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Alain Cappon (Traducteur)
EAN : 9782859407575
256 pages
Phébus (13/09/2001)
3/5   6 notes
Résumé :
Un classique de la littérature serbe d'aujourd'hui, paru en 1990 malgré la censure « nationaliste », considéré désormais comme une sorte de Docteur Jivago national. Une traversée du siècle évoquée par le regard rétrospectif d'une vieille dame indigne, drapée dans sa dignité hors de saison. A sa sortie en traduction française (1997) Dans le noir avait été retenu par le magazine « LIRE » dans sa sélection des « 20 meilleurs livres de l'année ».

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1984 à Belgrade, dans l'ex Yougoslavie. Une femme, Milica Pavlovic, revient sur les faits marquants de son existence. Mariée à un critique d'art, elle évolue dans un milieu bourgeois mais en cette année 1944, rien n'est plus pareil, l'armée rouge intervient et les "partisans" prennent le pouvoir. Son mari est arrêté pour trahison et tous leurs biens sont confisqués.
Ce récit a tout pour être passionnant, mais des phrases et des chapitres à rallonge perturbe la lecture. On est tour à tour : passionné et révulsé, heureux et angoissé, trépidant et lassé. J'ai eu toutes les peines à finir.
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Il y a des personnages que vous rencontrez. Vous pouvez interrompre votre lecture, vous savez que la discussion reprendra quasi naturellement. Ce personnage, vous y pensez. Cette personne, vous en parlez à d'autres en citant explicitement ses souvenirs, ce qu'elle a dit ou n'a pas décrit.

C'est un peu mon ressenti avec Milica Pavlovic, qui est au coeur de cet ouvrage 'Dans le noir'. Sur 242 pages, vous écoutez patiemment son récit, qui s'inscrit dans le Belgrade des années 1940. La narratrice, elle, est plus âgée maintenant. Elle commente ses souvenirs ; les rectifie parfois pour tenir compte des conseils de sa fille.

Cela donne un ton très personnel à ce roman, très intime, même si la structure peut déranger (j'ai eu un peu de mal, je l'avoue, avec ces sortes de didascalies). La narratrice, c'est qu'un peu comme ma grand-mère : elle ressasse, et même si on n'ose pas l'avouer, on s'ennuie parfois mais on reprend une tasse de thé pour rehausser l'écoute en souriant, l'air de rien, aux différentes anecdotes.

Mais alors, que retenir de ces confessions ? Quelques fragments d'une histoire de la Serbie peu connue. Et surtout une formidable introduction aux moeurs d'une certaine bourgeoisie, qui côtoie Paris, des peintres, des écrivains, des professeurs, etc. de cette ébullition culturelle, sort quelques noms que j'ai eu le plaisir de découvrir en 'vrai' comme le peintre Sumanovic (exposé au Musée National de Belgrade).

Alors prenez ce livre comme un rendez-vous. C'est parfois mieux de prendre le risque de perdre 1h de son temps que de passer à côté d'une belle rencontre...
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Ma lecture de "Dans le noir", roman de l'autrice serbe Svetlana Velmar-Janković que je découvre avec ce titre, a été, malgré sa passionnante thématique, rendue poussive par une écriture que j'ai trouvée bavarde, et un procédé narratif qui m'a laissé perplexe...

Début des années 1980.
La narratrice, Milica Pavlović, une bourgeoise octogénaire, revient sur une période de sa vie, concomitante avec l'occupation allemande de la Yougoslavie pendant laquelle la Serbie fut dirigée par un gouvernement fantoche et collaborationniste, puis avec la prise de pouvoir par les communistes.

Son mari, le Professeur Pavlović, éminent critique et historien d'art est alors arrêté et ses biens confisqués par des représentants du nouveau pouvoir, en l'occurrence l'ex-concierge de leur immeuble, l'épicier de leur quartier et Zora, la jeune femme qu'en prenant à leur service, son époux avait sauvée du camp de concentration croate de Jasenovac -où des juifs furent exterminés dès 1941. C'est son rôle de conseiller ministériel au sein du gouvernement collaborationniste qui lui vaut ce traitement. La narratrice elle-même n'avait pas compris son choix, et en était restée cloîtrée, de honte, dans leur grand appartement. de quoi accentuer l'éloignement qui plombait déjà le couple, malgré les justifications du Professeur face à l'intransigeance offensée de sa femme. Car ce n'est pas en accord avec ses convictions qu'il a agi, mais par pragmatisme, avec l'intention d'oeuvrer, avec ses moyens, tout en côtoyant l'ennemi, préférant alors faire le peu en son pouvoir que d'être réduit à l'impuissance pour avoir refusé tout compromis. Qu'aurait apporté le fait de jouer les vertueux, hormis de conserver sauf un honneur de façade vain, inefficace ? Ce n'est que plus tard que Milica comprendra, quand, sous le communisme, elle devra elle aussi, pour survivre, ravaler ses principes, notamment en traduisant, sous un pseudonyme et pour le compte du pouvoir en place, des oeuvres littéraires. Ironie du sort : son mari a payé le fait d'avoir collaboré au grand jour quant elle a été payée pour collaborer en secret...

