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EAN : 9791033504573
Ankama Editions (01/09/2017)
4.57/5   29 notes
Résumé :
Retrouvez les 4 tomes de The Grocery réunis en un seul volume ! Un univers teinté de réalisme social, violent et cru, qui relate le quotidien de ceux que l'on appelle les " cornerboys ".
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une grande claque dans la gueule.
En fin de livre, on trouve un petit historique de la création de The Grocery, je remarque quelques dessins rudimentaires, ébauche de projet, le dessin est assez grossier, les personnages ont des têtes de têtards, c'est un style que Guillaume Singelin exploite avec beaucoup de talent. Mais pourtant, on est très loin de la simplicité, les décors sont très travaillés, chaque détail est pris en compte, créant un foisonnement, une effervescence de mouvement, de saleté, de vie, de mort. Les couleurs sont réalisées dans une sorte d'aquarelle perdue sous une accumulation de traits, la couleur semble passer en arrière-plan alors qu'elle apporte cette atmosphère usée, délavée, rappée de cet univers de banlieue désoeuvrée, mal entretenue. Les références graphiques sont nombreuses, du manga au comics, du cinéma à la publicité, Guillaume Singelin s'inspire de la culture pop pour aller au delà, créer son propre univers, sa propre mythologie, celle qu'on retrouve en parallèle dans l'univers de Run, celui de la série Mutafukaz qui exploite aussi toutes ces références dans divers horizons.

The Grocery, c'est la petite épicerie d'un quartier minable de Baltimore, cela raconte l'Amérique dans tout ce qu'elle a de plus répugnant : traffic de drogue, guerre des gangs, pauvreté, crise des subprimes qui met les pauvres à la porte de chez eux, violence des prisons, système policier inhumain, privatisation de la police, injustice pour les plus pauvres, abandon des vétérans, racisme, violence, mur de séparation entre riche et pauvres, médias menteurs et abrutissants, malbouffe…

C'est un monde pourri, violent, cruel, une caricature, sûrement, mais bien glauque et génialement cynique, et c'est une histoire ébouriffante, une saga de quartier apocalyptique, avec des personnages hauts en couleurs, tous décalés, meurtris. Il y a Elliott, 12 ans, c'est le fils de l'épicier, qui pour faire comme tout le monde, vend de la drogue au carrefour avec les copains, Sixteen est un peu plus âgé, c'est le chef de la petite bande, mais ce qui se passe au dessus l'écrase totalement, Ellis One à échappé au couloir de la mort, il revient dans le quartier reprendre sa place, ultraviolent, sans coeur, et puis il y a Wash de retour d'Irak, il a tout perdu, sa grand-mère a été virée de sa maison à cause de la crise des subprimes. Autour d'eux fourmille une foule de gens qui erre dans le peu d'activité disponible, vendre de la drogue, consommer de la drogue, voler, se pouiller, s'entretuer ou tenter de survivre, un éventail de caractères bigarrés, tous des figures de tragédies, tous dépassés par un monde qui dérape et qui brûle tout, la machine est emballée, rien ne peut l'arrêter tant que l'avidité gouvernera le monde, plus rien ne maintient une société qui tombe en déliquescence. L'exploit des auteurs, c'est d'arriver à nous laisser un infime espoir auquel se raccrocher, mais qui seront les élus.

The Grocery est un récit d'apocalypse dans un monde ordinaire et presque réel, un monde à la morale dévoyée, les tueurs citent la Bible et où le libéralisme écrase tout. The Grocery c'est une grande saga romanesque dans un monde dégueulasse, un véritable uppercut dans la gueule, on en ressort totalement groggy, sonné, impressionné.

