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3,99

sur 4925 notes
Difficile de conseiller un livre aussi éprouvant et pourtant, c'est ce que je vais tenter de faire en quelques lignes, parce qu'un bon roman, c'est un roman qui provoque des émotions, même si ces émotions sont douloureuses. Avec "My absolute darling » côté émotions, autant dire qu'on est servi, et pour aller au bout de cette aventure, il est préférable d'avoir les nerfs solides.

Peut-on aimer jusqu'à la souffrance ? Pour Julia, la réponse ne fait aucun doute.
Malgré ce qu'elle subit de jour en jour d'un père violent et incestueux, elle l'aime, elle le hait, elle souhaite sa mort, se sent prête à le tuer avec l'une des armes qu'elle a entre les mains et qu'elle manie avec dextérité depuis sa plus tendre enfance, puis non, finalement la vie suit son cours.
Julia, Turtle, Croquette, « mon amour absolu » sont les quelques noms qu'utilise ce père bourreau pour interpeler sa fille unique âgée de 14 ans.
Lorsque l'humeur varie, d'autres appellations fleurissent dans la bouche de Martin et Julia devient Salope ou Conasse.
Ces deux-là vivent à l'écart de tout dans une maison qui a tout d'une cabane à la limite de l'insalubrité, où la nuit les rats se disputent les restes du repas dans une sarabande infernale.
Le salut viendra peut-être de la rencontre fortuite avec deux garçons. Turtle pense à fuir pour se libérer de l'emprise démoniaque de son géniteur.

Le moins que l'on puisse dire c'est que Gabriel Tallent n'épargne pas son héroïne, ni ses lecteurs.
Tout est douloureux dans cette histoire, l'auteur nous entraîne dans un huis clos sombre et envoûtant entre un père et sa fille, où l'amour et la haine se disputent à la folie.
La nature hostile ne fait que rajouter à l'angoisse ressentie, sans parler des araignées, des serpents et autres bestioles du même acabit.
Certaines scènes sont décrites avec une telle précisions dans les détails morbides que j'en ai parfois ressentie un malaise m'obligeant à interrompre ma lecture.

Malgré cette souffrance, j'ai lu un livre magistral, qui ne ressemble à aucun autre. L'écriture violente rend parfaitement l'atmosphère irrespirable et ce roman qui va me hanter encore longtemps.

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Face à la pression (!) de certaines Babélamies, et surtout pour enfin "tourner la page" de ce livre qui me poursuit depuis trois ans, je vais essayer tant bien que mal d'exprimer ce que j'ai ressenti à sa lecture. Et je vous garantis que ce n'est pas un exercice facile pour moi.

Il est très rare que cela m'arrive, mais je suis tout-à-fait incapable de dire simplement si je l'ai apprécié ou pas. Je l'ai commencé il y a 3 ans (je crois), lors de mes pauses-déjeuner dans un lycée où personne ne se parlait parmi les collègues qui mangeaient en salle des profs. Comme tout le monde avait le nez plongé dans ses copies, moi je rapportais un bouquin du CDI, et c'est lors d'un de ces mornes repas solitaires que j'ai fait la connaissance de Turtle-Julia-Croquette, ce dernier surnom m'étant particulièrement insupportable.
Très vite, j'ai ressenti une fascination-répulsion à l'égard des personnages principaux, Turtle, une gamine de 14 ans, mais surtout son père Martin. Et au bout de quelques jours, j'ai abandonné la lecture. Quelque temps plus tard, je changeais d'établissement, et n'ai plus cherché à reprendre l'histoire où je l'avais laissée. Je comptais bien ne plus entendre parler de ce roman.

Mais...c'était sans compter sur Babelio, qui sans ce soucier de vos états d'âme, refait surgir par l'intermédiaire des critiques de vos amis les lectures que vous souhaitiez oublier ! Et ce qui devait arriver arriva : au cours d'une de mes nombreuses visites à la médiathèque, "My absolute darling" s'est imposé à moi, exposé bien en vue sur le chariot des retours (que je scrute à chaque passage), me susurrant : "tu ne vas pas me laisser là, on a une histoire à terminer, toi et moi...". Et bien sûr, j'ai fléchi, pensant que cette fois je parviendrai à lire cette histoire jusqu'au bout sans encombres. Surtout qu'entre-temps, j'avais lu les retours souvent très enthousiastes de Babeliotes auxquels je me fie en général.

