Quartier lointain - Intégrale

Ce volume est juste un chef d'oeuvre, le mangaka Taniguchi nous raconte une histoire autour de la famille, c'est intimiste, limpide, lumineux et universel.
Le lecteur se plonge dans ces pages dessinées avec minutie en noir et blanc, qui nous font entrer dans la vie de Hiroshi Takahara 48 ans, marié et père de famille.
Après une soirée bien arrosée, il doit partir pour son travail, avec sa gueule de bois il n'a pas les idées claires et se trompe de train.
Il est dans le train qui le ramènera où il vivait avec sa famille lorsqu'il avait 14 ans.
C'est le Japon de l'après-guerre, les années 60, à la fois le pays des traditions et le modernisme qui pointe son nez.
Mais la nostalgie va aller plus loin, il va se retrouver en adolescent et revivre cette période mais d'un point de vue particulier.
« Tout ce qui était inscrit dans ma mémoire, les évènements du passé, étaient ici des évènements à venir.
Mais en modifiant mon passé n'était-ce pas mon avenir que je changeais aussi ? »
Quand on est adulte le temps court, court, court…
Si vous aviez une baguette magique voudriez-vous retrouvez vos quatorze ans ?
Hiroshi va non seulement revivre cela mais il va subtilement en changer le cours.
Ce qui nous amène avec lui à revisiter cette période de formation sur tous les plans et à appréhender ce qu'est la destinée.
C'est à la fois un jeu, car le dessin joue subtilement avec les évènements, le temps, l'espace et une réflexion philosophique.
Se poser un instant pour vivre ce qui est essentiel.
C'est le cadeau qui nous est offert sur 400 pages lumineuses en noir et blanc mais nos pensées les colorent de mille nuances.
Le gamin qu'il était a-t-il su apprécier cette vie de famille, connaissait-il ses parents et sa soeur ? C'est tout de même une période où un gamin se construit et est autocentré.
C'est aussi la révélation que dans notre monde moderne, la vie va de plus en plus vite et qu'au fond l'adulte a toujours en lui l'enfant qu'il était, qu'en faisons-nous ?
Le lecteur vagabonde dans cette histoire comme si c'était la sienne, et le clin d'oeil final est juste émouvant.
La lectrice que je suis, a vécu cette aventure comme une parenthèse de nostalgie heureuse, repartir dans le passé et en même temps être ancrée dans l'instant.
C'est la vie et ses questions.
©Chantal Lafon

Je n'avais jamais lu de manga et c'était la première fois que je me lançais dans ce type d'histoire. Ce roman graphique est très réussi. Il parvient à nous faire partager la nostalgie de son héros pour ses années d'enfance, qu'il change sur de menus détails au travers de son voyage dans le temps. Ce voyage temporel est aussi une puissante introspection qui porté un questionnements sur les êtres qui nous sont si proches et que l'on connaît si mal, sur l'amour filial, sur le destin.

Le tout est mené avec beaucoup de psychologie. Quelques très belles scènes graphiques relevant d'un onirisme lié à la nature et à l'amour.

Rien que du bon.

Un matin, après une soirée un peu arrosée, Hiroshi, un homme approchant la cinquantaine se trompe de train et se retrouve dans la ville de son enfance. Marié, père de deux charmants enfants, un travail, des conditions de vie plutôt confortables, il a tout pour être heureux. Pourtant, une lassitude semble s'être installée dans son existence. Cette erreur de destination – qui va s'avérer providentielle - , va conduire naturellement ses pas sur la tombe de sa mère, disparue à quarante-huit ans, l'âge qu'a justement Hiroshi...

Alors qu'il se recueille, une sorte de malaise l'assaille...Quand il se remet de sa torpeur, les traits de son visage se sont adoucis et son corps s'est allégé : Hiroshi a de nouveau quatorze ans ! Il va revivre une année de son adolescence auprès de sa famille et de ses amis, redécouvrir les endroits familiers et aimés, éprouver une seconde fois les émois d'un garçon de cet âge.

