Encore un livre que je voulais absolument découvrir et qui ne m'a pas déçu, m'apportant même une bonne dose de ma came préférée : un thriller en huis-clos !
Le tout avec une pointe de fantastique puisque les expériences scientifiques accomplies dans ces pages n'ont pas encore eu lieu.
Enfin… Je crois… Je pense… J'espère…
Caesura, dite aussi "Blind Town"…
Imaginez une ville paumée en plein trou du cul du trou de cul du fin fond de l'anus du Texas.
Un bled qui n'existe sur aucune carte, dans aucune administration et où ne vivent que 48 personnes, dont la particularité est qu'elles ont toutes eu une partie de leur passé effacé ainsi qu'une nouvelle identité que ces gens ont dû choisir en mélangeant un nom/prénom d'acteur célèbre avec celui d'un vice-président.
Assassins notoires ou témoins protégés par le système ? Aucun d'entre eux ne le sait et le lecteur n'en saura rien de plus au départ.
Le départ est banal, si je puis dire, car hormis le lieu inhabituel, la suite a l'air d'être courue d'avance puisque nous avons un crime, faisant suite à un banal suicide et donc, étant en milieu clos, on sent venir le bon vieux whodunit à la Sherlock Holmes/Hercule Poirot, avec le shérif Cooper pour mener l'enquête et son assistante, Sidney Dawes dans le rôle du Watson plus qu'éclairé.
Ça, c'est que tu croiras au départ, lecteur blasé du thriller et du polar ! Un bête crime à résoudre… Que nenni !
On va plus loin que ça, dans ce thriller aux relents fantastiques (SF ?) et d'ailleurs, l'auteur ne s'embarrassera pas longtemps avant de te balancer le coupable de ce meurtre puisque celui-ci n'est que le point de départ et qu'ensuite, on va gripper les rouages de la machine avec des tas de petits grains de sable qui ne se comporteront pas comme ils sont censé le faire.
Et c'est là que réside un autre des talents de l'auteur : arriver à nous perturber, à nous emmener là où on ne s'y attend pas, à nous secouer, à nous surprendre, à nous angoisser… le tout en s'aventurant sur un terrain inhabituel tout en restant plausible et réaliste dans les actions de ses personnages ou dans la logique de son scénario.
Le panel des personnages n'a déjà pas fini de nous surprendre, mais en plus, l'auteur a fait pousser son idée sur un terreau fertile, l'a bien arrosé, l'a retaillé et nous livre un petit OLNI de 418 pages où il est difficile de s'ennuyer, sans compter que l'on risque de s'attacher à certains personnages.
Un meurtre en huis-clos, oui, mais pas que… pour parodier une maison d'édition célèbre pour ça. La partie immergée de l'iceberg est bien plus intéressante, plus importante, plus glauque, plus sombre, qu'un simple meurtre…
Voilà donc un thriller en huis-clos où l'on a plus d'empathie pour la population de ce bled paumé entouré de grillages, même si on se doute que ce ne sont pas toutes des brebis innocentes, alors que l'on prendra en grippe ceux qui représentent la Loi.
Encore une belle découverte de cette année 2018 et sans aucun doute, il terminera dans mes coups de coeur car il a réussi, avec un pitch qui semblait vu et revu au départ, à partir dans un tout autre sens et à m'étonner tout au long de ces pages survoltées où tout peut arriver.
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