Alors oui, je l'ai terminé, en plusieurs fois, reprenant ma respiration avec d'autres lectures entre deux sessions. J'ai eu bien souvent envie de m'en prendre violemment à certains protagonistes pourtant sympathiques de prime abord, mais bien trop "mous" dans leurs tentatives d'intervenir dans une situation aussi malsaine. Et puis il y a eu des moments plus légers, lorsque Turtle fait connaissance avec Jacob et Brett, et qu'elle vit des expériences "normales" pour une jeune fille de son âge. Des moments où j'ai ressenti énormément d'empathie avec elle, où j'ai pensé qu'elle allait comprendre que la vie, ce n'est pas de savoir manier des armes à feu les yeux fermés, ou de se soumettre à des "entraînements" dignes d'un commando, que peut-être elle pourrait enfin "lâcher" un peu la pression, trouver une oreille attentive et de la compréhension. Et à ces moments-là, j'ai aimé ma lecture, j'ai apprécié la nature sauvage dans laquelle vivent les personnages...

Et puis est arrivée une autre gamine, Cayenne, ramassée par Martin qui revient après une longue absence auprès de sa fille. A partir de ce moment-là, je n'ai plus eu qu'une hâte, que ça se termine, bien ou mal (mais je me doutais un peu du sens que ça prendrait), et mon malaise est devenu presque constant. C'est là que j'ai pensé que je n'écrirai pas de billet sur ce livre...

L'auteur a paraît-il mis huit ans à l'écrire. J'ai mis moins de temps à le terminer, et je lui reconnais de grandes qualités, mais il m'a laissé des sentiments vraiment trop ambivalents pour que je puisse lui décerner une note. Cet avis ne vous aidera sans doute pas à décider si vous avez envie de le lire ou pas, mais il m'aura au moins permis de poser quelques mots sur mon ressenti. Je n'ai pas résumé l'histoire, c'est inutile puisque 819 avis ont été publiés avant le mien, dont certains excellents et fort bien argumentés.
Mais de mon côté, le chapitre est clos !
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C'est une histoire horrible et magnifique.

Gabriel Tallent, dans ce premier roman dense et percutant, nous offre une héroïne inoubliable avec le personnage de Turtle, 14 ans, mélange de Xéna la guerrière et d'Artémis la chasseresse. Julia, de son vrai nom, est élevée par son père Martin comme une guerrière qui doit se préparer à la fin du monde. Leur maison est un véritable bunker, remplie d'armes et de provisions. le principal loisir de Turtle est d'ailleurs de dégommer les cibles qui font office de décoration dans la maison délabrée. Elle les bichonne ses armes comme on caresse un chaton, elle arpente la nature sauvage sans peur, gobant des scorpions comme on avale des bonbons. La maison où elle vit est à son image, sauvage, envahie par une végétation et des insectes qui reprennent leurs droits. Tout au long du récit, la nature est tellement décrite de manière odorante, suintante et grouillante qu'elle en devient repoussante et hostile. Même la mer, si belle, est dangereuse avec ses marées traîtresses et ses îlots rocheux noirs et coupants. Puis l'instant d'après, tout n'est que poésie et beauté. Cette ambivalence est le fil de traîne qui se déroule tout au long du roman. Ambivalence d'une côte californienne où se côtoient communauté hippie et cerveaux de la Silicon Valley. Ambivalence des émotions de Turtle, fascinée et dégoûtée par un père charismatique et abusif, érudit et misogyne, qui manipule le langage comme il manipule les armes. C'est un esthète et c'est un fou. Ce n'est en fait qu'un terrible pervers, inhumain, le plus sauvage d'entre tous. Turtle est sous une emprise totale, se sentant à la fois coupable et victime. Jusqu'à la rencontre salvatrice avec Jacob et Brett qui apporte à ce roman d'une noirceur terrible une fraîcheur et une joie de vivre bienvenues. Une voie s'ouvre, une autre vie est possible. Turtle va devoir affronter ses peurs les plus profondes pour gagner sa liberté et sauver sa propre vie.

Il est difficile de lâcher ce livre qui nous prend aux tripes et nous met en présence d'une narration maîtrisée à l'excellence. Certaines scènes nous scotchent, empreintes d'un réalisme bluffant et effroyable. Les nombreux thèmes abordés - du survivalisme à la botanique, en passant par la relation incestueuse et l'emprise psychologique, le tableau d'une nature magnifique et sauvage, le langage qui nous fait passer d'une petite connasse à un amour absolu - sont révélateurs d'un travail et d'un talent indéniables chez Gabriel Tallent.
C'est un livre qu'on ne peut pas pas oublier, une lecture éprouvante, très "physique" car le corps de Turtle y est malmené - sans voyeurisme malsain à aucun moment donné. C'est un personnage qu'on érige au rang d'héroïne avec un grand H.

