AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 700 notes
Découvert par hasard à la bibliothèque, Débâcle de Lize Spit est de ces livres qui vous secouent, que l'on referme en sachant qu'ils vont vous poursuivre pendant longtemps...

Dès la couverture, on sent qu'on va être submergé par une vague de sentiments. Et le résumé présent en quatrième de couverture confirme cela :
"À Bovenmeer, un petit village flamand, seuls trois bébés sont nés en 1988 : Laurens, Pim et Eva. Enfants, les “trois mousquetaires” sont inséparables, mais l'adolescence s'insinue dans leur intimité et crée petit à petit une fissure irrévocable. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un stratagème pour faire se déshabiller devant eux les plus jolies filles du village. Il est simple et efficace : la candidate devra résoudre une énigme ; à chaque erreur, il lui faudra enlever un vêtement. Et c'est Eva qui servira d'arbitre si elle veut rester dans la bande. Elle accepte, sans savoir que cet “été meurtrier” la marquera à jamais. Treize ans plus tard, devenue adulte, Eva retourne pour la première fois dans son village natal. Cette fois, c'est elle qui a un plan…"

Ce roman douloureux, glaçant, à l'ambiance malsaine, met terriblement mal à l'aise et donne même la nausée à certains moments. Il m'a terriblement fait penser à Esprit d'hiver de Laura Kasischke que j'ai lu précédemment.

Lize Spit nous y livre un récit lent, décrivant l'adolescence de manière très réaliste. Son écriture est fluide et l'histoire est bien menée.
C'est cru, les événements sont décrits tels qu'ils sont, dans toute leur horreur, et font naître l'émotion par des scènes à vous briser le coeur.

J'ai adoré le contraste entre la fragilité d'Eva et l'apparent détachement avec lequel l'auteure la fait s'exprimer. La psychologie des personnages est parfaitement décrite, et en particulier le personnage d'Eva, ses états d'âme et sentiments. On « sent » vraiment comment elle vit les choses. 

J'ai aussi particulièrement apprécié le choix de Lize Spit de faire évoluer ce récit sur deux époques - l'été 2002 et la journée du 30 décembre 2015 - qui cheminent conjointement, en entretenant un terrible suspense inhérent à chaque période, parsemant des indices ça et là. 

Cela progresse lentement certes mais, au fur et à mesure de la lecture, la tension monte. le mystère est prégnant, on veut savoir ce qui est arrivé à Jan, le frère de Pim, ce qu'Eva a vécu, et de quelle teneur sera le plan d'Eva.

Une lecture prenante, dérangeante mais essentielle. 
Commenter  J’apprécie          110
J'ai acheté ce livre car la couverture m'intriguait et rendait une impression de malaise...

Malaise que l'on retrouve au fur et à mesure de la lecture, et qui ne fait que s'accroître.
L'histoire se déroule en trois séquences qui se superposent, au présent, avec Eva, notre héroïne principale, et au passé dans les années 1990 avec ses deux amis d'enfance, durant deux périodes distinctes. Il y a un "avant" et un "après", mais de quoi ?

J'aime beaucoup les livres où tout prend un sens à la fin de l'histoire et où le dénouement est totalement inattendu. La tension est palpable du début à la fin de ce livre et l'auteure nous emporte ici avec elle.

Bien que les critiques soient partagées, je vous conseille de vous faire votre propre opinion afin d'être convaincu ou non.
Commenter  J’apprécie          110
La lecture de ce roman me laisse un peu nauséeuse, je l'avoue.
De ces trois enfants très unis devenus des adolescents plutôt pervers, je ne garde pas un très beau souvenir. Il m'a été difficile, voir impossible, de m'attacher à ce trio infernal.
Bon, des circonstances atténuantes, ils en ont: La mère d'Eva est alcoolique et son père suicidaire, les parents de Pim ont une ferme dans laquelle le grand frère trouvera la mort, et Laurens est le fils unique et gâté des bouchers du village... Mais est-ce vraiment tout ce qui les pousse à aller , à la découverte de leur sexualité, jusqu'à la cruauté?
L'écriture est agréable, de courts chapitres se succèdent, entre le présent et les souvenirs, mais j'ai trouvé cette lecture interminable.
Commenter  J’apprécie          112
A peine plus de dix pages sont nécessaires au lecteur pour comprendre qu'il se trame quelque chose de grave. de très grave. Quelque chose d'indicible même, puisque, malgré les stigmates essaimés tout au long de l'ouvrage, ce n'est que dans les dernières pages que se révèle le bouleversant dessein de la narratrice. Cet épais roman, au scénario puissant, est de loin ce que j'ai lu de plus dérangeant, de plus déroutant, de plus troublant de ces derniers mois. J'ai d'abord été littéralement happée par la couverture de l'ouvrage. Actes Sud a fait le choix d'une photographie terriblement significative. Une image qui ne peut que vous inviter à pénétrer dans cet univers étouffant, dans les profondeurs de cette bande-son malsaine ; à vous plonger dans l'histoire d'Eva, une histoire née de trois fils entrelacés, qui tout au long de l'histoire s'alternent et résonnent d'une funeste musique.

