester dans la sphère des hommes de l'Etat. La concurrence entre les monnaies, défendue dès le début des années soixante dix, par le prix Nobel d'économie 74, Friedrich Hayek (ancien partisan de l'étalon-or [cf. « La Constitution de la liberté »]), me paraît plus optimale, car dans ce cadre, l'émission monétaire est privée, ne dépend plus d'un monopole d'Etat et n'est plus limitée par des frontières politiques. Ce système se met en route aujourd'hui, avec l'apparition des crypto-monnaies, fonctionnant sans banques centrales ni tiers de « confiance ».

J'ai complété cette critique avec 38 citations qui donnent quelques éléments-clé de l'ouvrage.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Supposons qu’avec un lingot d’or je frappe deux fois plus de pièces d’un sou que je ne le faisais auparavant, par altération du poids et du titre de chaque sou. Cet accroissement du nombre de pièces ne va générer aucun accroissement de marchandises. Par conséquent, les prix de ces marchandises vont doubler, ou, ce qui revient au même, la valeur de chaque sou (en pouvoir d’achat) va être réduite de moitié. Autrement dit, et ceci va L’ENCONTRE DE TOUTES LES THEORIES QUI PRETENDENT QUE L’ON PEUT STIMULER L’ACTIVITE ECONOMIQUE EN EMETTANT PLUS DE MONNAIE, il n’y a strictement aucun rapport quantitatif de cause à effet entre « la sphère monétaire » et « la sphère marchande ». Insistons sur ce point, car IL CONTREDIT LA VULGATE PROCLAMEE PAR LES GOUVERNEMENTS, ENSEIGNEE PAR LA PLUPART DES ECONOMISTES et DIFFUSEE DANS LES MANUELS : la sphère marchande peut s’accroître avec la même quantité de monnaie en circulation, il suffit pour cela que les prix diminuent ou, ce qui revient au même, que le pouvoir d’achat de la monnaie augmente.
[…] si, comme on le prétend ici, l’altération des monnaies n’a d’autre résultat que de modifier les prix, pourquoi y recourir ? Ici encore, NICOLAS ORESME EST UN GUIDE INCOMPARABLE. Ce qu’il nous dit dans son langage, c’est que l’inflation monétaire profite à ceux qui la produisent, en l’occurrence à L’ETAT, qui, après avoir conquis le monopole du monnayage et chassé les faux-monnayeurs, DETIENT MAINTENANT LE MONOPOLE, si l’on peut dire, DE LA FAUSSE MONNAIE. L’Etat – et tous ceux qui vivent à ses crochets- est LE PREMIER PROFITEUR DES ALTERATIONS QU’IL PORTE A LA MONNAIE, et c’est précisément la raison pour laquelle il s’y livre. Raisonnement très moderne à la manière des économistes de l’école américaine du « Public Choice », qui explique les actions de l’Etat par la poursuite non pas du bien commun, mais des intérêts particuliers de telle ou telle branche de la puissance publique ou des intérêts privés qu’elle représente ou défend abusivement.
(p. 49-50)
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Rappelons comment le coup d’Etat monétaire a été perpétré par Richard Nixon, ce fatal 15 août 1971, et vécu par les contemporains.
«J’ai donné ordre au secrétaire [au Trésor des Etats-Unis] Connally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar en or. » Cette simple phrase prononcée par le président des Etats-Unis au soir du 15 août plonge le monde entier dans la stupeur, d’abord, puis dans l’incertitude. Stupeur : le roi dollar est jeté à bas de son trône d’or – il était la seule devise à en jouir et le seul à devoir encore exercer cette responsabilité qui maintient le « monde libre » dans l’ordre de la monnaie marchandise grâce à la convertibilité-or. […] Dans toutes les capitales du monde, on s’interroge sur les conséquences juridiques, financières, économiques, politiques du « coup » de Nixon, du « Nikuson Shokku », comme disent les Japonais, qui avaient fait l’erreur, comme aujourd’hui la Chine, d’accumuler des milliards de dollars dans les réserves de leur banque centrale. Là est toute la force du coup. LES BANQUES CENTRALES, QUI AVAIENT ACCUMULE DES DOLLARS CONVERTIBLES A UN PRIX CONVENU D’AVANCE, SE RETROUVENT AVEC DU PAPIER SANS AUCUNE VALEUR INTRINSEQUE.
