AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 700 notes
Un roman étrange et dérangeant dans lequel l'écriture faussement légère va révéler une cruauté adolescente à la limite du supportable. Ames sensibles et nouveaux ruraux qui trouvez que la campagne est un lieu paisible où l'on voudrait bien s'installer parce que "c'est chouette pour les enfants qu'on aura", passez votre chemin!
Commenter  J’apprécie          90
Les trois mousquetaires : Pim, Laurens et Eva, trois garçons et une fille nés en 1988 dans une petite communauté belge. C'est Eva qui raconte une dizaine années plus tard l'étrange amitié qui les reliait, un peu forcée, car ils n'étaient qu'eux seuls du même âge dans le village. Leurs jeux d'enfants, pas si innocents, les relations familiales, la sienne surtout. de la négligence de ses parents, de ses relations avec sa fratrie, Jolan, l'aîné protecteur et la benjamine, Tessie, aux troubles obsessionnels compulsifs. Avec le recul, Eva tisse la trame sur les événements passés, particulièrement sur ceux de la fin de l'été 2002 qui bouleverseront le reste de sa vie et celle de sa famille. La voix distanciée du personnage principal et l'écriture précise et tranchante de l'auteure font de ce roman une des plus troublantes confessions jamais lues à ce jour. Et la finale n'en n'est que plus éprouvante.
Commenter  J’apprécie          90
Bien évidemment, la couverture, l'idée et la construction du livre en trois parties sont originales. Mais je n'ai pas du tout aimé. La perversité des adolescents est bien réelle surtout en groupe mais ce n'est pas cela qui me déplaît. Ce livre m'a profondément ennuyé à cause de la somme de détails inintéressants, des nombreuses répétitions et du manque d'action. le roman devient un peu plus prenant à partir de la page 350 c'est dire ! Seul le suspense lié aux questions sur la mort de Jan, le bloc de glace et l'énigme m'a fait terminer le livre.
Ce que je déplore surtout est d'avoir l'impression de lire une histoire des années 60 alors que l'auteur situe les faits bien plus tard. de plus, je vois mal toutes ces adolescentes complexées du village faire ce genre de choses. L'auteur ne parle pas de la psychologie de Pim, le meneur, celui qui détient le pouvoir. Pourquoi Eva ne voit plus ses parents, son frère et sa soeur ? La vengeance sur la charcuterie est dérisoire, petite ? Pourquoi ne pas porter plainte, pourquoi ne pas se venger de Pim ? Non vraiment c'est un livre ennuyeux avec quelques pages tristes et violentes. Et puis je n'aime pas ces romans ou j'ai la sensation de mariner tout du long.
Commenter  J’apprécie          90
Het smelt (le titre du livre) signifie "ça fond"...Peut-être que ça aurait été plus approprié au vu de la conclusion de ce drôle de premier roman, un peu noir, mais auquel j'ai trouvé plein de défauts.
Si le style, assez incisif, m'a plu, je me suis désolée de trouver tant de longueurs à ce livre ! Ça traînasse, ça discutaille, ça se remémore de lointains souvenirs d'enfance qui tous n'interviendront pas dans la conclusion du roman. Il y a sûrement 150 pages en trop !
Pourtant, les personnages sont intéressants : de la narratrice, Eva, à ses amis adolescents, de Tessie, anorexique et bourrée de tics, aux adultes, parents alcooliques, institutrice lesbienne, tous sont intéressants, finement détaillés dans leurs caractères et leurs habitudes.
Leurs interactions distillent peu à peu une ambiance sordide, qui épaissit à mesure que se tournent les pages. On plonge dans le monde tourmenté de l'adolescence, des expériences un peu "limite" voire franchement glauques, juste sur le fil. Il offre également une vision assez saisissante de la vie dans les villages flamands à l'aube de l'an 2000.
Mais, si j'ai lu ce roman jusqu'au bout pour connaître la solution de l'énigme proposée par les "trois mousquetaires" aux filles choisies pour exalter leur libido, si la punition infligée à Eva m'a interloquée, je n'ai pas du tout aimé la fin !
Il m'a clairement manqué quelque chose de plus fort, de plus "cruel" et ça m'a donné (sans rien révéler de la scène finale) un certain goût d'inachevé et d'injustice...
Commenter  J’apprécie          90
On m'avait prévenu, c'est cru!
Donc oui, ça l'est. Et pourtant j'ai beaucoup aimé lire cette histoire, si on peut considérer que "aimer" puisse s'appliquer à être mis en constant déséquilibre, à la limite de la nausée et de l'effacement. Ces mots peuvent néanmoins réparer celleux qui ont vécu ce glissement familial: s'occuper de son parent, ne pas être vu, correspondre à ce qui est demandé... Et se retrouver invisible à tous, y compris à soi-même. Et pour ceux qui considèrent qu'avant internet, c'était mieux, qu'ils vivent l'enfermement rural belge - si près de tout, et pourtant si isolé.
Trigger warning:
Commenter  J’apprécie          81
Noir. Tragique. Famille. Nausée. Enfance. Amitié. Violences. Alcool. Adolescence. Jeu. Malaise. Dérives. Glauque. Mal-être. Âge adulte. Solitude. Gouffre. Réminiscences. Souffrance. Silence. Vengeance.