On rencontre d'abord Eva adulte : la jeune femme est professeur d'arts plastiques à Bruxelles et retourne, pour la première fois depuis neuf ans, à Bovenmeer, son village natal.

On la retrouve ensuite à l'été 2002, été moite et caniculaire, durant lequel la jeune Eva, alors âgée de 14 ans, voit son monde s'effondrer, son amitié s'émietter pour disparaitre dans d'abjectes tourments. Laurens, Pim et Eva, les trois seuls enfants du village nés en 1988, sont inséparables. Insidieusement cependant, alors que l'adolescence s'empare d'eux, leurs rapports se fissurent. Décidés à troubler leurs suffocants après-midis d'ennui, les deux garçons conçoivent un plan auquel Eva doit prendre part si elle veut conserver leur amitié : faire se déshabiller devant eux, et plus si possible, les plus jolies filles du village. Pour cela, ils imaginent un stratagème : chaque fille devra résoudre l'énigme proposée par Eva. A chaque erreur, il lui faudra ôter un vêtement. Ce petit jeu, on le devine très vite, n'a rien d'un jeu innocent d'adolescents en recherche. Il se révèlera funeste, et terriblement violent.

Et puis il y ces bribes de l'enfance d'Eva, venues éclairer avec force et douleur cette tragique narration. Une enfance bercée par une devise familiale tristement vécue et insidieusement inculquée : « être là juste pour ne pas faire défaut ». Une enfance dans une famille terrassée par le mal-être de parents pathétiques, noyés dans l'alcool, le désir de suicide et les antidépresseurs. Un cocon inexistant et pourtant trop pesant. Un cocon dont Eva cherche à s'échapper à tout prix en misant tout sur son amitié avec Laurens et Pim ; une famille que Jolan, son grand frère, s'applique à fuir en se passionnant pour les insectes ; une tribu dont sa petite soeur Tessie finit par s'échapper en développant des troubles obsessionnels compulsifs chaque jours plus envahissants et une anorexie ravageuse.

Si le tableau est sombre, l'écriture est radicale, hyperréaliste, glauque, sans fioriture, délicieusement subtile. le roman est mené d'une main de maître, avec force de panache, guidé par un rythme haletant, un suspens indéniable, des personnages excessivement attachants et une impeccable maîtrise des ressorts de la fiction. Comment ne pas être touché par la douce Tessie? Celle qui tous les matins se redresse dans son lit, secoue la boule à neige posée sur sa table de nuit, se rallonge et attend que toutes les paillettes soient tombées ; une Tessie pour laquelle cette boule, c'est sa touche « réveil différé » ? Tessie, c'est de la magie à l'état pur, un personnage comme on en trouve rarement dans les romans, puissante et éthérée, fragile et sage. La fratrie de Wolfe nous entraine, petit plaisir sucré dans ce monde âcre. Elle nous touche, nous émerveille par sa puissance, sa luminosité, son inventivité. Mais la blessure est trop grande. Elle est béante même pour Eva à qui il faudra neuf ans pour se libérer de ce poids.

