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Texas, dans un avenir proche : la reine des Pays-Bas pilote un petit avion avec sa garde rapprochée et s'écrase à l'atterrissage. Un de ses compagnons de voyage est attaqué par un alligator en sortant de l'appareil, et l'équipe est secourue par un chasseur de cochons sauvages, héritier du capitaine Achab traquant le cochon géant Frimousse qui a tué sa fille.

Résumé ainsi, le début peut sembler foutraque, ce qu'il n'est pourtant pas. Car dès les premières pages, on est emporté par un récit à la fois riche et fluide : des personnages approfondis, des environnements naturels si bien retranscrits qu'on s'y croirait, et une ambiance de catastrophes climatiques mettant en scène la montée des eaux et les canicules incessantes.

Car la reine des Pays-Bas Saskia n'est pas là par hasard : souveraine sans grands pouvoirs d'un État menacé par les eaux, elle se rend à l'invitation, avec d'autres responsables politiques de second ordre, d'un milliardaire convaincu d'avoir trouvé la solution. Mais ayant dû atterrir à Waco au lieu d'Houston à cause d'un orage, elle devra faire équipe avec le chasseur Rufus pour atteindre sa destination, à l'occasion d'un voyage où elle rencontrera des Texans impactés par le changement climatique.

La suite de ce tome nous fait entrer dans le vif du sujet, avec un milliardaire, T.R., qui a un projet fou mais planifié avec minutie. En ce qui me concerne, j'ai consulté au cours de ma lecture quelques articles sur la géo-ingénierie, pour découvrir que le sujet faisait débat et que les conséquences seraient complexes sur notre environnement, y compris en cas d'arrêt des opérations. Alors, je me suis demandé au cours de ma lecture de la deuxième partie si l'auteur de l'incroyable Anatèm avait inclus dans sa réflexion les difficultés qu'engendrerait cette géo-ingénierie. Je me demandais aussi pourquoi il mettait en scène un Canadien sikh d'origine indienne parti se retrouver au Penjab. J'ai eu ma réponse : les dernières pages du tome démontrent que la construction des arcs narratifs ne doit rien au hasard, et je suis très curieuse de connaître la suite !

Précisons, pour ceux qui ont lu Anatèm, que ce roman est très facile d'accès et la lecture est fluide. La plume de l'auteur, non dénuée d'ironie, sert non seulement à présenter son idée, mais aussi à nous embarquer dans les aventures des protagonistes. J'ai eu le sentiment d'un roman positif : c'est le changement climatique, mais on ne reste pas les bras croisés.

Au-delà de l'histoire elle-même et de l'idée autour de laquelle tourne le roman, l'auteur a travaillé des personnages très réalistes, en n'hésitant pas à faire des analepses (flash-back) pour évoquer leur passé : certains personnages secondaires ont droit à un traitement approfondi qui leur donne vie et suscite l'attachement du lecteur. Les petits gestes du quotidien alternent avec des scènes plus importantes et rendent ces personnages très crédibles : j'ai eu l'impression de les connaître à la fin de ce tome 1. J'ai maintenant très envie de découvrir leur destin dans le tome 2. Ça tombe bien, il sort bientôt en librairie.

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Le réchauffement climatique continue son petit bonhomme de chemin : il fait de plus en plus chaud et les océans montent. Les villes s'adaptent comme elles peuvent, avec leurs couverts de végétation. Mais on persiste à rouler avec de l'essence, à utiliser de la climatisation qui augmente la température de l'atmosphère. Et donc, il fait chaud. Et on ne s'attaque pas réellement aux bases de ce changement aux conséquence si négatives. C'est là qu'intervient T.R., un milliardaire texan qui pense avoir la solution.

