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Une BD très intéressante, instructive, touchante et révoltante de par son sujet. On a du mal à croire que ça existe encore de nos jours.
Traitée sans jugement, avec pudeur mais sans tabou. C'est fait de façon très intelligente, documentée, dans le but de sensibiliser. Des témoignages variés sur un même thème pour nous faire comprendre cette pauvre réalité, en comprendre les tenants et les aboutissants, une BD aussi porteuse d'espoir. On se laisse emporter par ce quotidien.
Certains passages sur la religion, les enjeux de ces coutumes culturelles, le pourquoi du comment, sont ardus et gâchent le plaisir de la BD. Un peu de répétition.
Comment ne pas s'attacher à toutes ces femmes variées, fortes, victimes, différentes, comme tout le monde ?
Les dessins renferment une certaine douceur avec les couleurs crayonnées. Sans qu'ils soient exceptionnels.
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Elle s'était rendue au Maroc afin de présenter son livre "Dans le jardin de l'ogre"..., (que je dois lire), un livre abordant des questions de sexualité.
Là des femmes l'interpellent. Des femmes qui osent lui parler de cette question tabou, témoigner de leur condition de femmes, des conventions de cette société marocaine machiste. Parler du regard des hommes, de l'hypocrisie généralisée. Évoquer cette société qui exige la virginité de la jeune mariée, et qui punit donc, par son Code Pénal à la fois la prostitution, l'homosexualité, les relations hors mariage...Et bien sûr les IVG, quelles que soient les personnes qui les ont pratiquées, médecins, faiseuses d'anges ou IVG pratiquée sur elle-même par la femme enceinte..
La femme doit se présenter "pure" à son futur mari, futur mari, qui aura cherché par ailleurs toutes les occasions, toutes les possibilités pour assouvir ses désirs, ses pulsions sexuelles..."Sont punies d'un mois à un an d'emprisonnement toutes personnes de sexes différents qui n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles..."
Sujet tabou dans cette société machiste, sujet d'hypocrisie acceptée et clamée haut et fort par les hommes... "J'ai le droit de vouloir à la fois baiser et me marier avec une vierge" ....
Ah! cette sacro-sainte virginité protégée et imposée par les pères et les mères, voulue par les hommes, par ces conventions sociales qui imposent également aux femmes de tout âge, de plus en plus, ce voile sujet de débat sous nos cieux ! Autre débat...
Le livre aborde ainsi les viols, les violences faites aux femmes ayant fauté, violences pouvant aller jusqu'au lynchage, jusqu'à la mort de la femme impure. Il décortique toute l'hypocrisie de la société, des hommes marocains, des pères et également des mères, du Code Pénal marocain, et toutes les questions qu'affrontent ces jeunes femmes, étudiantes ou non, qui auront des relations sexuelles hors mariage avec un homme qu'elles aiment. Homme qui pourra les larguer.Heureusement qu'il y a la sodomie !
Dans ces concours d'hypocrisie, il ne faut pas oublier, celle de certains médecins masculins. Indigne ! Mensonges à tous les étages de la société !
Leila Slimani a ainsi rencontré des femmes de toutes conditions, des jeunes et moins jeunes, des prostituées, des étudiantes. Leila Slimani a sélectionné les entretiens les plus forts, traitant sans tabou et sans censure, toutes les questions, renvoyant la société marocaine à son hypocrisie. Laetitia Coryn a mis toutes ces rencontres en images...Une dessinatrice dont les autres titres m'attirent.
Livre lu en un peu plus d'une heure..J'ai éprouvé le besoin de le lire plusieurs fois...les dessins sont expressifs, et complètent utilement chacun des propos tenus...
Un bon moment de plaisir.. et de questionnement. Puisse-t-il être lu également au Maroc
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce « roman graphique », qui n'en est pas totalement un, me fait irrémédiablement penser à Persepolis de Marjane Satrapi. Si le dessin est moins noir, la situation décrite, elle, ne l'est pas moins.

