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EAN : 978B072BB8Z56
48 pages
(25/04/2017)
4.5/5   17 notes
Résumé :
Un thriller rural de 17 100 mots. Maître Le Bian et sa maîtresse Céline partent en week-end torride dans les Grands Causses, à bord du cabriolet flambant neuf de l'huissier de justice . Mais après une grave sortie de route, l'escapade romantique va se transformer en cauchemar.

AVERTISSEMENT : cette nouvelle est fortement déconseillée aux estomacs fragiles et aux âmes prudes. Certains scènes pourraient heurter la sensibilité des lecteurs les plus dél... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Alors, on commence avec une blagounette : quel est le comble pour un homme qui a passé sa carrière à se comporter comme un vautour ?

On pourrait débattre longuement sur le fait que ce n'est pas bien de souhaiter le mal d'une personne détestable, mais, tout de même, rien n'est plus jouissif que le karma.

Là où l'auteur est très très fort, c'est le triple effet miroir qu'il développera consciencieusement entre cet individu abject et méprisable, (écrit à la première personne pour que l'on soit bien imprégné de ses affreuses pensées) et les vautours, puissants charognards aussi laids que patients. Nous savons assez rapidement ce qu'il adviendra du sort de son personnage, et pourtant, Frederic Soulier prendra son temps avec minutie et génie d'écriture, nous transmettant cette patience, faisant de nous également des vautours… Wouah c'est excellent !! Car le Bian, Huissier de justice est absolument ignoble à tout point de vue : avec les femmes, les enfants, sa propre mère, dans son travail... et le mépris qu'il ressent pour les autres, fait de lui un personnage qu'on aimerait regarder se faire bouffer, voir même bouffer... Une mise à mort savoureuse donc...

Le destin du dommage collatéral sera répugnant mais à l'image de ce qu'il représente et qui a provoqué l'accident. Donc pas de larmes pour qui que ce soit, sauf peut-être ce pauvre vautour impatient qui n'était pas à l'écoute du bon moment pour entamer l'oreille d'un huissier décidé à ne pas mourir…
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Mon avis :
Frédéric Soulier nous offre, comme à son habitude, une cuisine bien à sa sauce, c'est-à-dire à base de tripes et de sang, et fortement épicée. Si vous aimez fouir dans de sombres recoins, fourgonner parmi d'innommables détritus, tripatouiller les matières visqueuses et glauques, alors c'est cet auteur qu'il vous faut !
Encore une fois, l'auteur prend un malin (et jouissif) plaisir à mettre au grand jour les turpitudes les plus sordides de l'âme humaine. Je ne voudrais pas me mettre la corporation des huissiers de justice à dos, en disant que le choix de ce métier renforce le propos, mais tant pis, je le dis quand même ! Et puis, avouez, un huissier, des vautours… vous aussi, l'image vous fait sourire.
Comme il s'agit d'une nouvelle, je ne dirai rien de plus sur l'histoire, afin d'en laisser au lecteur tout le plaisir de la découverte. Ceux qui connaissent l'auteur remarqueront que pour ce récit, il a laissé tomber son « dictionnaire des mots que personne n'emploie » pour un langage toujours riche, mais épuré de ces verrues linguistiques. Ou presque ! J'ai quand même dû sortir le dictionnaire pour un terme qui n'est plus usité depuis au moins trois siècles, à part dans certains milieux juridiques. Dans ce cas, on lui pardonne, car on peut supposer que cette occurrence fait partie du vocabulaire d'un huissier de justice.
Pour le reste, si j'ai à nouveau apprécié le style et l'histoire, je suis resté un petit peu sur ma faim. Que voulez-vous ? Quand on a lu presque tout de l'auteur, on a de nombreux points de comparaison et on en devient plus exigeant ; pour moi, cette nouvelle n'est pas la meilleure qu'il ait pondue. Elle me paraît, malgré sa réelle qualité, un peu moins bien finie, moins léchée… Frédéric Soulier ne dément pas pour autant son exigence d'auteur, et L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet a bien sa place au sein de son oeuvre.
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Sur un post Facebook où je nomme l'auteur en lui écrivant que j'ai commencé cette nouvelle, celui-ci me répond : "Et bon appétit, bien sûr". Donc vous l'aurez compris on entre dans un récit à croquer, qui se dévore en un rien de temps, une nouvelle noire mais pas que…

Je ne dois pas être tout à fait normale car cette lecture m'a beaucoup fait rire… Bien évidemment je ne la conseillerais pas à un lecteur sensible au niveau estomac. Mais franchement je pense que l'auteur s'est bien amusé à l'écrire. Sinon celui-ci dénonce aussi que l'argent ne fait pas tout, il y contribue certes, l'huissier de justice en fait les frais et la blondasse de service n'est pas mal dans son genre aussi. N'allez pas vous imaginer que je n'aime pas les blondes c'est caricaturé pour ce retour.

Nous allons suivre dans sa Cabriolet, Arnaud et sa maîtresse, qui s'évadent pour un week-end torride. Il le sera, mais pas comme on pourrait se l'imaginer.

