Je connaissais l'objet depuis ma plus tendre enfance.
Il y avait très peu de livres à la maison, j'ignore comment celui-ci avait rejoint au fond d'un placard les "
Dix petits nègres" d'
Agatha Christie dont la couverture curieusement estampillée du logo du pétrolier Elf suggérait que la démarche qui l'avait amené ici n'avait rien d'intellectuelle.
A cet age mes lectures s'arrêtaient à Akim, Zembla et Rodéo, la couverture, inquiétante, m'intriguais mais, si j'avais envisagé de l'ouvrir, l'épaisseur de sa tranche rouge vif aurait suffi à me décourager.
Des années plus tard, adolescent, désoeuvré et à court de lecture, je m'en saisis.
Je me souviens d'une lecture passionnée des dramatiques et cruelles épreuves traversées par les prisonniers dans les jungles tropicales que j'associais à mes souvenirs cinématographiques du "Pont de la rivière Kwai".
J'ai su bien plus tard que ce que j'avais lu comme un roman de guerre bien ficelé n'est pas une fiction mais le récit de ce que l'auteur a personnellement vécu pendant la guerre du Pacifique.
Je suis étonné que cet effroyable témoignage de Sidney Stewart ne soit pas plus lu ni connu ici et ailleurs.