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Il est cadre commercial. Il mène une vie tranquille et bien rangée, jusqu'à ce qu'il sauve la vie d'un accidenté de la route.
Entre deux tueurs à gage, le délitement de son couple et le poids de sa vie sans espoir, George Gerfaut est pris entre toutes les tenailles, notamment celles de la plume âpre de Manchette dont la rugosité narrative nous envoûte totalement, et le dessin de Tardi, dont la ligne rude offre un complément superbe à l’écriture.
Dans un noir et blanc classieux, sur fond d’une intrigue classique, les auteurs photographient le portrait d’une France en négatif, qui n’est pas si révolu que cela...Magistral !

Lu en novembre 2017.
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Cette bande dessinée est l'adaptation d'un roman de Jean-Patrick Manchette. L'histoire démarre dès la toute première page, il n'y a pas de temps consacré à la présentation des personnages ou à leur caractéristique psychologique.
Dès le début on sait qu'il va y avoir des méchants, de l'action, que ça va être rapide et violent. Par contre , le héros lui, n'a pas l'air de l'avoir bien compris. Il se retrouve plongé jusqu'au cou dans une histoire abracadabrante mais s'en sort finalement pas si mal.

Pour preuve que l'auteur est quand même bien déjanté, il y a un des personnages qui se trimbale pendant toute l'histoire en slip de bain...
Ok, c'est un super méchant et il a une mission hyper importante à effectuer mais ne me dites pas que même quand on est pressé, on n'a pas le temps d'enfiler un pantalon au cours des 75 pages de l'album...
Les dessins de Tardi sont un régal, en ce qui concerne l'histoire, je suis plus mitigée, c'est assez invraissemblable et finalement, on se lasserait presque de toute cette accumulation de violence qui, par ailleurs, ne choque personne dans l'histoire.
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Voilà un duo que je n'avais encore jamais lu…
Je connaissais la série des "Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" de Tardi, une petite fenêtre ouverte sur l'oeuvre du monsieur, et l'auteur de romans noirs Jean-Patrick Manchette que de nom. J'ai ainsi pu goûter à nouveau le dessin de l'un et découvrir l'écriture de l'autre. Et il n'y a pas à dire, cela fonctionne.

C'est l'histoire d'un homme ordinaire, avec un boulot, une femme, des enfants, qui voit basculer sa vie en un rien de temps, témoin qu'il a été d'un accident automobile. Au mauvais endroit au mauvais moment ? Peut-être… C'est pour lui le début d'une série d'embrouilles sévères mais aussi d'une prise de conscience. Et si le destin lui donnait la chance de tout changer, la saisirait-il ?

Adaptation du roman éponyme de Manchette par Tardi, après le décès de l'écrivain, l'hommage est réussi. Avec ses extraits de texte, bruts de décoffrage et ce, dès les premières pages, on est tout de suite happé, embarqué dans cette histoire noire, sarcastique et fataliste.
Le dessin de Tardi prend sa part, incroyable, aussi efficace dans ses paysages urbains que ruraux, et avec une « noirceur » qui porte le récit avec réalisme et efficacité.

Une BD-polar comme j'aime !
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Je trouve que les univers de ces deux auteurs vont bien ensemble.

On est habitué au beau graphisme noir et blanc de Tardi, à ses personnages croqués simplement mais de façon très suggestive, à ses atmosphères "noires", c'est le cas de le dire.

Et Manchette qui vient nous raconter une histoire incroyable : alors qu'il roule, Gerfaut voit une voiture en percuter une autre. A l'intérieur, un blessé grave; Il l'emmène à l'hôpital. Quelques jours plus tard, c'est lui qui est poursuivi et que l'on essaie de tuer. Son départ au bord de la mer n'y fera rien, son retour en cachette à Paris non plus. Deux tueurs essaient implacablement de le tuer. Et commence une folle poursuite, une planque au fond des montages, de nouveau la poursuite.