Le démarrage du roman m'a laissé sur les fesses. Ça part sur des chapeaux de roue, dans une direction que je n'imaginais pas (je n'avais pas lu la quatrième de couverture et n'avais donc aucune idée des protagonistes). Donc, commencer avec la reine des Pays-Bas avait de quoi me surprendre. Et l'irruption de cochons sauvages aussi. Et le jeune Laks dont je ne comprends pas encore le rôle et dont les tribulations dans l'Himalaya, avec ses frontières mobiles, m'ont rappelé les paysages quasi-inhumains de Roca Pelada. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer les premiers chapitres et la rencontre inattendue de certains personnages. Je me contenterai de dire combien ce départ m'a plu et a su me lancer dans une histoire au long cours (ce qui fait toujours un peu peur), car ce roman va quand même dépasser les 800 pages en version française (plus de 700 pages en V.O.) entre les deux tomes prévus. J'en profite pour signaler que si, sur un plan financier, cela va coûter cher, effectivement (mais on a déjà maintes fois débattu de ce point), de lire ce roman en entier, sur un plan pratique, sa division en deux tomes est agréable : j'ai de plus en plus de mal avec les pavés terriblement lourds qui m'épuisent les poignets et les mains. Là, la lecture est aisée. Et, je ne sais s'il faut en féliciter l'auteur ou l'éditeur français, mais la division entre les deux tomes est excellente : comme la célèbre scène 3 de l'acte III dans le théâtre classique français, le dernier chapitre du tome 1 semble idéal. Il aborde la notion sous-tendue par le titre : le choc terminal. Est-il possible d'interrompre une expérience dont on craint les effets néfastes sans produire des effets plus néfastes encore ? Abyssal. Et angoissant.

Le moins que l'on puisse dire est que Neal Stephenson semble maîtriser parfaitement son sujet (Je dis « semble » car, de mon côté, je ne maîtrise pas la géographie du Texas ni l'histoire des Pays-bas, par exemple et que je ne vais pas aller vérifier les informations contenues dans ce roman : je fais confiance à l'auteur pour ne pas me prendre pour une bille. Fin de la longue parenthèse.). Quand il place son lecteur dans un lieu, il en connaît les spécificités et les lui indique, avec précision. Grâce à ses descriptions, on peut aisément se représenter les paysages alentour, s'immerger totalement dans le décor et l'ambiance. Si j'insiste sur ce fait, c'est que je suis sensible aux descriptions : trop courtes, voire absentes, je me sens perdu ; trop longues, je me sens également perdu. D'où mon intérêt pour ce bon équilibre (la plupart du temps, un ou deux passages m'ont semblé un peu trop détaillés).

Cette maîtrise de l'auteur, on la retrouve dans le sujet principal de l'histoire : la technologie développée par T.R. Il nous la rend compréhensible et accessible, même si, bien sûr, je serais incapable de la reproduire. Par ses images et la précision des éléments fournis, il est aisé de voir à quoi ressemble la grosse machine. Il est aisé d'imaginer son fonctionnement. Il est aisé de comprendre ses effets possibles. Car, à la différence de la propulsion supra-luminique ou de la force d'autres récits de SF, cette technologie est au centre du récit et Neal Stephenson veut en montrer le réalisme. Elle n'est pas qu'un moyen de faire avancer l'histoire, elle est l'histoire. Et elle doit sembler réalisable demain ou dans quelques années. Cette prégnance des détails dans la description du monde, si semblable à celui qui nous entoure, nous rend encore plus réel ce récit. On peut y croire. On peut le vivre. D'où l'intérêt. D'où l'inquiétude.

Car ce plan de géo-ingénierie, ou intervention climatique, est une manipulation de la Terre et de son climat. Pas moins. Certains, pas seulement des illuminés, mais aussi des savants (dont un prix Nobel), ont proposé cette idée d'injecter du soufre dans l'atmosphère pour créer comme de petits miroirs, qui pourraient ainsi refléter le soleil et diminuer ses rayonnements sur notre planète. Et diminuer par conséquent la température à la surface. Mais, et l'auteur nous le signale bien, nous ne sommes absolument pas sûrs de ce qu'il pourrait se passer réellement. Les modèles peuvent évoluer. En partie selon l'endroit d'où le soufre est envoyé dans le ciel. Il y aurait, une fois encore, des gagnants et des perdants. D'autant que, entre autres, la mousson serait mise en danger. Or elle est un élément capital en Inde, par exemple. Sans parler de la Chine, dont on sent poindre l'influence à travers l'allusion au sort des Ouïghours et à l'irruption aux États-Unis d'un personnage tout puissant et inquiétant. Enfin, autre conséquence que Neal Stephenson aborde peu, le soufre finirait par détruire la couche d'ozone. Avec son afflux d'ultra-violets, pas vraiment agréables pour notre organisme.

