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EAN : 9782898031014
250 pages
Ada éditions (13/02/2019)
2.5/5   7 notes
Résumé :
« Les vrais monstres ne sont pas ceux qui se cachent sous ton lit, mais des gens ordinaires, comme toi et moi. »

Montréal, 2102. Ils sont tous connectés. Connectés à la réalité augmentée. Connectés les uns aux autres.

Pris au piège dans cet univers sombre où la déviance est la norme.
Dorothée Boudreau, une jeune trafiquante de Caelum, enquête sur ses origines. Lors d’une livraison de stupéfiants qui vire au cauchemar, elle sauve ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai récemment développé des tics horribles en lisant des livres. Déviance les a tous exacerbé. C'est un signe inquiétant quand, dès les premières pages, je referme le livre pour voir où j'en suis avec la quantité de pages – c'est littéralement un arrêt de mort quand je raye des paragraphes entiers et que je m'arrête à chaque page pour exprimer ma frustration à voix haute.

Donc j'abandonne. Ça m'énerve tellement, je me perds tant dans ma frustration que c'est rendu difficile de tourner les pages. Chaque fois que je croise une bosse, ça me force à m'arrêter, à fermer le livre et à m'élancer dans un court monologue où je libère cette frustration.

Je ne peux simplement plus. Je m'arrête à la page 21. Beaucoup trop de « tell » au lieu de « show »; on me dit que Dorothée est ainsi et pense telle chose, mais on ne le démontre pas avec des scénarios qui ont pour buts de l'établir. La première vraie scène, dans la cuisine, après la dompe (quand même rapide) d'exposition, se déroule comme le début d'une sitcom. Je m'imaginais littéralement l'audience qui se tait quand on voit Dorothée qui coupe ses légumes en silence. Puis Yan entre, se met à démonter un fusil (pour montrer qu'il aime les fusils? 1 point pour l'avoir montré en premier (puis l'avoir dit plusieurs fois), mais -1 point pour l'avoir fait de façon aussi étrange – il entre et immédiatement il se met à démonter un fusil devant sa soeur, après s'être plaint de ne pas trouver Zack).

Et Dorothée trouve ça agaçant, et l'audience rit, et l'audience rit derechef quand elle trouve la main coupée dans le frigidaire et que Rick « fait justement son entrée », pile au bon moment, entrant d'une démarche confiante, comme si de rien n'était, élicitant un énième rire de l'audience. Tout dans cette scène jouait comme une sitcom. Du peu que j'ai vu et lu, dans le livre (j'ai sauté pour voir la fin) autant qu'à l'arrière et sur les sites, l'histoire parait des plus banales, et en plus elle se permet une fin en larmes, comme si la dystopie ne sapait pas assez le moral.

L'élément qui me frustrait le plus, hormis la narration, était le CIN. Une sorte de puce mise dans le cerveau (une chose devenue courante dans cet univers) qui est essentiellement un PC. Ou un téléphone intelligent, qui au lieu de l'avoir en main à longueur de journée, eh bien, tu l'as directement dans le cerveau. Déjà, à la base, l'idée me parait stupide, la puce dans le cerveau n'est pas impossible mais ça me parait un peu poussé que ce soit courant et utilisé de la sorte. Utilisé comment? Je l'ai dit, comme un cellulaire, mais aussi comme la fameuse ceinture de Batman qui possède toujours le bon outil pour se tirer d'un pétrin.