Comme l'a dit Stephen King, ce livre a tous les atouts d'un chef d'oeuvre. Pour moi, c'en est un.
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Mais quelle fièvre littéraire autour de ce roman !
Ça tombe bien, me suis-je dit, la fièvre, en ce moment, ça me connaît ! La vraie, la tenace, celle qui accompagne cette fichue grippe qui refuse de me lâcher depuis deux semaines !
Et donc. Puisqu'il faut combattre le mal par le mal, quel meilleur remède que le dernier roman de mon éditeur préféré ?

Cependant, je ne sais si c'est à cause de cette fièvre (la mienne évidemment, quoique ….), mais ce premier roman de Gabriel Tallent n'a pas eu l'effet curatif escompté. C'est d'autant plus gênant que les chroniques sur Babelio me semblent aller dans l'autre sens ! J'ai l'impression de m'attaquer à un monument ! Tant pis !

Car, voyez-vous, mon problème est toujours le même : je peux supporter n'importe quelle histoire, aussi horrible soit-elle, pourvu que l'auteur le dise avec style et y mette les formes (oui, David Vann, c'est pour toi !).

Et là, entre Gabriel Tallent et moi, ça coince ! Surtout dans la première moitié du roman. J'ai dû m'accrocher pour y trouver de l'intérêt, je n'ai pas réussi à capter le rythme des phrases, des chapitres. Les élucubrations philosophiques du père, les dialogues entre les protagonistes ne m'ont pas permis de cerner leur personnalité et m'ont déroutée. Oh ! Rien de rédhibitoire - Gabriel Tallent porte tout de même très bien son nom et est promis à une belle carrière - mais un petit quelque chose de décousu, de forcé qui m'a empêchée d'entrer en empathie avec Turtle. Dommage car l'Amérique profonde et décalée me fascine toujours autant.

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Non que je veuille parler de moi, mais c'est une réaction assez inédite que m'a causée la lecture de ce roman. Par le passé, j'ai pu être disert en refermant nombre de livres, mais celui-ci m'a laissé mutique. Durant des mois… Impossible de poser mes sentiments à l'écrit. Bloqué.

Je tente de m'y pencher aujourd'hui, longtemps après, pour essayer de traduire les sentiments ressentis.

Car, on est bien loin d'un livre pour lequel je n'aurais rien à dire ! Bien au contraire, mais mon ressenti est sans doute trop viscéral et animal pour trouver facilement les mots.

Un ami libraire m'avait conseillé de lire ce titre en me disant qu'il me laisserait sans voix. Il ne croyait sans doute pas si bien dire. La terrible noirceur de ce roman et sa pourtant profonde humanité font naître de telles émotions fortes qu'il y a de quoi en rester coi.

Pardon de parler ainsi de moi en introduction plutôt que du livre, mais tant de choses ont déjà été écrites par d'autres sur ce livre à succès et le talent de Gabriel Tallent.

Oui le propos est terrible, oui les sujets sont sensibles, mais oui, mille fois oui, cette noirceur est mise « au service » de personnages marquants. Surtout d'une héroïne comme on en rencontre peu, loin de n'être qu'une victime. Son cheminement mental et de vie, face à des situations hors-normes et une relation malsaine avec son père, est ineffaçable.

Je sais, je sens, que malgré les années et sans doute l'oubli de l'histoire en elle-même, le souvenir de la personnalité et de la force de ce petit bout de jeune fille me restera en mémoire. Présente de manière diffuse, mais bien là.

Avec My absolute darling, on touche sans doute à ce qui est la quintessence du roman noir. Un environnement familial vénéneux, une atmosphère pesante dans un coin reculé des Etat-Unis, un mal-être, des relations compliquées, des rencontres importantes…

Et surtout, le génie d'un écrivain qui arrive à mettre tout ceci en mots, à déclencher des images mentales, à générer un bouleversement émotionnel phénoménal. C'est ce qui le fait sortir du lot.