Ce roman est une véritable claque. Une claque soigneusement administrée sur votre coeur qui saigne face à tant de noirceur et sur vos yeux qui ne peuvent s'empêcher de se relever tantôt à la recherche d'un souffle plus doucereux. Mais qu'importe, parce que c'est beau, c'est juste, c'est puissant. La Débâcle est présenté partout comme un véritable « coup de tonnerre » dans le paysage littéraire des Pays-Bas et de la Belgique, une déflagration. Il y a tout dans ce roman, il a l'adolescence destructrice livrée à elle-même, l'exclusion sociale, la vie quotidienne étriquée dans un village dans lequel tout n'existe qu'en une version, mais il y a aussi l'ironie, l'insouciance ainsi que de jolies petites lumières dans la nuit. Et il y a surtout une grande joie, celle de savourer un roman superbement mené.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
Commenter  J’apprécie          111
Je ne sais pas du tout comment écrire cette critique. Tout ce dont j'ai envie de parler serait malheureusement un spolier pour celui qui veut lire le livre. Toutes les choses importantes qui s'y passent, tous les détails, les ressentis, tout est trop.
D'abord la couverture… Elle attire l'oeil, c'est évident. Une enfant, les yeux tournés vers le sol, tient nonchalamment une cigarette en main, est-ce l'idée que l'on se fait de la débâcle? Oui, c'est clair. Chronique d'une catastrophe annoncée, l'histoire commence dans un petit village de Flandres, le temps semble s'y être arrêté, les gens sont ancrés dans leurs habitudes et leur mentalité, limitée et sans fantaisie. La vie y est triste et malsaine. Tous sont engoncés dans un esprit étriqué, une routine déprimante et une inaction lancinante qui nous englue dès le début de la lecture.
De là, je ne peux en dire plus…
J'aimerais ne pas avoir lu ce livre, l'ambiance malsaine me colle à la peau, j'aime les thrillers et les écritures un peu glauques mais celle-ci me dérange tellement. Subir la violence ordinaire (et m^me domestique) sans réelle méchanceté, juste par désoeuvrement, tel est le destin d'Eva (et des siens, en particulier sa soeur Tessie). Pas de quoi banaliser ni trouver des excuses, mais juste assister à ce spectacle navrant.
Les détails de l'époque me font parfois sourire (les seules fois) : les années 90 et leur musique, leur mode (mais qui se souvenait des tototes ? Ces petites tétines que l'on collectionnait et qui se portaient autour du cou).
pour le reste, j'ai besoin d'un peu de douceur maintenant… de douceur et de bienveillance.
Commenter  J’apprécie          112
Débâcle est le premier roman de Lize Spit, née, elle aussi comme Eva de Wolf l'héroïne de son roman en 1988 dans la région d'Anvers.

Eva est professeur d'arts plastiques à Bruxelles, elle reçoit une invitation de la part de Pim qui a repris l'exploitation agricole pour commémorer la mémoire de son frère Jan qui aurait eu 30 ans ce 30 décembre 2015.

Eva quitte Bruxelles pour rejoindre son village natal Bovenmeer, où elle n'a plus remis les pieds depuis 13 ans emportant avec elle un immense bloc de glace dans le coffre de la voiture !

Eva est née en 1988, la même année que Pim (fils de fermier) et de Laurens (fils du boucher du village), ils étaient inséparables étant enfants, on les surnommait les trois mousquetaires. Ils étaient inséparables jusqu'à l'été 2002 qui scella la fin de leur amitié.

Habilement Lize Spit va nous raconter ce qui pousse Eva à revenir à Bovenmeer, ce par le biais de trois périodes successives.

Elle décrit heure par heure la journée du 30 décembre 2015, jour après jour l'été 2002 et enfin parsème le tout d'anecdotes, d'événements familiaux, de souvenirs d'enfance.

C'est lent, très visuel, de manière presque cinématographique, on s'imprègne de l'ambiance, on voit défiler les images.

On découvre la famille d'Eva, son frère Jolan passionné d'insectes, on ressent l'ombre de Tess sa soeur prédécédée, sa soeur Tessie l'anorexique remplie de Toc, ses parents , une mère alcoolique, un père peu impliqué, une famille dysfonctionnelle.

La vie du village est bien décrite, la mère de Laurens à la boucherie qui aime colporter les ragots et petites histoires du village, tout le monde s'observe, tout se sait. Il n'y a pas grand chose à faire pour tromper l'ennui.

L'été 2002 est chaud, lourd, poisseux comme l'atmosphère du roman. Nos trois mousquetaires ados ont élaboré un jeu cruel où Tessie participe malgré elle, de crainte de perdre l'amitié de Pim et Laurens qui découvrent la sexualité, faut dire que les hormones travaillent un max, les corps des filles les émoustillent.

Eva est chargée d'inventer une énigme, devinette qui sera au coeur de l'intrigue. Les filles invitées par les garçons devront la résoudre et perdront un vêtement à chaque mauvaise réponse.

Cette cruauté entre eux tournera au drame.

Ce livre est noir, très glauque mais reflète bien je pense la vie de ce petit village campagnard et ce milieu social où il n'y a rien à faire pour braver l'ennui.

Lize Spit a une écriture extrêmement réaliste. La construction et le suspense sont magnifiquement maîtrisés. C'est glauque, malsain, collant, poisseux, cruel. Elle décrit à merveille la cruauté des adolescents.

Quelle claque ! Quelle imagination, un livre qui secoue, qui bouleverse, certaines scènes me poursuivent encore quelques semaines après la lecture. C'est lent, mais au fur et à mesure de la lecture, la tension monte, le mystère reste entier, on veut savoir ce qui est arrivé à Jan, le frère de Pim, savoir ce qu'Eva a vécu, quelle sera la vengeance d'Eva. Petit à petit les choses se mettent en place, l'écriture nous porte, une prouesse.

