''Vous feriez bien d'aller chercher la police, j'ai tué votre maître.'' fin de la dernière scène du dernier acte! Rideau: Noir! Voici une magnifique fin qui m'a de plus fait aimer cette nouvelle.
Markheim, voleur et criminel, rentre dans une boutique le jour de Noël, il demande au marchand de lui proposer un cadeau qu'il aimerait bien offrir à sa compagne, le marchand lui présente un miroir. Markheim se fâche contre le marchand et lui demande autre chose car en fait, il a vu un autre reflet de lui dans le miroir. Markheim assassine le marchand... la terre se met à tourner autour de lui et il devient philosophe. Il passe au peigne fin son histoire, sa vie, ses peines qui ne savent pas s'exprimer, qui restent cloîtrées dans ses actes criminels. Il se fait méticuleusement un examen de conscience. Ce regard intérieur occupe une bonne partie du livre mais on ne s'ennui pas. On voyage avec le personnage, on visite par flash back quelques clichés de son enfance, l'origine de son éducation à la criminologie. On suit progressivement des interrogations d'un criminel qui, bien qu'expert à collectionner les victimes, est lui-même victime des circonstances de la vie.
Puis arrive un inconnu qui devient un deuxième miroir, un autre regard mais cette fois-ci extérieur.
"Depuis trente-six ans que vous êtes au monde, à travers bien des changements de fortune et des diversités d'humeur, j'ai surveillé votre chute constante. Il y a quinze ans, vous auriez reculé devant un vol. Il y a trois ans vous auriez pâli au mot de meurtre. Y a-t-il quelque crime, quelque cruauté, quelque bassesse devant lesquels vous reculiez encore... d'ici à cinq ans je vous prendrai sur le fait ! Plus bas, toujours plus bas, ainsi va votre chemin ; rien autre chose que la mort ne pourra vous arrêter." a dit l'inconnu...
Cet inconnu, apparemment Dieu ou une force céleste, lui fait connaitre avec subtilité la solide construction de sa personnalité dont il ne peut rien y changer.
Un beau texte en tout cas!!!
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Chaque seconde est un précipice, pensez-y... un précipice haut d’un mille... assez haut, si nous tombons, pour que nous soyons jetés hors de toute trace
d’humanité. Donc le mieux est de causer agréablement.
Me connaître ! Qui le peut ? Ma vie n’est qu’un travestissement et une dérision de moi-même. J’ai vécu pour mentir à ma nature. Tous les hommes en sont là ; tous les hommes sont meilleurs que ce déguisement qui les étouffe. Vous les voyez tous emportés par l’existence, comme celui que des bravi ont saisi et bâillonné dans un manteau. S’ils avaient leur direction propre, — si vous pouviez voir leurs visages, ils seraient complètement différents, ils s’auréoleraient en héros et en saints ! Je suis pire que beaucoup ; mon moi est plus caché ; ce qui m’excuse est connu de moi seul et de Dieu. Mais, si j’en avais l’occasion, je me dévoilerais.
"L'Île au trésor" de Robert Louis Stevenson | Des histoires merveilleuses