Sur ces 48 pages rien ne manque, il n'en faut pas plus et l'auteur a su, comme pour les précédentes nouvelles, poser les mots justes sans trop en faire, juste ce qu'il faut. Percutant, précis, net (pour l'écriture) mais avec bavures (pour l'histoire ) vous comprendrez en le lisant, un juste retour des choses! On visionne très bien les scènes. Tout est dit et bien écrit dans un humour noir parfait. Si je ne me trompe pas je crois bien que c'est une des premières nouvelles qu'il a écrit et franchement elle vaut son pesant d'or.

Petite information : Je l'ai pris sur Amazon Reading (donc gratuite) il y a de cela quelques temps mais je pense qu'elle doit encore y être pour ceux que cela intéresserait… Je n'ai pas posé ici d'extraits car ils sont trop révélateurs de l'histoire mais j'en ai gardé pour moi quelques-uns. Cette histoire est la 17ème que je lis de l'auteur!

Lien : https://passionlectureannick..
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Je finis cette nouvelle à l'instant et je dois dire que je l'ai dévorée plus vite que les vautours ont englouti les deux principaux protagonistes de l'histoire.
L'auteur nous livre ici une brillante dissection de l'humain (corps et âme) et si vous avez raté quelques cours d'anatomie, voilà une excellente occasion de vous offrir un rattrapage accéléré en bonne et due forme.
Hormis ceci, j'ai néanmoins beaucoup ri à des situations qui n'étaient pourtant pas vraiment cocasses, et ça fait un bien fou.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce texte, servi par la plume impeccable que l'on connaît à Frédéric Soulier et sur laquelle il est inutile que je m'étende.
À très vite pour de prochains écrits.
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Quelle injustice !
6 pauvres retours sur Babelio pour une nouvelle pourtant de haute tenue, ça mérite à minima le tribunal de la Haye.
Un bouquet garni d'horreur, de cynisme et d'érudition (ou de documentation) doublé d'une construction aux petits moignons (je suis si drôle) et d'un hommage saignant aux copains (ou pas).
Aussi jubilatoire que désespéré sur la nature humaine et la société de consommation, Fred Soulier signe un texte aussi drolatique qu'intelligent et sans concession où les hommes sont des couards ou des fumiers, et les femmes - mères comprises - des salopes. Tout ça servi avec un vocabulaire tantôt gourmet, tantôt gourmand, jamais faisandé.
"L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet" est un conte cruel de notre temps où se dégage un fumet littéraire exquis.
Buffet à volonté.
Savourez.
Lisez.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il alluma une cigarette, légèrement appuyé sur la portière de la voiture – pour ne pas risquer de rayer la peinture –, et laissa son regard errer sur le paysage sculpté par des millénaires d'érosion et de tectonique de l'écorce terrestre. Le Bian préférait l'architecture raffinée des grandes villes ; déjà qu'il devait salir ses mocassins chaque fois qu'il se rendait chez un cambrousard, ce n'était pas pour les dégueulasser le week-end... Il devait toutefois reconnaître que les panoramas proposés par l'Aveyron, et particulièrement par les Grands Causses, écrasaient le spectateur de leur tranquille majesté. Céline aimait ce genre d'endroits. La nature brute. Les grands espaces désertiques. Cela la ramenait sans doute au vide sidéral de son cerveau de gallinacée...
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C'était un oiseau. Mais pas le genre qui fait cui-cui et picore du millet. Celui-là était plutôt du genre sinistre. Plus sinistre encore qu'un corbeau. Rien que son nom vernaculaire évoquait la mort.
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La mère de Le Bian avait demandé à être incinérée. Ça tombait bien, c'était souvent moins cher. Pour la bière, l'huissier avait hésité entre le carton et le bois aggloméré. La différence de prix significative entre les deux l'avait décidé pour le carton. Comme le disait souvent la mère de Le Bian quand elle l'obligeait à finir ses céréales premier prix dégueulasses avant qu'il parte à l'école : il n'y avait pas de petites économies. Et puis, après tout, ce n'était pas comme si elle allait passer l'éternité dans cette boîte ; ce n'était que pour le transport jusqu'au crématorium. Le Bian aimait bouleverser les conventions quand cela l'arrangeait.
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Comment une femme de trente-deux ans qui avait pondu trois chiards avait-elle pu être aussi épargnée par les stigmates de la maternité ? Pas une vergeture, pas un capiton, pas un bourrelet disgracieux. Elle était aussi lisse qu'une gamine de quinze ans – et pas beaucoup plus futée. Ses trois gamins avaient tiré sur ses seins, et pourtant, autant qu'il pouvait en juger – Arnaud et Céline ne se connaissaient que depuis trois mois –, sa poitrine était toujours aussi ferme et généreuse. Il les avait surnommés l'Etna et le Stromboli. Céline gloussait comme un dindon lorsqu'il les appelait ainsi.
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L'atout principal de l'huissier, outre ses yeux d'un bleu céruléen, c'était son crâne aussi lisse qu'un discours de Ségolène Royal, et d'une forme qui approchait de la perfection. La calvitie qui l'avait déplumé avant ses trente ans avait été une bénédiction. Il n'avait été au faîte de sa séduction que quand il n'avait plus eu un poil sur le caillou.
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