Le hasard a voulu que je m'attarde à nouveau sur une oeuvre éditée par Decrescenzo – à moins que ce ne soit mon appétence toujours plus grande pour la culture coréenne dans laquelle cette maison d'édition s'est spécialisée ? A amours fantômes, qui m'avait permis de mettre un pied dans l'étrier de la littérature amoureuse coréenne, succède donc
Ce que l'on voit en s'arrêtant qui est en quelque sorte mon galop d'essai spirituel.
Je dois vous avouer que je me méfie toujours des ouvrages de ce type, la frontière entre texte-kikoolol-que-tata-publie-sur-son-fil-Facebook et conseil éclairé étant souvent malheureusement très mince : « Avant d'accuser le monde de tous les maux, éclairons d'abord la lentille de notre coeur » en est ainsi un bel exemple. Ici toutefois je dirais qu'elle est plutôt perméable au sens où on n'échappe pas à la prose mi
Paulo Coelho mi blogueuse bien-être certes mais qu'on y trouve également des préceptes avec une certaine profondeur et surtout une réelle résonance.
J'ai ainsi été particulièrement touchée par certains passages sur le pardon, la colère ou encore la mélancolie que je m'abstiendrai de vous citer car quelques extraits ne leur rendraient pas honneur (sortis de leur contexte, ces mini leçons de vie perdent malheureusement leur substance spirituelle) mais sur lesquels je compte bien revenir, travailler et qui sait peut-être, espérons, avancer. En somme,
Ce que l'on voit en s'arrêtant fait partie de ces livres qui ne nous apprennent rien en soi, tant ils sont porteurs d'évidence, mais qui toutefois dénouent les schémas et a priori dont nous sommes imprégnés, recadre notre pensée stagnante et l'éclaire enfin d'un angle nouveau.
Un mot sur la forme enfin qui dénote sensiblement : cet essai se découpe en effet en 8 chapitres tous constitués des tweets (!) que le moine Haemin adressait à ses followers sur Twitter. Qu'il ait été vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires ne surprend donc pas, d'autant que la mise en forme aérée et le vocabulaire extrêmement simple en font un parfait livre de chevet – à picorer un peu tous les soirs avant de se coucher !
Pour finir et comme le dit si bien la 4ème de couverture qui m'a d'ailleurs incitée à le choisir lors de la dernière Masse Critique : il s'agit avant tout d' « un recueil dédié à tous ceux qui veulent prendre leur temps. »