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Alors que je n'aurais certainement pas lu le roman de Manchette, trop noir pour moi, j'ai beaucoup aimé cette BD.

Le dessin de Tardi, que j'avais déjà apprécié dans la série de Burma, a fait beaucoup pour cela. le noir et blanc est efficace, tonique, il permet de dessiner des scènes brutales tout en les laissant à distance.

Cette distance se retrouve dans le scénario : le héros n'est pas particulièrement brillant au départ, il n'est même pas très sympathique, il traverse l'histoire sans paraître s'attacher à qui que ce soit.
Avec une grande indifférence, les verres de whisky se succèdent et une liste de morceaux de jazz s'affiche, neutre et factuelle.

Dans son genre, cette BD est une réussite d'adaptation.
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Voilà un duo que je n'avais encore jamais lu…
Je connaissais la série des "Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" de Tardi, une petite fenêtre ouverte sur l'oeuvre du monsieur, et l'auteur de romans noirs Jean-Patrick Manchette que de nom. J'ai ainsi pu goûter à nouveau le dessin de l'un et découvrir l'écriture de l'autre. Et il n'y a pas à dire, cela fonctionne.

C'est l'histoire d'un homme ordinaire, avec un boulot, une femme, des enfants, qui voit basculer sa vie en un rien de temps, témoin qu'il a été d'un accident automobile. Au mauvais endroit au mauvais moment ? Peut-être… C'est pour lui le début d'une série d'embrouilles sévères mais aussi d'une prise de conscience. Et si le destin lui donnait la chance de tout changer, la saisirait-il ?

Adaptation du roman éponyme de Manchette par Tardi, après le décès de l'écrivain, l'hommage est réussi. Avec ses extraits de texte, bruts de décoffrage et ce, dès les premières pages, on est tout de suite happé, embarqué dans cette histoire noire, sarcastique et fataliste.
Le dessin de Tardi prend sa part, incroyable, aussi efficace dans ses paysages urbains que ruraux, et avec une « noirceur » qui porte le récit avec réalisme et efficacité.

Une BD-polar comme j'aime !
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Pour moi, le Petit bleu de la côte ouest est, parmi de très grands livres, un des deux chefs-d'oeuvre de Jean-Patrick Manchette, avec l'Affaire N'Gustro. Mais tandis que ce dernier pamphlet, génial dans sa construction, affichait un aspect presque pérecquien, le Petit bleu trouve sa magie dans la simplicité de son récit, encastré en flash-black dans une scène magistrale où le héros Georges Gerfaut, en raison de "sa place dans les rapports sociaux de production" roule à fond, bourré et camé, sur le périphérique. Jacques Tardi a parfaitement compris la construction et la spécificité de ce grand roman, comme le montre la très courte introduction qu'il en propose. le traitement qu'il en offre restitue l'intrigue relativement dense imaginée par Manchette, en la rendant accessible au lecteur pressé. Trois petits bémols néanmoins, qui tiennent peut-être à la taille de l'ouvrage, le Petit bleu méritait quelques pages de plus. D'abord les personnages - en particulier ceux des tueurs - sont trop rapidement esquissés et on oublie justement leur "place dans les rapports sociaux de production" qui n'est pas indifférente. Ensuite, le passage central, disons pour ne pas spoiler "dans la montagne", est traité très rapidement alors que la forme bande dessinée offrait la possibilité de donner toute sa signification à cette sorte d'ellipse dans le roman. Enfin, Tardi aurait pu consacrer deux pleines pages à copier les premiers et derniers paragraphes du roman de Manchette, tant ils sont puissants, plutôt que d'en proposer une version bien travaillée mais tronquée. Malgré ces (toutes petites) réserves, à lire absolument, aussi bien le roman de Manchette que l'adaptation de Tardi.
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« le petit bleu de la côte ouest » d'après le roman de Jean-Patrick Manchette, dessin : Jacques Tardi Éditions Les Humanoïdes associés 2005

Cadre « patient et servile » mais néanmoins désabusé, Georges Gerfaut est marié et père de deux fillettes.

Témoin malgré lui d'un meurtre, le colonel Taylor, commanditaire de cette exécution, lance 2 barbouzes à ses trousses, Bastien et Carlo. Débute alors une course poursuite macabre et par moment burlesque: pour se dégager d'un corps à corps mal engagé, Gerfaut se saisit «indélicatement» des parties intimes de Bastien le contraignant, le restant du recit, à se promener en slip de bain pour s'éviter des douleurs.