Avec le rappel des événements de 2015 dont, pour la plupart, je dois avouer que je les avais oubliés, mais, surtout, avec la parole de ces femmes qui racontent leur quotidien, on découvre une société marocaine marquée par une incroyable misère sexuelle. Et, alors que certains marocains font preuve d'une redoutable hypocrisie – ils n'hésitent pas à braver l'interdit pour « coucher », mais attendent cependant de celle qu'ils épousent qu'elle arrive vierge au mariage -, ce n'est malgré tout pas à un procès des hommes. En effet, l'émotion, la colère, la révolte n'empêche pas Leïla Slimani de donner aussi la parole à ces hommes qui, eux-mêmes, souffrent de cette morale rigoriste qui empêche tous les marocains, hommes ou femmes, de vivre pleinement leur vie.

Le texte est brut, parfois brutal, et toujours sans fioritures. Mais ce sont les témoignages qui veulent cela. Comment imaginer autre chose ?

L'un des moments qui illustrent bien le côté paradoxal de la situation, pour moi, c'est le moment où Asma Lamrabet, directrice du Centre des études féminines en islam, souligne le fait que les marocaines ne veulent plus être considérées comme des bijoux ou des bonbons. Car, si cela peut sembler galant, c'est surtout mis en avant pour justifier de les maintenir dans un carcan, un écrin « protecteur ».

Et les dessins sont à l'avenant : certains présentent les couleurs vives des villes marocaines, d'autres sont plus ternes, pour souligner l'ambiance sombre, d'autres enfin sont plaqués sur un fond blanc, clinique. On a parfois une profusion de détails, parfois quelques lignes seulement. Ce n'est pas forcément le genre de dessin que j'attends pour une bande dessinée, mais dans ce contexte là, cela m'a convenu.

Par dessus tout, l'importance et l'intérêt de ce livre, c'est son message de tolérance et sur l'importance de libérer la parole de toutes ces femmes, écrasées par des maris violents, soumises à une pression religieuse, familiale et sociale absolument terrifiante.
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Dur, dur de rester de marbre face à ces confidences de femmes marocaines, ou d'hommes. Quand l'acte sexuel est placé sous la coupe de la religion, quelle qu'elle soit, cela ne donne jamais de bons résultats.

Leila Slimani mène l'enquête. de rencontres en interviews se dresse le portrait de la sexualité marocaine, longuement serinée, imposée, martelée dès le plus jeune âge. Cette image de la sexualité qui fait que les garçons couchent mais épousent des vierges. Celle qui fait répudier les filles qui s'assument. Celles qui pratiquent la sodomie pour rester "pures". Ou celles qui optent pour l'homosexualité. Ne parlons même pas de transgenre. L'idée que le sexe est "sale", que l'épanouissement sexuel est perversion... c'est une idée largement imposée par la réligion, peu importe laquelle.

Leila Slimani dicute avec des femmes, mais aussi quelques hommes, et dresse un portrait sans concession d'une société prise en étau entre religion, modernisme, tradition et évolution des moeurs. Dur, dur d'être une femme.

C'est impressionnant, percutant, cela prend aux tripes, laisse un goût amer en bouche, cela donne envie de changer le monde, de se révolter. C'est un peu comme si je n'avais attendu que cet instant pour lire Leila Slimani.
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Il s'agit ici de témoignage sur la sexualité au Maroc, plus particulièrement la sexualité des femmes. Les lois liberticides, la chape de la hchouma, le poids de la religion, la régression depuis le XVe siècle et le souhait de libération de la jeune génération. Ce sont de beaux portraits de femmes qui nous sont proposés ici, vivantes, modernes, assoiffées de liberté.
Leïla Slimani adapte ici son propre texte en bande dessinée. Pour cela elle a voyagé avec Laetitia Coryn, l'illustratrice pour donner visage à ces femmes, recréer l'ambiance. Et c'est plutôt réussi. Pour chaque rencontre, le début est le même : un plan large pour donner le cadre et un zoom en 2/3 vignettes pour rejoindre les protagonistes. Et là on ne quitte plus les femmes qui nous racontent leur histoire.
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Une BD qui nous propose d'explorer notre rapport à la sexualité,
Peut on la vivre sereinement en France et .... au Maroc ?
Une BD c'est à la fois,
un texte, qui traite ce sujet difficile en portant une vraie réflexion,
des dessins, qui illustrent les propos en soulignant leurs pertinences,
des couleurs, qui aident à comprendre.
Un très bel ensemble !
Dans le détail, une BD organisée en chapitres, l'existant, les faits, les solutions, l'espoir !