(Ch. V, 15 août 1971, le hold-up final des Etats sur l’or des citoyens, p. 119)
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[…] quels que soient les excès de l’Etat de l’Ancien Régime, dans la manipulation monétaire ou dans l’extorsion du droit de seigneuriage [« impôt » sur l’émission monétaire], ils NE PEUVENT SE COMPARER AUX ABUS QUI ONT ETE COMMIS AU XXE ET DEJA AU XXIE SIECLE.
LA MANIPULATION MONETAIRE A EN EFFET DES LIMITES, déjà perçues du temps des Césars, et bien décrites par Nicolas Oresme dans son « Traité ». La quantité de monnaie qui peut être émise dépend en effet de la quantité de métal fourni au service des monnaies. Une partie de ce métal provient des impôts perçus sous forme monétaire, le reste des marchands disposant d’un stock de pièces usagées ou de métal non frappé, qui les apportent au service des monnaies pour leur donner une forme plus acceptable. Si l’Etat se livre à la manipulation consistant à émettre des monnaies à moindre teneur métallique, il risque de tarir le flux de métal offert aux services des monnaies, et même d’encourager les porteurs de vieilles pièces ou de plaques métalliques à les porter ailleurs. D’où les fréquentes tentatives des Etats faux-monnayeurs, rarement couronnées de succès, d’empêcher cette fuite de monnaies ou de lingots. […]
Il résulte de ces limites que DANS L’ANCIEN REGIME L’ETAT NE PEUT EN AUCUNE MANIERE DETERMINER LA QUANTITE DE MONNAIE EN CIRCULATION, comme le prétendent les banques centrales contemporaines. L’EXPRESSION « POLITIQUE MONETAIRE » N’A AUCUN SENS POUR L’ANCIENNE MONARCHIE fût-elle absolue. […]
Même le roi est soumis à cette loi du marché lorsque pour boucher un trou dans son budget il est obligé de faire fondre sa vaisselle d’or ou d’argent.
Assurément, le faux monnayage du prince a un pouvoir de nuisance qui n’est pas nul, mais […] IL EST IMPUISSANT A CREER DE LA MONNAIE A PARTIR DE RIEN comme il pourra le faire bientôt avec la planche à billets.
(p. 73-75)
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Ainsi s’explique-t-on mieux le choix du fameux électrum (un alliage d’or et d’argent) pour les premières monnaies qui furent frappées en Lydie au VIe siècle avant J.-C. Il s’agissait, en effet, d’un choix délibéré de Crésus, le richissime roi lydien, car la fabrication de l’électrum artificiel permettait d’augmenter dans l’alliage la part de l’argent et donc de réduire la teneur en or, qui est de 70% dans l’électrum naturel. L’argent valant 10 fois moins que l’or, le bénéfice du Trésor lydien a du être énorme, car toutes les pièces de même poids avaient la même valeur, fixée d’après le prix de l’électrum naturel. Le public se fiant au poids n’avait pas les moyens de se rendre compte de l’escroquerie.
Le premier monnayage étatique de l’histoire s’est donc accompagné d’une imposture flagrante encore que difficile à déceler. Ce n’était qu’un modeste début !
(p. 33)
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LA POLITIQUE DE FRANKLIN ROOSEVELT EST EMBLEMATIQUE DE CES ABUS ETATIQUES. Dans la loi dite « Gold Reserve Act » du 30 janvier 1934, Roosevelt confisque l’or qui gît dans des coffres privés et oblige les citoyens à rapporter au Trésor tout leur métal jaune, au-delà de 100 dollars (ou 150 grammes) par foyer. L’or leur est payé à 20,67 dollars l’once. Roosevelt utilise le pouvoir que lui confère cette même loi pour dévaluer le dollar, c'est-à-dire rehausser le prix de l’once d’or qui passe à 35 dollars, soit une hausse de 59%, qui bénéficie exclusivement au Trésor. Comparé à de telles manœuvres, le délit d’initié est relégué au rang d’astuce d’amateurs. On pense ici à la fameuse interrogation de SAINT AUGUSTIN : « SANS LA JUSTICE, QUE SONT LES CHEFS D’ETAT SINON DE GRANDS VOLEURS ? » Il va de soi que la dévaluation nécessaire du dollar ne nécessitait nullement la confiscation préalable de l’or privé et la monopolisation étatique du profit de cette dévaluation.
(Ch. VI, Schizophrénie étatique, p. 159)
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