Mais tout ce qu'il vit, il l'a déjà vécu et a « le pouvoir » d'anticiper les événements. Très vite se pose pour lui une interrogation de taille : modifier le passé peut-il avoir des conséquences sur l'avenir ?

Ce manga est magnifique, teinté de la nostalgie de l'enfance, de ses espoirs, de ses joies, de ses peines ( les repas en famille, le collège et ses uniformes, les professeurs sévères, les vacances au bord de la mer, les amours naissants...). On a ici la confirmation de l'importance de cette période dans une vie, les bases fondamentales qu'elle apporte, les failles aussi.

Ce retour vers le passé va être bénéfique à Hiroshi quant à son regard sur la famille qu'il a lui-même construite. Une folle envie de se rapprocher des ses filles va l'envahir. Refaire leurs connaissances, en profondeur, pour mieux les accompagner, et les aider à devenir des femmes sereines.

D'un point de vue graphique, l'adaptation qui en a été faite facilite grandement la lecture, les dessins sont plaisants quoique un peu épurés à mon goût et la couleur me manque toujours autant lorsque je lis un manga.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..

C'est Frédéric Boilet (qu'on a déjà évoqué avec Tokyo est mon jardin) qui signe ici l'adaptation française des deux volumes de ce manga Quartier lointain de Jirô Taniguchi : recadrage des images à l'occidentale (de gauche à droite) et annotations bien utiles des références qui nous seraient trop étrangères ou incompréhensibles.
Même s'il a été primé au festival d'Angoulême, le scénario (un homme de 40 ans se retrouve plongé dans son corps d'adolescent, dans sa propre enfance) n'est ici qu'un prétexte romanesque et poétique.
L'intérêt de cette BD, à lire comme un véritable roman, c'est la description fine et savoureuse du Japon de l'enfance de Jirô Taniguchi : les parapluies, les uniformes d'écoliers, la plage, la maisonnée, ... c'est un véritable guide de voyage au coeur des traditions nipponnes.
Le dessin, noir et blanc comme il se doit, est très riche (les planches sur les jardins sont superbes) et c'est avec plaisir que l'on accompagne le texte un peu naïf tout au long de ce voyage nostalgique au Japon.
Avec juste ce qu'il faut de sel pour agrémenter la visite : pourquoi cet homme se retrouve-t-il plongé 30 ans en arrière et comment va-t-il se sortir de là ?
A découvrir sans attendre : comme Monster (dans un style très différent) voilà encore une excellente manière d'aborder les mangas, cette face obscure de la BD.

"Quartier Lointain" de Jirô Taniguchi est une oeuvre poignante et magnifiquement conçue qui explore les thèmes de la mémoire, du temps et de la famille. Cette intégrale regroupe l'histoire d'Hiroshi, un homme de quarante ans qui se retrouve soudainement dans la peau de l'adolescent qu'il était à quatorze ans. Ce voyage inattendu dans le passé lui permet de redécouvrir des aspects de sa vie et de comprendre des événements qui lui avaient échappé dans sa jeunesse.

Ce qui distingue ce manga, c'est la capacité de Taniguchi à capturer les émotions subtiles et les détails du quotidien avec une profondeur et une sensibilité extraordinaires. le dessin est délicat et expressif, chaque planche contribuant à créer une atmosphère empreinte de nostalgie et de réflexion.

La force du récit réside dans la manière dont il aborde la question de savoir si Hiroshi peut changer son passé. Cette quête donne lieu à une exploration fascinante de la nature humaine et des décisions qui façonnent nos vies. L'histoire est à la fois une méditation sur l'acceptation et une exploration du désir universel de comprendre et de donner un sens à notre propre histoire.

"Quartier Lointain" est aussi une histoire sur les relations familiales, en particulier la relation entre Hiroshi et son père. le manga aborde avec délicatesse la complexité des liens familiaux et les regrets que l'on peut éprouver face aux occasions manquées.

En conclusion, "Quartier Lointain" est une oeuvre d'une rare beauté et d'une grande intelligence émotionnelle. C'est un incontournable pour les amateurs de manga et pour tous ceux qui apprécient les histoires profondes et introspectives. Taniguchi offre une expérience de lecture qui est à la fois un voyage dans le temps et une exploration intime du coeur humain.