Mille ans plus tard, j'ai enfin lu #Débâcle, premier roman de l'autrice belge #LizeSpit. Un titre qu'on ne présente plus, véritable coup de tonnerre dans le paysage littéraire belge et néerlandais lors de sa sortie.

Un pavé qui, à peine entamé, nous plonge dans une atmosphère dérangeante sans qu'on ne puisse deviner d'où surgira le drame. À la manière d'un thriller, il faudra attendre les dernières pages pour comprendre toute son obscurité.

Un livre percutant sur les ravages des non-dits qu'on hisse sur le podium des très bonnes lectures qu'on oubliera pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai pour la première fois depuis longtemps abandonné la lecture d'un livre … de ce livre après plus de 200 pages (la moitié pourtant). Mais que s'est-il passé ?
Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire …. pourtant je me suis attachée au personnage principal mais j'ai l'impression que rien n'avance … après la moitié du livre j'arrive à peine à ce que raconte la quatrième de couverture. Je ne ressens pas d'émotion (le style d'écriture ?), bien sûr on n'est pas obligé de ressentir quoi que ce soit mais je ne comprend pas où je vais. Je me perd entre le passé et le présent.
Je sens un fort côté malsain et une historie sombre qui va arriver mais je ne trouve pas de moteur qui m'emmène pour la découvrir.
Je suis peut être passée à côté de quelque chose … une autre fois peut etre ?
Commenter  J’apprécie          82
De plein gré s'enfoncer dans le lisier.
Ce livre m'attend depuis sa sortie il y a quatre ans. Il a tellement fait parler que j'ai choisi un autre moment pour le lire.
Evidemment la couverture joue sur attraction-répulsion, une vision troublante.
Dans un petit village de Flandres, en 1988 trois enfants sont nés : Laurens, Pim et Eva. Ils vont vite être inséparables.
La narratrice Eva, qui est partie de ce village depuis neuf ans, reçoit une invitation pour le 30 décembre, lui rappelant que Jan aurait eu trente ans. Jan est le frère de Pim et il est mort en 2001.
Quelques mois plus tard en juillet 2002, le lecteur sent que c'est l'été de tous les dangers, ces trois adolescents se traînent dans ce village surchauffé par la canicule, livrés à eux-mêmes, et qu'ils vont inventer n'importe quoi pour faire passer le temps et pimenter leurs jeux.
Le roman alternera entre chapitres qui nous décrivent ce 30 décembre où Eva prend la route, heure par heure, et juillet 2002.
C'est un fil narratif en haute tension.
Un fait intriguant : Eva a mis dans son coffre un bloc de glace, pourquoi ?
Eva n'a pas fait un trait sur le passé et elle montre combien son estime d'elle-même n'est pas restaurée, et ce dès les premières pages, elle a une attitude qui en révèle beaucoup.
Le trio va devenir le trio infernal gouverné par une curiosité sexuelle qui vire à la cruauté de s'asservissement, une surenchère qui ne peut que mal finir.
J'ai eu l'impression que ce village était posé sur un marécage.
L'enfant Eva ne peut que fuir sa famille, son frère ainé part dans la campagne dès l'aube, sa soeur Lizzie est en proie à des troubles alimentaires profonds, elle s'efface de ce décor, elle a des troubles obsessionnels-compulsifs que seule Eva semble prendre en considération. Visiblement les parents sont noyés dans l'alcool et des obsessions totalement absurdes… Eva se sent exister seulement quand elle est avec Pim et Laurens. Mais jusqu'où cela peut-il aller ?
« A la maison, on avait cinq poules. de toute évidence, maman aussi était au courant du fait que les poules ne pondent qu'un oeuf par jour, tôt le matin. Pourtant, plusieurs fois dans la journée, elle retournait voir s'il y avait de nouvelles pontes et revenait systématiquement avec un oeuf de plus, un seul. Les douzaines qu'elle avait achetées en secret devaient être camouflées quelque part dans le poulailler, près de la caisse à vin. »
