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Georges Belmont (Traducteur)Pascale Haas (Traducteur)
EAN : 9782264041173
204 pages
10-18 (02/06/2005)
3.93/5   80 notes
Résumé :

En août 1946, un an après le bombardement d'Hiroshima, le reporter John Hersey se rend dans la ville martyre afin d'interviewer six hiba-kusha, nom donné aux survivants du chaos. Publié en intégralité dans le New Yorker, l'article connaît un immense retentissement au sein de la population américaine qui prend conscience de l'horreur vécue par l'ennemi japonais. Ce récit magistral retrace les instants qui précédèrent et suivirent l'explosion de la bombe H,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le prix Pulitzer est un prix de référence !
Ce livre est un reportage sur des personnes qui ont vécu les conséquences de l'explosion de la bombe atomique.
John Hersey explique techniquement, sans haine, les dégâts humains de la bombe.
A aucun moment , j'ai été sceptique sur les témoignages, car John Hersey a donné assez de détails pour retrouver les vies des personnes qu'il a suivi.
Même si John Hersey reste froid devant les faits, le récit devient émouvant face à la destiné humaine

.
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Hiroshima ou la guerre à hauteur d'homme.

"A onze heures dix, le matin du 09 août, la seconde bombe atomique était lâchée sur Nagasaki. Plusieurs jours se passèrent avant que les survivants de Hiroshima apprissent qu'ils comptaient désormais des compagnons de souffrance..." La souffrance, elle est un personnage à part entière dans ce récit, à la fois d'une grande pudeur et d'une précision désarmante.

Que faire, quand le ciel nous lâche ? A quoi s'accrocher quand la terre "chauffe, pleure" et se laisse cerner de décombres et de cadavres ? Constater, hurler, souffrir ... . Parfois l'entraide sonne comme une lueur d'espoir, une façon de rappeler aux survivants qu'ils sont encore des êtres humains.
Le Japon s'est depuis relevé mais les stigmates de ces bombes sont là. Pas seulement pour ses habitants mais pour l'humanité. C'est le principal legs de cette oeuvre de John Hershey.


