Ce reccueil de contes macabres sera délicieux à la lecture, nous vous le garantissons.
Nos respects aux chefs,
Madlena Szeliga et
Emilia Dziubak.
C'est d'une d'idée amusante, fabuleuse et pourtant si simple: transformer des préparations culinaires en scènes de crime effroyables.
En y réflechissant bien, il y a quand même de la belle torture chez les légumes: coupés, râpés, étouffés dans un sac dans un frigo, fouttés même parfois dans un saladier.
L'exercice est excellent, démontrant par ailleurs que sans aller trop loin dans l'imagination, avec une belle plume d'écriture, une simple recette de cuisine peut générer une histoire, un thriller.
De la même façon qu'un bon chanteur pourrait vous séduire avec le bottin en chanson, une auteure pourra vous charmer tout autant en détournant des recettes.
Ils y passeront tous, la carotte, le chou, les tomates, les petits pois, l'oignon, les champignons de Paris et bien d'autres encore. Ça sera la belle hécatombe sur l'autel de la saveur.
C'est rempli d'humour en deux pages seulement.
Scène première.
Action!
"...Tout commence avec l'humain, et tout finit à cause de lui. Ses mains travailleuses prennent soin de la terre...On le prendrait presque pour un ange, si ce n'est qu'arrive un jour où il enfile ses bottes en caoutchouc et sort son panier du cellier.
C'est alors que ça commence..."
On nous réjouira de 20 supplices en courts chapitres.
Pauvres légumes.
Oserons-nous les croquer dans notre assiette après cela? (...Avec une bonne sauce vinaigrette, moutarde, à la crème ou avec des petites herbes arômatiques?) Oserons-nous?
Si les petits sauveraient bien volontiers les légumes dans un élan d'une grande humanité, les grands trouveraient dommage de s'en priver.
Car il est vrai, on y prend goût.
Encore un oeil sur un supplice? Peut-être aurez-vous pitié, jeunes lecteurs pré-ados.
" ...le plus jeune des tortionnaires, exercé depuis tout petit à cette pratique cruelle, entra alors dans le tonneau et écrasa de ses pieds nus ce qui restait des têtes de Choux. Il les piétina jusqu'à ce qu'en sortent tous les sucs vitaux...".
Mon pauvre chou.
L'exercice littéraire pourra d'ailleurs peut-être aussi inspirer des ateliers d'écriture avec des ados, ça pourrait être stimulant et amusant.
Les illustrations d'Émilia Dziubak rendront le propos à la fois adorable et aussi d'un humour noir décalé à portée des jeunes pré-ados.
C'est excellent et cela ne se prend pas au sérieux.