Pour commencer, il y a l'importance de libérer la parole avec
Un drôle de mot qui n'avait pas encore croisé ma route, hchouma.
Un recours à Me je sais tout : inconduite qui suscite la honte, le scandale. "Avoir un comportement que la communauté qualifie de hchouma consiste à se déconsidérer et à entrainer la désapprobation, le discrédit sur soi.".
Autre exemple : "C'était hchouma de veiller tard le soir avec son fiancé, hchouma de paraître en tenue négligée devant ses beaux parents, hchouma de danser en public…"
Un constat juridique qui montre le fossé entre les mentalités de nos deux pays :
Le code pénal marocain avec son article 490 : "sont punies d'un mois à un an d'emprisonnement toutes personnes de sexes différents qui, n'étant pas unies par les les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles".

Puis il y a l'exposé des faits qui obligent à réagir, "le fol été 2015", la mise en image des incidents qui ont déclenchés des réactions disproportionnées de certains hommes, mise en scène violente, image violente, texte écrit au cordeau.

On cherche une solution, une piste, une voix pour se sortir de ce bourbier.
Changer le regard de l'autre.
Un mot harām, m'interpelle : illégal, illicite, interdit, inviolable, sacré. Ce vocable a deux sens en arabe et dans le monde musulman. D'un côté il signifie l'interdiction, de l'autre il signifie sacré.
Il faut réfléchir à ce qu'est le regard de l'autre, réfléchir au moyen de le modifier, de le faire évoluer et surtout ne jamais baisser la garde.

Puis il y a ce qui reste à faire.... un long chemin !
Comment mettre des mots sur ce qui est si bien dit et imager
"Nous ne pouvons plus nous permettre d'ignorer égalité sous prétexte qu'elle n'est pas conforme à la religion, à la loi, ou tout simplement à l'image que nous voudrions donner de nous mêmes."
"Notre société est minée par une culture institutionnalisée du mensonge, de l'hypocrisie."
"Il reste à inventer la femme qui ne serait à personne, qui n'aurait à répondre de ses actes qu'en tant que citoyen lambda et pas en fonction de son sexe."

Pour clore le livre, une biographie de ces femmes et de ces hommes qui essaient de faire évoluer la société marocaine.

Et une si belle conclusion :
"Ce pays changera !
Et j'ai vraiment espoir...."
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Peu lectrice de BD et romans graphiques , je trouve l'histoire de celui-ci bien menée, le message est clair. Il permet à la parole de se libérer et aux femmes -mais pas que - de s'exprimer sur un sujet tabou dans la société, leur sexualité.
Le dessin est lumineux et efficace.
Belle lecture
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Cette bande dessinée est une bande dessinée documentaire écrite à la suite d'entretiens menés par l'auteur avec différentes personnes de la société marocaine sur la sexualité, le mariage ou la libéralisation de la femme au Maroc.