La couverture du livre est dérangeante, surprenante, elle n'a rien à voir avec l'histoire mais correspond bien à l'atmosphère du roman.

Une plume à suivre et à découvrir de toute urgence.

Ma note : un coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          112
Débâcle. Nom féminin. Si la couverture de ce roman vous évoque sa troisième définition du Larousse (soûlerie, désordre, perdition, dévergondage, lubricité) la débâcle signifie avant tout le dégel, la décongélation, ou la rupture subite d'une couche de glace.

Mais pour comprendre tout cela, il vous faudra résoudre l'énigme d'Eva; si vous échouez, car tout le monde échoue dans ce roman, vous devrez obéir à ses amis, Laurens et Pim, et enlever tous vos vêtements.

A Bovenmeer, un peut village de Flandres où tout le monde se connaît, ils n'étaient que 3 bébés à naître en 1988. Fusionnels depuis l'enfance, le cruel été 2002 marquera la fin de leur amitié.

Trente ans plus tard, Eva habite Bruxelles, lorsqu'elle reçoit une invitation à une fête au village, organisée par l'un de ses anciens comparses.

C'est l'occasion pour elle de revenir sur les traces d'un passé qu'elle n'a pas digéré. Dans sa voiture, elle emporte un bloc de glace : le temps de la débâcle sera celui de sa propre histoire.

Prenez une famille, deux parents, trois enfants, mettez-là à table. Ils ne disent rien. Et pourtant. Parmi eux, une boit en cachette dans le poulailler, un autre explique comment s'y prendre pour se pendre sans se rater, une autre a perdu sa culotte, l'un fugue sans arrêt pendant que la dernière passe ses journées à taper sur un clavier d'ordinateur débranché.

Mais n'allez pas croire que l'herbe est plus verte dans la famille d'à côté. A la boucherie et à la laiterie, chez les parents de Laurens et Pim, ce n'est guère mieux.

Est ce la faute du village, ces habitants de la terre et leurs enfants qui ne partent pas de l'été ? Ou est-ce la faute des traumatismes que l'on enfouit derrière des prénoms ou dans la fosse à purin, et qui finissent par vous rendre dingues ?

Débâcle est un roman belge coup de poing, sur l'emprise des siens, sur l'enfermement du milieu rural et leur malheur consanguin.

Mon avis
Un roman saisissant! Cruauté et violence de vie sont servies par une écriture légère, en inadéquation totale avec la teneur des propos, donnant à l'ensemble un caractère encore plus acide que prévu. La construction est parfaite, le rythme impeccable, les ingrédients du suspense et de la description fraîchement dosés. J'approuve ce succès belge et je vous le recommande !

Lien : https://agathethebook.com/20..
Commenter  J’apprécie          110
Un conte cruel et ordinaire dans la veine hyperréaliste flamande. Bouleversant, désagréable, éprouvant, glauque, violent. Fascinant de désespoir et de noirceur. Long et rebutant. Un chaud et lourd été 2002 retranscrit jour après jour, une famille dysfonctionnelle, un trio d'adolescents qui s'éveille à la sexualité dans l'indifférence des adultes, l'ennui d'un petit village de la région d'Anvers où tout le monde se connait, s'épie et ne voit rien (ou ne veut rien voir) du drame qui se joue. Description heure par heure de la journée du 30 décembre 2015, par où commence et s'achève le roman, avec des retours vers cet été poisseux et glaçant où l'existence d'une adolescente a basculé dans l'horreur. Une claque, cruelle et implacable certes, mais quelle claque ! L'histoire est extrêmement bien construite, la tension est tenue en haleine tout du long, malgré la lenteur avec laquelle les scènes et les décors sont minutieusement rendus, le style est précis, juste, réaliste (trop ?). Certains passages restent longtemps en tête après la lecture. Je pense au film Rundskop (Tête de boeuf en Belgique francophone) de Michaël R. Roskam, avec Matthias Schoenaerts, sorti en 2011. C'est la même ambiance, la même façon de faire monter la tension, la même violence, le même milieu. Nous sommes les témoins muets d'un drame insoutenable et ordinaire mais nous ne pouvons pas détourner le regard. A ne pas mettre en toutes les mains...
Commenter  J’apprécie          100
Il y a longtemps que ce roman traînait sur l'étagère où se trouve ma PAL. Mais après avoir lu certaines critiques, j'en reportais toujours la lecture. Il me faisait peur finalement.
Pourtant les critiques et les articles de J.C. Vantroyen (responsable des livres du Journal le Soir - Belgique) qui n'incitent à lire un roman ou pas ne m'avaient que rarement trompée sur la "marchandise".
https://plus.lesoir.be/149801/article/2018-04-06/lize-spit-chaque-etre-humain-doit-etre-engage
Me voilà donc bien assise entre 2 chaises, d'autant que 2020 ne fut pas une année très heureuse. Me fallait-il en rajouter une couche ?
Je me suis enfin décidée en ce début d'année.

