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Philippe Giraudon (Traducteur)
EAN : 9782081205352
Flammarion (04/01/2008)
3.79/5   28 notes
Résumé :
Chez les Fisher, illustre famille de gens de théâtre, il y a deux George. L'un est un enfant de la balle qu'on envoie en 1973 dans un pensionnat pour parfaire son éducation. L'autre, un pantin de ventriloque, divertissait les troupes britanniques avec le grand-père de George pendant la Seconde Guerre mondiale. Les deux George ne savent rien l'un de l'autre. Jusqu'à ce que les événements les amènent à s'unir pour mettre au jour les secrets de famille les mieux gardés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le ventriloque. L'homme et son autre. L'animé ,l'inanimé , la voix et la parole. Tout ce mélange un peu dans ce couple infernal.
Qui pense dans la tête de la poupée ? Qui parle dans le ventre de l'homme ? C'est peut être une question de niveau de langage, de profondeur peut être.
Le ventriloque, l'homme orchestre des voix, personnage récurent de l'âge d'or du music-hall.
Le pantin, le fou de la voix, celui qui peut tout dire parce qu'il est bien plus que ce qu'on en voit. Ce double singulier.
La poupée, ce double de papier mâché, est un concept qui dépasse celui de la marionnette.
Et dans la plus part des cas, c'est elle, la poupée qui est maîtresse de la parole.
C'est elle qui manipule et tout l'art du ventriloque se joue là, créer l'illusion de la plus parfaite autonomie psychique de la poupée.
On s'y perd. On s'y perd depuis fort longtemps. Ainsi Louis Comte, grand artiste du 19e siècle, célèbre prestidigitateur et ventriloque a t il été à deux doigts de brûler sur le bûcher que ces compatriotes helvétiques s'apprêtaient à dresser en son honneur.
Ventriloquie, magie, il n'y a pas véritablement de frontière.
Gabbo le ventriloque, dans le film de James Cruz en 1929, perdra la raison. Arnold Wesker personnage de comics finira à l'asile, après avoir insufflé toute sa haine à sa poupée Scarface lui injectant ainsi sa propre folie.
Manipulation, perte de contrôle, voilà ce qui fait peur dans ce jeu. La représentation des voix intérieures, cette intériorité d'une parole venue du fond de nos entrailles et qui se met à raisonner dans nos salles.
Du ventre. du coeur au ventre. Il faut garder cela à l'esprit pour ne pas y perdre son âme.

« Les garçons ». Londres. 1930-1970- Saga d'une dynastie d'artistes.
Evie, l'arrière grand mère, dite « Echo Endor », artiste ventriloque de génie. Joe, le grand père, ventriloque « trompe la mort », Queenie , la grand mère, ventriloque des jardins d'enfants, Frankie la mère, comédienne , et George.
George qui hérite de toute une histoire, et d'un prénom, le prénom du « garçon » de Joe.
Garçon qui fut imposé par Evie à Joe. Comme Evie lui imposa Queenie.
Et comme elle leur imposa à tous le silence sur ce qui ne doit jamais être dit.
Beaucoup d'amour, beaucoup de douleurs, énormément de silence.
Les poupées conservent la mémoire de ceux qui gardent le silence.
La folie n'est évidement pas dans les poupées, elle est bien là où sont les voix.
Dans le corps de ceux qui manipulent, de ceux qui se laissent manipuler, et dans ceux qui se taisent.

Le précédent roman, de Wesley Stace, « l'Infortunée » nous emmenait à la rencontre de l'affirmation d'une identité, à la conciliance d'un double que l'autre ne veut vous reconnaître, « Les garçons » nous dévoile toute l'intolérance qui peut naître de l'imposture d'un double que l'autre vous impose.
Autre angle d'approche, mais donc finalement sujets étroitement liés.
La construction d'un diptyque aux visages inversés mais non opposés.

Astrid Shriqui Garain
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J'aime beaucoup les romans qui entremêlent les époques, ma référence en la matière étant le sensuel et lumineux « Chronique d'un été » de Patrick Gale.
« Les Garçons » dépeint deux périodes, celle du music-hall des années 1930-1940 et celle d'un jeune collégien dans les années 1970. L'une est racontée du point de vue d'une marionnette, l'autre s'attache à relater l'initiation de l'adolescent à l'art de la ventriloquie. Entre ces deux personnages, tous deux prénommés George, un lien existe, mais lequel ? George la marionnette est-elle la clé qui permettra à George le petit garçon de devenir un homme qui a trouvé sa propre voie et sa voix ?

Sur ce sujet rare et original, le romancier tisse une trame captivante, alternant les descriptions justes des sentiments d'un adolescent en plein éveil de soi, les descriptions des relations mère-fils et surtout l'étrange couple que peuvent former un ventriloque et son « garçon » comme on appelait autrefois les marionnettes qui donnaient la réplique à l'artiste et qui lui volait souvent la vedette.

De nombreuses surprises attendent le lecteur. L'auteur distille savamment son suspens et les coups de théâtre pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. C'est du vrai roman, émouvant et rocambolesque, parfois un peu trop « simple » dans sa psychologie mais qui a le mérite d'aborder pour un large public la fabrique des secrets de famille et les dangers du silence ! D'ailleurs, en parlant de silence, ce sera mon autre petit reproche : le romancier utilise des métaphores pas toujours très compréhensibles et use du non-dit un peu trop souvent et pas toujours avec finesse… Mais cela n'empêche pas « Les Garçons » d'être une lecture des plus prenantes !
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Superbe livre d'un auteur peu médiatisé, malheureusement, mais quel bonheur de lecture. Les livres moins en lumière m'attirent beaucoup plus et généralement, je suis rarement déçue... A lire !
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Ce livre se déroule dans le milieu de la ventriloquie, à deux époques différentes (les années 1970, et les années 1940). Les narrateurs sont un petit Garçon d'une douzaine d'abnnées : Georges et une marionette : Georges. Les deux narrateurs nous font découvrir la vie d'un enfant de la balle, les coulisses du spectacle, mais également la guerre et ses souffrances.
Sympa
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Double récit, double époque, la marionnette dans les années 40, et de son arrière petit fils qui va se découvrir en élucidant pas a pas tous les secrets de cette famille de saltimbanque au fur et à mesure de ses rencontres. Passionnant jusqu'au bout, émouvant, des personnages attachants, une fois rentré dans cette famille, elle ne vous lâchera plus.
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