Le constat présenté par Leila Slimani est celui d'une société hypocrite et schizophrène avec des valeurs traditionalistes vis à vis de la sexualité cohabitant avec des aspirations à des relations plus équilibrées. le comble présente étant quand même des femmes dans des relations longues avec des hommes qui ne se voient épouser qu'une femme vierge. L'ouvrage aborde aussi les problématiques d'homosexualité, de reconstitution d'hymens, de célibat, d'IVG…

Elle n'assène aucune vérité mais aborde plein de sujets pour entamer le dialogue, le débat et pour commencer à libérer la parole dans la société marocaine dans l'espoir d'un changement qui semble appeler par les jeunes. J'aimerais avoir la même sur la société française pour être capable de bien entamer le dialogue avec les adolescents.
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En France, on entend encore tellement que les femmes ont déjà des droits, elles devraient être contente. Mais avoir des droits n'est pas avoir l'égalité, l'équité, le respect et rien n'est jamais acquis. Si l'on n'incite pas à des prises de consciences continue, on va régresser encore et encore. le constat n'est déjà pas très réjouissant dans une société dite démocratique et laïque. le bilan ne peut être que pire au Maroc. Leila Slimani a décidé de raconter autrement son pays qu'à travers des romans. Elle met en image des rencontres avec ces femmes qui souffrent vraiment de cette schizophrénie sociétale. Au prétexte de la religion, on voile les femmes, on les marie de force, on les oblige à rester vierge jusqu'au mariage, on les oblige à tolérer les violences conjugales, on les humilie quand leurs marient leur donne des IST... A cela, on interdit les relations sexuelles avant le mariage, surtout pour les femmes et on interdit l'homosexualité. On créé un monde pour les hommes et par les hommes qui sanctifie leur royaume de la couille. Cependant, ceux qui ne sont pas totalement endoctriné peine aussi de cette situation où l'on diabolise le sexe et pourtant il est partout. 5e pays consommateur de porno au monde, ce n'est pas anodin comme information. Les prostitués se trouvent assez facilement. Si le sexe est si prohibé pourquoi est-il si facilement trouvable et présent? La pression est assez forte et chacun suit bêtement les obligations. le jugement des autres est là à chaque instant. Il faut une force incroyable pour oser ne pas porter le voile et ne pas être marié. Les remarques désobligeantes ne vont pas manquer. Entre lavage de cerveaux, manque d'esprit critique et jalousie, tout cela fait régner une ambiance qui génère beaucoup de mal-être allant jusqu'au suicide. Leïla Slimani amène le sujet avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et de respect. Elle n'est pas là pour faire du sensionnalisme, elle veut faire le portrait sincère de son pays. Laetitia Coryn apporte aussi cette douceur dans son trait rond et les couleurs assez chaleureuses. Un duo complice pour faire un bilan qui ne fait rêver. Rien de tel pour dissuader d'aller en vacances au Maroc.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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A travers les propos de ces femmes se dresse le portrait d'un pays oscillant entre hypocrisie et schizophrénie. Un pays qui élève la pudeur en vertu absolue mais est « le cinquième consommateur mondial de pornographie sur internet ». Une société patriarcale où suinte chez les hommes autant de frustration que de peur de voir éclore des femmes fortes qui assument leur sexualité et s'assument en dehors du groupe. Un pays d'où se dégage un terrible manque d'éducation sexuelle et où la religion est brandie comme un étendard pour mettre un terme à toute tentative de discussion : « Dès qu'on veut vous dominer on vous assène cette phrase : c'est le coran qui le dit ». C'est instructif et sans langue de bois mais ce n'est pas non plus provocateur ou rentre dedans. le jugement est à charge mais la volonté d'explication apporte une lumière bienvenue sur « les racines du mal ».

Un album courageux, militant et engagé qui décrit une situation effarante avec beaucoup de calme et d'intelligence, avec une réflexion et une sincérité qui honore chaque femme ayant osé se livrer sans retenue. Surtout l'espoir demeure de voir les choses changer et la société évoluer peu à peu. Croisons les doigts pour qu'un retour en arrière obscurantiste ne vienne pas mettre à mal les rares signaux d'émancipation émergeant à l'heure actuelle.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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