On lit cette bande dessinée d'une traite, suspendu aux traits de Tardi qui nous livre l'essentiel de Manchette grâce à ses évocations précises. Mieux qu'un polar : un polar en BD !
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Le style Tardi est particulièrement bien adapté à ce polar. le choix du noir et blanc est bien adapté à la tonalité de l'histoire, les cadrages avec cases gros plans ou cases plan large vont bien à ce roman à l'écriture assez cinématographique et à l'action intense. Tardi rend bien aussi le côté brut basique des personnages. Il suit très fidèlement l'intrigue. J'ai retrouvé tout ce que j'avais aimé dans le livre : le côté pieds-nickelés des deux tueurs à gage, le côté caricatural des personnages qui apporte un humour décalé, le côté pastiche de polars noirs américains, l'état d'esprit de Georges Gerfaut, français moyen, anti-héros en pleine crise de la quarantaine et le style sec, nerveux et sans digression de Manchette. Et surtout Tardi a judicieusement gommé les listes (genre liste de courses sur un post-it) qui émaillent le roman. Un bon polar en BD et une adaptation très réussie !
Ma critique du roman lui-même est ici :
https://www.babelio.com/livres/Manchette-Le-petit-bleu-de-la-cote-Ouest/50295/critiques/2752049
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C'est un roman noir de chez noir.
Une histoire absurde, qui pourrait tomber sur coin du bec de n'importe qui, un scénario en boucle qui emmène le lecteur aux côtés de Georges Gerfaut, cadre technico-commercial au mitan de sa vie, qui s'emmerde et va s'attirer de terribles emmerdes.
Le style de Jean-Patrick Manchette, c'est le désespoir d'une société pourrie. La vie de Manchette, c'est celle d'un type doué, pensant à l'extrême gauche, d'origine modeste mais qui réussit à intégrer Normale Supérieure et laisse tout tomber pour l'écriture et le cinéma, avant de mourir à 43 ans d'un cancer. Rien à espérer.
L'histoire de son anti-héros, amateur de jazz West Coast (un clin d'oeil au titre, qui sait ?), qui se débrouille tout de même pour survivre malgré tout, mais rentre tout bêtement au bercail après une cavale de plusieurs mois, est d'une tristesse absolue, et cependant tout à fait plausible. C'est celle, diront les spécialistes de « l'aliénation de l'individu dans la société marchande contemporaine... » Faut le savoir. On aime ou on n'aime pas.
Ce qui rend l'ouvrage intéressant, ce sont les dessins de Jacques Tardi, mais je ne suis pas tout à fait objective. Un festival de trognes, d'yeux mi-clos, de blessures saignantes, de paysages de montagne bousculée d'un réalisme inquiétant.
Les truands en slip moulants, lunettes rondes fumées et clafis de tatouages, le vieux commanditaire ventru, suant de peur et à poil, la description de la station balnéaire sont des morceaux d'anthologie. Deux univers à l'unisson, Tardi l'anarchiste et Manchette le situationniste, font bien la paire !


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le temps d'alors !


En 1977 parait ‘Griffu', la première intromission de l'anar Tardi dans l'univers déjanté de l'agoraphobe et grand fumeur, mais surtout ancien militant d'extrême gauche JP Manchette (1942-1995) ; et ce n'est pas une adaptation, mais bien un scénario original que celui-ci a livré au rebelle Tardi, qui, longtemps après, reviendra aux déclinaisons policières de Manchette, en 2005 avec ‘Le petit bleu de la côte ouest', en 2010 avec ‘La position du tireur couché' et en 2011 avec ‘O dinguos, ô châteaux' .


Le roman ‘Le petit bleu de la côte ouest' date de 1976 et avait déjà été adapté au cinéma dès 80 par Jacques Deray sous le titre de ‘Trois hommes à abattre' avec Alain Delon (qui a trois Manchettes à son actif).


En 74 pages en N&B, le libertaire Tardi adapte le gaucho Manchette et nous raconte l'histoire d'un cadre commercial, mal marié, deux enfants, mal à l'aise en général et dans l'ensemble dans sa vie, qui sauve un inconnu victime d'un accident de voiture et se retrouve après cela et à cause de cela traqué par de mystérieux tueurs qui comptent bien lui faire la peau, ce qui l'amène à tirer un trait sur tout ce que sa vie a été jusqu'alors…


Rien d'étonnant à ce que le révolutionnaire Jacques Tardi se sente si à l'aise dans l'univers désillusionné de JPM : nous avons tous eu beaucoup d'espoir à l'époque (dans les années 70 donc) et nous avons tous dû laisser cet espoir au vestiaire ensuite, d'où un minimum de colère et d'amertume. ‘Le petit bleu' est un roman graphique sur la crise profonde d'un homme, reflet de celle d'un monde perdu. A la rencontre d'une inévitable violence et dans une ambiance extrêmement tendue, des tueurs qui rêvent à des châteaux (déjà !) et un héros qui n'en pas un (comme toujours chez Tardi) se croisent au rythme du jazz, du bourbon et de quelques bons films, jusqu'à l'issue sanglante, malheureuse et déterminante de cette histoire noire sans temps morts avec pas de mal de corps déliquescents de laquelle émane avant tout une certaine odeur de putréfaction. le trait réaliste et précis de Tardi sert parfaitement le récit de Manchette et donne à cette histoire sur le désarroi un triste parfum de fin d'un temps, celui de l'espoir !
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« Georges Gerfaut est cadre commercial. Marié, deux enfants, c'est l'heure des vacances en famille dans le Sud de la France. Mais un soir, Gerfaut croise sur le périphérique un accidenté de la route qu'il dépose anonymement à l'hôpital. Trois jours plus tard, Gerfaut devient une cible à abattre » (synopsis éditeur).

