À la recherche du dimanche perdu

Sur la collection, je crois bien que c'est mon conte préféré avec des illustrations fines, détaillées et colorées et une quête tout à fait réjouissante et pleine d'espoir. Chaque jour de la semaine est représenté par un loup et celui de dimanche est perdu ... comment le retrouver quand on passe la semaine à être occupé par nos tâches harassantes ? Les couleurs sont bien chatoyantes quand dimanche est parmi nous !

Il s'agit d'une réécriture du conte germanique "La Dame de l'hiver" des frères Grimm, scénarisée et dessinée par Ileana Surducan.


Cette adaptation (libre) du conte de fée au format graphique s'inscrit dans la collection "Les merveilleux Contes de Grimm" qui compte pour l'instant déjà 4 ouvrages.


Pour ce qui est de l'ouvrage en lui-même, il raconte l'histoire de Nina qui vit dans un monde sans dimanche. Il faut travailler toute la semaine et ne jamais se reposer. Chaque jour, c'est la même chose, tous les efforts faits pour nettoyer, réparer, améliorer le quotidien, sont réduits à néant. Un jour, elle décide de prendre la situation en main et de partir chez la sorcière qui a volé le dimanche.

J'ai été un peu perturbée au départ par la contextualisation de l'histoire qui se fait par le biais de Nina s'adressant directement au lecteur. Dans une BD, ce n'est pas le procédé que je préfère pour introduire un univers. Passé quelques pages les péripéties commencent et les événements s'enchaînent très bien. On y retrouve les grandes lignes du Conte d'origine avec un propos modernisé et un joli message qui s'adresse aussi bien aux petits qu'aux grands : Prendre du temps pour soi.


Le gros point positif selon moi reste néanmoins le graphisme que je trouve particulièrement beau !

C'est l'histoire d'une cité désolée, dans laquelle les dimanches n'existent plus. Chaque jour traîne son lot de tâches à toujours recommencer, le tout sans relâche. Cette ronde infernale sans parenthèse enchantée use les corps et les âmes. Mais la sorcière du Puis sans fonds, à l'origine du vol du dimanche, se laissera-t-elle attendrir par les travailleurs essorés, rien n'est moins sûr. En ces temps où le travail du dimanche ne relève plus de l'exception, cette bande-dessinée apporte une réflexion empreinte de poésie sur les cadences infernales et le droit au repos.