C'est tout l'intérêt de ce roman : une fois encore on est dans le « Et si ». Et si une personne, sans consensus mondial, tentait quelque chose, lassé de l'inaction habituelle. Si quelqu'un, pour sauver le monde que nous connaissons, avec son confort et ses habitudes de vie, était prêt à risquer d'augmenter les problèmes, de les accentuer, voire de créer une catastrophe. Car T.R. (à chaque fois que j'écris ce prénom, je pense au J.R. de la série Dallas, encore un Texan qui pensait avant tout à ses intérêts) vit dans un société où la voiture est reine. Où le pétrole et ses dérivés sont toujours rois. Où, pour affronter la chaleur, on porte des combinaisons thermorégulatrices qui expulsent l'air chaud dans l'atmosphère au-dessus de soi, contribuant ainsi à réchauffer cette atmosphère déjà irrespirable. Jusqu'où est-on prêt à aller pour préserver sa façon de vivre ? L'égoïsme est-il la seule solution ?

Le titre de Choc terminal n'est pas un mensonge : sa lecture est un choc. Elle oblige à réfléchir à cette épée de Damoclès qui nous menace de plus en plus. Elle oblige à se positionner dans cette lutte d'influence entre des camps diamétralement opposés. Elle incite à regarder autour de soi avec d'avantage d'acuité. J'attends avec une véritable impatience la fin de cette histoire dans le tome 2 dont la parution est prévue le 29 mars.
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Géo-ingénierie et initiatives de super-riches (et de leurs alliés de circonstance), aspects systémiques du réchauffement climatique et états-nations ne s'en laissant pas nécessairement conter (et compter) : un redoutable thriller technologique et climatique aux ramifications inattendues et à la réjouissante tonalité sarcastique – sans rien céder sur le plan du réalisme et de la documentation.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/05/04/note-de-lecture-choc-terminal-neal-stephenson/

Pas de note de lecture proprement dite pour ce gros roman de 2021, traduit en français en deux tomes en mars 2023 par Benoît Domis chez Albin Michel Imaginaire, puisque j'ai commis un petit article à son propos pour le Monde des Livres du jeudi 27 avril (daté vendredi 28 avril, à lire ici). Comme il est de coutume désormais en pareil cas, la présente note se contentera donc de quelques extraits et remarques supplémentaires, comme des notes de bas de page.

Au-delà de son humour baroque et ravageur, de sa densité factuelle et de sa mobilisation malicieuse de registres si variés, « Choc terminal » constitue en soi une formidable leçon ironique de pensée systémique, quitte à en souligner justement les difficultés et les incertitudes. Davantage encore que la seule théorie du chaos et ses désormais si célèbres battements d'ailes de papillon, et comme l'illustre son titre d'abord mystérieux (dont l'explication complète – ou presque – ne viendra qu'à la page 426 du premier volume : « – le choc terminal ? Qu'est-ce que c'est ? – Un épouvantail – une préoccupation légitime pour être honnête – qu'on finit toujours par agiter quand les gens discutent de géo-ingénierie solaire, expliqua Alastair. Ca revient à s'interroger sur les conséquences en cas d'arrêt du système après une certaine durée de fonctionnement. »), c'est sans doute dans l'intrication des causes et des effets, liés par des effets de seuil et d'hystérésis particulièrement difficiles à appréhender et plus encore à modéliser (on se souvient qu'il s'agit de l'un des ressorts dramatiques principaux du « Jour d'après » de Roland Emmerich, toujours à propos de climat, par exemple) que la richesse conceptuelle dont est capable Neal Stephenson, parfois comme en se jouant, se déploie pleinement. C'est bien sur ce point central que notre attention est encore attirée par l'un des principaux protagonistes lorsqu'il oppose à sa manière une pensée stochastique à une pensée narrative (divergence que l'on retrouve aussi comme noeud gordien, dans un domaine parallèle, du beau « La vengeance des perroquets » de Pia Petersen).