Consommateur compulsif de wiskeys américains : 4 roses, J&B, Cutty Sark, de gitanes filtre et de jazz west coast, Georges Gerfaut doit s'arracher des griffes de nos 2 tueurs à gage, eux-mêmes amateurs de comics qui rompent la monotonie d'interminables planques en voiture.

Le récit est ponctué de références cinéphiles américaines.
Marques de voiture à la motorisation et aux options détaillées, morceaux de jazz aux interprètes énumérés, la futilité de ces détails au regard de la gravité du contexte renvoie à l'incongruité des choses comme Bret Easton Ellis a pu l'utiliser dans « American psycho ».

Le récit est ponctué de références sociales datées telle qu'une « montre LIP achetée aux grévistes » ou encore « en Occident, l'économie fonctionnait mal, les classes sociales luttaient les unes contre les autres ».

Les saillies humanistes ou les constats tranchés colorent le récit de préoccupations politiques : des « bucherons portugais qui bossent illégalement ici, sans sécu, pour un peu plus de la moitié du SMIC, de soixante à soixante-dix heures par semaine » ...et qui donnent tout ce qu'ils ont pour sauver Gerfaut…

Blessé, le long rétablissement de ce dernier dans un chalet savoyard se déroule d'ailleurs sous la photo statutaire de Joseph Staline côtoyant un tableau de Sacha Guitry.

L'utilisation du participe passé associé au présent donne à l'ensemble un sentiment d'actualité alors que la dramaturgie du scenario est reflétée par la noirceur plus ou moins prononcée du dessin.
Un incontournable de la bd.
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Pas de quoi faire un fromage de ce Petit Bleu

Avec Leo Malet et Céline, Manchette est un des auteurs privilégiés de Tardi.

"Le Petit Bleu de la Côte Ouest" raconte sous forme de flash-back, la dérive d'un anodin cadre supérieur, nommé Georges Gerfaut.
Alors qu'il roule dans l'Aube, mais le soir, il décide de porter secours à un inconnu dont la voiture vient d'embrasser un peu trop fougueusement, un platane.

Dès lors, de mystérieux tueurs vont se lancer à sa poursuite, l'obligeant à se lancer dans une longue et sanglante cavale.

Cette adaptation par Tardi du roman de Jean-Patrick Manchette, s'insère entre l'excellent "Griffu", fruit d'une collaboration fructueuse entre les deux auteurs et "La position du tireur couché" qui souffre d'un matériau de départ sans doute trop peu consistant.

Avec ce Petit Bleu, on retrouve tout ce qui fait le charme et la puissance de Manchette avec ces textes qui mélangent de façon aussi improbable qu'habile, situationnisme et détachement.

Son héros n'a pas au départ d'envergure particulière et par bien des aspects, n'en acquiert guère entre temps, quelques morts plus tard. Il est là au mauvais moment, il survit.
Manchette dissèque, ne juge pas, il expose.

Mais s'il a bien contribué à son niveau à effacer un peu la ridicule frontière entre polar et littérature, son style novateur hier, accuse aujourd'hui son âge et peine parfois à dissimuler quelques tics.

Heureusement, Tardi parvient plutôt agréablement à exposer tout ce qui fait la force du roman et à rendre certaines lourdeurs (le gimmick des titres de Jazz par exemple), plus digestes. Il reste un artiste d'exception et globalement, son adaptation est solide.

Mais je trouve que certains passages sont un peu décevants pour un dessinateur de sa trempe.

Je ne m'étends pas sur l'ahurissante erreur anatomique qui nous vaut une dame posée en amazone sur une moto avec une jambe droite qui s'enroule autour de la gauche pour présenter sur l'arrière, un pied de face ! Une femme avec une telle souplesse surnaturelle ferait la joie de certaines maisons, mais on peut s'étonner d'une erreur aussi grossière chez quelqu'un comme Tardi.

Plus embêtant, cette adaptation à peu près fidèle, donne quand même à voir des passages entiers et notamment ceux qui sont situés –une fois n'est pas coutume pour ces deux auteurs- dans la nature et qui sont présentés de manière bien moins nuancée que dans le livre, ce qui rend le personnage de Gerfaut, un peu trop monolithique et déterminé, là où il était surtout ballotté par les circonstances.