Le CIN, pour paraphraser le roman, est dit rendre les décisions plus claires et judicieuse, ça l'améliore le cerveau, ça décuple le potentiel et accroit la précision. Autrement dit, ça rend un personnage infaillible (ou du moins, c'est ce que ça semble faire, et ce que ça faisait pour le peu que j'ai lu). Quel intérêt y a-t-il de lire les « aventures » de personnages qui ont littéralement Google 2.0 dans leur cerveau et qui peuvent trouver, en un instant, toutes les solutions aux problèmes? C'est la puce que toutes les Mary Sues ont. Et puis quand Dorothée se tourne, et qu'en une fraction seconde elle sait exactement où tirer avec son fusil pour que la voiture explose, je… non. Non merci. Il ne faut pas commencer une histoire de cette façon, ça n'investit pas du tout le lecteur, même si c'est important pour le récit que le personnage soit surpuissant. Il faut une maîtrise exceptionnelle de l'art pour commencer une histoire de la sorte *et* conjurer tout l'intérêt du lecteur.

Je soupçonne que le CIN est sûrement utilisé d'une autre façon, plus tard. Il est sans doute désactivé à un moment crucial pour un personnage, c'est peut-être utilisé pour faire un commentaire sur la dépendance à la technologie, ou un truc du genre – mais je m'en fou, honnêtement, parce que la partie que j'ai lue avec ce damné CIN était maladroite, et tout me laissait à croire que ça n'allait pas s'améliorer. Et si c'était ça le message, alors je l'ai vu venir de loin.

Le CIN n'est que le premier symptôme de cet univers qui ne fonctionne pas. Dans la dompe d'exposition du début, il n'est fait aucune mention d'un grand événement perturbateur, bien qu'ici je lise l'étiquette « extra-terrestres ». Même en prenant ça en compte, ce roman qui prendrait place en l'an 2102 m'apparait complètement bâclé dans sa tentative de réalisme. Quasiment chaque aspect dévoilé de ce monde m'envoyait dans un long détour de chiâlage où j'expliquais à voix haute pourquoi ce ne faisait aucun sens.

C'est ça le truc avec la science-fiction : plus le futur imaginé est loin, le moins l'auteur a à s'inquiéter qu'il ne paraisse pas atteignable, ou qu'il ne fasse aucun sens, et donc il peut s'attarder sur l'histoire sans d'autres soucis. En tant que lecteur, ça me réjouit, parce que je ne suis qu'un humain moyen et à moi seul je ne peux pas m'imaginer comment des siècles et des siècles auraient abouti à cet univers décapant et rempli d'inventions inimaginables. Je peux croire en l'auteur qui lui croit en son histoire. Mais ici, parce que c'est tellement proche du présent, je me tapais le front à chaque nouveau détail révélé. Ça ne tient pas debout, tout était exagéré, c'était limite caricatural.

Voilà pour la plupart ce que j'avais à dire; mon sac que j'avais à vider après cette expérience frustrante. J'ai beaucoup d'autres livres qui m'attendent, et quand j'en commence un, je me délaisse au monde de l'auteur, je lui fais entièrement confiance et je veux que cette confiance soit retournée par son expertise évidente à travers les pages. Si je vois trop de problèmes et que je ne ressens tout simplement pas la plume, ni la voix ou le propos, je pars et j'explique pourquoi, je range le livre et je n'y retourne pas.

Déviance m'a apparu trop enfantin, naïf, rongé par les problèmes dès les premières pages, avec une narration sèche qui ne m'accroche pas du tout et un univers qui me frustre. L'autre POV est en première personne, au présent, deux choses qui me répugnent et que je ne tolère que pour un format épistolaire. Ça se lisait comme le brouillon d'un premier roman. Il y a une histoire là-dedans, qui se veut dystopique mais qui selon moi rate sa cible. Ça plaira sans doute à d'autres personnes (je suis un lecteur assez téteux), et ça plait, d'ailleurs – si j'en crois ce que j'ai vu, je serais la première critique négative de ce livre.