« Choc terminal » est aussi une occasion particulièrement fructueuse de brosser une géopolitique spéculative, dans laquelle, à côté d'éléments bien connus aujourd'hui (tels que les différents souverains, régnants ou non, de la péninsule arabique), on voit se dresser les uns aux côtés des autres divers types de milliardaires et d'états-nations (au premier rang desquels figurent ici l'Inde et la Chine, avec un regard dans ce dernier cas où une forme d'admiration est à peine voilée dans la narration), et divers « agents » telles que des grandes villes, des royautés sans pouvoir affiché ou des familles aristocratiques au patrimoine certes sérieux mais surtout aux réseaux séculaires. On se souviendra sans doute alors de l'étrange fascination qu'une partie de la communauté littéraire cyberpunk (ou post-cyberpunk dans le cas de Neal Stephenson) entretient avec la notion même d'état-nation, comme étrange survivance tout à fait digne d'intérêt face à des multinationales dominatrices et à des états devenus, ailleurs, impuissants de facto (que l'on songe au « câblé » de Walter Jon Williams, ou nettement plus récemment au « The Caryatids » de Bruce Sterling, par exemple). Mais il y a aussi ici une belle occasion de revenir sur ces logiques affinitaires de pouvoir et d'action collective (dans un contexte pourtant individualiste à l'extrême), logiques dont le point d'orgue actuel, à la visée étourdissante, est sans doute l'ensemble « Terra Ignota » d'Ada Palmer, et terrain que Neal Stephenson lui-même avait balisé dès son « L'âge de diamant » de 1995, bien avant la poussée incisive de Robert Charles WilsonLes Affinités », 2015) ou la poésie subtilement sarcastique de Pierre AlferiHors sol », 2018).

Enfin, comme le note fort justement Gromovar dans sa chronique (à lire ici), il est particulièrement intéressant de rapprocher et comparer les manières dont Neal Stephenson et Kim Stanley Robinson procèdent lorsqu'il s'agit d'envisager en science-fiction et en spéculation politique la question du réchauffement climatique, et des rôles respectifs de la science et du politique, de l'individu et du collectif, face au phénomène et à ses conséquences actuelles et futures. Et en effet, si le climat et ses évolutions meurtrières hantent l'auteur de la « Trilogie martienne » depuis fort longtemps, il faut bien constater que ses angles, évolutifs mais au centre de gravité constant, que ce soit dans « SOS Antarctica », dans la « Trilogie climatique » (où la géo-ingénierie devient justement rapidement centrale, et ce dès 2006, dans le rapport entre science et politique) ou, plus récemment, dans « New York 2140 » et dans « The Ministry for the Future » (normalement à paraître en français à l'automne prochain), ont toujours à voir d'abord avec le collectif, voire avec le collectif composé de strates multiples et auto-organisées, quelles que soient leurs origines officielles ou techniques, et donc très loin de l'approche retenue, fût-elle subtilement sarcastique – et en tout état de cause diablement haute en couleurs, par l'auteur de l'immense « Anatèm ». Un beau travail de littérature comparée en perspective pour les années qui viennent !

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🌡🌊 Choc terminal - Neal Stephenson 🌊🌡
Traduction : Benoît Domis

Résumé :
Parce que la montée des eaux menace l'existence même des Pays-Bas, leur reine Frederika Mathilde Louisa Saskia comprend mieux que quiconque la notion d'urgence climatique. Invitée à une rencontre secrète au Texas par T.R. Schmidt, l'excentrique propriétaire d'une chaîne de fast-food, Saskia découvre non sans inquiétude les plans du milliardaire. En bon Texan, T.R. veut mettre fin, de façon décisive, aux hausses de températures qui accablent le sud des États-Unis. Et si son remède, inspiré par l'explosion du volcan Pinatubo, était pire que le mal ?