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Un reportage touchant tant par la distance conservée par l'auteur dans le récit initial de 1946, par l'horreur des conséquences immédiates et à retardement de l'irradiation de la population de Hiroshima, que par l'abandon de cette population de survivants par leur propre état, le chaos et la destruction, mais surtout le silence des blessés et mourants attendant la mort là où ils sont tombés et des secours qui ne viendront que bien (trop) plus tard.
Hersey a mené de nombreuses interviews, l'un des premiers journalistes occidentaux à parcourir les ruines de la ville, pour les témoignages de six victimes. Un dernier chapitre a été ajouté en 1985, dans laquelle on retrouve les six témoins et leur vie depuis la première publication de l'article dans le magazine The New Yorker, tous subissant différentes conséquences de l'irradiation, tous se relevant pour reprendre une vie pas si évidente.
Incroyable énergie des survivants presque aussitôt après l'explosion de la bombe, dans l'aide (essentiellement inefficace par manque de moyen) des plus touchés et surtout dans la reconstruction de la ville et de leur vie à travers elle.
Un récit sur la résilience incroyable d'une population touchée par un événement inhumain.
Le plus incroyable dans tout cela, ce sont les multiples tentatives des autorités américaines d'empêcher la publication de ce petit tome, au Japon afin de ne pas dévoiler trop sur la bombe et ses effets, et d'empêcher toute fuite d'information sur ces effets à travers divers projets qui auraient permis d'aider les victimes. Les accords post-guerre entre les USA et le Japon sur la divulgation de ces informations sont d'autant plus choquants. Les scientifiques japonais pouvaient observer et comprendre très rapidement les effets horrifiants de la bombe sans qu'ils soient révélés au monde, toujours sous le contrôle des autorités américaines.
Si vous avez la chance d'aller au Japon, je ne peux que vous conseiller de vous rendre à l'un des musées de la bombe atomique à Hiroshima ou Nagasaki. Celui de Nagasaki (je ne suis pas allée à Hiroshima) se trouve adjacent au Peace Park, dans lequel se trouve un monument représentant l'épicentre et, étrangement émouvant, le pilier de la cathédrale qui se trouvait là, rescapé de l'anéantissement provoqué par l'explosion et le souffle de la bombe. le musée lui-même est particulièrement effrayant, écho de ce récit, à la fois très pédagogique et horrifiant, collection de maquettes de la ville, d'objets relatifs à la bombe elle-même (copie pendant du plafond, écoeurante de froideur) et de photos mais surtout de vidéos de témoignages et de constats médicaux des conséquences directes et indirectes de l'irradiation.
Plus jamais.
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Le 6 août 1945 est sans aucun doute une date historique. Celle où l'humanité s'est aperçue qu'elle pouvait s'autodétruire. En l'espace de quelques secondes et avec une seule bombe, une ville de 340 000 habitants fut entièrement rasée. le nombre de victimes se comptaient alors en dizaine de milliers, auquel il faudra rajouter les décès dans les incendies et surtout les nombreux japonais morts des radiations dans les jours, les mois, voire les années qui suivirent. Si le nombre final de victimes d'Hiroshima et de Nagasaki fait débat, on peut néanmoins les estimer entre 300 000 et 500 000 ! Quant aux raisons qui ont déclenché la décision de larguer ces bombes (résistance forcenée de la population japonaise, volonté des États-Unis d'imposer son hégémonie sur le monde, ou simple décision de tester cette nouvelle arme), elles ne peuvent guère justifier un acte aussi abominable. Mais point de ce débat ou de réflexion statistique dans ce livre. John Hersey, journaliste notamment au New Yorker, s'est attaché à dresser le portrait de six survivants (les hibakusha) avec empathie : une secrétaire du personnel d'une grande entreprise, un médecin d'hôpital, celui d'une clinique privée, un prêtre allemand, un pasteur japonais et une veuve de guerre avec ses enfants. Ce qui surprend d'abord, c'est le hasard qui a sauvé leur vie : un rocher ou un mur placé au bon endroit, un éloignement pour une course. Des actes anodins qui leur ont permis de rester vivants, blessés mais vivants. Et puis s'ensuit le récit de la longue journée de la bombe : les incendies, la fuite, l'absence des secours (le médecin de l'hôpital raconte comment il suppurait les plaies, seuls face à des centaines de blessés), l'incompréhension face à ce qui s'était passé, la recherche des proches, de nourriture, de soins, de repos, les cadavres jonchant le sol, des femmes et des hommes agonisants sans que personne ne puisse rien faire. L'enfer sur terre. Et puis les jours suivants, où un semblant d'organisation commence à se mettre en place. Mais également la pauvreté (voire la misère) qui touchera une grande majorité des survivants, sans parler d'une mise à l'écart du reste de la population, par peur des effets des radiations. Et ce qui frappe le plus dans ses témoignages, c'est l'absence de haine, de colère. Comme une résignation face à un destin tragique. Ces témoignages sont indispensables, à ceux qui s'intéressent au sujet mais aussi à tout un chacun, indispensables pour comprendre le danger que représente cette arme, pour comprendre la folie de l'humanité prête à tout pour s'anéantir. Un livre indispensable pour l'avenir.
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Coup de coeur pour ce récit qui donne la parole aux survivants du bombardement d'Hiroshima. L'auteur, John Hersey, a été l'un des premiers journalistes américains à se rendre sur les lieux après le 6 août 1945. Il a recueilli les témoignages de 6 personnes : Mlle Toshiko Sasaki, secrétaire, le docteur Masakazu Fujii, Mme Hatsuyo Nakamura, veuve d'un tailleur, le père Wilhelm Kleinsorge, Allemand, le docteur Terufumi Sasaki, chirurgien , et le révérend Kiyoshi Tanimoto. Chacun raconte ce qu'il faisait au moment où la bombe a éclaté, puis comment il a ensuite réagi. Avec pudeur, les témoins parlent de leur vie dans les années qui ont suivi, les souffrances endurées et les combats incessants pour vivre normalement. Une belle leçon de courage et d'humanité.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2006