My absolute darling est un roman rare et Gabriel Tallent un auteur qui imprime sa voix dès son premier livre. L'éclosion d'un auteur à suivre, par la grâce de la naissance d'un personnage principal devenu immortel dans l'imaginaire collectif. Un roman très dur, mais d'où jaillit aussi de la lumière.
Lien : https://gruznamur.com/2018/1..
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Ce que j'ai ressenti:…Un choc…

Une lecture choc! Mon coeur en a pris un coup, ma sensibilité ne va pas s'en remettre de sitôt…Et pourtant, Gabriel Tallent a écrit un roman Absolument intense. Ni plus, ni moins que bouleversant. Dérangeant, vitriolé, grandiose. My Absolute Darling est l'histoire d'un amour malsain, déséquilibré, et absolument destructeur. Comme il m'a été difficile de lire certains passages… Il y a une violence omniprésente qui écorche, faites de gestes impardonnables, de paroles d'une vulgarité éhontée, de comportements cruels banalisés…Et pourtant…

« Elle pense, Non, bien sûr que non. Evidemment qu'elle ne comprendrait pas. Personne ne comprend jamais les autres. »

Gabriel Tallent a une plume magnifique. Au milieu de cette nature sauvage, vivent, dans les coins reculés de la civilisation, des personnages, boules d'énergies se consumant de haine et de violence, exacerbées par cette solitude, et des tonnes de désamour… Mais l'auteur arrive à imprégner cette Amérique profonde d'une maigre lueur d'espoir et de rédemption possible, ainsi qu'à saisir toute la beauté des paysages de ses lieux immenses. En fait, ce livre, c'est de l'émotion à l'état brut et un voyage en terre hostile, mais dans ses pages, c'est absolument fascinant…Un roman d'apprentissage où l'urgence de la survie est implacable et se fera, comme elle est venue, dans la violence…

« C'est ça, le courage. Prendre ta putain de vie en main, quand ça semble la chose la plus difficile à faire. »

Il est difficile pour moi de savoir vous expliquer, si je l'ai aimé ou pas, je ne saurai le dire… C'est un livre qui ne laisse pas indifférent, ça c'est certain. Je n'ai pas pu rester de marbre, j'ai été peut être trop bouleversée justement par l'ampleur de cette histoire. C'est typiquement le genre de livres que j'évite habituellement, et pourtant, je l'ai lu jusqu'au bout, parce qu'on croit à ce personnage de Turtle, parce qu'on voit la jeune fille derrière la carapace et, qu'on voudrait lui tendre la main, on a toujours cet espoir qu'elle s'en sorte, envers et contre tout…Ce qui est certain, c'est que cet auteur a un talent fou, alors certes, l'histoire qu'il m'a contée était trop violente pour moi, mais je guetterai ses futures sorties avec attention…

« La tristesse a trouvé des recoins entiers d'elle-même dont elle ne soupçonnait pas l'existence. »



Ma note Plaisir de Lecture 8/10
(Chronique complète sur le blog)
Lien : https://fairystelphique.word..
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Ce livre est décrit partout, je ne vais donc pas en rajouter une couche, après l'avoir "lu en audio".
Je peux conseiller cette version car Marie Bouvet en fait une lecture remarquable et je suppose que cela devait être difficile de rendre "audible" les pensées saccadées de Turtle, sa psychologie. Bravo à elle.
Pour le roman, son écoute a systématiquement provoqué en moi un doublet non liant de sensations contradictoires.
Attraction répulsion.
De fait, c'est un roman qui ne peut pas laisser indifférent.

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Elle a bouleversé des milliers de lecteurs, Julia Alveston, alias Turtle, alias Croquette, alias Mon amour absolu, alias, aussi, malheureusement Petite Connasse. Et pour cause. A quatorze ans, elle mène une vie qui ressemble à tout sauf à celle d'une adolescente normale : orpheline de mère, jamais loin de son SIG-Sauer, elle vit avec Martin, un père terriblement autoritaire et oppressant dans une maison perdue dans la forêt. Son quotidien se limite au collège auquel elle va à reculons, n'ayant ni envie de supporter la fausse bienveillance de ses professeurs, ni le contact de ses immatures camarades, à des essais de tirs au fusil avec son père, à des moments à arpenter la forêt - seul endroit où elle se sente bien -, et à des nuits écoeurantes où son père abuse d'elle. Jusqu'au jour où elle rencontre Jacob et son ami Glenn, deux adolescents qui vont lui montrer que la vraie vie est ailleurs et ainsi, la libérer.