J'ai beaucoup aimé ma lecture.
La première partie du roman nous présente les personnages et nous permet de nous familiariser avec leurs personnalités ainsi qu'avec le contexte inquiétant dû au réchauffement important de la planète et à la montée des eaux. L'atterrissage chaotique au Texas de Saskia, la reine des Pays-Bas, va provoquer sa rencontre improbable avec Rufus, un chasseur de porcs, qui va aider la reine et son staff à garder l'anonymat et à honorer le rendez-vous confidentiel qui a motivé leur périple. Ce fameux "rendez-vous" va débuter après le premier tiers du roman et pendant un moment on se sent être les seuls à ne pas en comprendre l'enjeu, tous les invités savent de quoi ils retournent (au moins en théorie) sauf nous, il faut donc se laisser porter et laisser venir les explications petit à petit. Quand les informations commencent à nous parvenir (et c'est très bien expliqué) impossible de décrocher, on essaye de s'imaginer l'ampleur du projet et toutes les implications possibles (bon clairement je ne suis pas climatologue alors... lol), mais c'est trop énorme. J'ai hâte de connaitre la suite et de retrouver les personnages auxquels je me suis attachée.
J'ai beaucoup aimé cette lecture non seulement originale mais également intéressante et instructive.
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Je dois dire que j'ai été assez bluffé par ce premier tome. Je pense que le choix de couper en deux le livre est purement éditorial : la maison d'édition et son auteur auront sans doute trouvé plus judicieux (juteux) de vendre deux livres plutôt qu'un.
Pour ce qui concerne donc ce premier volume, le style est très agréable, bien plus agréable que dans beaucoup de roman S.F. (peut-être en raison de problèmes de traduction). Ici, ce n'est pas le cas.
Les personnages ne sont pas creux, l'auteur prend son temps, la narration est bien menée. le récit se situe dans un futur proche et je placerais le roman dans la catégorie "hard science-fiction"... ou peut-être même devrions-nous le sortir tout bonnement de la catégorie S.F. tant nous sommes familiers de son univers. Je termine donc ce tome et ouvre le second sans attendre.
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J'ai eu la chance de recevoir en SP les 2 tomes du nouveau diptyque de Neal Stephenson qui viennent de sortir à un mois de décalage chez Albin Michel Imaginaire que je remercie pour ce sublime envoi.

J'avais découvert Neal Stephenson avec sa duologie de hard SF Anatem que j'avais beaucoup aimée, même si exigeante. Aussi étais-je très curieuse de découvrir sa dernière sortie !

Cette fois-ci, nous sommes dans de la Climate Fiction, je dirais même de la Hard Climate Fiction.

Au tout début, nous rencontrons Saskia, la reine des Pays-Bas. Parce que la montée des eaux menace son pays, elle comprend mieux que quiconque la notion d'urgence climatique. Invitée à une rencontre secrète au Texas par un excentrique milliardaire, elle découvre non sans inquiétude les plans du Texan qui veut veut mettre fin, de façon décisive, aux hausses de températures qui accablent le sud des États-Unis.

A la lecture de ce roman, on ne peut nier que l'auteur est un scientifique dans l'âme et que cet ouvrage, tout autant qu'Anatem, a fait l'objet de nombreuses recherches tant les développements autour de l'ingénierie climatique sont pointus.

Cela peut paraître parfois un peu too much et surtout exigeant mais pour ma part, cela n'a rien enlevé au côté très addictif de l'intrigue et cela lui a surtout donné un aspect très réaliste, renforcé par le fait que nous situons dans un futur très proche ! Déjà très sensibilisée par l'urgence climatique, je dois avouer que cela n'a pas calmé mon "angoisse" !

La lecture nous fait également poser des questions de fond : jusqu'où peut-on aller pour lutter contre le changement climatique ? le remède n'est-il pas pire que le mal ?

Je me suis beaucoup attachée aux personnages de Saskia et de Red (je n'aurais pas été contre un petit épilogue sur eux !) et si je me suis posée des questions sur l'intérêt de l'histoire de Laks dans le tome 1, j'ai évidemment eu toutes mes réponses dans le 2.