Les ambiances de la littérature flamande m'apparaissent souvent sombres. Je me réfère aux auteurs que j'ai dû lire (en néerlandais) pendant mes études : Cyriel Buysse ,Hendrik Conscience, Ward Ruyslinck, Johan Daisne, Guido Gezelle, Hubert Lampo, Gerard Walschap et plus récemment par envie personnelle (traduits en français) : Hugo Claus et Tom Lanoye.
La majorité d'entre eux ont été inspirés par la société dans laquelle ils vivent/vivaient, les événements (guerres) de leur époque.
Lize Spit m'apparaît d'emblée dans la même ligne. Au fil de la lecture m'est apparu aussi un sentiment malsain de cruauté , de violence... que je n'ai jamais ressenti chez les autres. Par exemple, chez Tom Lanoye (auteur contemporain) il y a dans ses écrits malgré tout de la douceur, de l'espoir.

Voilà le côté négatif que je vois dans ce roman : noirceur, violence, cruauté

J'y ai trouvé quand même du positif : pas de phrases ampoulées, elles sont directes (c'est aussi un peu le style du néerlandais qui est beaucoup plus cash que le français). Et surtout, ce que j'ai apprécié, c'est la manière de nous amener à la fin du récit. Lise Spit dissèque le caractère de ses personnages au scalpel et sème petit à petit des indices qui nous feront comprendre le dénouement final. Pour cela, elle entremêle présent et passé au fil des chapitres.

Pour le présent, le titre nous donne l'heure (donc se passe sur une seule journée)
Pour le passé, le titre nous donne une date (toutes pendant les vacances scolaires d'été de 2002).
C'est aussi dans les chapitres relatifs à 2002 qu'elle plante le décor et les personnages de l'histoire : village, familles, école,...
Avec tous ces "ingrédients", elle va faire monter la tension, la violence jusqu'au bout. Et même si je déteste la violence et que j'ai abandonné d'autres bouquins à cause de cela, ici , je suis allée jusqu'à la fin rien qu'à cause (ou grâce ?) à son écriture, à son style . Je voulais connaître la fin !

Je ne résumerai pas une fois encore le contenu ; beaucoup d'entre vous l'ont fait avant moi et je n'y trouve rien à rajouter.

Au final, ce livre m'a secouée. J'y pensais parfois en-dehors de la lecture même. Il ne peut laisser indifférent. Je ne regrette pas de l'avoir lu pour pouvoir poser mon propre jugement mais je pense bien que je ne le relirai pas comme je le fais régulièrement. On est à une époque où les langues se délient sur beaucoup de choses (viols, inceste, etc) mais ne surfe-t-on pas aussi sur la vague du voyeurisme , de la banalisation de la violence ? Cela me pose question en tout cas.
Commenter  J’apprécie          105
Très déçu. J'attendais sans doute trop de ce roman. J'imaginais la dureté d'Une fille comme les autres de Jack Ketchum, la noirceur des romans de Patrick Sénécal, ... mais pas que j'allais autant m'ennuyer. En effet, j'ai tenu 350 pages en me disant que tout ferait sens à la fin et qu'un final bien troussé me ferait oublier voire pardonner cette laborieuse lecture. Malheureusement, je n'ai pas trouvé le dénouement très surprenant et j'irai même jusqu'à dire que Lize Spit a versé dans la facilité. de plus, j'aurai aimé connaître la destinée de certains personnages du roman (Elisa et Pim entre autre) mais l'auteur ne nous en dit rien d'où ce désagréable goût d'inachevé qui me reste après avoir tourné la dernière page. Je suis certainement très (trop ?) dur avec ce 1er roman mais ma déception est à la hauteur de mon attente. Mais au final, qu'on aime ou pas, on ne peut pas dire que l'auteur ait fait dans le consensuel et je dois reconnaître que c'est tout à son honneur.
Commenter  J’apprécie          101




Lecteurs (1658) Voir plus



Quiz Voir plus

Français ou Belge ?

Georges Simenon

Francais
Belge

10 questions
430 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature française , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}