Ils se sont aimés

Ils se sont aimés, d'autres temps, d'autres moeurs, où le désir, l'honneur peuvent se placer bien au dessus des affaires de coeur et pourtant...


11è siècle.

Arlette, simple lavandière, devrait-elle accepter la demande d'union du jeune comte d'Hiémois?

C'est à son père de décider de sa vertu.

Le prestige d'un côté, pour une jeune fille d'aussi simple origine, mais aussi ce drôle de destin de concubine à considérer et celui de ses enfants non reconnus, des "bâtards" dans le langage vernaculaire. Un comte pouvait avoir plusieurs épouses.

Bertrand Solet ne donne pas raison, L Histoire comme l'Amour a des raisons que la raison ne connait pas toujours. L'auteur rend plutôt justice à de drôles de destins qui sortent du lot, bien plus glorieux que prévues pour leur époque et issus de drôles d'amour.

Raconté comme il le fait, l'auteur semble nous dire que parfois rien n'est écrit.

Guillaume le conquérant, fils d'Arlette et fils illégitime du Comte Robert, pourra marquer fortement L Histoire et, malgré le contexte peu idyllique à nos yeux de sa naissance, ces deux, voire ces trois, se sont aimés, on le suppose.

Solet nous décrit la fébrilité du jeune comte à l'arrivée de la lavandière dans son château.



Etait-ce là le secret?

Est-ce là la force invisible qui a oeuvré pour déposer le feu des révolutions, l'attiser d'une noble passion, qui a participer à faire l'incroyable?

Sans doute qu'il n'aurait pas été le roi d'Angleterre bien connu si le coeur de Guillaume fut rempli de grande'amertume, pouvons-nous supposer.


Bertrand Solet puise dans l'Histoire de France (mais pas que) des anecdotes intimes, le jour où les regards d'illustres personnages se sont croisés, que des promesses invisibles se sont échangés, le jour où tout à commencé.

D'une anecdote à une autre, les passions alentours montent en puissance, les temps dans lesquels chutent ses aiguilles d'amour sont de plus en plus chahutés et c'est presque un miracle qu'elles aient été repéré par les historiens.

Les histoires sont courtes mais laissent passer l'essentiel.

D'un humour subtilement mordant parfois, l'auteur nous démontre aussi qu'il est compliqué de trouver l'amour pour les grands de ce monde.

La chute des aventures sentimentales de Catherine de Rohan est d'une touche délicieusement sarcastique, l'air de rien. Celle des amours d'Yvan le cosaque et de la princesse perse Zeineb est passionnée et violente.


L'amour est une force ou une arme redoutable qui détourne l'eau de son lit.

Il faut le saisir ou le soumettre ou le repousser, il est le révélateur ou l'opium.

Les cas de figures sont divers, intéressants, nous ne sommes pas toujours dans la bleuette sous prétexte du sujet.


Les récits sont à la fois épiques et romanesques, ils conviendront à divers jeunes publics ados.