Un roman graphique attachant, à la tonalité douce-amère et au propos légèrement fantastique comme il arrive fréquemment dans les romans japonais.

Un homme d'une quarantaine d'année se retrouve dans la peau de l'adolescent et du collégien qu'il était, mais avec ses connaissances d'adulte, et pense pouvoir en quelque sorte revisiter son propre passé. Mais peut-on réellement changer le passé, et surtout, cela a-t-il une réelle importance ? le dessin comme le récit sont discrets, tout se fait par petites touches et baigne dans une nostalgie sans tristesse. Un beau voyage pour un après-midi d'hiver ensoleillé.

"Quartier lointain" c'est une immersion total dans la vie d'un homme, Hiroshi, de 48 ans qui se retrouve propulsé dans la peau de l'adolescent qu'il était à 14 ans.
A travers ce voyage dans le temps, cet homme va essayer de découvrir la raison pour laquelle son père a disparu lorsqu'il était plus jeune et qui est selon lui responsable des malheurs, douleurs que sa mère à dû supporter les années suivantes.
La lecture de ce roman graphique nous renvoie à travers les choix que fait le père d'Hiroshi et Hiroshi lui-même à une seule question : où nous conduisent nos propres choix ?
Les dessins au traits noirs sont tout simplement splendides et m'ont permis de me plonger au coeur de l'histoire aux côtés d'Hiroshi.
C'était pour moi la première fois que je lisais une réalisation de Jirô Taniguchi et cet auteur est une vraie découverte, d'autres lectures sont à venir.
Lien : https://passionlecture1204.b..

J'avais lu Les gardiens du Louvre avant Quartier lointain et j'ai trouvé dans celui-ci le même procédé de retour dans le passé, ce qui m'a au premier abord déçue. Puis, très vite, je me suis laissé emporter par l'histoire et le traitement tout en finesse et retenue des sujets abordés. C'est une façon d'être dans relations de couple, de famille (surtout entre enfants et parents) qui m'apparaît très japonaise une ambiance feutrée et respectueuse que je trouve chez d'autres auteurs de cette culture. Le roman aborde aussi, comme par exemple chez Aki Shimazaki, les conséquences à moyen et long terme de la dernière guerre mondiale, les méfaits des non-dits et la reproduction inconsciente des comportements d'une génération à l'autre. Dans cette BD, tout est traité avec un soin extrême (le dessin bien sûr, le scénario et l'enchaînement des plans des chapitres), ce qui en fait un petit bijou de littérature. À mettre entre toutes les mains!

Taniguchi sait exprimer la palette de tous les sentiments à travers ses planches. L'histoire débute par un voyage en train pour Hiroshi, la quarantaine. Il se réveille quelques années plus tôt, celle de ses 14 ans. Il redécouvre alors les joies simples du jeune homme qu'il était...Mais peut-il changer le destin ? ... Une histoire juste, sensible et empreint de rêveries.... Une petite merveille.

Fin des années 90 un manga marquait les japonais de son empreinte. Ce bijou mêlant fantastique et nostalgie d'un Japon en mutation accéléré propose à tous les lecteurs un moment de délicatesse et d'imagination. Dix ans plus tard, Casterman édite l'intégrale de Quartier Lointain servie par l'excellente traduction de Kaoru Sekizumi et Frédéric Boilet.

Vous remarquerez l'usage rare de cases dédiées au silence…Curieux, non ? le réalisateur Jacob van Dormael souligne avec justesse combien Taniguchi a développé un langage qui lui est propre par la précision des cadrages, la richesse des personnages, le mouvement des gestes suspendus, par l'importance des points de vue lorsque l'oeil du narrateur épouse celui du personnage ou au contraire s'en écarte pour montrer ce que le personnage ne peut voir. Il nous fait rêver par l'importance des vides, en faisant exister ce qui est au-delà de la case, ce qui ne nous est pas montré, Et il donne ainsi le champ libre à notre imagination.

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