A mon grand regret, je n'ai pas été aussi emballé par ce dernier tome que par le reste de cette superbe série. Les raisons sont de l'ordre du subjectif et du contraste.
Swolfs nous présente ici les origines de son vampire mélomane Kergan. Ces origines remontent à une époque où l'Empire romain était puissant et cherchait à s'emparer des terres daces, peuple auquel Kergan appartient (Dacie, Transylvanie, cela se tient).
On ne peut rien reprocher à cette histoire qui nous présente un homme fier, ambitieux et amoureux et qui se révèle être une gêne pour certains membres de sa famille tout aussi ambitieux, voire pervers. Pour la première fois on éprouve de l'empathie pour Kergan ; on voit les trahisons, le désespoir, l'insatiable envie de vengeance et le reniement de l'humanité décidément indigne d'occuper le sommet de la chaine alimentaire ; et on comprend sa décision de devenir vampire.
Le dessin est toujours de qualité, même si les maisons de bois ne peuvent pas se comparer aux châteaux et aux décors urbains des épisodes précédents.
Objectivement, en écrivant ces lignes, je me dis que c'était encore de la bombe. Et pourtant j'ai ramé pour éprouver un soupçon de plaisir pendant la lecture. Il m'a laissé relativement froid. Et je suis persuadé que c'est parce que le reste de la série m'a placé sur un mode très exigeant. La force des personnages comme Vincent, le commissaire et bien sûr Kergan lui-même est absente. Ou alors elle est là mais dans des personnages qui ne font que passer et avec lesquels nous n'avons pas le temps d'établir un contact empathique.
Cet album datant de l'an dernier, je me demande si
Swolfs a dans l'idée de poursuivre les mémoires de Kergan. A suivre.