Déroutant, marquant, âpre, My Absolute Darling ne peut laisser son lecteur indemne. Vous tremblerez pour Turtle, souffrirez pour elle malgré sa grande force, ce côté sauvage qui refuse d'être apprivoisé, sa façon ambigüe de toujours revenir vers son bourreau de père, cette résignation à être maintenue sous son emprise. Vous aurez envie de la sauver, de lui crier de s'enfuir, de la prendre dans vos bras et de l'emmener loin, très loin. Vous ressentirez une intense colère contre ce père brutal, pervers, violent qui aime tellement sa fille qu'il l'étouffe, la met en danger. Pour ma part, j'ai ressenti des sentiments mitigés à l'égard de Turtle, ne comprenant pas ce sentiment permanent de culpabilité envers Martin, de ce devoir de ne jamais le quitter qu'elle pense avoir envers lui. le personnage auquel je me suis le plus attachée, c'était Jacob. J'ai adoré sa malice, sa façon de vouloir faire découvrir à Julia ses auteurs fétiches, ses jeux de mots exceptionnels...

J'ai beaucoup aimé les descriptions de la côte Nord de la Californie, hostile, sublime, livrée à elle-même, à l'image de l'héroïne. de cette vie proche de la nature. le réalisme des aventures dans la forêt que vont mener les adolescents, de ces récits de lutte pour survivre, m'a frappé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rarement roman m'a fait autant hésiter à le lire ou pas. Des critiques très partagées et le sujet principal qui est l'inceste, ne m'a pas tenté. Mais la curiosité est là… Et je peine à dire si je l'ai apprécié ou pas. Pas aimé ce père, qui peut être fascinant car grand lecteur, manipulateur, violent, qui abuse de sa fille. J'en ai aimé l'écriture talentueuse, la débrouille de cette gamine en milieu sauvage que l'on peut comprendre qui aime et déteste, tour à tour, son père. Julia, surnommée par son père Turtle, ne peut se déplacer sans son fusil sur elle (le roman se situe dans le nord de la Californie), gobe des oeufs crus et parle très peu, mais vu le langage ordurier du père ! Cette vie, qui lui semble normale, va changer lorsqu'elle va rencontrer Jacob. Je l'ai trouvé quand même trop sordide.
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Gabriel Tallent signe avec « My Absolute Darling » le roman phénomène de cette année 2018. Il aura mis huit longues années à peaufiner l'un des textes les plus perturbant, mais surtout, à mon sens, le plus puissant de ces dernières années. La plume de Gabriel Tallent est celle de l'incision. Elle découpe, incise au scalpel les événements, les bouleversements, les émotions, les ressentis d'une toute jeune adolescente de quatorze ans prénommée Julia, mais que son père appelle Turtle. Dès le premier chapitre, on est saisi par le dégoût d'un homme : Martin, son père qui est surtout l'incarnation absolu du mal, un personnage d'une noirceur, d'une ambivalence, d'une perversité redoutable. Un manipulateur démoniaque, implacable, incestueux avec sa fille, d'une sauvagerie et d'une bestialité qui rendent la lecture de ce livre éprouvante. le style d'écriture sublime et la tension ressentie face aux événements qui s'y déroulent font de « My Absolute Darling » un sommet de la littérature contemporaine. C'est avec une profonde finesse et une acuité prodigieuse que Gabriel Tallent tisse les ressorts de ce terrible drame. La psychologie du père, qui est un manipulateur n'ayant aucune capacité à entendre ou à comprendre la souffrance de l'autre est profondément réaliste. Turtle n'est qu'un jouet, un objet qu'il possède. La culpabilité que ressent la victime d'inceste est ici rendue avec une vérité rarement atteinte dans un roman. La violence du père est physique et psychique. Les mots cognent, frappent. Pour survivre, Turtle va devoir puiser en elle des ressources insoupçonnées. Je rejoins le concert d'éloge autour de ce roman. le maître Stephen King n'a t'il pas parlé de chef d'oeuvre. Rarement un livre ne m'aura à ce point marqué, jusqu'à provoquer même un certain malaise tant la description des sévices physiques et psychiques endurées par Turtle nous ébranle intérieurement. Nul voyeurisme malsain ici, mais un immense roman d'une beauté saisissante malgré la noirceur de son sujet. Si vous ne devirez lire qu'un livre sorti en 2018, je vous recommanderais celui là. Vertigineux et d'une puissance d'évocation rare.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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