Si le sujet du changement climatique et de ses conséquences vous intéresse, je ne peux que vous conseiller ce roman, certes exigeant mais définitivement intelligent dans son approche !
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Dans un futur proche, la reine Saskia des Pays-Bas se rend secrètement au Texas pour y rencontrer un richissime homme d'affaires qui pense avoir la solution pour abaisser la température de la Terre. En effet, les cyclones, les incendies et les canicules se sont multipliés, laissant des continents et des populations exsangues. Les Pays-Bas sont directement menacés par la montée des eaux. Et si ce milliardaire disait vrai?

Choc Terminal est un roman qui joue sur la menace climatique immédiate à savoir le réchauffement climatique de la planète. On y découvre des personnages engagés dans une sorte de course contre la montre. Là où certains États voient en la menace de la montée des eaux une manne supplémentaire d'asseoir leur pouvoir, d'autres pays sont directement concernés à court terme. Comment agir pour que le climat s'apaise?

Neal Stephenson prend son temps pour décrire ses personnages et pour poser son décor. La première moitié du roman est centrée sur l'histoire personnelle de chaque personnage et la solution apportée par le milliardaire arrive tardivement. L'auteur possède cependant un si bon sens de la narration que j'ai adoré ce roman du début à la fin. Il m'a même passionnée pour une histoire de sanglier, c'est dire!

Je ne dirais pas qu'on est ici dans de la hard SF. Il faut parfois s'accrocher, il est vrai, quand l'auteur nous présente certaines théories scientifiques, mais ce qu'il raconte est aisé à suivre mais fait surtout froid dans le dos. J'ai en cas tout suivi avec passion ses hypothèses sur la géo-ingénierie. En parallèle, on suit également un canadien sikh parti sur la trace de ses ancêtres en Inde. Si les arcs narratifs semblent n'avoir rien en commun, les dernières pages de ce roman laissent finalement apparaître un fil très intéressant.

Avec ce premier tome, Neal Stephenson signe un roman de SF passionnant. le deuxième tome sort dans la foulée et j'ai hâte de connaître le fin mot de cette histoire.
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CHOC TERMINAL (tome 1) c'est un récit politique pré montée des eaux, post réchauffement climatique où la lutte pour la survie des nations est au premier plan. Ici point d'action à tout bout de champ, l'auteur propose plutôt une réflexion poussive autour d'un enchaînement d'événements plutôt lent.

Il s'agit d'un roman exigeant qui demande une concentration de fer. Pas évident donc de l'appréhender dans certaines conditions et encore moins après une dure journée de labeur. le récit est pointu, même si abordable, et bien qu'il se montre extrêmement intéressant, j'ai eu beaucoup de difficulté à replonger dedans après chaque interruption.

Au début ça n'a aucun sens, c'est complètement barré - hello Frimousse -, on s'intéresse à des choses sans importance, qui finalement a posteriori deviennent significatives et il faut je pense accepter de se faire balader par l'auteur et ses fameuses digressions ultra précises et détaillées pour apprécier ce roman à sa juste valeur et en comprendre toutes les subtilités.

Si vous recherchez un roman divertissant où l'action est omniprésente, passez votre chemin, Choc Terminal est bien plus que cela et je pense qu'il est nécessaire de le savoir avant d'amorcer sa lecture.

Je ne sais pas quand je lirai la suite, ce roman a des qualités indéniables que je ne saurais contester, le contenu est impressionnant mais il a pompé beaucoup trop de mon énergie pour que j'y retourne maintenant. Car, sachez que ce premier tome ne pose que les bases d'une histoire, incomplète donc, dans l'attente du deuxième et dernier tome (disponible à la fin de ce mois).
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🛫 Dans un futur proche, la reine des Pays-Bas, dont le territoire est menacé par la montée des eaux provoquée par le réchauffement climatique, se rend incognito au Texas pour y rencontrer un milliardaire excentrique qui a mis au point une solution de bio-ingénierie pour refroidir le climat terrestre. Si plupart des puissances mondiales (dont les Pays-Bas) devraient sortir gagnantes de cette initiative, ce ne sera peut-être pas le cas de certaines...