Lecture jeune, n°117 - En 1946, le journaliste John Hersey publia dans l’hebdomadaire The New Yorker le témoignage de six survivants d’Hiroshima. En quelques heures, les Etats-Unis et le monde entier découvraient ce récit intégral qui devint la première arme du combat anti-nucléaire. En 1985, John Hersey reprend contact avec les victimes. Cette nouvelle édition présente pour la première fois les conséquences du largage de la bombe, quarante ans plus tard. Le dernier chapitre montre que la plupart des survivants ont connu des complications dues aux radiations, mais leur soif de vie reste intacte. John Hersey a su retranscrire avec sobriété la force, le courage et la solidarité du peuple japonais face à l’horreur. Sans pathos, il raconte avec simplicité la vie quotidienne des malades irradiés, la lutte acharnée d’un médecin pour sauver des vies, la quête d’un logement menée par les habitants de cette ville détruite. Il importe de faire découvrir aux lycéens cet ouvrage profondément humain. Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Partout, perçant, escaladant, recouvrant les décombres, dans les caniveaux, sur les berges du delta, s'agrippant et se mêlant aux tuiles et à la tôle des toitures, grimpant le long des troncs d'arbres carbonisés, s'étendait un tapis de verdure fraîche, vivace, luxuriante, optimiste ; il n'était jusqu'aux fondations des maisons en ruine qui ne vissent cette verdeur s'élancer et monter. L'herbe folle dissimulait déjà les cendres ; les fleurs des champs s'épanouissaient sur la carcasse de la ville. La bombe n'avait pas seulement laissé intacts les organes souterrains des plantes ; elle les avait stimulés. Partout, ce n'étaient que bleuets et glaïeuls, ansérines, volubilis et belles-d'un-jour, pois à cosses velues, pourpiers, bardanes, sésames, millets et pyrèthres. En particulier, dans une certaine périphérie, à proximité du centre-ville, le séné renaissait avec une vigueur extraordinaire : non seulement ses tiges se dressaient parmi les cendres des anciennes pousses consumées, mais elles jaillissaient en de nouveaux endroits, au milieu des briques, par les crevasses de l'asphalte. De fait, on eût dit qu'une cargaison de graines de cette plante s'était déversée sur la ville en même temps que la bombe.
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Mme Nakamura, à sa fenêtre, regardait donc faire son voisin, quand tout s'illumina soudain d'une blancheur fulgurante comme elle n'en avait jamais vu. Elle ne remarqua pas ce qu'il advint du voisin d'à-côté ; le réflexe maternel la fit se précipiter vers ses enfants. Elle avait eu tout juste le temps de faire un pas (sa maison se trouvait à 1234 mètres du centre de l'explosion), lorsqu'elle se sentit soulevée par une force et eut l'impression d'être portée par des ailes jusque dans la chambre voisine, par-dessus la plate-forme surélevée où dormaient les enfants, et comme si la suivait, sur ses talons, une partie de la maison.
Une averse de bois de construction retomba autour d'elle en même temps qu'elle touchait le sol, et une grêle de tuiles la martela et la meurtrit ; tout sombra dans le noir, car elle était ensevelie. Les débris ne formaient pas une couche très épaisse. Elle se mit debout, se libéra. Elle entendit un des enfants crier : "Maman, au secours !" et vit la plus jeune des fillettes — Myeko, cinq ans —, le buste seul émergeant, incapable de bouger. Cependant que Mme Nakamura grattait des ongles et se frayait frénétiquement un chemin vers sa cadette, pas un cri, pas un signe, ne lui vinrent de ses autres enfants.
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- Vous sortirez d'ici une quinzaine de jours,dit-il.
Mais dans le couloir , il déclara à la mère supérieure :
- il ne survivra pas. Aucun de ces gens de la bombe n'y résiste, vous verrez. ils tiennent le coup une deux semaines, puis ils meurent.
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Un an après la chute de la bombe, Mlle Sasaki était estropiée ; Mme Nakamura, indigente ; le père kleinsorge, hospitalisé ; le docteur Sasaki, incapable de fournir le même effort qu'autrefois ; le docteur Fujii avait perdu la clinique de trente chambres qu'il avait mis des années à acquérir et ne voyait guère comment la reconstruire ; M. Tanimoto n'avait plus de chapelle et ne parvenait pas à retrouver son extraordinaire vitalité. Ces six personnes, qui comptaient parmi les plus chanceuses de Hiroshima, ne connaîtraient plus jamais la même vie que naguère. L'opinion qu'ils pouvaient avoir, tous les six, de leurs expériences respectives et de l'utilisation de la bombe atomique, était, bien entendu, loin d'être unanime. Il est un sentiment, pourtant qu'ils semblaient avoir en commun, un sorte de curieux enthousiasme collectif, ressemblant un peu à l'état d'esprit des londoniens après le Blitz : sentiment d'orgueil, né de la façon dont eux-mêmes et les autres survivants avaient résisté à cette épreuve épouvantable.
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Pour parler de ceux qui ont connu les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, les Japonais répugnent à employer le terme de "survivants", parce qu'en insistant sur le fait d'être en vie, il pourrait passer pour un affront à l'égard des défunts, considérés comme sacrés. La catégorie de gens à laquelle appartenait Mme Nakamura en vint donc à être désignée par le terme plus neutre de hibakusha, qui signifie littéralement "personne affectée par l'explosion". Pendant plus de dix ans après les bombardements, les hibakusha vécurent dans une réelle misère économique, le gouvernement japonais refusant d'endosser la moindre responsabilité morale pour les actes de haine perpétrés par les États-Unis victorieux.
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