Elle transcrit ses "mémoires", comme elle les définit, en tournant inlassablement autour de plusieurs événements qu'elle lie à cette arrestation : la dernière exposition, de son vivant, du peintre serbe Sava Šumanović, (dont elle avait fait connaissance, dans les années trente, lors d'un voyage à Paris), quelques mois avant qu'il soit raflé avec d'autres otages puis assassiné par la police fasciste de Croatie ; sa volonté farouche de récupérer la toile que le même Sava lui avait dédicacée, confisquée en même temps que les biens de son époux, bien que lui appartenant personnellement ; le sauvetage de Pavel Zec, ancien assistant du Professeur Pavlović, résistant sous l'occupation, et que Milica, à la demande de Zora, avait hébergé à l'insu de son mari, le temps qu'il se remette d'une blessure et puisse rejoindre le maquis.

Elle témoigne avec amertume et mélancolie non pas tant de la violence de l'Histoire, que de celle d'hommes qui, au mépris de leurs soi-disant idéaux, se livrent à des jeux de pouvoir et de domination. Confrontée à la malveillance et à la duplicité, consciente de l'extrême rareté des vertueux capables de véritables sacrifices au nom d'une morale humaniste, elle a perdu sa foi en l'humanité.

Enfermée dans les rôles que lui ont imposé les pouvoirs successifs, elle a été victime tantôt de sa condition de femme, tantôt de sa position sociale. La fulgurante ascension du Professeur comme historien et critique d'art, l'a contrainte a cumuler les fonctions de mère, d'épouse et de collaboratrice parfaite, de compagne élégante, et d'interlocutrice charmante... Elle a dû abandonner, à la demande de son mari, constatant son épuisement, son poste d'enseignant où pendant un an et demi, elle a pourtant pu s'épanouir pour elle-même. C'est ensuite son statut de bourgeoise -mais aussi d'épouse d'un ennemi politique- qui a conditionné son existence, la ravalant à une quasi indigence.

Vous devez vous dire que pour un roman que j'ai eu du mal à lire, je suis rudement bavarde... c'est que curieusement, je dois avouer que le choix narratif de Svetlana Velmar-Janković, s'il alourdit le récit et en rend même par moments la lecture pénible, finit par servir le fond, en l'imprimant dans l'esprit du lecteur. L'intrigue suit une chronologie éclatée, mais focalisée sur les mêmes épisodes, dont l'évocation revient en boucle tel un leitmotiv, l'auteur tissant des correspondances, des échos à travers le temps. Mais elle le fait de manière trop démonstrative, son héroïne exprimant régulièrement sa volonté d'abolir les frontières entre époques et souvenirs, comme pour s'assurer que le lecteur ait bien saisi son procédé. Par ailleurs, l'écriture parfois tortueuse, et la propension de la narratrice à se perdre dans des digressions que j'ai par moments trouvé inintéressantes, ont aussi contribué à rendre cette lecture abrupte dans l'ensemble.

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Un genre Docteur Jivago à Budapest.....très bien écrit: un couple d'intellectuels vers la fin des années 30, la guerre et ensuite le communisme qui leur tombe dessus comme une chappe de plomb, descente aux enfers dans une autre guerre plus pernicieuse et meurtrière.
J'ai bien aimé et je le recommande car l'auteure a du galérer lors de la publication de son livre dans les années 50.....
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Il y a des livres dont la force principale réside dans la ténacité silencieuse qui se dégage de leurs personnages, plutôt que dans le style de l'écriture ou dans les rebondissements de l'intrigue.

Dans le noir, méditation sur le siècle et sur la nature du temps et des souvenirs, est de ceux-là. L'écriture, fine et resserrée, nous encourage à nous glisser dans le rythme des pensées de Milica Pavlović alors que celle-ci se plonge à nouveau dans ses souvenirs. de sa longue vie – 80 années qui correspondent à peu près au XXe siècle – une date en particulier ressort et, récurrente, joue le rôle d'un noeud, autour duquel s'articulent l'avant et l'après de sa vie.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On attendait de moi que je fusse, outre une mère parfaite et une épouse parfaite, une collaboratrice invisible et une compagne parfaitement visible, l'invitée parfaitement élégante ou l'hôtesse parfaitement "sophisticated" qui honorait de sa présence ou recevait une société triée sur le volet, une interlocutrice parfaitement charmante et une accompagnatrice parfaitement réservée.
C'était assassin.
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A la une de tous les journeaux s'affichait la face grotesque d'un pantin inanimé, qui était pourtant à n'en pas douter un spéciment de l'espèce, un être maigre, sans âge, arborant une petite moustache noire et des cheveux plaqués, curieusement lissés. Une face stupide de prime abord qu'elle paraissait dépourvue de toute réalité.
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