En temps normal je ne coterais pas un livre que j'ai abandonné aussi tôt. Mais ici je me le permets, car au moment où j'écris cette critique, il n'y a que deux lecteurs sur ce livre : moi, et stephaniesylvain, une des auteures, qui a mis le livre sur la plateforme et qui l'a coté. Je peux comprendre le désir de ne pas laisser son livre sans étoiles, tout seul sur Babelio, mais je ne tolère pas que les auteurs cotent leur propre livre, et encore moins qu'ils viennent commenter dans les critiques (mais ce n'est pas le cas pour celles-ci selon ce que j'ai vu ailleurs). Donc je me permets cette note pour « équilibrer », en quelque sorte, la balance.
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Dans le genre personnages « déviants » et « déjantés », Stéphanie Sylvain et Withney St-Onge B. ont fait très fort. Voilà une dystopie assez effrayante d'un monde vers lequel j'espère bien que nous n'irons jamais. Et, pourtant, nombre de caractéristiques, d'outils technologiques qu'elles décrivent sont déjà là, aujourd'hui… mais tirés à outrance : la consommation de drogue banalisée, les épaves humaines, les dispositifs de réalité augmentée, les trafics en tous genres...
Difficile de dire que ses personnages sont sympathiques. Pourtant, ils ont tous leurs particularités, leur côté attachant parfois, tentant de sortir leur épingle du jeu, de survivre dans cet univers dantesque où l'éthique et la morale relèvent quasiment de l'a-normalité. Mais est-il même possible de s'en sortir ?
Ce n'est pas mon genre de SF, de dystopie préférée. J'ai envie de croire envers et contre tout en l'humanité. Et pourtant, dans son genre, Stéphanie Sylvain et Withney St-Onge B. font mouche.
Le duo des deux auteures fonctionne, elles écrivent bien et nous voilà vite embarqués dans les tourments de leur univers. Il y a aussi un petit côté « manga » très visuel, avec des personnages hyper stylés.
Ami(e)s de lendemains désenchantés, d'âmes perdues et de violence extrême, vous trouverez votre bonheur.
Stéphanie Sylvain et Withney St-Onge B., à quand une adaptation en BD ?
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Ayoye!

On embarque dans un monde futuriste et dystopique, qui semble si loin mais si proche en même temps.
La pollution est à son apogée et les conséquences sur la fertilité et la santé sont indéniables.
La technologie est rendue tellement avancée qu'elle est en nous. Elle permet de faire des choses merveilleuses au plan scientifique mais terrible sur le plan éthique.

J'ai ressenti un univers similaire à Coeurs brisés (Amy Kahaney) et Illuminae (Amie Kaufman/Jay Kristoff)


On suit plusieurs narrateurs, mais majoritairement Dorothée. Jeune femme forte qui est prise dans le milieu de la drogue de part sa famille et qui cherche de grandes réponses.
J'aurais aimé avoir le nom du personnage lorsqu'on changeait de narrateurs pour faciliter la transition, mais sinon, on avait des indices assez rapidement d'à qui on avait affaire. J'ai apprécié que les liens entre les divers personnages se fassent assez rapidement et qu'ils soient réitérés pour assurer la compréhension. J'ai apprécié pouvoir reconnaître les différents personnages à travers les croyances et leurs réflexions. Ils avaient tous des différences notables et spécifiques.

J'ai été vraiment surprise par l'aspect réflexif derrière cet univers. À plusieurs reprises il y avait des références de l'historique québécois, des explications scientifiques somme toute compréhensibles (disons que mon background scientifique a été solidement satisfait), des polarisations de personnages sur le xénophobie, les avancés technologiques, la misogynie, la toxicomanie, les centres de personnes âgées, etc.
Ça fait réfléchir en taboiere.


Plus l'histoire avance et plus ça devient noir.
Instinctivement je croyais que le beau et le bon reviendrait sauver l'histoire, mais non.
Ça va mal et ça va mal finir.
Tous les bons ne gagneront pas et tous les mauvais ne seront pas punis.
J'ai vraiment fini avec le mal à l'âme.
Lien : https://youtu.be/ERVRIT7yZQQ
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Video de Withney St-Onge B. (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Withney St-Onge B.
Expressions québécoises : être une fille de joual (fille du roi, fille de joie)
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