De nouveau, voici un excellent album signé Manchette & Tardi. On s'enfonce dans cette cavale sans trop se soucier de ce qui se passe autour de nous. La recette est « presque la même » que dans La position du tireur couché puisqu'on dispose de plusieurs points de vue : celui de Gerfaut et celui de l'homme mandaté pour l'abattre. le lecteur dispose donc d'une vue d'ensemble de l'intrigue. Net, précis et sans bavures… du très bon polar.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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En France. Début juillet. Durant les 70's.

Côté pile:
François Gerfaut est un cadre commercial lambda.
"de vagues idées de gauche".
Marié, deux enfants. Tout pour être heureux si ce n'est qu'il s'ennuie. Entre le jazz, jadis passion et désormais habitude d'écoute inattentive (d'où le titre de la BD et du roman); l'addiction aux alcools blancs; les somnifères; un job désormais sans attrait et l'ennui corrosif des vacances familiales à venir en bord de mer. C'est, pour lui, le blues du cadre, celui aussi de la quarantaine aisée, sans autre but que de continuer sur l'acquis.

Côté face:
Gerfaut est en cavale. Mais ce n'est pas un truand. On a voulu le tuer à la baignade, mais il n'en est pas sûr. Il n'a rien fait et pourtant il fuit. Deux tueurs à ses trousses. Et il ne sait pas pourquoi. Depuis qu'une nuit, témoin d'un accident de la route, il transporte un blessé grave à l'hôpital sa vie se déchire, dérape. On en veut à sa vie ... sans raison apparente.

Côté pile:
En cavale il n'explique rien à sa femme, lui parle au téléphone de dépression temporaire...ou lui écrit par télégramme qu'il reviendra, qu'elle ne s'inquiète pas. Il ne prévient pas la police. Il accepte la menace. Se sentir gibier ne lui déplait pas. Car, confusément, cette poursuite n'est qu'un argument pour fuir, un jeu, une évasion, un piment, une nouveauté, du relief dans sa vie étriquée et balisée. S'amuser à se faire peur ... pour redécouvrir la liberté.

Double fuite en avant, donc.
Côté pile en crise d'identité, en recherche d'un sens nouveau à son existence.
Côté face, prosaïquement, pour jouer sa vie sur un coup de dés.
Gerfaut s'est enfermé dans une dichotomie inextricable, il va longtemps subir les faits, sans oser, sans décider, sans agir.

S'en suivra un Road-movie hystérique et ébouriffé, sanglant et meurtrier, haletant et cinématographique* qui mènera Gerfaut du bord de mer à Paris, d'une station-service en feu à une vallée perdue dans les Alpes. Jusqu'à l'explication finale et la vengeance.

Tardi ressuscite les violences spectaculaires du néo-polar initié par Manchette. Les tueurs à gages sont de sortie et ne feront pas dans la dentelle, les marginaux et les exclus feront ce qu'ils pourront.

Le dessinateur décidé à rester fidèle au genre et à ses codes, sort ses plumes, ses gommes et son encre de Chine (noire) en 2005 pour nous offrir, dix ans après le décès de Jean-Patrick Manchette, sa version graphique du roman.

Après une collaboration en binôme en 1978 pour "Griffu", sortiront encore "La position du tireur couché" (2010) et "Ô dingos, Ô chateaux" (2011). Pour les deux derniers, Tardi est seul aux manettes mais en appui sur les textes de Manchette.

Les univers romanesques de Manchette et Tardi se côtoient à merveille, leurs idées politiques et sociales aussi. Ils s'étaient "trouvés" et avaient fait mouche avec "Griffu". Tardi continuera seul et ne perdra jamais le sens de leur collaboration passée.

Tardi, comme à son habitude, nous offre du noir et blanc pour cette chasse à l'homme. Pas de couleurs, le néo-polar est noir, obscur et minimaliste. Pas de nuances de gris, ou très peu. le contraste ainsi très élevé du dessin renforce la noirceur et la brutalité crue des évènements. Les vignettes sont bourrées de détails graphiques réalistes (alcools en bouteille, publicités murales, unes de journaux, enseignes de boutiques...) qui appuient la crédibilité du background et par contrecoup de la situation. La documentation amassée par Tardi a du être conséquente. Les textes semblent directement issus du roman: brefs, caustiques, chirurgicaux dans leur précision, brutaux. Les onomatopées, soigneusement choisies, soulignent efficacement les scènes sous tension.

Cette BD est du papier tue-mouches, qui s'y colle aura bien du mal à s'en défaire.

Chapeau bas, messieurs.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Encore un classique du polar adapté par le Grand Tardi
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