Je vous conseille de le lire sous sa forme intégrale pour profiter d'une immersion totale et prendre la mesure de sa puissance tragique et romanesque.
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Accrochez vous ça décoiffe !
Un univers renversant, des dessins très fournis, des textes écrits au couteau .. pas toujours évident à comprendre pour la grand mère que je suis.
Une atmosphère à dégueuler comme cette mentalité américaine que je honnis.
Des personnages explosifs de vitalité, pas vraiment M et Me toutlemonde, des caricatures décrites au cordeau.
Tout y est, la guerre en Irak, la guerre des gangs, la guerre des communautés, la guerre de la drogue ,la reminnicence du Ku Klux Klan, le mur pour se protéger ... des dangers, des autres, des différents, des émigrés, des pauvres ... la misère, la connerie des informations télévisées américaines, les jeux télévisés tous plus cons les uns que les autres, l'addiction à la télévision pour ceux qui ne savent plus quoi faire de leur vie, les tueries dans les écoles ou aux coins des rues.
Et j'oublie encore plein de clichés tant les allusions sont nombreuses et très riches.
Un univers décalé mais représentant si bien l'idée que l'on peut se faire de la société américaine.
Une dernière question juste pour s'amuser .... question : Apopathodiaphulatophobie, qu'est ce que ça veut dire ?
M Smithers la réponse s'il vous plaît : peur de la constipation !
Vous pouvez vérifier... ça existe ... pas la peur de pas pouvoir chier mais le nom de cette phobie !
C'était le jeu guess who ? ... le jeu qui fait reflechiiiir.... pour pas s'endormir !!
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Bombe intersidérale.
Attention les yeux, ça décille !
Dans cette banlieue de Baltimore, une gentille épicerie de quartier ouvre ses portes. Oui, mais, tout va partir en vrille, au milieu des mafieux, des fous sanguinaires, des ados perturbés.
Dans cet hommage à The wire, le dessin est waaaahhaaahou, oui pas très littéraire comme concept, les personnages ressemblent à des animaux du Vent dans les Saules en plus cartoonesques et agissent pourtant des moeurs les plus barbares toutes les deux pages. Résultat, le contraste est fou, et on lit l'humanité qui exhale des héros mais aussi des vilains. Attention à ne pas mettre cette bd entre toutes les mains, le contenu est vraiment violent.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
p.218-20.
- Moi, j'en ai une d'histoire... Quand j'étais au Vietnam, y avait un type dans notre section qui s'était engagé pasqu'il voulait devenir écrivain. Il disait que la guerre c'était l'endroit où il y avait le plus d'histoires à raconter. Il se séparait jamais de son carnet, et il notait tout... et le soir il nous racontait ce qu'il avait vu et entendu... J'me souviens d'une histoire... on avait pour mission de patrouiller dans des villages inconnus pour déterminer de quels côtés les habitants penchaient s'ils étaient O.K. avec oncle Sam ou plutôt d'accord avec Victor Charlie... L'écrivain avait remarqué que dans les villages amis, les gosses couraient vers les Marines, espérant recevoir des chewing-gums ou des cigarettes. C'étaient de chouettes moments, les seuls sourires qu'on pouvait avoir dans ce pays... Sauf que ce jour-là, y a qu'un gosse qu'est venu vers eux en riant... Avant de lâcher les goupilles des deux grenades qu'il tenait dans ses mains... l'écrivain s'en sort miraculeusement et il nous raconte son histoire. Le lendemain, on patrouille aux abords d'un village, quand une gamine nous voit... Et fonce vers nous en criant...
TATATATAKTAKTATA
C'était pas des grenades. C'étaient des mangues, elle était toute contente de nous en apporter...
[silence]
- Allez vous coucher, je prends le premier quart avec Mitchell.
- Des fois, faut se méfier des histoires qu'on raconte aux gens... pasqu'ils finissent par y croire...
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p.35.
SUBPRIME BUMS
- Bon, quand tu veux acheter une maison, tu fais un prêt... Mais comme t'es vraiment pas riche, la banque elle a pas trop confiance... du coup, la valeur de ta maison que t'as pas encore achetée, eh ben la banque elle la prend en gage... ça fait que si tu peux plus rembourser, la banque elle revend ta maison...
- La maison qu'elle t'aide à acheter ?
- Une banque n'aide jamais personne Mr. Polley ! Et en plus ton remboursement est calqué sur la valeur de l'immobilier... Du coup, si l'immobilier baisse, ta maison, elle vaut moins.
- Mais toi, tu rembourses toujours autant...
- Pour une maison qui vaut moins oui... quand tu peux rembourser, sinon tu dois vendre... à ta banque par exemple...
- Ah d'accord, j'ai compris... merci beaucoup Mr. Smutt, pour ces explications...
- Je vous en prie Mr. Polley... Brrrr !! Il ne fait pas chaud !! Il vous reste du bois ?
- Il reste ça... [HOME FOR SALE]
- Ça ira...
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p.206.
- Mitchell, je crois qu'on va trop loin... on devrait arrêter tant qu'on le peut encore...
- QUOI ? Après Marnie c'est toi qui veux nous lâcher ? Vous mettez des belles idées dans la tête des gens et dès que ça sent un peu la poudre vous vous planquez !!
- C'est pas ça, c'est juste que... je veux pas être responsable d'un massacre...
- Responsable ! Ha ha ! Tu te prends pour un général, ou quoi ? Tu crois que ce sont tes ordres qui les font avancer ? Regarde-les ! C'est pas juste des soldats, comme toi et moi, tous ces gens ! Ils ont un truc en plus ! L'espoir, mec ! Un putain d'espoir qui rend enfin tout possible !! Et toi tu veux te tirer alors que les choses vont enfin commencer ?
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p.189.
C'était la clef de ma chambre dans ma maison qu'on a quittée... Tant qu'on habitait ici, dans le hangar, je me disais qu'un jour... Si les choses s'arrangeaient, on pourrait y retourner. Mais maintenant j'sais qu'ça arrivera pas... Des fois les choses, même si on essaye très fort, ben elles s'arrangent pas quand même. Au revoir, m'sieur...
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p.357.
Personne n'est innocent ! C'est dans les gènes !! L'homme naît comme ça et après il s'invente des grands principes pour se disculper, mais tout le monde est coupable.
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Vidéo de Aurélien Ducoudray
Chine de nos jours, Yuan est un routier qui vit du commerce du charbon, seule source de revenus pour sa famille. Laissé pour mort par un usurier, il doit retrouver son véhicule et laver son honneur, coûte que coûte !
D'un important fonds documentaire, les auteurs, Fred Druart et Aurélien Ducoudray, proposent un récit de fiction tendant vers le polar, afin de décrire au mieux ce mécanisme de vente frauduleux qu'est l'exploitation des mines clandestines, et l'approvisionnement des petits commerçants des bords de route.
Feuilleter la BD : tinyurl.com/amesnoires
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