Cette impression de marécage dans lequel on s'enfonce me suit de chapitre en chapitre, c'est plus que noir, glauque jusqu'au malaise.
L'auteur dépeint une fresque sociale, de ces coins oubliés du monde, là c'est un village flamand mais cela rappelle aussi la France décrite par Edouard Louis dans En finir avec Eddy Bellegueule.
Un monde fantôme car ce sont des exclus du système, ceux qui seront toujours en lisière, une noirceur qui colle à la semelle quoi que l'on fasse où que l'on aille…
Il y a une désespérance que rien ne semble pouvoir effacer.
Désespérance qui a une musique instillée par la narration, Lize Spit distille les informations au compte-goutte, et notre lecture fait penser au bruit obsédant d'un robinet qui goutte. Enervant au plus haut point, une avancée implacable.
J'ai été envahie par le silence, la non-communication dans ces familles, le seul bruit serait celui des jeux des enfants, mais vu le choix de leurs activités, eux aussi ils ont intérêts à faire silence.
Quelques éclairs de tendresse ceux d'Eva pour sa petite soeur Lizzie malgré son impuissance et l'impression grandissante qu'Eva doit sauver sa peau.
Mais c'est un autre problème.
Eva nous raconte par le menu, jusqu'à la nausée, ce qu'est une vie sans base solide, sans affection, une vie qui doit pousser sur le néant.
Le lecteur assiste impuissant à cet enlisement qui sent le purin de l'humanité à n'en pas douter.
L'auteur est habile à nous faire ressentir cet enfer et notre impuissance nous qui en lisant regardons la lie sans intervenir.
C'est ce double effet qui renforce le malaise profond qui nous habite jusqu'au dernier mot.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
Commenter  J’apprécie          80
Un livre et une histoire bouleversants.
L'écriture peut déstabiliser, assez clinique, et peu adéquat à une enfant.
Ce qui rend d'autant plus tragique les évènements que l'on sent arriver, que l'on devine sousjacents. L'horreur, la pauvreté, des pré ado délaissés, négligés, ça ne peut que déboucher sur un drame, forcément.
Marquant, dérangeant, et très triste, en définitive.
Commenter  J’apprécie          80
Difficile de savoir où va l' auteure... Plus de la moitié du livre me laisse perplexe mais je décide de continuer. Je me prends dans l' histoire même, si, par moments, je trouve le fil du roman long, sans intérêt, presqu' à la limite de laisser tomber mais... Survient cette journée qui va tout décider, laisser des marques indélébiles, détruire sans reconstruire. Et la fin arrive et là, c'est un coup de poing à l' estomac, on lit sans trop croire à ce que l' on lit, on fait petit à petit le lien avec tout ce qui nous a un peu ennuyé auparavant. le puzzle s' emboîte, tous les éléments trouvent leur place et on se rend compte qu' on a fait comme les acteurs du livre, on savait mais on n' a rien fait, on se voilait la face mais l' horreur revient avec fracas ! Cette noirceur nous laisse un vrai sentiment de malaise, de mal-être et on referme le livre avec encore en tête ces mots et ces descriptions du dernier jour à en faire frémir plus d'un. Oui un vrai coup de poing mais sensible s'abstenir...
Commenter  J’apprécie          82




Lecteurs (1661) Voir plus



Quiz Voir plus

Français ou Belge ?

Georges Simenon

Francais
Belge

10 questions
430 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature française , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}