C'est du très bon Tardi. Mais en le relisant aujourd'hui, je ne le trouve plus excellent.
Si vous avez déjà ses adaptations ou illustrations, de Malet, Céline, Vautrin… pourquoi pas, ça reste un bon choix. Sinon, je vous inviterais plutôt à aller voir ailleurs.
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Le style Tardi est particulièrement bien adapté à ce polar. le choix du noir et blanc est bien adapté à la tonalité de l'histoire, les cadrages avec cases gros plans ou cases plan large vont bien à ce roman à l'écriture assez cinématographique et à l'action intense. Tardi rend bien aussi le côté brut basique des personnages. Il suit très fidèlement l'intrigue. J'ai retrouvé tout ce que j'avais aimé dans le livre : le côté pieds-nickelés des deux tueurs à gage, le côté caricatural des personnages qui apporte un humour décalé, le côté pastiche de polars noirs américains, l'état d'esprit de Georges Gerfaut, français moyen, anti-héros en pleine crise de la quarantaine et le style sec, nerveux et sans digression de Manchette. Et surtout Tardi a judicieusement gommé les listes (genre liste de courses sur un post-it) qui émaillent le roman. Un bon polar en BD et une adaptation très réussie !
Ma critique du roman lui-même est ici :
https://www.babelio.com/livres/Manchette-Le-petit-bleu-de-la-cote-Ouest/50295/critiques/2752049
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bon, voilà une bonne histoire, servie par un bon dessinateur. le scénario est un peu déjanté, un peu invraisemblable, mais pas plus que n'importe quel OSS (n'importe lequel, puisqu'ils sont tous à peu près pareils, comme la collection Harlequin). Et le dessin de Tardi est très adapté à ces histoires sombres, plus même qu'à d'autres qui ont pourtant fait son succès.
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«Il est trois heures du matin. Georges roule à 145 Km/h sur le boulevard périphérique après avoir bu cinq verres de bourbon Four Roses. le fait qu'il ait tué au moins deux hommes au cours de l'année n'en n'est pas forcément la raison.», voilà une intro qui donne déjà envie de lire cette adaptation du polar « le petit Bleu de la côte ouest », écrit en 1976 par le regretté Jean-Patrick Manchette.

« le petit Bleu de la côte ouest » est le deuxième roman de Manchette que Tardi adapte, après « Griffu » en 1997, et c'est également le premier d'une série de trois romans de Manchette que Tardi a décidé d'adapter en bande dessinée, après le décès de l'écrivain en 1995.

Le personnage central du récit est George Gerfaut, ingénieur et cadre commercial déprimé, s'accrochant au whisky, au jazz et au train-train quotidien de sa fille familiale et professionnelle. L'histoire est un grand flash-back qui va expliquer comment cet homme à la vie morose, mais somme toute, tout à fait normale, est devenu un meurtrier. Alors que Gerfaut veut juste qu'on lui foute la paix, il est témoin d'un accident de voiture. En voulant aider le chauffeur grièvement blessé, sa vie va basculer.

Gerfaut a tout simplement la poisse, il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et va se retrouver dans une cascade d'emmerdes, un peu comme dans « Pleine lune », sauf que Gerfaut, lui, ne l'a pas vraiment cherché, ne le mérite sans doute pas et va surtout redécouvrir quelques valeurs de la vie dans un chalet alpin. Et même s'il est finalement destiné à reprendre sa place habituelle dans la société, il sortira grandi de cette mésaventure.

Le dessin noir et blanc et la bande-son jazz collent parfaitement à ce polar noir des années 70. le format plus étroit qu'un album traditionnel, les voitures d'époque, le Paris des années soixante-dix, tout cela contribue à l'atmosphère blues, whisky et déprime que dégage le récit. de plus, la narration fluide, fidèle au texte original et non dépourvue d'humour rend cet album encore plus agréable à lire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Georges Gerfaut est un cadre commercial des plus banal. Marié deux enfants, il se prépare à partir en vacances, en juillet comme chaque année. 

Sauf que cette année, trois jours avant le départ, il a trouvé un accidenté sur le bord de la route et l'a conduit anonymement à l'hôpital.

Mais l'accidenté était en fait la victime de deux tueurs, qui ont vu ce qu'avait fait Georges et qui se sont mis à le suivre pour le faire disparaître à son tour.

Mais notre gentil cadre ne va pas se laisser faire, et par un enchaînement de circonstances digne des meilleurs films à rebondissements multiples, il sèmera les tueurs, échappera à d'autres, et finalement poursuivra le commanditaire.

Un dessin sombre qui colle à merveille au récit, des case gros plans ou plan large, un roman graphique à l'écriture cinématographique.

Un ouvrage passionnant ! 

Un dessinateur dont je découvre tardivement l'oeuvre ... et je viens d'ailleurs de réserver d'autres ouvrages de Tardi à la médiathèque 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Trompettes de la destinée dessinée par Jacques Tardi: au diapason
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