�'est l'aspect très réaliste du roman qui m'a le plus impressionnée. Avec beaucoup de détails techniques et géopolitiques, l'auteur nous plonge dans la complexité de la mise en oeuvre de solutions technologiques visant à contrer le rechauffement climatique. Et de ses conséquences imprévisibles. Un message d'espoir et d'avertissement. J'ai eu la sensation en refermant le roman que l'auteur avait peut-être fait quelques prédictions qui se révéleront vraies dans quelques années.

🌍 L'intrigue nous fait voyager des États-Unis en Europe en passant par l'Asie. J'ai aimé le côté "citoyens du monde" présent dans le roman. On y croise un Américain métis à moitié commanche, un Canadien dont la famille est issue du Penjab, une famille vénitienne et beaucoup d'autres personnages aux origines diverses. Car tout le monde est concerné par le rechauffement climatique. 

💜 A noter aussi qu'une des héroïnes centrales du roman, la Reine des Pays-Bas, est une femme d'âge mûr (autour de la cinquantaine). Cette tranche d'âge n'étant pas toujours bien représentée en fiction, je trouvais cela important de le souligner.
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Le premier tome de « Choc terminal » est un livre particulier qu'on apprend à apprécier au fur et à mesure de la lecture. En effet, j'ai commencé cette dernière en étant complètement déboussolée… Et je la finis pourtant impressionnée par son contenu !

J'ai rencontré un début difficile avec ce roman. En effet, le début m'a paru assez poussif… Aux 100 premières pages on n'a toujours pas dépassé les trois premières lignes du résumé … La narration part dans de nombreuses digressions concernant le passé des personnages. Leur histoire personnelle se lie à l'Histoire, à la politique des lieux dans lesquels ils ont vécu. Cela efface complètement l'évolution de l'intrigue, qui paraît de ce fait, inexistante. Il m'a paru difficile de maintenir tout le temps mon attention puisqu'on ne sait pas bien où l'auteur souhaite nous emmener. Et pourtant … lui le sait très bien !

C'est dans un premier temps une vaste fresque dans l'espace et dans le temps qu'il nous propose. On retrace quelques parties d'Histoire pour mieux appréhender un monde fracturé. A cela s'ajoute un déni des humains qui continuent à vivre dans l'excès malgré la crise climatique. On a donc la description d'un monde à bout de souffle où beaucoup d'éléments délirants ont pris pied.

La temporalité est sûrement l'un des éléments les plus intéressants amenés par l'auteur. On se pose la question en permanence : est-on dans le présent ou le futur ? le texte entretient donc une temporalité floue. Certains éléments nous font penser que le roman se déroule actuellement. D'autres nous font plutôt penser à un futur proche … C'est peut-être une manière pour l'auteur de nous montrer que ce que nous pensons être le futur climatique … est en réalité notre présent !

Le roman est constitué d'une alternance de chapitres à propos de plusieurs personnages très éloignés. Des histoires qui s'entremêlent donc … et qui trouveront sûrement leur résolution dans le tome 2.

La thématique principale est le changement climatique et prend le parti de se focaliser sur la montée des eaux. Bien sûr, d'autres éléments sont également présents en arrière-plan même s'ils sont moins développés.

L'élément qui fait, selon moi, la force du livre et donc de l'auteur, est la sidération qu'on peut ressentir à certains moments. Certains passages peuvent paraître exagérés voire décalés à la lecture … et pourtant … il n'en est rien. Les faits racontés semblent parfois improbables alors qu'ils sont parfaitement vrais ! Pour n'en citer que quelques-uns, j'étais sidérée de découvrir l'existence de la ligne de contrôle effectif, les noyades dans l'écume aux Pays Bas ou encore l'existence de cochon tueur…

Le seul bémol à ma lecture reste les personnages. Malgré l'avancée dans le roman et les descriptions importantes pour les camper dans l'histoire, je les ai trouvés loufoques, exagérés et décalés dans leur réaction.

C'est donc un livre très documenté, enrichi par la plume sarcastique de l'auteur. Il propose beaucoup de réflexions autour des solutions « pas si évidentes » pour lutter contre le changement climatique. La lecture de ce premier tome a vaincu la plupart de mes premières réticences à son encontre. Je me plonge donc directement dans le second tome !
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